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Chapitres

ClĂ©a est une jeune fille que la vie n'a pas gĂątĂ©e. AprĂšs avoir dĂ©crochĂ© un poste d'intendante dans un manoir isolĂ©, elle accepte de changer de vie et de rĂ©gion. Ici, le maĂźtre des lieux a une exigence particuliĂšre... qu'on ne le croise jamais ! Est-il simplement timide ? Pourquoi tant de mystĂšres autour de lui ? La jeune femme pourra-t-elle satisfaire sa curiositĂ© ? DĂ©couvrez un univers sombre et romantique oĂč la terreur et la joie, la clartĂ© et la noirceur s'entremĂȘlent. À PROPOS DE L'AUTEUR Au bout de la rencontre entre passion et imagination, Melody Bombyx dĂ©voile, avec le roman Noirceur, son univers rĂȘveur qu'elle souhaite transmettre au lecteur.

Chapitre 1 No.1

C'est un matin de septembre que Cléa marche dans la rosée du matin. Yeux droits devant, écouteurs vissés aux oreilles, clope au bec, air dégoûté de la vie, elle marche au bord d'une route départementale. Les voitures passent prÚs d'elle, à vive allure, sa musique techno à fond dans les tympans, elle s'en moque. Une tristesse enfouie se lie dans son regard quand on s'y penche un moment. Mais elle a toujours son sourire qu'elle arbore en toute situation qui fait croire qu'elle est heureuse. Depuis petite, elle s'est entraßnée devant son miroir pour paraßtre la plus sincÚre possible.

MĂȘme la position de ses Ă©paules est rĂ©flĂ©chie pour donner cette impression. DĂ©marche Ă  fiĂšre allure, qui a aussi Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e par ses soins, pour qu'on ne dĂ©cĂšle pas ses faiblesses.

25 ans, sans emploi, elle est partie de chez ses parents trÚs tÎt, la vie est difficile, elle vit dans la rue depuis 3 mois, le foyer pour SDF est dur moralement et hors de question d'en parler à ses parents. Elle veut s'en sortir seule ! C'est au pÎle emploi qu'elle se rend justement, sa conseillÚre aurait trouvé l'emploi parfait pour elle, soi-disant. Cléa sourit doucement quand elle pense à l'intonation joyeuse qu'avait cette femme au téléphone la veille. Intelligente, pleine de sarcasmes, Cléa et son esprit vif, analyse souvent tout d'une rapidité étonnante, ainsi que les gens. Sans trop d'espoir, notre jeune fille marche depuis un petit moment sous l'ombre des platanes. Elle vit dans le sud-ouest de la France, et a quelques amis, mais pudique sur elle, elle ne se livre pas beaucoup sur sa personne.

Arrivée devant le bùtiment en briquettes orange, elle pousse la porte vitrée. Elle est de taille moyenne, cheveux longs, chùtains et ondulés, elle ne les attache que rarement. Ses yeux sont verts, légÚrement irisés, marron, un petit nez en trompette, de jolies lÚvres charnues. Dépourvue de maquillage, elle est belle naturellement. Habillée à l'arrache, comme elle dit, elle porte un pantalon à multipoches kaki, des basquettes noires, un tee-shirt simple noir, un sac en bandouliÚre en tissu kaki avec dessus des pin's représentant des groupes de rock, métal, punk, et autres insignes de musique.

Elle s'assoit dans la petite salle d'attente qu'on lui a indiquée, pour attendre sa conseillÚre.

C'est le bruit des talons aiguilles qui rĂ©sonnent dans le couloir qui fait tourner la tĂȘte de ClĂ©a, la voilĂ , la bombasse. Jeune femme de son Ăąge sĂ»rement, avec un chignon banane, blonde, rouge Ă  lĂšvre rouge vif, tailleur avec jupe crayon. Elle semble stricte, mais son sourire franc la rend accessible.

« Melle Sire Cléa ? Bonjour ! Suivez-moi, je vous prie. »

Cléa la suit, elle croise les doigts dans son esprit, pour avoir un boulot digne de ce nom, qu'elle puisse retrouver un appartement, une vie sociale, manger correctement. Installée, Cléa, souriante, attend en se triturant les mains, l'annonce de la femme impeccable face à elle, qui prépare d'innombrables papiers en parlant du temps orageux qui se prépare pour ce week-end.

ClĂ©a est d'un naturel plutĂŽt anxieux et rĂ©servĂ©, et voir cette femme belle, pleine d'assurance derriĂšre son petit bureau climatisĂ© la rend envieuse. Il lui tarde qu'elle en vienne Ă  sa personne et ce fameux poste Ă  pourvoir ! Elle mordille sa lĂšvre infĂ©rieure, elle est prĂȘte Ă  tout faire

Pianotant sur son clavier d'ordinateur et de sa voix angélique Mme Martin lui dit :

« Alors, cette annonce est tombée hier, je vous est bloqué dessus, j'ai pensé à vous et votre situation pressante, et selon moi, elle est parfaite ! »

ClĂ©a contemple son interlocutrice un instant et peut voir de la gentillesse dans son regard. Elle espĂšre vraiment que ça marchera et que sa vie arrĂȘte de stagner. La femme chic continue :

« Alors, c'est dans la région de l'Allier, la ville la plus grande là-bas est Vichy ! Vous connaissez ? »

Muette par cette premiĂšre annonce, ClĂ©a secoue la tĂȘte, hĂ©bĂ©tĂ©e.

Une autre région ? Pourquoi ? se pense-t-elle.

« C'est top, vous serez logée, nourrie, et payée comme j'aime dire... haha »

La blague ne fait que rire Mme Martin, Cléa enchaßne sérieusement avec sa jolie voix :

« Pour faire quoi ? »

« Ah oui ! Intendante d'un manoir. La demeure est tellement grande et le propriétaire est si occupé qu'il ne peut se charger de la propreté de sa demeure. L'intendante précédente prend sa retraite la semaine prochaine, alors il faudrait que vous y soyez pour demain soir ! Si possible, désolé mais c'est urgent, apparemment. »

ClĂ©a baisse la tĂȘte et rassemble ses pensĂ©es...

Ça presse ? Je n'y connais rien, mais je ne risque pas grand-chose...

« C'est un CDI, avec un essai d'un mois, le propriĂ©taire n'a pas donnĂ© d'informations personnelles sur lui, c'est un homme d'affaires trĂšs riche, il mentionne qu'il ne veut pas vous croiser ni autre membre du personnel, il tient Ă  sa tranquillitĂ© et au silence. Salaire de 3000 € par mois. »

Cléa écarquille les yeux, quelle nouvelle surprenante ! Rendre une maison brillante, sans jamais croiser le vieux crouton de proprio, c'est génial !

« Le salaire justifie qu'il peut faire appel à vous de jour comme de nuit. Il a l'air strict, il ne veut pas forcément quelqu'un de diplÎmé, mais courtois, méticuleux, non-fumeur, assidu, présentable. »

À ce dernier mot, la conseillĂšre lĂšve son sourcil et la regarde un instant sĂ©rieusement.

« Parfait, n'est-ce pas ? »

Le ton sonne presque faux du coup aux oreilles de Cléa. Elle le sait, elle s'habille mal et elle fume.

En gros, doute perpĂ©tuel sur elle-mĂȘme, la jeune femme s'interroge. Que faire ? Rester Ă  la rue ?Que d'y penser, la gorge de dĂ©tresse, se resserre. Être minable la blesse dans sa fiertĂ©, la honte la menant souvent Ă  croire que les gens la regardent avec insistance.

« C'est d'accord ! »

Poumons gonflĂ©s Ă  bloc, elle rĂ©pond fiĂšrement, elle n'a rien Ă  perdre ! La dĂ©termination la motive jusqu'au bout des ongles. Elle entretiendra la maison de ce vieux bonhomme, avec 3000 € dans sa poche tous les mois, elle s'offrira un voyage autour du monde sans rien se plaindre.

Papiers en main, Ă  peine sortie du bĂątiment orangĂ©, ClĂ©a les regarde. Ni heureuse ni triste. La vie n'a pas de goĂ»t, quoi qu'elle fasse en ce moment. Sa joie de vivre, son insouciance ont-ils dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prĂ©sents dans son cƓur d'ailleurs ?

« Ne stressez pas, tout ira bien ! »

C'est encore Mme Martin derriĂšre elle qui est sortie fumer sa cigarette. ClĂ©a l'observe, mĂȘme cigarette en main elle est belle et chic. Elle lui dit simplement :

« Merci pour tout, je ferai tout pour m'en sortir ! ».

« Je sais, répond-elle souriant et sortant la fumée par ses narines. J'espÚre que vous réussirez et ne plus vous voir dans mon bureau. Tenez... Pour le bus et vos habits. Au revoir et bonne chance ! »

Elle lui a tendu une enveloppe, et elle rentre aussitĂŽt. ClĂ©a ouvre et dĂ©couvre des billets. Ça vient d'elle personnellement, c'est certain. Ce geste rĂ©chauffe son petit cƓur, quelqu'un lui fait confiance et la motive. Elle se promet de rĂ©ussir encore plus, son ego reboostĂ©, la poussiĂšre de ce manoir n'a qu'Ă  bien se tenir !

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