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La pensée bleue Tome I

La pensée bleue Tome I

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Chapitres

Depuis son jeune âge, Koda Gwyneth n'a qu'un seul rêve : devenir la meilleure danseuse de la contrée. Pourtant, elle ne sait pas que sa rencontre avec un mystérieux garçon aux yeux violets bouleversera sa vie. Une fois leurs desseins entremêlés, ils seront prêts à vivre des aventures aussi palpitantes les unes que les autres. À PROPOS DE L'AUTEURE Pour Angela Goncalves, la littérature est un besoin vital. L'écriture de La pensée bleue lui a permis de s'échapper de la monotonie de son quotidien pour se réfugier dans un monde où les rêves et l'espoir sont plus proches de la réalité que de l'illusion.

Chapitre 1 Un rêve compromis

Dans le petit comté de Holly Town, le jour se leva une nouvelle fois. Le soleil resplendissait, haut dans le ciel, et nuançait les douces couleurs orangées des arbres qui annonçaient la fin de l'été. C'était un village, paisible d'ordinaire, dont le calme n'était rompu que par les soupirs et les cris des enfants.

Les journées ensoleillées étaient les préférées de Koda. Du haut de ses huit ans, elle aimait par-dessus tout courir dans les hautes herbes et rouler jusqu'au bas des collines, chose qu'elle ne pouvait faire lors des jours de pluie, sous le regard alors attentif de sa mère. La petite famille Gwyneth était composée de quatre membres. De l'union de Parod, le père et chef du village qui travaillait dans les champs en pleine journée tout en dirigeant les affaires de celui-ci et de Cassie, mère bienveillante qui s'occupait des tâches ménagères, naquirent Noji, jeune fille aussi belle qu'intelligente et Koda, la petite dernière aussi maligne qu'intrépide. Koda et Noji avaient huit ans de différence : leurs parents n'avaient pas de quoi subvenir aux besoins d'un petit nouveau, mais la nécessité d'une paire de bras supplémentaire pour les aider devint évidente. Cependant, cette raison n'était qu'accessoire pour Cassie, qui avait toujours rêvé d'avoir un deuxième enfant.

- Koda, arrête de bouger et viens mettre ta robe, ordonna Mme Gwyneth avec autorité.

- J'veux pas aller à la messe, pleura la jeune enfant.

- Elle pourrait rester ici, non ? Les enterrements ne sont pas appropriés pour les enfants...

- Elle ira un point c'est tout, Noji. Ne prends pas la défense de ta sœur quand il n'y en a pas besoin, gronda une voix grave qui fit sursauter les deux femmes.

- Oui papa, désolé... répondit sagement cette dernière.

- Koda s'il te plaît, il s'agit de l'enterrement de M. Phil, l'aubergiste. Tu sais il t'aimait beaucoup, il venait toujours nous offrir des chocolats quand il passait dans le coin, répliqua sa mère. C'est vraiment triste ce qui lui est arrivé...

Ce n'était pas tant la mort de M. Phil qui affligeait la cadette, mais le fait que tout le village serait présent. Koda avait un secret qu'elle s'abstenait de partager à sa famille mais dont ses camarades de classe n'hésitaient pas à se moquer. Koda voulait devenir danseuse. Danseuse professionnelle et mondialement connue. Lors de ses balades en montagne, elle avait déniché son lieu favori où elle pouvait s'adonner à sa passion, au bord d'un lac éloigné du chemin principal et à l'abri des regards.

Les rares fois où ses parents recevaient des journaux, elle arrachait les pages qui mentionnaient la Royal Academy, l'académie de danse la plus célèbre de la capitale, et les gardait dans une cabane vétuste qu'elle avait réussi à construire à l'aide de quelques bouts de bois alignés au bord du lac. Rentrer dans cette académie était synonyme de gloire et de réussite. Cependant, en parler à ses parents ne pouvait être qu'une mauvaise idée : elle avait conscience que son père avait soit l'intention de la marier à une famille de médecins soit, dans le cas où elle refuserait, les champs et les travaux domestiques l'attendaient.

Elle n'en avait pas non plus parlé à sa sœur aînée malgré la complicité qu'elle entretenait avec cette dernière, mais elle n'était pas dupe : elle savait que Noji l'avait déjà suivie maintes fois dans son repaire secret et l'observait silencieusement à travers les buissons, toujours un sourire aux lèvres. Ce qu'elle ne savait pas c'était que seule la fierté envahissait son aînée quand elle la voyait danser. Ses sauts de chat, tourniquets et autres pas de danse la rendait gracieuse, tel un cygne se mouvant dans l'eau.

Koda se regarda une dernière fois dans le miroir. Elle ne s'habilla jamais aussi bien qu'aujourd'hui et elle en était heureuse, même si elle essayait de ne pas le montrer. Elle se trouvait jolie, avec ses grands yeux bleu marine et ses cheveux longs tressés, de la même couleur, qui s'accordaient finalement bien avec la couleur ébène de sa robe. Elle voulait être jolie, comme toutes les danseuses de la Royal Academy.

- On y va Koda ? Papa et maman nous attendent, fit sa sœur enjouée.

La cadette se retourna et fut émerveillée. Son modèle de beauté avait toujours été sa sœur, qui resplendissait toujours de mille feux. Noji avait, contrairement à elle, hérité des cheveux noirs de son père et des yeux de cette même couleur sombre et profonde. Koda savait bien que ce regard ténébreux était ce qui plaisait le plus aux nombreux prétendants qui courtisaient son aînée.

- T'es si belle Noji ! Pourquoi je n'ai pas eu cette chance aussi, dame nature ne doit pas beaucoup m'aimer...

Son aînée pouffa gentiment et lui embrassa doucement la joue, ce qui laissa Koda aux anges.

- À mon âge, tu seras encore plus belle que je ne le suis, ce ne sera pas compliqué, j'en suis persuadée ! Et puis, la beauté n'est pas tout ce qui compte, il y a des choses bien plus importantes, par exemple ici... lui répondit-elle en posant sa paume sur son cœur. Fie-toi toujours à lui, il te dira toujours la vérité

Koda la regarda, l'air ahuri.

- Mais le cœur ne peut pas parler !

Sa sœur rit puis lui prit la main pour l'emmener auprès de leurs parents. Le chemin jusqu'au cimetière fut très bref, il n'était qu'à dix minutes de marche, plus bas dans le village. Koda courut la plus grande partie de la balade ce qui lui valut des rappels à l'ordre de sa mère.

- Koda ! Si tu cours encore tu vas finir par tomber et déchirer ta robe, ce sera à toi de la recoudre, s'inquiéta sa mère.

Son père prit cette discussion à cœur et alla chercher la plus jeune fermement par le poignet et lui tira l'oreille de son autre main en lui criant d'obéir à sa mère.

- Parod, arrête ! paniqua Mme Gwyneth. Ce n'est qu'une enfant ! Ne fais pas de scènes inutiles, je t'en prie, pas aujourd'hui, c'est un jour déjà bien assez triste, tu ne trouves pas ?

- Tu es bien trop compatissante avec cette bonne à rien, s'enquit le père avec énervement.

Noji accourut auprès de sa sœur dont les larmes n'allaient pas tarder à couler, puis elles marchèrent main dans la main silencieusement, s'éloignant pas à pas de leurs parents. Elles étaient bien trop habituées à ces disputes et ne souhaitaient jamais envenimer les choses, alors garder le silence restait la meilleure des solutions.

Leur route les amena à traverser les ruelles pavées qui entouraient les nombreux champs du petit village.

- Regarde Noji comment les vaches de M. et Mme Stanley ont l'air heureuses en broutant l'herbe ! Tu crois qu'elle a bon goût ? s'exclama la cadette l'eau à la bouche, toujours l'oreille rouge et douloureuse.

- Ta gourmandise te perdra, commenta-t-elle un sourire aux lèvres.

Une fois arrivées à l'église et rejointes par leurs parents, la famille s'installa sans faire de bruit au fond de la bâtisse, puis Parod se leva et marcha rapidement jusqu'à l'autel où il salua leur divinité, puis prit la parole.

- C'est avec regret, mes chers compagnons, que nous devons nous séparer de ce cher monsieur Phil. Rendons-lui hommage...

Koda n'arriva pas à suivre jusqu'à la fin le discours du chef du village, trop concentrée à masser son oreille encore douloureuse. Elle suivit sa famille lorsqu'elle devait recevoir la bénédiction du saint Yggdrasil puis sortit de l'église, où la cérémonie se poursuivait à l'extérieur du vieux bâtiment. Ce fut sans grande surprise qu'elle entendit des chuchotements à son égard. Elle reconnut alors deux garçons et une fille de son école devant qui il lui arrivait de danser. Cette enfant ne se souciait que très peu voire aucunement du regard des autres et n'hésitait pas à leur demander de regarder ailleurs s'ils se moquaient d'elle ou s'ils n'aimaient pas ce qu'elle faisait. Quand elle commençait à danser, elle se retrouvait dans une bulle que personne d'autre, mis à part elle, ne pouvait atteindre. Si Koda connaissait les termes « harmonie avec la nature », c'est sans doute ce qu'elle dirait pour qualifier la danse.

Elle les ignora alors en priant de toutes ses forces pour que sa famille, du moins son père, ne les écoutât pas. Son nom fut chuchoté plus bruyamment, alors sans plus tarder, elle écrasa le pied du fautif qui gémit de douleur, en le menaçant du regard.

- Si quelqu'un d'autre veut rendre hommage à ce cher M. Phil, et bien qu'il prenne la parole, demanda le prêtre à la communauté.

- Koda veut dire quelque chose, s'écria celui à qui le pied faisait encore souffrir.

Koda devint rouge d'embarras lorsqu'elle sentit le regard de son père à la fois furieux et intrigué se poser sur elle. Elle bégaya, voulut corriger la mesquinerie de son camarade mais la fille qui prenait également part aux ragots la coupa :

- Non, elle ne veut rien dire, elle veut danser ! C'est tout ce qu'elle sait faire, elle veut même en faire son métier plus tard, se moqua-t-elle sans pudeur. La Royal Academy n'accueille pas des moches pareilles, ma pauvre.

Les garçons eurent un violent fou rire sous l'incompréhension de la foule. L'ambiance devint de plus en plus insoutenable, la tension était palpable. Alors qu'elle essayait de trouver du soutien dans le regard de sa mère et de sa sœur, elle ne vit que de l'inquiétude dans leurs yeux, et Koda savait très bien qui était la source de cet ennui : il ne s'agissait de nul autre que son père. Prise de panique pour la première fois depuis longtemps, elle ne sut rien faire d'autre que fuir, tête baissée. Arrivée à la fontaine du village, en amont du cimetière, elle se retourna enfin et aperçut de loin le visage rouge de son père, qui dut se sentir humilié et très en colère contre elle. Que penserait le village en voyant la cadette du chef prendre ses jambes à son cou à l'annonce d'un rêve aussi pitoyable ? Elle crut avoir croisé le regard de son paternel, puis elle reprit sa course, cette fois les larmes aux yeux.

Sans s'arrêter, elle sentait le vent lui parcourir l'échine. Ses tresses flottaient au gré de la brise et bondissaient sur ses fines épaules. Elle apercevait le changement de paysage : du village pavé de pierres, elle rejoignit vite les arbres orangés qui bordaient la rue principale. Elle passa par-dessus une clôture et par habitude, se rua vers le cœur de la forêt qu'elle connaissait si bien.

Une dizaine de minutes de course plus tard, elle se retrouva dans son repaire secret. La jeune enfant jeta un coup d'œil aux alentours s'assurant que personne ne la suivait. C'est alors qu'elle entendit une cohue de pas qui se dirigeait vers elle, ce qui la fit se précipiter dans son étroite cabane.

- Arrête-toi tout de suite, bandit !

Koda vit un jeune garçon d'à peu près son âge, poursuivi par trois hommes qui portaient l'uniforme de l'armée royale et qui arboraient un air effrayant. Elle connaissait bien cet uniforme pour avoir vu de nombreuses fois les soldats patrouiller et réclamer les impôts dans le petit village d'Holly Town. Elle comprit la détresse du garçon sans en pouvoir expliquer la raison et voulut lui crier de venir se réfugier, mais elle ne pouvait le faire sans que les hommes ne l'entendent ou ne la voient. Elle continua d'observer la scène, et alors qu'elle se demandait par tous les moyens comment elle pouvait se faire remarquer par le jeune enfant, celui-ci croisa son regard.

Même s'il se trouvait loin d'elle, elle vit non sans mal une lueur violette se dégager de ses yeux, un violet percutant qu'elle n'avait jamais vu auparavant. D'une seconde à l'autre, elle était comme tombée sous le charme de ce regard électrifiant. Les poursuivants la ramenèrent à la réalité par le bruit excessif de leur course, lorsqu'elle aperçut à ce même moment un objet d'une taille infime tomber du manteau du garçon aux yeux violets.

Koda attendit que les quatre individus disparaissent enfin pour partir à la recherche de l'objet. Après de longues minutes de fouille qui lui semblaient interminables, elle vit finalement l'objet de sa convoitise attiser sa curiosité.

- Yahou ! s'écria-t-elle joyeusement.

Il s'agissait d'un anneau, avec une pierre d'un violet aussi hypnotisant que les yeux de l'enfant.

- Maintenant,tu es à moi, jusqu'à ce que je retrouve ton propriétaire, se promit-elle en l'enfilant autour de son doigt.

La jeune fille prit ensuite le chemin inverse, cet incident lui ayant fait oublier la raison de sa venue. Surexcitée à l'idée d'avoir trouvé un bijou aussi merveilleux, elle ne fit pas attention au bout de tissu appartenant à sa robe, resté accroché à la clôture par-dessus laquelle elle avait bondi lors de sa fuite. Un courant d'air le fit s'envoler, loin dans l'horizon.

- Koda !

La dénommée reconnut la voix effarée de sa sœur, qui l'attendait à l'orée des sous-bois.

- Noji, tu devineras jamais ! J'ai rencontré quelqu'un d'extraordinaire, s'enthousiasma la cadette.

- Tu me raconteras ça après, papa est furieux contre toi. Maman essaye de le raisonner mais...

Koda sentit la voix de son aînée se briser à la fin de sa phrase mais elle comprit pourquoi. Son cœur se mit à battre férocement contre sa poitrine. Elle détestait ce sentiment d'angoisse qui surgissait chaque fois que sa mère devait prendre sa défense auprès de son père. Cela ne se faisait jamais sans cris et encore moins sans violence. Elle allait toujours voir sa mère les larmes aux yeux en lui disant de ne plus la protéger, qu'elle préférait être la victime des coups de son père. Mais ce n'était pas l'avis de sa mère qui lui répétait que tant qu'elle serait là, rien ne pourrait lui arriver. La culpabilité ne quittera jamais l'esprit de Koda.

- Vite, il faut rentrer ! s'écria Koda qui s'était mise à courir.

- Non, Koda.

La voix de sa sœur était ferme et autoritaire, mais elle était surtout brouillée de sanglots. La petite fille ne supportait pas de voir ses proches souffrir autant. Ses pensées allaient de sa mère à sa sœur et les larmes lui montèrent aux yeux à chaque battement accéléré de son cœur.

- Mais Noji, c'est moi que papa cherche, tu sais bien qu'il ne faut pas laisser maman seule !

- Mais si t'y vas, c'est toi qui souffriras ! Je ne veux pas qu'il te fasse du mal, pas à ma petite sœur... sanglota Noji.

- Et maman, alors !

Noji essayait de contenir ses larmes tant bien que mal.

- Je ne veux pas qu'il lui fasse de mal non plus... pleura-t-elle en prenant son visage dans ses mains

Koda sentit son cœur se briser devant cette scène. Sans pouvoir y assister plus longtemps, elle partit en courant en direction de chez elle, laissant son aînée derrière elle. Cette dernière essaya de l'appeler une énième fois, le bras tendu vers elle et les yeux brouillés de larmes.

Arrivée devant chez elle, la jeune fille ne se rendit même pas compte que la porte d'entrée était restée entrouverte. Elle entra en appelant sa mère, sans aucune réponse, puis elle tendit l'oreille et suivit ce qui lui semblait être des reniflements. Derrière la porte de la chambre des parents, Mme Gwyneth était en pleurs, recroquevillée sur elle-même.

- Maman !

Sa mère la regarda avec peine. Koda laissa échapper un cri quand elle vit l'œil de sa mère tourner au violet et son nez rougi par le sang.

- Pourquoi... ? demanda l'enfant tout en essayant de contenir son chagrin avant de se jeter dans les bras de Mme Gwyneth

Cette dernière tenta de rassurer sa fille en lui caressant le derrière de son crâne, et une fois que sa vue commença enfin à s'éclaircir, elle distingua l'objet qui dégageait une lueur améthyste autour du doigt de l'enfant.

- C'est une jolie bague que tu as là, dis-moi.

- Tu as vu ça ! Tu devineras jamais, elle est tombée de la poche d'un garçon avec des yeux aussi violets que cet anneau !

La mère la regarda les yeux écarquillés exprimant à la fois l'effroi et la stupeur.

Aussitôt qu'elle eut dit ça, la porte de la chambre s'ouvrit brusquement sur deux gardes de l'armée royale, et Koda eut un mouvement de recul. Elle aperçut sa sœur arriver dans le couloir et se diriger vers elle à grands pas.

- Qu'as-tu dit ? demanda le plus âgé des deux policiers.

- Quand je parlais du garçon aux yeux v... voulut répéter la jeune fille.

- Verts ! Aux yeux verts, reprit Noji essoufflée.

- Elle allait dire violet, non ? redemanda l'autre garde.

- Elle a des problèmes avec les couleurs, mais j'étais avec elle, et le garçon avait des yeux verts, mentit-elle à nouveau.

- Mais Noji, il avait les yeux...

Koda ne put finir sa phrase, sa mère lui pinçant le bras

- Très bien, fit le policier, les sourcils froncés. Dans ce cas, mon collègue et moi allons prendre congé. Nos salutations, messieurs dames.

- Merci beaucoup d'avoir accordé une once de votre temps, messieurs. N'hésitez pas à revenir si la moindre question vous vient à l'esprit, remercia M. Gwyneth. Passez une bonne journée.

Une fois qu'ils furent partis, tous les regards se braquèrent sur l'enfant de huit ans. Ceux curieux de sa mère et de Noji, et celui énervé de son père. Ce dernier s'approcha d'elle et lui colla une gifle monumentale. Elle plaqua de suite sa main contre sa joue pour calmer la sensation de brûlure et vit les deux autres femmes baisser les yeux.

- Mais bon sang, où étais-tu passée ? s'écria Parod. Tu nous humilies devant tout le village et tu t'enfuis ? La danse, mais ah ah, que cette blague était drôle ! Les enfants du village ont beaucoup d'imagination, ça, c'est certain !

- Mais papa, ce n'est pas une...

- C'est une blague, un point c'est tout, insista-t-il fermement. Regardez ce que vous me poussez à faire. Toujours à me faire passer pour le méchant de l'histoire.

La jeune fille baissa le regard, puis attendit silencieusement que son père s'en aille, regardant sa femme et sa fille aînée avant de claquer la porte de la chambre dans un soupir. Les trois femmes attendirent quelques minutes, puis Noji et leur mère prirent la plus jeune dans leur bras, dont la gorge était à nouveau serrée

- Alors tu as vu un garçon aux yeux violets, c'est vrai ? demanda Noji.

- Oui ! Mais pourquoi vous ne me laissiez pas le dire ?

- Ils sont venus nous demander si on savait où se trouvait ce garçon... On aurait eu plus d'ennuis si c'eût été le cas, répondit sa mère.

- Koda, il faut que tu saches que les personnes aux yeux violets sont rarissimes et... pour cette raison, elles sont traitées d'erreurs de la nature et sont « chassées » par la plupart des hommes... Elles vivent recluses de la société, là où personne ne pourrait leur chercher d'ennuis.

- Mais c'est horrible ! Leurs yeux sont tout simplement magnifiques !

- C'est peut-être injuste, mais je te demande de ne plus t'en approcher, de loin ou de près. Ça ne fera que créer des problèmes, et on en a déjà assez, tu ne trouves pas ? questionna Mme Gwyneth.

Koda observa son œil amoché et acquiesça, les yeux baissés.

- Pardon, maman. Je n'y retournerai plus, je te le promets.

Sa mère la prit dans ses bras, et l'accolade fut bientôt rejointe par l'aînée.

- Mais je rêverais de voir ma fille danser si tu me le permets, reprit Mme Gwyneth.

Koda sourit alors, et resserra un peu plus son étreinte, avant de quitter la pièce et retourner dans sa chambre. Allongée sur son lit, elle contempla une dernière fois le bijou, puis le serra dans sa paume.

- Je sais que tu me protégeras, dit-elle en s'endormant paisiblement.

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