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Inconditionnellement: Tome I

Inconditionnellement: Tome I

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Chapitres

Stella laissait derrière elle une année plus que chaotique, et ce n'était rien de le dire. Entre le divorce de ses parents et sa rupture avec Travis, elle était plus qu'heureuse de voir cette dernière année de lycée s'achever. D'ici quelques semaines, elle quittera San Diego, cette ville où elle avait passé toute sa vie, pour en commencer une nouvelle à Berkeley, l'université de ses rêves. Après des mois d'apitoiement sur elle-même et des questions auxquelles elle n'avait jamais eu de réponses, elle n'avait jamais été aussi prête à tourner la page qu'aujourd'hui, mais c'était sans compter sur les fantômes de son passé qui allaient refaire surface. Ce soir-là, elle ne désirait qu'une chose : réduire en miettes ce souvenir de Travis, comme il l'avait fait avec son coeur... Biographie de l'auteur De tout temps, Jennifer Augusto a toujours eu un esprit assez créatif. Inconditionnellement - Tome I est la concrétisation de deux années de rédaction.

Chapitre 1 No.1

1

Les vacances d’été pouvaient enfin commencer. Après une année plus que chaotique, entre examens finaux, divorce de mes parents et déception amoureuse, je ne pouvais qu’être heureuse d’y arriver enfin.

J’entamais, pour la dernière fois, la route de mon lycée jusque chez moi. Comme pour toute dernière fois, je contemplais un peu plus le paysage. Je prêtais attention aux détails qui m’entouraient. Par exemple, je n’avais jamais remarqué qu’il y avait des graffitis sur les murs de cette ruelle où je passais à l’instant. J’étais toujours tellement absorbée par mes études, ou par mes problèmes personnels, que je n’avais jamais profité réellement de mon trajet. Maintenant que c’était la dernière fois, j’étais partagée entre la nostalgie et le soulagement. Cette année n’aura pas été de tout repos mais je m’en étais plutôt bien sortie finalement. Ce qui avait été le plus difficile ? Ma rupture avec Travis. Le divorce de mes parents, je m’y attendais. Après des années à se tirer dans les pattes, c’était même un soulagement de les voir se séparer. Je suis restée vivre avec ma mère, à San Diego. Je ne me sentais pas de déménager d’ici ou d’aller chez mon père une semaine sur deux. De toute façon, c’était une évidence de rester avec elle. Je me suis toujours mieux entendue avec ma mère qu’avec mon père. Je les aime tous les deux, mais c’est une question d’affinité. Mon père était la plupart du temps en voyage d’affaires, je ne le voyais pas très souvent. C’était d’ailleurs le cas depuis quelques semaines maintenant.

J’arrivais face à chez moi. La peinture de la porte d’entrée était encore fraîche. Maman s’était mise en tête de repeindre intérieur et extérieur, à l’arrivée du beau temps. Je sortais mes clés de ma poche, et les introduisais délicatement dans le verrou de la porte, en prenant soin de ne pas abîmer la peinture. J’entrais dans une maison recouverte presque entièrement de plastique. Nous les enlevions uniquement quand nous avions besoin de ce qui s’y trouvait en dessous, comme le canapé et la télévision par exemple.

— Maman ! C’est moi, je suis rentrée, criais-je assez fort pour qu’elle m’entende, tout en posant mon sac à dos sur le plan de travail de la cuisine.

— J’arrive, Stella, je suis à l’étage, je me change.

Deux minutes plus tard, je l’entendais descendre les marches en courant.

— Alors ? Tu as récupéré tes affaires ? me demandait-elle en se dirigeant vers la machine à café de la cuisine.

Je m’installais sur un tabouret en face du plan de travail.

— Oui, plus rien de ce qui m’appartient est dans ce lycée, c’est terminé, répondais-je.

— Place aux vacances, ma chérie, tu les as bien méritées. Presque trois mois pour faire tout ce que tu souhaites, avant de partir pour l’université.

Ma mère se faisait un café en me tournant le dos, j’entendais sa voix changer et devenir tremblante en évoquant l’université. Elle allait se retrouver seule, ça la chagrinait sans doute un peu. Je reviendrais durant les vacances scolaires, c’était évident.

— Je compte bien en profiter, disais-je en m’imaginant sur le bord de la plage, un cocktail à la main.

Je vivais en bord de mer, ce qui était avantageux l’été, je n’avais pas besoin d’aller bien loin pour profiter des vacances. Ce soir, une des classes de dernière année de mon lycée organisait une soirée sur la plage. Un mélange entre soirée d’étudiant et de feu de camp. Il y aura un grand feu, on est sensé y amener des choses que nous voulons oublier de nos années lycée, histoire de les faire brûler à tout jamais. Ces derniers temps, j’avais tout fait pour ne pas traîner dans les soirées afin de ne pas croiser Travis, mais ce concept me plaisait bien. J’étais bien déterminée à profiter de chaque seconde de ce dernier été ici. J’y allais avec Monica, ma meilleure amie, et des amis de notre classe que nous rejoindrons une fois sur place.

Ma mère venait s’asseoir sur le tabouret à côté du mien, elle enveloppait de ses deux mains son mug à café, et le buvait lentement, pour ne pas se brûler.

— Je suis de sortie ce soir. Je vais à une soirée sur la plage de Connut Vallée. Il y a une petite fête pour les étudiants diplômés, disais-je à ma mère en tapotant en même temps sur mon portable.

— Oh ! C’est bien ça, tu vas pouvoir relâcher la pression des examens, répondait-elle, sans doute plus enthousiaste que moi.

— On doit apporter quelque chose à faire brûler, quelque chose que nous voulons oublier de cette année. Je ne sais pas trop quoi prendre, je t’avoue.

— Moi, je sais ! répondait-elle en souriant.

Immédiatement, ma mère posait sa tasse sur le plan de travail et partait à l’étage.

— Maman ! Où tu vas ?

Je restais sur mon tabouret sans vraiment comprendre ce qu’il se passait, je l’entendais redescendre quelques secondes plus tard.

— Qu’est-ce que c’est ? lui demandais-je, m’interrogeant sur ce qu’elle tenait en boule dans ses bras.

— Ton « truc » à brûler pour ce soir ! Ne me remercie pas ! lâchait-elle en me faisant un clin d’œil et en me lançant ce qu’elle avait en bras.

Je l’attrapais, et en le dépliant je découvrais un sweat à capuche blanc. C’était celui de Travis, mon ex-copain. Ma mère avait tapé en plein dans le mile j’avoue. S’il y avait bien une chose qui devait brûler à tout jamais, c’était lui. Enfin, son sweat.

— Bien vu, maman !

Je me mettais à rigoler et elle me tendait la main pour que je lui tape dedans.

— Je n’aurais pas pu avoir mieux, ça m’évitera de brûler n’importe quoi ! disais-je en souriant.

Je ne me souvenais même plus l’avoir encore. Je ne sais d’ailleurs pas où ma mère l’avait déniché. Il fut un temps, je m’en servais comme pyjama, mais quand il m’a quitté, je l’ai laissé de côté et je ne l’ai plus jamais revu. Contrairement à lui, que j’ai dû voir tous les jours jusqu’à la fin de l’année, vu que nous étions dans la même classe de terminale. Je me remettais à penser à lui, chose que je ne faisais plus depuis quelques semaines, merci, maman !

Quelques heures plus tard, je sortais de ma chambre pour aller rejoindre Monica. J’avais enfilé un short en lin ligné bleu et blanc, un débardeur blanc et une paire de baskets blanches. Pour aller à la plage, il valait mieux être à l’aise. J’avais remonté mes cheveux en queue de cheval, mis un peu de mascara et un rouge à lèvres de couleur bordeaux, ma couleur fétiche. Je descendais les escaliers, maman était assise sur le plastique qui recouvrait le canapé. Elle avait un livre dans une de ses mains, une tasse de café dans l’autre.

— Maman, j’y vais. Comment tu me trouves ? je tournais sur moi-même pour lui montrer ma tenue, devinant déjà sa réponse.

— Magnifique, comme chaque jour.

— Très objective, maman !

— Je le suis toujours… disait-elle en souriant et en replongeant aussitôt dans sa lecture.

— Tu restes ici ce soir ? demandais-je.

— Oui chérie, peindre la maison m’a épuisée. Fais attention à toi, appelle-moi au besoin.

Je claquais la porte en sortant, Monica m’attendait devant la maison. Elle portait une robe fleurie, jusqu’aux genoux, des sandales beiges et un sac assorti. Ma mère sortait au même moment, je me tournais vers elle et elle me tendait le sweat à capuche, de nouveau.

— Ne me dis pas merci… disait-elle ironiquement.

— Oh, la pièce maîtresse de ma soirée ! je rigolais, embrassais ma mère et partais.

Je tenais le sweat à la main, soigneusement pliée. C’était la dernière chose que j’avais encore de Travis. Je n’avais pas grand-chose de lui, c’étaient surtout des photos et des vidéos de nous sur mon portable, ainsi que ses textos. J’avais tout effacé au moment même où nous avions rompu. Je n’étais pas le genre de fille à relire les messages de son ex ou à regarder ses photos pour déprimer. À partir du moment où il avait décidé de me quitter pour une autre, il n’était pas question d’avoir des choses qui me rattachaient à lui.

— C’est quoi ? demandait Monica en pointant du doigt mes mains.

— Le sweat de Travis… J’ai décidé de brûler ça ce soir.

— Ah ouais ! À ta place, je l’aurais jeté, lui et sa nana, dans le feu ! disait-elle en rigolant.

On rigolait toutes les deux et on partait en direction de la plage. C’était à six cents mètres de chez moi, toutes les rues parallèles étaient bondées de voitures, on pouvait entendre au loin la musique. Plus je m’approchais de la soirée, plus j’étais stressée, je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que j’avais le sweat de Travis ? Il faut dire que je n’avais aucune envie qu’il me voie avec. Je ne souhaitais pas qu’il pense que j’étais là pour le provoquer. Ou pire que je ressentais encore quelque chose pour lui.

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