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Femmes fatales

Femmes fatales

MORY

5.0
avis
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28
Chapitres

Ma mÚre me dit parfois que j'étais gentille et innocente,jusqu'à ce que je tombe amoureuse. Chute libre totale, et plus rien pour me sauver. Un conseil, ne réveillez pas l'amour qui dort... foutez lui la paix point barre... Tic, Tac...

Chapitre 1 01

CHAPITRE 1 : (Marc)

Marc posa sa Bible d'un geste brusque sur le chevet du lit et soupira de colĂšre en pensant au rĂŽle qu'avait jouĂ© la femme dans la perte de l'humanitĂ©. Si elle n'avait pas dĂ©sobĂ©i, tous seraient heureux Ă  jamais, il n'y aurait pas eu la mort et surtout, il n'aurait pas perdu de nouveau un patient. Perdre un patient qu'on croyait convalescent, pour un mĂ©decin c'Ă©tait le comble. Aujourd'hui quelqu'un avait rendu l'Ăąme dans sa clinique, et depuis il n'avait pas le moral. Il voulait se rĂ©conforter en lisant la Bible, mais il Ă©tait tombĂ© sur le passage oĂč l'homme dĂ©sobĂ©issait Ă  Dieu, et celui-ci maudissait la terre.

La femme ! Toujours la femme ! Tout ce qui Ă©tait mauvais venait de la femme. Heureusement qu'il n'Ă©tait pas un dieu, il aurait trouvĂ© un moyen adĂ©quat pour que l'homme soit heureux sans cette crĂ©ature vile. Il fut un temps, oĂč il aurait donnĂ© sa vie pour une femme, pour « ELLE », mais la rĂ©alitĂ© lui avait apparu Ă  un moment. Aucune femme ne valait la peine, elles Ă©taient toutes des crĂ©atures infĂąmes, qui n'avaient qu'une seule chose en tĂȘte, assouvir leur dĂ©sir, prendre plus de l'homme et surtout le laissĂ© tomber bien aprĂšs en piĂ©tinant son cƓur sans aucun regret. Les femmes n'avaient pas de regret, elles Ă©taient toutes hypocrites et voulaient diriger le monde. Il voyait de l'exemple partout autour de lui. Elles ne se privaient pas d'utiliser leurs charmes pour obtenir ce qu'elles voulaient. D'autres comme sa mĂšre, ne se cachaient mĂȘme plus. Elle Ă©tait l'exemple du fĂ©minisme, pensa Marc amer. Cette femme usait de tous les moyens (chantage, menace, manipulation et bien pire encore), pour obtenir ce qu'elle voulait. Il n'avait jamais vu son pĂšre prendre une quelconque dĂ©cision concernant la clinique et les autres entreprises mĂ©dicales. C'Ă©tait toujours sa mĂšre. Elle disait qui il fallait voir, qui il fallait frĂ©quenter et inviter. Elle n'acceptait aucun refus.

Mais c'Ă©tait fini tout cela. Depuis son retour au Cameroun un an et demi plus tĂŽt, il lui avait clairement montrĂ© qu'il n'accepterait plus des ordres venant d'elle. Et aujourd'hui il pouvait en ĂȘtre fier. Il Ă©tait le seul dans son entourage Ă  remettre sa mĂšre Ă  sa place sans battre de cils. Il l'aimait, c'Ă©tait sa mĂšre, mais il ne supportait plus sa tyrannie. Il ne supportait aucune tyrannie fĂ©minine de toute façon. Les femmes n'Ă©taient rien d'autre que des femmes, mĂȘme ELLE. Surtout ELLE, Sheena Odom. A ce nom, un frisson traversa le corps de Marc malgrĂ© la chaleur, et d'un bond, il se leva pour aller sur le balcon de sa chambre.

Il ne fallait pas qu'il pense à elle, elle ne valait pas la peine d'avoir une seule pensée. Ce n'était qu'un monstre et rien d'autre. L'hypocrisie incarnée, malgré la douceur qu'elle manifestait autour d'elle. Simplement de l'hypocrisie. Heureusement qu'il avait vu qui elle était vraiment.

ArrivĂ© au balcon, il admira la vue. De sa chambre situĂ©e au deuxiĂšme Ă©tage, il avait une vue admirable. Il n'avait pas Ă  se plaindre, il venait d'une trĂšs bonne famille, son pĂšre Ă©tait un grand homme d'affaire, sa mĂšre Ă©tait sĂ©natrice et lui, il Ă©tait mĂ©decin, Ă  vingt-sept ans. Son frĂšre cadet Jack Ă©tait ingĂ©nieur, sa sƓur Nancy Ă©tait Ă©tudiante en Angleterre. Tous les trois Ă©taient des hĂ©ritiers de la grande famille Mvomo. Il fut un temps, il avait cru ĂȘtre l'homme le plus heureux de la terre, en rencontrant Sheena...

Bon sang ! Pourquoi ce nom revenait tout le temps dans sa tĂȘte ? Surtout aujourd'hui ? Il voulait se changer d'idĂ©es, penser Ă  autre chose que la mort de son patient, mais voila que cette fille revenait sans cesse dans sa tĂȘte. Le tĂ©lĂ©phone dans la chambre se mit Ă  sonner. Tout en prenant son temps, il entra, puis soupira en voyant le numĂ©ro de sa mĂšre. Il ne manquait plus qu'elle pour que sa journĂ©e soit un gĂąchis total. Il savait que s'il ne dĂ©crochait pas, elle allait appeler jusqu'Ă  obtenir satisfaction. Avec un gros soupir, il dĂ©crocha.

- Oui maman ? fit-il d'une voix impatiente.

- Ah Marc ! J'avais peur que tu ne décroche pas, je me suis dit que tu allais me sortir une excuse plus tard que tu n'avais pas ton téléphone prÚs de toi. Mais voila que tu décroches sans que je n'insiste...

- Maman, je ne vois pas pourquoi je ne décrocherai pas tes appels. Seulement, je suis souvent réellement occupé tu sais.

- Bref, peu importe. Je t'appelle juste pour te demander d'ĂȘtre prĂšs, je suis chez toi dans quelques instants...

- Maman, je ne suis pas...

Clic ! Elle avait raccrochĂ©. Marc regarda son tĂ©lĂ©phone ahuri. L'appel de sa mĂšre l'intriguait. D'habitude, elle mettait du temps Ă  discuter en ligne, mais lĂ , cela n'avait fait que quelques secondes. C'Ă©tait bizarre. A ce moment, il se souvint de ce qu'elle venait de lui dire, elle arrivait chez lui ! D'un geste rapide, il prit sa veste sur le lit, mit ses tĂ©lĂ©phones dans ses poches, prit les clĂ©s de sa voiture sur la table de chevet, et sortit prĂ©cipitamment de sa chambre. Il descendit les escaliers d'un pas rapide, et entra dans la cuisine oĂč il trouva sa gouvernante.

- Odile, si ma mÚre me demande, je ne suis pas là. Je déjeune avec des amis.

Il n'avait pas encore fini de donner des instructions Ă  sa gouvernante, que par la fenĂȘtre, il vit le gardien se lever et ouvrir le grand portail. La voiture de sa mĂšre traversa la cour et gara devant la porte d'entrĂ©e. Une femme qui paraissait Ă  peine ĂągĂ©e d'une quarantaine d'annĂ©es descendit de la voiture. En rĂ©alitĂ©, elle en avait cinquante-cinq ans, mais la chirurgie et les produits cosmĂ©tiques lui redonnaient un air jeune. Elle ĂŽta ses lunettes, et jeta un regard dĂ©taillant autour d'elle. Vaincu, Marc sorti de la cuisine, et alla accueillir sa mĂšre. Celle-ci le regarda arriver d'un air ironique.

- J'aurais tout parié que je ne te retrouverai plus chez toi, aprÚs mon coup de fil.

Ils s'embrassĂšrent chaleureusement.

- Tu n'as pas totalement tord maman, je vais de ce pas Ă  la clinique.

- J'y sors, et ta secrétaire m'a dit que tu avais annulé tous tes rendez-vous. Alors ne m'invente pas d'histoire. Entrons plutÎt, je meurs de chaud. Et dis à ta bonne de nous apporter des rafraßchissements dans le jardin. Et par pitié, qu'elle n'oubli pas les glaçons.

Marc ne parut mĂȘme pas surpris que sa mĂšre donne des ordres chez lui. Il Ă©tait habituĂ©, et savait aussi que de sa cuisine, Odile n'avait pas perdu une miette des ordres de sa mĂšre. Tous les deux passĂšrent par le jardin et prirent place Ă  l'ombre des feuilles de cocotier. Marc avait fait installer des chaises afin de profiter de l'air frais dans l'ombre.

A peine installés, Marc sut que sa mÚre n'était pas là par hasard. Elle ne se déplaçait jamais pour rien.

- Que me vaut l'honneur de ta visite ? Tu sais bien que dimanche je serai venu pour le dĂźner hebdomadaire de la famille.

- Ce que j'ai à te dire ne prendra pas trop de temps. Et pour voir mon fils, je n'ai pas besoin d'un jour précis.

Odile arriva avec des boisons, et repartit Ă  l' instant.

- Que veux-tu me dire ? demanda Marc soupçonneux.

Cela commençait à l'inquiéter vraiment. Avec la présence de sa mÚre quelque part, il fallait s'attendre au pire.

- Dis-moi, je ne te vois plus du tout avec cette fille qui était venue déjeuner un dimanche avec nous, fit sa mÚre en portant son verre sur les lÚvres.

- Laquelle ? s'enquit Marc. Miss Cameroun ? Oh, c'est fini entre nous.

- Ce n'est pas, une si grande perte. Cette fille était tout sauf une miss. Et tu n'as personne en vue en ce moment ? Je ne parle pas de tes histoires sans lendemains, mais du sérieux.

- Non, je n'ai personne en vue pour du sérieux.

- Tant mieux alors.

Sa mÚre avait un grand sourire, qui commença à inquiéter Marc.

- OĂč veux-tu en venir ? Et depuis quand mes amours t'intĂ©ressent ?

Elle afficha de plus en plus un large sourire.

- J'ai décidé de prendre ma retraite, et je vais te léguer la présidence de la clinique, mais aussi de mon entreprise et ma fondation.

Marc faillit lĂącher le verre qu'il tenait en main. Il regarda sa mĂšre avec surprise. Il s'attendait Ă  tout, sauf Ă  cela. Il savait bien qu'un jour, il hĂ©riterait de la clinique, mais pas de la fondation aussi, encore moins de l'entreprise de sa mĂšre. Tout cela n'Ă©tait autre que les bĂ©bĂ©s de sa mĂšre, ses joyaux prĂ©cieux. Il avait toujours rĂȘvĂ© de travailler dans la fondation humanitaire de sa mĂšre, celle qui venait en aide aux orphelins, handicapĂ©s et pauvres du Cameroun. C'Ă©tait une grande fondation internationale qui recevait des dons de partout dans le monde, grĂące aux relations de sa mĂšre. Et il avait toujours apportĂ© de son aide dans cela. Et savoir qu'il deviendrait l'hĂ©ritier principal Ă©tait incroyable. Trop incroyable mĂȘme, connaissant sa mĂšre.

- Merci, j'en suis trĂšs heureux. Seulement, je me demande oĂč se trouve le piĂšge.

- Quel piĂšge ?

- Je te connais mĂšre. Tu es assez jeune pour penser Ă  cette retraite anticipĂ©e. Je sais Ă  quel point cela te tien Ă  cƓur, alors oĂč est le piĂšge ?

- Je suis sĂ©natrice, j'ai dĂ©jĂ  trop de boulot. Je n'ai plus le temps pour m'occuper de certaines affaires. Toi tu es jeune, et je sais a quel point cela te tien aussi Ă  cƓur. Je ne vois pas pourquoi tu penses cela de moi.

- Je voudrais te croire, seulement, je suis de ton sang. Je suis ton fils.

- Marc, tu es déjà un homme. D'ici peu, tu vas hériter de tout cela, et tu sais bien que cela oblige à devenir responsable.

- C'est-Ă -dire ?

- Se marier et chercher Ă  fonder une famille.

Marc éclata de rire sans le vouloir, il se calma quelques instants plus tard sous le regard sévÚre de sa mÚre.

- Tu as bien failli m'avoir maman. J'ai cru durant un instant que tu étais sérieuse. C'est une bonne blague je l'avoue. Démission, héritage et mariage. TrÚs drÎle je t'assure.

- Ravi que tu trouves cela drÎle, mais si tu me connais vraiment, tu devrais savoir que je ne suis pas de celle qui font des blagues. Tu vas te marier cette année et tu hériteras aussi de tout cela. Et comme tu viens de me dire à l' instant que tu n'as pas d'histoire sérieuse dans ta vie, j'ai pris les devants pour toi, et je suis allée voir Blaise Odom. Tu te souviens de lui ? Cet ami de ton pÚre... évidemment que tu t'en souviens trÚs bien, je sais que tu as une excellente mémoire. Voilà, je l'ai vu par rapport à sa fille, celle que tu aimais avant ton voyage. Et je lui ai demandé sa main à ta place.

Marc avait l'impression d'ĂȘtre dans un cauchemar, sa mĂšre ne faisait que parler, mais il avait du mal Ă  comprendre exactement ce qu'elle disait. Sa tĂȘte avait cessĂ© de rĂ©flĂ©chir Ă  l' instant que le nom de Blaise Odom avait Ă©tĂ© prononcĂ©. Elle parlait d'un mariage Ă  venir. Que voulait-elle dire en associant mariage et la famille Odom ?

- De quoi est-ce que tu parles maman ? demanda-t-il en retrouvant l'usage de la parole.

- Je te parle de ton futur mariage avec Sheena Odom. Tu te souviens, tu me parlais de mariage cinq ans plus tÎt. Seulement, vous étiez si jeunes à l'époque. Mais aujourd'hui, je ne vois aucun inconvénient à cette union.

Marc regarda sa mĂšre, et ne put se contenir.

- Mais qu'est-ce qui ne va pas avec toi ? Tu penses que le fait d'ĂȘtre ma mĂšre te pousse Ă  prendre des dĂ©cisions sur ma vie ? Tu te trompes, il n'en est rien, je ne vais Ă©pouser personne ! Tu entends ça ? Personne. Surtout pas cette...Cette fille ! Jamais. Tu devras te trouver quelqu'un d'autre qui dĂ©cidera de te suivre, moi il n'en est pas question. Si tu veux un mariage, tu n'as qu'Ă  demander Ă  Jack, c'est lui qui est fiancĂ© en ce moment, pas moi. Tu n'en as pas assez de vouloir contrĂŽler la vie de tout le monde ?

Au lieu de répondre, GeneviÚve se leva, elle plia soigneusement ses lunettes dans son sac. Et regarda son fils.

- Tu vas m'Ă©couter trĂšs attentivement cette fois-ci Marc Oliver Mvomo. Tu as jusqu'Ă  ce soir pour accepter mon offre, sinon, demain, je veux ta dĂ©mission sur mon bureau, et je te dĂ©shĂ©rite de tout, en revendant tous mes biens aux chinois. Je te prĂ©viens, j'ai tous les droits sur tout ce qui concerne ton pĂšre. Tu n'Ă©tais pas nĂ© quand on avait commencĂ© Ă  bĂątir tout cela, tu n'Ă©tais pas lĂ  non plus quand on s'est rencontrĂ©. Je suis ta mĂšre, et sur toi, j'ai tous les droits que tu le veuilles ou non. Tu penses que tu peux jouer Ă  ce jeu avec moi ? Tu te crois grand, mais tu n'es qu'un Ă©goĂŻste. Quand je te regarde, je ne vois en rien le fils que tu as Ă©tĂ© autrefois. Je vois juste un gros idiot qui se croit dĂ©jĂ  tout permis simplement parce qu'il se dit dĂ©jĂ  mĂ©decin. Tu te trompes si tu penses que tu as une autre option pour hĂ©riter de ce que j'ai bĂąti de mes mains. C'est moi qui te fixe les rĂšgles. Tu veux tout, tu prends tout ce que je te donne. Je dis bien TOUT ! Sheena Odom y compris. Sinon, tu peux toujours rĂȘver ! N'oublis pas, tu as jusqu'Ă  ce soir pour me donner ta rĂ©ponse chez moi et en personne. Je veux entendre ta dĂ©cision de vive voix, cher fils.

D'un geste digne, elle sortit, sans lui laisser le temps de rĂ©pliquer quoi que se soit. Au fond de lui, Marc n'avait jamais vu une si grande colĂšre dans les yeux de sa mĂšre. Et il sut Ă  cet instant prĂ©cis qu'elle Ă©tait plus que sĂ©rieuse. Et mĂȘme s'il demandait de l'aide a son pĂšre, il savait bien qu'il ne ferait rien pour lui venir en aide. Pour son pĂšre, GeneviĂšve avait le contrĂŽle de tout. Elle se contentait juste de lui rendre des comptes tels qu'elle avait dĂ©cidĂ©, et lui, il ne faisait rien d'autre que d'accepter. Une fois de plus, Sheena avait rĂ©ussi Ă  mettre de la pagaille dans sa vie. Mais cette fois-ci, elle allait le payer trĂšs cher.

A SUIVRE ;)

Continuer

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