Mariage avec un zillionnaire secret
L'héritière de génie brille après le divorce
Ex-mari, je ne t'aime plus
L'alpha tout-puissant reconquiert sa compagne
Les regrets de mon ex-mari
Le Prince est une fille : Esclave captive d'un roi vicieux
Divorcée et mariée à un chef de guerre
Le retour de l'héritière adorée
Le diamant poussiéreux brille à nouveau
Reviens mon amour
Du même auteur
Digne souffrance,éditions Elzévir, 2011 ;
Sacrifie LEU, Bookelis, 2018.À ma mamanCette fiction ne reflète nullement l’idée d’une pensée ni l’apologie d’une solution radicale. Elle, seule, ne peut répondre à la conscience et à l’idée des hommes sur leur capacité à résoudre les défis structurels, technologiques, numériques, sanitaires et environnementaux de demain.
C’est vous, lecteurs, lectrices, en votre âme et conscience qui écrirez l’histoire !La réalité de demain est faite de l’utopie d’hier et d’aujourd’hui.
André Gide
Prologue
Jeudi,
Au quai d’Orsay. Une missive manuscrite au tracé d’une plume, cursive, en continu, passéiste…
Très cher Ministre,
Comment choisir son univers dans cette pénombre lancinante et nauséabonde qui entoure notre avenir ? Laissez-vous entraîner vers la lumière et suivez le guide suprême, ce fils miséricorde que Dieu le père nous envoie à l’aube d’une nouvelle ère. Sur le sacro-saint de cette foi, de la justice divine et de la préservation du bien terrestre, il vous rendra grâce, vous libérera de la contrainte comme le vent sait si bien le faire et vous rendra la fierté telle la pierre dressée au gré des éléments les plus funestes. Il vous transmettra assurément un monde meilleur et plus merveilleux qu’aucune imagination sur terre n’ait à ce jour encore pu en rêver.
En attendant votre présence parmi nous lors de la réception donnée en l’an de grâce 2022 datée du 19 de mai par la Sainteté le Pape Louis 7 à la Basilique Saint-Pierre de Rome.
Veuillez recevoir Monsieur le Ministre mes… et blablabla… !
Le ministre des Affaires étrangères et ancien ministre de l’Intérieur après un remaniement ministériel, resta dubitatif quelques secondes tout en retournant la carte pour ne rien voir de plus qu’une interrogation. Quel message intemporel voulait-on lui signifier ? Une invitation à Rome ? Sa femme en serait ravie. Dieu envoyant son fils sur terre d’après la prédiction ? Fantasme biblique ? Les services de la papoté craignaient-ils pour la sûreté du pape ? Auraient-ils eu vent d’un quelconque projet d’attentat par une officine étrangère ? On cogna fébrilement. Le ministre leva le menton vers son secrétaire particulier dont la tête dépassait l’entrebâillement de la porte.
— Alors monsieur le Ministre ?
Celui-ci dressa les sourcils, les yeux écarquillés.
— Quoi alors ?
— Eh bien, le frère De Lebardin attend que vous le receviez. Il a pris rendez-vous. Plusieurs semaines qu’il demande une entrevue.
— Ah ? Le frère ? De Lebardin ? Ah… je… mais… ? Ah oui, c’est lui ce message ?
— Vous m’avez bien dit : pas maintenant, monsieur.
— Euh oui ! Enfin non, mais quand je suis en communication avec ma femme, je ne veux pas qu’on me dérange sous un prétexte aussi veule. Enfin bon, on ne sait pas bien compris… Il faudrait à l’avenir vous faire plus explicite dans votre communication ou sinon, c’est la porte que vous allez prendre !
Il leva les yeux, un brin exaspéré. Maintenant, il se souvenait des mots qu’il n’avait su mettre dans leur contexte entre les reproches de sa femme et son devoir ministériel. Les jours lui paraissaient si longs. Il se renfrogna quelque peu. Cet homme d’Église voulait certainement une réponse pour sa mauvaise intuition. Il allait en obtenir une qui ne tarde à le remettre sur le chemin de la sortie.
— Allons, Bresson, faites donc entrer ce… ce moine.
Une minute s’écoula à peine avant que l’homme en soutane avec une sacoche de cuir en bandoulière apparût, le visage jovial et rougeâtre, gracieux et tout en rondeur. Une poignée de main cordiale plus tard avec les amabilités d’usage, le ministre lui proposa le fauteuil devant son bureau. Les pas lourds du prêtre avec ses grosses chaussures avaient mis à mal le parquet comme jamais il n’eut à l’entendre. Le ministre, plissant les yeux, sourit discrètement en voyant en ces lieux un homme peu ordinaire.
— Veuillez m’excuser de vous avoir fait attendre aussi longtemps, j’étais en communication avec le Président.
— Voilà sans doute le mauvais côté des affaires courantes d’un pays. Un travail harassant, je suppose ?
Derrière le moine, le ministre vit son secrétaire faire la moue en inclinant brièvement la tête. «Toi, mon mignon, si tu continues, tu vas prendre mon pied où je pense ! », pensa-t-il en s’asseyant face à son visiteur. Il croisa les doigts sur son bureau, le sourire sarcastique et plutôt en opposition à la sagesse du frère De Lebardin qui venait de lancer un regard circulaire sur la hauteur de plafond puis vers les dorures émaillant de tous côtés. Tout semblait briller dans ses yeux avant que ses lèvres s’en émerveillent aussi.
— Que puis-je pour vous, mon frère ?
— Vous…
— Vous êtes dans l’antre de la République avec une constitution qui prône la laïcité et assis dans un fauteuil qui n’a pas forcément vocation à y recevoir le postérieur d’un religieux et quel qu’en soit son prophète.