Chapitre 1
Tchizambengue, un terme d'origine Gabonaise, passé dans le langage courant et focalisé sur les relations extra-conjugales.
La Tchizambengue désigne la maîtresse, l’amant, le deuxième bureau, celle qui décide de tout, quand, où et comme elle veut car qui dit Tchiza (dimunitif de Tchizambengue), dit briseuse de foyer, voleuse de mari...
Nouna MAPESSI, étudiante à l’Université Omar Bongo (U.O.B.), qui est un établissement public, à caractère scientifique, culturel et professionnel doté de la personnalité juridique et de l’autonomie de gestion financière, est mère de deux enfants de pères différents, vit seule, séparée des pères de ses enfants.
Elle a envoyé ces derniers chez leur grand-mère au village et chaque fin de mois, elle se démerde pour envoyer une modique somme d’argent qu’elle retire de sa bourse mais qui s’avère être insuffisante.
Malgré sa beauté et son corps de rêve, Nouna est toujours à la recherche du véritable amour.
Graziella OKOME MBA, de teint claire, étudiante à l’U.O.B, elle passe un stage école à GPM (Gabon Port Management) d’où elle devra par la suite soutenir.
Elle travail avec son professeur à l’U.O.B de temps à autre pour la rédaction de son mémoire.
Elle adore avoir les hommes à ses pieds et aime diriger.
Shirley DIVOUNGUI, étudiante à l'U.O.B, mais aussi, après les cours, elle travaille en tant que technicienne de surface à Gabon Meca en ville. Malgré qu'elle a une famille bien placé dans le pays mais elle préfère être indépendante.
De teint marron et de taille moyenne, elle est mère d’un minion petit garçon de quatre ans et vit avec le père de ce dernier qui, n’a aucune source de revenu après avoir été licencié d'une entreprise de la place.
La vie n’est pas si facile pour elles, il leur faut trouver des voies et moyens pour pouvoir s’acquitter de certaines responsabilités, pour pouvoir vivre et non juste exister.
Nouna MAPESSI.
Affamée, je longeais la voie qui menait au réfectoire de l'UOB, c’était l’heure du déjeuner.
Pourtant, je n’avais pas assez d’argent, la grâce c’est que le ticket ne coûtait que cent cinquante francs.
Avec ce tiquet, nous avions droits à une entrée, un plat de résistance et un dessert le tout sur un plateau à compartiment comme celui des prisonniers dans lucky Luke.
[Rire]
Les minutes qui suivirent, je faisais la queue comme tout le monde pendant au moins une quinzaine de minutes avant de recevoir mon plateau.
Puis, je cherchais une place libre, mais toutes les places étaient presqu'occupées.
Ce qui ne me laissait pas le choix de m'asseoir près d'une jeune fille, je dirais la même génération que moi, qui, elle aussi, était concentrée à manger son riz au poulet.
Je pris place et commençais à manger ma salade.
Elle leva son visage et me fixa,curieuse.
Graziella (rongeant l'os) : Bonjour quand même !
Nouna (la fixant) : Bonjour fis-je un peu réticente.
Graziella (suspicieuse) : Dit, tu es dans quelle département ? Demanda-t-elle portant sa cuillère de riz à sa bouche.
Nouna (commençant à manger) : Je suis en sociologie.
Graziella (mâchant) : Oh cool !
Moi je suis en Anthropologie, mais je suis à la recherche d’un stage en ce moment bon j'en ai trouvé mais... bref ne parlons pas de moi
[Changeant de sujet]
J'imagine que tu as dû donner tes fesses comme nous toutes pour passer en classe sup !
Questionna-t-elle hilare.
Je trouvais ces propos franchement déplacés, je me levais, le visage fermé pour changer de place mais, elle me retint par le bras.
Cette semaine n'avait pas été facile pour moi, je n'étais pas à mesure de supporté la moindre parole déplacée.
Graziella (posant sa main sur moi) : Ne t’en va pas s'il te plaît ! Fit-elle, indéchiffrable.
[Joignant ses mains]
Je suis désolée, fini ton repas.
[Se remetant à manger]
Il n'y a plus d'autres endroits, c’est full ici.
Je repris place malgré moi et me mis à manger.
Graziella (ajouta) : Dis-moi, ça te dirait d'être mon amie ?
Je suis sérieuse !
Moi (surprise) : Euh …ok !
Si tu veux bredouillai-je.
Graziella (me fixant) : Hum. Convainc moi, s'il te plaît !
Moi (souriante, le bras tendu) : Amie !
Graziella (souriant à son tour) : Amie !
Elle serra ma main dans la sienne et me fit un sourire angélique.
On échangea nos numéros et on se mis à discuter de tout et de rien.
***
Le soir.
Je rentrais chez moi à peine, épuisée.
je posais mon sac sur mon matelas à même le sol puis je fis un tour aux latrines qui se trouvais à l'extérieur de la maison.
Je vivais dans une cour commune avec une douche et des latrines communes.
Imaginez la dégueulacité pour ne pas dire combien de fois c’était infect, mais bon, on faisait avec.
Et je n'avais pas trouvé mieux.
Ma bourse ne me permettais pas d'avoir meilleur endroit, de toute façon.
Ouf !
Je terminais de faire mes choses, je sortis de là, illico presto.
Je n’imaginais même pas comment mes voisins faisaient.
Ils envoyaient lueurs enfants de cinq, six ans faire leurs besoins, pied nus dans la merde, sans surveillance !
Même le papier toilette était un luxe pour les personnes de la cour.
Les vieux journaux, faisaient office de papier toilette, entassés dans un seau vide posé à l'intérieur du cabinet.
C’est tout ça qui m’avait poussé à envoyer les miens chez ma mère.
Là-bas au moins ils avaient leur toilette dans la maison, laissée par mon défunt père.
Il fallait que je sorte de cette misère, je n’en pouvais plus de cette vie, les pères de mes enfants étaient portés disparus, volatilisés, aucun de leurs numéros ne passaient.
Hum... que pouvais-je bien faire de plus !
J’entrais dans la chambre, fouillais mon sac, récupèrais mon téléphone et je lancais l'appel, appuyée contre l'encadrement de la porte, à ma nouvelle amie de ce midi.
Graziella (repondit aussitôt) : Allo fit la voix à l’autre bout du fil
Moi (souriante) : Bonsoir ma co !
Graziella (surprise que je l'appelle de si tôt) : Eh Nouna !
Toi, tu es une bonne copine, tu es bien rentré ?
Moi (souriante) : Oui Grazi !
Graziella (anticipant) : Moi, pas encore.
[Sur le ton de la confidence]
Je suis en train de patrouiller à la recherche d'un distributeur automatique.
Moi (innocente) : Tu as un compte dans quelle banque ?
Graziella (amusée) : Qui te parle de banque Nouna ?
Il faut suivre ma belle, je te parle de quelqu'un qui pourra s'occuper de moi.
Je cherche un nouveau.
Moi (réalisant de quoi il s'agissait) : Ah !