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Argus, La chute des Gardiens: Tome II

Argus, La chute des Gardiens: Tome II

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5.0
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Chapitres

À la suite des Ă©vĂšnements du premier tome, Argus a disparu. Cependant, les Gardiens subissent une menace nĂ©e des actions passĂ©es. Katan, nommĂ© Émissaire du Conseil, doit s'impliquer corps et Ăąme dans la bataille afin Ă©viter que l'ordre des Gardiens ne s'effondre Ă  tout jamais. Quant Ă  Jason, jeune Gardien, il aura l'occasion d'en apprendre davantage sur l'histoire de son pĂšre, et les consĂ©quences de ses choix moraux. Les heures sont comptĂ©es pour les Gardiens, et leurs vies ne tiennent qu'Ă  Morl-DĂ©rin.

Chapitre 1 No.1

Avant-propos

Argus, la chute des Gardiensest le second tome de la saga des Gardiens des Mondes.

Ce deuxiÚme volume se déroule sept ans aprÚs les évÚnements du premier tome, Argus, la revanche d'Evol. Il n'est pas nécessaire d'avoir lu le premier tome pour saisir tous les tenants et aboutissants de cette suite

La suite est prévue pour 2022.

Bonne lecture Ă  toutes et tous.

Morl-DĂ©rin

Les montagnes enneigées

Le blizzard s'intensifiait de jour en jour, Ă  tel point que Morl-DĂ©rin dut faire une pause. MĂȘme avec ses Ă©paisses peaux qui le recouvraient, cela ne lui permettait plus de continuer son pĂ©riple. La neige entrait par toutes les voies possibles, et se faufilait jusqu'en bas de son dos. Le vent glacial s'engouffrait dans la plus infime des portes. À aucun moment, il ne pouvait douter que ce voyage serait si terrible pour son corps. Des engelures apparaissaient Ă  l'extrĂ©mitĂ© de ses doigts et de ses orteils. Fort heureusement pour Morl-DĂ©rin, ce jour-lĂ , il trouva une grotte Ă  l'abri des vents les plus froids.

Les pieds engourdis, il lĂącha son Ă©norme sac Ă  dos d'un geste fatiguĂ©. Puis, s'Ă©croula. Il regarda le plafond, bercĂ© par le sifflement du vent. Mais il se reprit trĂšs vite, car s'endormir provoquerait sa fin. DĂ©terminĂ©, il ouvrit son imposant sac et en sortit des fagots de bois. De la poche de son manteau, il se saisit de son briquet. Il s'enfonça davantage dans la caverne pour allumer son feu dans les meilleures conditions. Du premier coup, les brindilles s'enflammĂšrent, et il mit les mains juste au-dessus des flammes. Comme le plafond Ă©tait bas, et les parois Ă©troites, la chaleur se propagea correctement dans toute la piĂšce. Morl-DĂ©rin s'obligea alors Ă  se dĂ©shabiller pour faire sĂ©cher ses peaux de bĂȘtes. Si le blizzard se calmait, il Ă©tait prĂ©fĂ©rable de reprendre la route avec des vĂȘtements secs.

En enlevant la capuche qui lui recouvrait le visage, on s'aperçut rapidement que le voyageur Ă©tait en rĂ©alitĂ© une femme. Une baroudeuse Ă  la face couverte de cicatrices, tĂ©moins des Ă©preuves passĂ©es. Ses pupilles de fĂ©lins transperçaient les tĂ©nĂšbres et effrayaient les enfants. Pour ne pas se gĂȘner pendant les combats, elle tressait ses cheveux noir corbeau, en arriĂšre. Lorsqu'elle fut en dĂ©bardeur, ses bras recouverts d'ecchymoses apparurent Ă  la lumiĂšre des flammes. Morl-DĂ©rin avait perdu beaucoup de poids depuis sa montĂ©e dans les montagnes, mais elle gardait encore toute sa force et sa vigueur.

Elle Ă©tendit ses peaux prĂ©cieusement avant de sortir une gamelle de son sac puis des graines. Elle remplit celle-ci de neige, qui fondit sous la chaleur, avant d'y mettre les graines. Celles-ci se gorgĂšrent d'eau et avec l'aide du manche de son poignard, elle les Ă©crasa pour en faire une purĂ©e. Évidemment, ce n'Ă©tait pas le repas des rois, mais ça ferait l'affaire pour le moment. Elle s'aperçut que le vent en dehors redoublait de violence.

- Le blizzard n'est pas prĂšs de se calmer, dit-elle d'une voix grave pour une femme.

Sa pire crainte, alors, ce fut qu'elle doive repartir sous cette tempĂȘte. Pourtant, elle ne comptait pas traĂźner des semaines dans ces montagnes hostiles. Donc, si elle n'avait pas d'autres choix, elle reprendrait la route, peu importe la mĂ©tĂ©o.

Comme chaque soir, avant de dormir, elle pensa aux raisons qui la poussaient Ă  continuer. Cela lui donnait la foi, et le courage d'avancer. Tenant fermement son poignard dans la paume, elle ferma les yeux. Le lendemain, alors que la tempĂȘte soufflait sans relĂąche, elle comprit qu'elle devrait affronter le blizzard, coĂ»te que coĂ»te. Mais elle dĂ©cida finalement de perdre une journĂ©e supplĂ©mentaire pour profiter de la chaleur du feu, et de la protection de la caverne. Elle alimenta le foyer, avant de saisir un livre enfoui dans le bric-Ă -brac de son sac.

Avec sa couverture en cuir, ses pages trĂšs Ă©paisses, le livre pesait au moins trois kilos. DĂ©licatement, elle l'ouvrit. Les pages Ă©tant extrĂȘmes fragiles, elle mesurait chaque geste lorsqu'elle les tournait. Les Ă©crits contenus dans cet ouvrage n'Ă©taient pas accessibles Ă  tout le monde. La langue employĂ©e Ă©tait ancienne et son apprentissage s'Ă©tait perdu dans des temps reculĂ©s. NĂ©anmoins, Morl-DĂ©rin n'Ă©tait pas comme tout le monde. Elle appartenait Ă  une race trĂšs ancienne dont la population avait Ă©tĂ© dĂ©cimĂ©e.

Alors qu'elle consultait un chapitre en rapport avec sa mission, elle entendit des grognements. Son oreille droite fendue, sur le haut, se dressa. Morl-Dérin referma le livre et délicatement posa sa main sur le poignard. Des griffes raclÚrent la pierre, et Morl-Dérin se retourna lentement, tout en se redressant. Face à elle, une meute de loups de givre. Ils avaient la particularité d'avoir un pelage constamment gelé, qui leur donnait un aspect de cristal. Leurs canines supérieures ressortaient légÚrement de la babine supérieure. Les oreilles en arriÚre, ils s'avancÚrent vers la femme. Dans ces montagnes, il leur était difficile de trouver de la nourriture en abondance. C'était une aubaine pour ces quatre loups de tomber sur un dßner facile à chasser. La femme ne les lùcha pas du regard. Scrutant tous leurs faits et gestes. Le chef de meute grogna et leurs poils se hérissÚrent, provoquant une poudre gelée. La femme pointa son doigt vers l'avant, et dans une langue antique prononça.

- Stop !

Les loups s'exécutÚrent aussitÎt.

- Assis ! ordonna-t-elle.Les loups Ă©coutĂšrent. Morl-DĂ©rin eut un sourire en coin, puis ses pupilles prirent l'apparence de celle des loups sanguinaires. Le lien Ă©tait Ă©tabli. Sur ses ordres, la meute resta dehors pour monter la garde. C'Ă©tait une bĂ©nĂ©diction pour elle, car ils pouvaient Ă©ventuellement la conduire Ă  destination. À la nuit tombĂ©e, le blizzard continuait de rĂ©gner dans cet endroit dĂ©sertique.

- Il ne se calmera pas, fais-toi une raison, dit-elle.

Les loups de givre la fixaient avec respect. Elle leur répondit avec une tape affectueuse sur le museau. Inutile de les faire rentrer dans la caverne avec la présence du feu. C'était une espÚce qui le détestait. C'était sans nul doute sa derniÚre soirée à l'abri dans ce lieu. Demain, elle affronterait de nouveau ce vent glacial. Déjà, elle rangea son sac, et enfila ses peaux.

Le lendemain, comme elle l'avait regrettĂ©, le blizzard restait tenace. Il lui sembla mĂȘme encore plus teigneux qu'auparavant. Sa seule satisfaction fut de retrouver les loups de givre devant la caverne. Elle tenait en respect la meute. À cet instant, Morl-DĂ©rin eut une idĂ©e, qui pouvait sĂ»rement lui permettre d'atteindre sa destination. Le chef de meute se redressa, tandis que les autres patientĂšrent. Il arqua sa patte avant en signe de respect. Dans une langue bestiale, Morl-DĂ©rin s'adressa Ă  l'alpha.

- Veux-tu me conduire au temple des Exclus qui se camoufle dans cette neige ?

Le loup au pelage gelé se tourna vers ses confrÚres, mais Morl-Dérin le rappela à l'ordre.

- C'est moi que tu regardes !

La meute baissa la truffe montrant qu'elle avait compris le message. L'alpha cligna des paupiÚres. Puis, il poussa un hurlement qui résonna dans les montagnes. Enfin, il se mit en marche et Morl-Dérin le suivit, le reste de la meute derriÚre. Cependant, elle resta attentive aux réactions des animaux. On ne sait jamais, ils pouvaient se rebeller à tout moment.

Le blizzard fĂ©roce la força Ă  s'arc-bouter pour progresser. Elle resserra sa capuche autour de son visage. Alors que les loups de givre semblaient flotter au-dessus de la neige, Morl-DĂ©rin s'enfonçait jusqu'aux genoux. Entravant de ce fait sa marche dĂ©jĂ  bien laborieuse. Cependant, uniquement concentrĂ©e sur son objectif, Morl-DĂ©rin brava ce froid avec tĂ©nacitĂ©. Le ciel Ă©tait recouvert d'Ă©pais nuages gris, ce qui l'empĂȘchait de savoir quelle heure prĂ©cise il Ă©tait.

Elle traversa une longue et large plaine blanche, sans Ăąme qui vive. Les pas du chef de meute s'effaçaient presque aussitĂŽt aprĂšs chaque bourrasque. Morl-DĂ©rin ne pouvait pas se permettre de lĂącher son guide, car sans le loup, impossible de se repĂ©rer dans ce dĂ©sert glacial. À chaque fois que le vent s'engouffrait dans sa capuche, elle croyait percevoir des voix entrer dans sa tĂȘte. Elles lui murmuraient des menaces, et d'autres choses atroces. À moins que cela ne fĂ»t que le fruit de son imagination. AprĂšs une longue marche, oĂč Morl-DĂ©rin ne faisait que claquer des dents, le chef de meute s'arrĂȘta. Il huma l'air.

- Un problÚme ? lança Morl-Dérin dans cette langue étrangÚre.

Soudain, une main gigantesque surgit du sol, juste en dessous de l'alpha et l'attrapa. La meute grogna, en hérissant ses poils de glace. En un rien de temps, et malgré les gémissements du loup qui se débattait dans la poigne, l'animal fut brisé en mille éclats. Morl-Dérin était tétanisée par la peur, tandis que les autres animaux détalÚrent au loin

- Revenez ! ordonna Morl-DĂ©rin.

Sans succĂšs. La peur les avait fait dĂ©taler. La terre se mit Ă  trembler. Un grondement sourd s'Ă©leva. Une seconde main tout aussi gigantesque Ă©mergea de sous le voile blanc. Une montagne s'Ă©leva sous les yeux Ă©carquillĂ©s de la chasseuse. La crĂ©ature se mouvait sous la neige, et commença Ă  se redresser. Morl-DĂ©rin recula comme elle le put, empĂȘtrĂ©e dans la poudreuse. Le dos arrondi, la crĂ©ature sortit une tĂȘte Ă  quelques pas de la femme. Ses orifices, oĂč devaient se trouver ses yeux, tranchĂšrent le blizzard de leur couleur rouge. Un bruit de mĂ©canique rouillĂ©e rĂ©sonna dans la plaine, et la machine se redressa. Elle Ă©tait enfoncĂ©e jusqu'Ă  la taille, dans la neige. Mais n'en restait pas moins impressionnante du haut de ses dix mĂštres.

- Qu'est-ce que tu es ? tonna Morl-DĂ©rin dans sa langue animale.

Comme elle n'obtenait aucune rĂ©ponse, elle comprit rapidement que cette crĂ©ature n'en Ă©tait pas une. C'Ă©tait une incroyable machine, ancienne certes, mais redoutable. Des conduits Ă©clectiques s'illuminĂšrent, et ses bras soulevĂšrent une gerbe de neige. Morl-DĂ©rin resta dans l'attente de ce qui allait se passer. Tandis que la machine scrutait les alentours. LĂ , Morl-DĂ©rin fit un rapprochement entre son objectif et la prĂ©sence de cet ĂȘtre. Elle n'Ă©tait sans doute pas trĂšs loin du lieu de rendez-vous. Elle songea alors Ă  contourner la curieuse machine, qui continuait de tourner sur elle-mĂȘme pour dĂ©tecter un intrus.

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