L’ouvrage étant l’aboutissement de l’esprit de l’auteur, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne serait que pure coïncidence.
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Le projet fou
En région parisienne, au cœur de l’hiver, Jean Charles d’Avignon, cinquante ans, un mètre quatre-vingt-cinq, brun, avec une fine moustache surmontée par des lunettes cerclées d’or, erre dans le centre commercial Vélizy 2 dans les Yvelines. Il déambule lentement car il réfléchit au courrier des Finances Publiques qu’il a reçu ce matin. Un rattrapage sur trois ans qui représente une forte somme d’argent lui est demandé. Il faut dire qu’il avait espéré y échapper en maquillant les comptes de son entreprise, dans l’espoir de payer moins que prévu. Ils sont, avec son épouse, propriétaires du « CROTALE » un club sado-maso situé à quelques kilomètres de son domicile en forêt de Chevreuse.
Le « CROTALE » est leur bébé et ils y passent tous les week-ends. Ils y organisent des soirées spéciales où se côtoient de nombreuses personnes triées à l’avance. Il faut être membre pour recevoir les invitations et cela se fait par le parrainage de personnes déjà inscrites. Il cherche à faire rentrer de l’argent pour asseoir leur place dans la bonne société. Avec Marie Louise, sa femme, ils forment un couple en vue dans le monde un peu glauque du sadomasochisme de la région parisienne.
La somme demandée correspond aux sommes non déclarées et à l’amende qui va avec. Tout en marchand le long des magasins de la galerie commerciale, il pense au moyen de remédier à cette échéance qui le met mal à l’aise. Il faut à tout prix trouver une solution à ce problème de façon à se renflouer pécuniairement.
En passant devant un bar, il se dit que boire un café bien chaud lui ferait du bien. Il entre et s’assoit à une table derrière la baie. Le serveur vient s’enquérir de sa commande.
— Un café s’il vous plaît.
— Bien monsieur.
En attendant sa boisson, il s’efforce de ne pas réfléchir. Lorsque la consommation est là, il prend la tasse entre ses mains pour les réchauffer tout en soufflant pour refroidir un peu la boisson brûlante. Il savoure l’exquis breuvage et peu à peu, il se remet à songer à son problème. Que faire pour gagner de l’argent facilement et pouvoir le garder à l’abri des impôts ?
Le temps s’écoule lentement, il se lève et sort après avoir réglé sa consommation. Tout à l’heure, il est passé devant un cinéma et il se dit que ce serait un bon moyen de se vider la tête. Il retourne sur ses pas et s’arrête pour regarder l’affiche. « Gladiator » avec Russell Crowe ; Un bon film d’action au programme. Il entre, paye sa place et va s’asseoir dans la salle obscure où le film va commencer dans une quinzaine de minutes. Les yeux fermés, il attend. Ici, il fait chaud alors il ôte son pardessus et le plie sur ses genoux. La musique change, le film va débuter. Il ouvre les yeux et se concentre sur l’écran.
Deux heures trente-cinq après, les lumières s’allument et les spectateurs se lèvent pour gagner la porte de sortie. De retour à son véhicule, il s’empresse de déverrouiller les portes et s’engouffre à l’intérieur, à l’abri du vent froid qui souffle sur le parking. Là, dans l’habitacle, il essaye de mettre ses idées en place car le film lui a révélé une idée qu’il a encore du mal à organiser. Des combats de gladiateurs feraient de bons spectacles qui rapporteraient de l’argent. Mais ils existent déjà dans des parcs d’attractions, alors il faut trouver quelque chose qui ne s’est jamais déroulé. Et si on organisait de vrais combats du style qui vont jusqu’à la mort. Ce serait nouveau et rapporterait encore plus d’argent. Mais il faudrait maîtriser des garçons costauds et ça ne serait pas facile. Alors, à la place il faudrait prendre de jeunes filles, cela faciliterait les choses. Sur son visage, un large sourire fait place à la mine chagrine qu’il se traîne depuis le matin et il commence à voir se dessiner un plan d’action. Des combats de jeunes filles seraient plus faciles à mettre en place et au XXIesiècle, cela ne s’est jamais vu, et ce depuis presque deux millénaires, il tient son plan. Heureusement qu’il a eu l’idée d’entrer dans ce cinéma. Il est aux anges et a hâte d’en parler avec son épouse.
Au temps de l’Empire Romain, il existait des joutes entre des hommes mais aussi avec des femmes. Ce seraient «les gladiatrices du XXIesiècle ».
— Super !