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Le sourire des anges - Tome I: Alliance

Le sourire des anges - Tome I: Alliance

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Leah est une élève modèle, une sœur parfaite et sans histoires. Son frère Julien, en revanche, ne joue pas dans la même cour car il appartient à un gang. Depuis la mort de leurs parents, il y a trois ans, ils vivent ensemble paisiblement. Cependant, toute leur vie bascule lorsqu'un soir, Leah suit son frère dans une ruelle et rencontre Clay, un ami de ce dernier. Tout les oppose. Il est arrogant et violent, elle est simple et pacifique. Pourtant, elle se sent irrévocablement attirée par ce garçon au caractère turbulent et elle finit, elle aussi, embarquée dans une histoire qui la dépasse. Alors qu'une guerre secrète entre gangs éclate, Leah saura-t-elle trouver sa place au sein du groupe de garçons ? À PROPOS DE L'AUTEURE Amélie Choquet a quatorze ans lorsqu'elle commence son premier ouvrage. Toujours désireuse de pousser ses capacités au maximum, elle jongle entre l'écriture, la musique, le dessin et les cours. A seize ans, elle se sent prête à donner un sens à son travail.

Chapitre 1 Chapitre 1

Aux 4Q, de qui j'ai pu m'inspirer,

À ma famille, qui a su m'y pousser,

Et à Mme S., dont les cours et la rigueur m'ont beaucoup appris.

Il n’y a pas un seul endroit sur Terre où tu peux échapper à ton destin… C’est ce que me répétait sans cesse maman chaque fois que je me plaignais de mes petits problèmes d’enfant. Hélas, tout ça est tellement loin… Aujourd’hui, maman et papa me regardent de là-haut. Encore une nuit d’insomnie à penser à eux, à ce fichu incendie qui a réduit nos vies en lambeaux. Ce souvenir ne me quitte jamais. La plupart du temps, les fragments de ces années heureuses m’assaillent et je sombre dans la nostalgie. Mais là, c’est différent, c’est comme s’ils étaient là, à me consoler. J’allais me remettre à pleurer, des nœuds se formaient dans le creux ma gorge et mes bras serraient mon oreiller plus fort que jamais, quand soudain un bruit de pas provenant du rez-de-chaussée retint mon attention. J’allumai mon téléphone posé à côté de moi et regardai l’heure : trois heures du matin. Je descendis sur la pointe des pieds, me doutant de l’identité de l’intrus et tombai sans surprise sur mon frère, qui malgré sa lèvre fendue revêtit son visage de grand frère protecteur.

— Julien, ta lèvre… lui notifiai-je en attrapant la trousse de premiers secours qui traînait dans la cuisine.

J’avais cessé de la ranger, lassée de devoir aller la chercher en haut dans la salle de bains toutes les nuits. De ce fait, elle n’était jamais rangée au même endroit deux jours de suite.

— T’inquiète pas, c’est rien. Juste une égratignure.

En douceur, je désinfectais la coupure. Habitué, il ne tressaillit que légèrement lorsque le coton toucha sa peau. Mon regard tomba alors sur ses mains crispées, où de minuscules contusions balafraient ses doigts. Ce n’était pas la première fois que ses mains étaient aussi amochées, mais les circonstances m’échappaient. Avec quelle force fallait-il frapper quelqu’un pour en être blessé ? Dans quel état se trouvait l’adversaire après de tels coups ? Je portais mes mains aux siennes lorsqu’il m’attira vers lui, le sourire aux lèvres.

— Comment se fait-il que tu ne sois pas encore au lit, petite ? dit-il.

Je me blottis dans ses bras et acceptai volontiers le réconfort qu’il m’offrait. Je me concentrai sur ses battements de cœur si familiers et ne sentis même pas le sommeil m’assaillir.

À mon réveil, j’étais dans mon lit, bordée si fermement qu’il m’était difficile de me redresser. Mon frère et moi étions très fusionnels, probablement à cause de la perte de nos parents. Il était là pour m’épauler quand j’avais failli sombrer dans la folie. Je me levai afin d’aller dans la cuisine et vis que Julien n’était pas encore réveillé, rien d’étonnant vu l’heure à laquelle il était rentré. La cuisine était une grande pièce blanche, que ma tante et moi avions tenté de réchauffer en accrochant des cadres de girafes, mon animal préféré. Le plan de travail était en imitation granit et le sol carrelé blanc renvoyait la lumière entrant par la petite fenêtre. Je me servis un café au lait et une tranche de pain et lui envoyai un message, espérant le réveiller. Mais la vibration de son téléphone n’eut pas l’effet escompté. Je me traînai donc jusqu’en haut des escaliers, encore tout engourdie par le sommeil et j’entrai doucement dans sa chambre. Il était dans une position assez bizarre. On aurait dit une espèce d’étoile ratée, avec la bouche grande ouverte et je dus me faire violence pour ne pas rigoler et le réveiller maladroitement. Je m’appuyai sur la commode d’un blanc immaculé à côté de la porte et me grattai la gorge, signalant ma présence. Ce petit meuble tranchait avec le reste de la chambre qui avait une gamme de couleurs tirant plutôt sur le rouge, la couleur préférée de mon frère. Pisser dans un violon aurait sûrement été plus efficace que ce raclement guttural à deux francs cinquante. J’allumai et partis le secouer.

— Bonjour petite.

— Bonjour vieux poux.

Il me chatouilla et je me tordis de rire.

— Le café est prêt, en bas

— Nickel, j’arrive.

Je m’éclipsai et partis me préparer. J’attrapai le premier jean et le premier t-shirt à ma portée et filai dans la salle de bain. Une fois propre, je lissai laborieusement mes cheveux et les ramassai en un chignon fouillis. Je me maquillai juste assez pour camoufler les quelques boutons dont j’étais parsemée et regardai le reflet du miroir avec confiance.

Mon frère avait posé le courrier sur la table et avalait goulûment son bol de céréales. Hormis les habituelles factures, un carton et une enveloppe attirèrent mon attention. Je ne mis pas longtemps à reconnaître l’écriture de celle qui nous avait élevés mon frère et moi jusqu’à ce qu’il soit en âge de le faire lui-même.

Hey, salut chérie !

Comment vas-tu ? J’espère que ça va bien, moi beaucoup trop bien.

John m’a demandé en mariage le mois dernier (personne ne le sait à part vous). Mais hier, j’ai fouillé mon grenier et j’ai trouvé de vieilles affaires qui appartenaient à ta mère. J’espère qu’elles te plairont, tu pourrais peut-être les porter pour l’occasion. Je suis désolée que votre père ne vous ait laissé que très peu de choses, je ne peux rien y faire, mais je rembourserai les vêtements de ton frère si vous devez en acheter.

Le mariage aura lieu au mois de juin, je te redirai la date exacte. En attendant, prenez bien soin de vous les enfants

Avec amour,

Tata.

Je me dépêchai d’ouvrir le carton sous le regard intrigué de mon frère et en sortis une robe de soirée bleu nuit et un collier avec une topaze en pendentif. Je montai les essayer et après quelques minutes, je redescendis. En me voyant, mon frère écarquilla les yeux.

— Tu sors pas comme ça.

Je fronçai les sourcils de désapprobation.

— Mais non, idiot ! Tata va se marier ! C’est la robe de maman.

— Cool ! Voilà que même elle se retrouve à me rajouter du boulot. Elle se rend compte que je ne suis pas censé être une machine de guerre destinée à exterminer tous les mecs qui s’approchent de toi ?

— Et toi, tu te rends compte que personne ne te le demande ? Dépêche-toi d’aller t’habiller gringalet, on a du pain sur la planche.

Je remontai en courant, remis mes vêtements rapidement et redescendis en hâte. Je me mis aux fourneaux et préparai du riz au chorizo. Pendant que le repas mijotait, Julien et moi nous nous mîmes sur la table afin de travailler nos cours. J’étais en classe de Seconde et lui faisait sa deuxième année de Terminale spécialités Maths/SVT/Physique. Bien qu’il eût eu son BAC avec Mention, il avait tenu à redoubler. Ma tante disait qu’il était déterminé à être le meilleur, mais je pensais plus que terminer le lycée, chercher à se poser pour le restant de ses jours et avoir des responsabilités lui faisait peur. Une fois que nous eûmes bien mangé et digéré, je le poussai dans l’entrée.

— Mais Leah ! Qu’est-ce que tu fabriques ?

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