Introduction
La lutte contre la pauvreté et le développement durable, la croissance de la production économique à l’échelle nationale, continentale et mondiale, ne peuvent s’opérer sans l’apport et l’implication significatifs des femmes. Une femme est d’abord une fille. Pour atteindre ces objectifs, la non/sous scolarisation des filles s’impose comme un facteur limitant.
En Afrique en particulier, soixante-quinze pour cent des femmes instruites ou non, ont la lourde responsabilité de suivre, seules, l’éducation de leur progéniture sur tous les plans (intellectuel, moral et physique).
Quelle éducation une analphabète peut transmettre à sa progéniture ?
Quel suivi ?
Quelle place occupe une analphabète dans la société ?
C’est à la lumière des effets drastiques que présentent la non/sous scolarisation des filles, que nous avons choisi en premier lieu, le thème sur la jeune fille.
Il est aisé de dire qu’il faut scolariser les filles. Mais si l’on ne peut pas comprendre et vivre le préjudice qu’elles subissent, leurs limites, leur incapacité à faire face aux événements dont elles sont victimes, il est difficile d’avoir la moindre indulgence et de se lever contre ces faits ; ainsi le combat resterait dérisoire.
Il est des situations, il est des histoires, il est des expériences telles que, si nous ne les avions pas visualisées, entendues ou lues, il devient extrêmement difficile de se lever avec vivacité et conscience pour combattre ces phénomènes. C’est dans ce sillage que j’étale les conditions déplorables, vulnérables et piteuses des jeunes filles. « Pourquoi ? Parce que nous sommes des filles ? » Relate l’amour qu’a le personnage principal Naïmatou pour l’école. Naïmatou passera par des difficultés inimaginables afin d’atteindre son objectif. Elle s’attellera par la suite à prêter main forte à toutes les personnes qui seront dans la même condition. Elle notera que cette lutte n’est pas la tâche d’une personne, encore moins d’une nation, mais du monde entier.
Tous les thèmes de « la collection leçons de vie » seront abordés sous forme de récit, dans le souci d’amener le lecteur à comprendre la portée d’un fait social, de se mettre à la place des différents personnages peints, d’en tirer des leçons, surtout de s’engager dans la lutte pour éradiquer les maux mis en lumière.
La dot
Dans un petit village de la région du Nord-Cameroun, au paysage naturel, les cabanes pittoresques construites en paille, s’étendaient à perte de vue. Rien que la vue des cabanes joliment tissées attirait des touristes. Les mœurs et les traditions des gens de cette zone nous donnaient l’impression d’être dans un monde du treizième siècle, pourtant le vingt et unième siècle, le siècle du modernisme, avait bel et bien sonné à toutes les portes, dans tous les continents.
Dans ce modeste village, on croyait que les habitants constituaient une seule et même famille, pourtant les dialectes étaient autant différents que variés. Mais il y avait une langue locale commune, celle parlée par tous les villageois, au point que, si quelqu’un n’était pas un natif du village, il croirait facilement que c’est l’unique langue du coin. Ce qui est assez frappant, ce sont les salutations. On dirait que les gens de cette localité ont toujours à se dire. Les salutations se déroulent d’une manière particulière. . Lorsqu’ils se croisent, ils se saluent longuement cela dépasse l’entendement ; même lorsque chacun est en train de partir dans sa direction, ils prennent le temps de se saluer. Vous allez carrément trouver quelqu’un qui est en train de répondre aux salutations d’une autre personne qui est en train de partir dans le sens inverse et qui est à deux cents mètres de lui.
En voici un exemple :
- Bonjour.
- Merci bien.
- Comment vas-tu ?
- Bien et toi ?
- Bien. Comment se porte madame ?
- Bien.
- Les enfants sont en santé ?
- Oui ils vont bien.
- La maman est en santé ?
- Oui ça va.
- Et le papa ? - Il va bien.
- Et l’oncle ? - Bien.
- La tante ?
- Bien.
- Les frères ?
- Ils vont bien
- Les sœurs ?
- Elles vont bien.