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Élue: Tome I

Élue: Tome I

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Après avoir été battue et maltraitée toute ma vie, on m’offrait enfin une chance de renaître… Je l’ai saisie, j'ai mis un terme à nos souffrances, même si je n’avais aucunement conscience de ce qui m’attendait par la suite. Une nuit lors d’un rêve, une voix féminine est venue me murmurer au creux de l’âme que j’avais accompli ma destinée et que j’allais changer. Mais serait-ce pour une vie meilleure ? Ou bien allais-je connaître de nouvelles horreurs ? Et vous, saurez-vous accomplir votre destinée ? Victoire Aimée a créé Ever et son univers alors qu’elle traversait une phase difficile et qu’elle avait besoin de croire qu’une vie meilleure l’attendait quelque part. Ever sera donc cette héroïne qui, comme elle, avait connu de terribles épreuves et qui malgré tout continuait de se battre.

Chapitre 1 No.1

Chapitre 1

À tous ceux qui ont soufferts,

à vous qui avez survécu et qui en avez fait des forces.

Sachez que vous n’êtes pas seuls !

Je vous dédie ce roman,

en espérant qu’il vous inspirera le courage de continuer à vous battre.

Et qu’il vous emmènera pendant quelques heures, loin de vos problèmes

Maison de l’horreur

Le médecin massa délicatement mon poignet, je poussais un gémissement à demi silencieux, ma mère se tenait à côté de moi, ses yeux étaient baignés de larmes.

— C’est votre troisième bagarre en l’espace de deux mois, souffla le médecin.

Je relevai la tête vers lui, il était flou de mon côté droit, logique vu le coup que je m’étais pris à l’œil.

— Il… il faut croire que je déplais, bredouillai-je.

— Si, ça continue, Mademoiselle Salvat, je vais devoir le signaler.

— Non, répliquai-je inquiète, ça ira.

— Bon, dit le médecin en se relevant, vous devez garder l’attelle à votre poignet pendant trois semaines, vous reviendrez passer une radio afin de s’assurer de son état.

J’acquiesçai. Je descendis du lit d’examen, la douleur me coupa le souffle.

— Passez à la pharmacie au bout de la rue, ajouta le docteur en écrivant rapidement sur une ordonnance.

Acte parfaitement inutile, songeai-je.

Maman prit lentement l’ordonnance, remercia le médecin et nous sortîmes, je marchais lentement, mes côtes me faisaient un mal de chien. Nous quittâmes l’hôpital et regagnâmes la Clio que la rouille grignotait petit à petit, je m’asseyais doucement mais un piaillement m’échappa. Maman alluma le moteur et nous partîmes, mes yeux se posèrent sur la pharmacie et elle disparut de ma vue. Maman ne parlait pas, voilà des années déjà qu’elle avait cessé d’essayer de me rassurer, une quinzaine de minutes plus tard, maman se garait devant une petite maison délabrée, des tuiles manquaient sur le toit et le jardin n’était plus qu’un cimetière de plantes desséchées. Je m’extirpais de la voiture et avançais jusqu’à la maison, maman me devança, appuya sur la poignée du portail et poussa avec force, le portail grinça et céda. J’avançais jusqu’à la porte, je tournais la poignée et entrais, inquiète. L’habituelle odeur de clope me dérangea le nez, mes yeux se posèrent sur Alexy, mon petit frère âgé de onze ans, il se releva d’un bond et me rejoignit. J’effleurais le bleu sur sa joue, ses yeux verts m’observaient avec inquiétude.

— Je vais bien, assurai-je doucement.

— Où est-il ? demanda maman soucieuse.

— Toujours dans sa pièce, répondit Alexy.

Maman soupira de soulagement.

— J’ai téléphoné à Dray, ajouta-t-il. Il arrive.

— Oh mon chéri, il ne fallait pas, souffla maman.

— Il m’a dit que je devais l’appeler s’il se passait quelque chose.

— Mais…

— Maman, l’interrompis-je, Dray l’aurait su demain matin et il aurait pété un plomb quand même. Alors que ce soit maintenant ou plus tard…

Elle acquiesça.

— Allez regarder la télé, souffla-t-elle, je vais nous préparer des chocolats chauds.

Je regagnai le canapé et m’assis, les ressorts s’enfoncèrent aussitôt dans mes fesses.

— Tu veux choisir ? proposa Alexy.

Il me tendait la télécommande.

— Y a les Simpson sur la neuf, dis-je.

Il changea de chaîne et je m’efforçais de me concentrer sur l’écran plutôt que sur mes douleurs. J’avais l’impression qu’on m’avait roulé dessus, non que ça me soit déjà arrivé mais j’imaginais qu’après toutes les parties de notre corps souffraient.

Alexy pouffa, je me tournais vers mon petit frère, il était plutôt beau pour un gamin de onze ans, son visage fin, ses yeux verts et ses cheveux bruns coiffés en piques élégants puis il avait du muscle pour un gosse de cet âge. La porte d’entrée s’ouvrit d’un coup et Dray fonça vers moi, il posa sa main sur mon visage et m’examina, ses fines lèvres étaient serrées de colère.

— Je vais le buter, ce fils de pute, grogna-t-il.

— Dray, répliqua maman en entrant, tenant un plateau dans ses mains, tu sais très bien que ça n’arrangera rien !

Elle posa le plateau sur la table basse, j’observais mon grand frère, lui aussi était canon avec son visage fin, ses yeux verts, ses cheveux châtain-brun et il était terriblement musclé, la porte d’entrée s’ouvrit à nouveau sur Britney, la petite amie de Dray. Mon frère avait eu le coup de foudre pour son total opposé, Britney était rousse, un visage en forme de cœur, des yeux marron cachés derrière ses lunettes rouges. Britney n’habitait pas le quartier, elle était l’enfant d’un couple de bourgeois et possédait un esprit vif et intelligent.

— Je t’avais dit de rester dans la voiture, souffla Dray d’un ton beaucoup plus doux.

Britney approcha et m’observa, ses yeux exprimaient une vive inquiétude, elle repoussa mes cheveux avec douceur et m’examina. Je détournai les yeux de son regard plein de peine, j’avais certes l’habitude qu’on me regarde comme ça mais ça ne signifiait pas que ça ne m’atteignait pas.

— Désolée d’avoir gâché votre soirée en amoureux, soufflai-je.

— Ne dis pas de bêtises, répliqua gentiment Britney, c’est normal que Dray soit là pour sa famille.

— Qu’est-ce qui ne lui a encore pas plu ? demanda Dray.

— Il m’a demandé d’aller lui chercher un pack de bière, répondit Alexy, et quand je suis venu lui apporter, je me suis pris les pieds dans un fil et ça a débranché la box et il s’est énervé.

— C’est tellement le foutoir dans son antre, il n’a qu’à ranger s’il ne veut pas que ça arrive ! grogna Dray.

Puis il se tourna vers moi.

— Je suppose que tu t’es interposée.

— Oui mais il avait eu le temps de coller une droite à Alexy. Je me suis mise devant Alexy et j’ai essayé de le calmer, de lui faire comprendre qu’Alexy n’avait pas fait exprès mais il ne voulait rien entendre. Il m’a poussé hors de son chemin, c’est à ce moment-là que je me suis ouvert le front contre le bord du meuble. J’étais un peu sonnée mais je me suis relevée et il compressait le bras d’Alexy alors j’ai fait la première chose qui m’est venue, j’ai attrapé le vase et je lui ai lancé dessus. J’ai obtenu ce que je voulais, il a lâché Alexy et s’est défoulé sur moi.

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