Peste Choléra pdf

## Chapitre 1 : L’Homme de Mystère

La grande salle de bal de la demeure d’Alexander Hathaway était une merveille architecturale de marbre et de cristal, scintillant sous la lueur de milliers de bougies. Les riches tapis persans étouffaient le bruit des pas, tandis que des lustres imposants pendaient du plafond orné de fresques représentant des scènes mythologiques. Les invités, parés de leurs plus beaux atours, se pressaient, échangeant des politesses et des sourires mondains. Mais malgré la splendeur de la soirée, l’homme à l’origine de tout ce faste se sentait étrangement détaché.

Alexander Hathaway, le magnat des affaires dont les exploits financiers faisaient la une des journaux, se tenait à l’écart de la foule. Il portait un costume taillé sur mesure qui mettait en valeur sa silhouette athlétique, mais c’était son regard intense et son air contemplatif qui attirait vraiment l’attention. À 35 ans, Alexander avait tout ce que l’on pouvait désirer : la richesse, le pouvoir et une influence considérable. Pourtant, il lui manquait quelque chose d’essentiel – quelqu’un avec qui partager sa vie.

Il soupira, les yeux se perdant dans les jeux de lumière des lustres. À ses côtés, son fidèle assistant et ami de longue date, Jeremy, s’inquiétait du silence prolongé de son patron.

— Alexander, tu sembles ailleurs ce soir, murmura Jeremy en lui tendant une coupe de champagne.

— Merci, Jeremy. C’est juste… tout ça me semble vide. Ces soirées, ces gens… Je ne suis pas sûr que ce soit ce que je recherche, répondit Alexander en prenant la coupe.

Jeremy hocha la tête, conscient de la mélancolie de son ami. Il connaissait Alexander depuis l’enfance et savait que malgré ses succès matériels, son cœur cherchait désespérément autre chose.

— Tu penses toujours à ton plan, n’est-ce pas ? demanda Jeremy, même s’il connaissait déjà la réponse.

— Oui, répondit Alexander sans hésitation. J’ai besoin de savoir si quelqu’un peut m’aimer pour ce que je suis, et non pour ce que je représente.

La musique changea, passant à une valse élégante. Alexander observa les couples tourbillonner sur la piste de danse, un léger sourire mélancolique aux lèvres. La plupart de ces gens ne connaissaient rien de sa véritable nature. Pour eux, il n’était qu’un magnat inatteignable, une figure lointaine de la haute société. Mais il avait un plan, un plan audacieux.

— Il est temps, Jeremy. Tout est prêt ? demanda Alexander en posant sa coupe vide sur un plateau passant.

— Tout est en place, Alexander. Tu es sûr de vouloir faire ça ?

Alexander acquiesça. C’était une décision mûrement réfléchie. Il allait se faire passer pour un homme simple, vivre modestement, et chercher celle qui pourrait l’aimer pour ce qu’il était vraiment.

— Oui, je suis sûr. À partir de demain, Alexander Hathaway disparaît, et quelqu’un d’autre prend sa place.

Le lendemain, le plan était en marche. Alexander se présenta sous le nom d’Alex Turner, un homme modeste à la recherche d’un emploi dans une petite ville à quelques heures de sa résidence principale. Il loua un modeste appartement dans un quartier tranquille, troquant ses costumes de luxe contre des vêtements simples.

La transformation était radicale. Alexander, habitué aux commodités de la richesse, découvrit une nouvelle réalité. Les premiers jours furent difficiles, mais il apprit à apprécier les petits plaisirs de la vie simple : une tasse de café dans un petit café local, une promenade dans le parc, et surtout, l’anonymat.

Un matin, alors qu’il se promenait dans le parc, il croisa le chemin d’une jeune femme. Elle était assise sur un banc, un livre à la main, les cheveux bruns cascadant en boucles soyeuses sur ses épaules. Elle portait une robe simple mais élégante qui mettait en valeur sa silhouette gracieuse. Il fut instantanément attiré par son aura de tranquillité et de douceur.

Il s’approcha lentement, hésitant un moment avant de parler.

— Bonjour, dit-il avec un sourire timide. Je m’appelle Alex. Je ne peux m’empêcher de remarquer que vous semblez très absorbée par votre lecture.

Elle leva les yeux de son livre, légèrement surprise, mais sourit en voyant son regard sincère.

— Bonjour, Alex. Je m’appelle Emma. Oui, ce livre est fascinant. C’est une évasion parfaite du quotidien, répondit-elle en refermant doucement son livre.

— De quoi parle-t-il ? demanda Alexander, cherchant à prolonger la conversation.

— C’est une histoire sur la recherche de l’amour et de l’identité. Un thème universel, n’est-ce pas ? dit-elle avec un sourire chaleureux.

Alexander sentit une connexion immédiate. Ils passèrent le reste de la matinée à discuter de littérature, de la vie, et de leurs rêves respectifs. Emma travaillait comme bibliothécaire dans la petite bibliothèque de la ville et avait une passion évidente pour les livres et les histoires.