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La playlist de Sophie - Les chroniques de Gramble 1

La playlist de Sophie - Les chroniques de Gramble 1

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5.0
avis
263
Vues
45
Chapitres

La playlist de Sophie - Les chroniques de Gramble I nous entraîne tambour battant dans un voyage spatio-temporel entre les années 70 et l'époque actuelle, avec même quelques incursions dans l'Au-delà et le purgatoire. À travers les destins croisés de deux sœurs jumelles et de trois cousins associés malgré eux à un trafic de drogue orchestré par le cartel en Floride, l'auteur nous promène dans les sentiers de l'amour sous toutes ses formes. À PROPOS DE L'AUTEUR Michael Finocchiaro mêle sensualité et suspense dans une quête d'identité et de réalisation de soi face au poids des rapports à travers des différents générations. Originaire de Floride, aux États-Unis, il habite à Paris depuis plus de 25 ans. La playlist de Sophie - Les chroniques de Gramble I est son premier roman.

Chapitre 1 No.1

Je dédie ce livre à

mes oncles, Cecil Len Coleman (1944-2016)

et Ralph Allen Smith (1949-2004),

à ma mère, Susan Coleman Hall (1946-2018),

ainsi qu'à Aurélie François (1974-2008)

R.I.P.

La musique de la playlist de Sophie disponible sur Deezer.com : http://www.deezer.com/playlist/2651437224et sur Spotify : https://play.spotify.com/user/le_fino/playlist/6y7SqCT6pA1hxm7bUmOY1N

Le passé ne meurt jamais ; ce n'est même pas le passé.

William Faulkner, Requiem pour une nonne(1951)

Traduit de l'anglais (américain) par Christine Rimoldy

Chapitre I

Les navires au loin ont à leur bord tous les désirs de l'homme.

Zora Neale Hurston, Mais leurs yeux dardaient sur Dieu(1937)

Chapitre I

Les navires au loin ont à leur bord tous les désirs de l'homme.

Zora Neale Hurston, Mais leurs yeux dardaient sur Dieu(1937)

Gramble

Birdie in the hand for life's rich demand

The insurgency began and you missed it

I looked for it and I found it

Miles Standish proud, congratulate me

A philanderer's tie, a murderer's shoe

Let's begin again begin the begin

Let's begin again

Begin the Begin, R.E.M. (1986)

Gramble

Gramble Thyssen regardait la pendule en se demandant quand elle sonnerait 17 h, afin qu'il puisse s'en aller. Le Bureau des affaires indiennes (BAI) était comme toujours vide de tout « client », et le silence le préoccupait : le vrombissement de la climatisation, une toux occasionnelle quelques bureaux plus loin, des papiers que l'on froissait ou le grincement d'une chaise. Aujourd'hui, il était – à nouveau – seul dans son box, car Edith était en congé de maternité et George, qui commençait à manifester des symptômes précoces de la maladie d'Alzheimer, farfouillaitdans ses souvenirs défunts.

Curieux comme ces cloisons créaient un faux sentiment d'isolement et avaient l'air sinistre avec leurs surfaces en stratifié, leurs téléphones identiques, leurs vieux écrans d'affichage et leurs multiprises poussiéreuses. Le Wi-Fi était assez instable (bien qu'il se trouvât à un jet de pierres entre le mémorial de Lincoln et la Maison-Blanche, au centre de Washington DC) et tous les câbles réseau étaient dépourvus du petit onglet en plastique destiné à maintenir le câble dans le port de l'ordinateur portable. Si les quatre occupants du box étaient présents et qu'ils reculaient sur leurs chaises, ils se rentraient dedans sans même étendre les jambes. Et s'ils étaient deux à téléphoner en même temps, il était très difficile de se concentrer.

Le grand et violent conflit de Standing Rock dans le Dakota du Nord ne se produirait que dans quelques années, et les choses étaient encore très calmes. Trop calmes. Il ouvrit une fois de plus le dossier devant lui. Il y avait quelques tickets de caisse agrafés à l'intérieur de la couverture, maculés d'une empreinte de pouce sale et légèrement froissés à force d'être restés dans sa poche. Ils dataient de l'enquête qu'il avait effectuée en Floride, un sacré changement par rapport à Washington DC. Histoire de se dégourdir les jambes, il marcha jusqu'à la fenêtre d'où il pouvait apercevoir un coin du Washington Monument. Dans son reflet sur la vitre, il était un peu pâle et avait l'air fatigué, avec des cheveux poivre et sel tirant sur le brun, des pommettes hautes et des yeux bleus au regard pénétrant. Âgé de quarante-trois ans et mesurant environ un mètre quatre-vingt, il avait déjà commencé à prendre du ventre.

Ses pensées dérivèrent vers ce déplacement à Miami. Tout d'abord, il avait embrassé ses enfants et sa femme en promettant d'être de retour dans un jour ou deux. Il avait quitté l'aéroport international de Washington-Dulles à bord d'un vieux Boeing 737 avec un personnel navigant gentil, mais le spectacle de leurs mains tremblantes faisant passer du café brûlant aux deux personnes assises près de lui à côté de la fenêtre était perturbant. Puis, cela avait été le bazar à l'aéroport international de Miami (MIA) qui était toujours en travaux même après des décennies. Cette fois, ses bagages n'avaient pas été perdus (c'était un voyageur à l'ancienne qui ne voyait pas d'inconvénient à enregistrer ses bagages, même si cela impliquait parfois de les perdre). Il n'était pas pressé ; on ne l'attendait pas vraiment au casino, genre de contrôle surprise ou plutôt d'observation discrète qu'il effectuait néanmoins tous les mois.

Il soupçonnait de connivence avec le grand banditisme les membres véreux des tribus amérindiennes à la tête du casino. Effectuer une visite officielle serait faire preuve d'ostentation et d'arrogance et naturellement, les individus liés à la mafia s'évanouiraient telles des ombres, comme quand on allume dans un sous-sol obscur. L'injustice le mettait en rage. Longtemps, il avait pensé qu'il était en train de faire bouger les choses au BAI, mais il considérait que le cancer du grand banditisme dans les casinos, fléau plus grand encore, dépouillait les tribus de leur dignité et – malgré toutes les affirmations contraires – le voyait comme un moyen pour les propriétaires du casino de s'enrichir tout en laissant les autres membres de leurs tribus s'enfoncer dans la misère et l'addiction aux drogues.

Ces histoires de jeux d'argent lui rappelaient les exercices de propagande auxquels la loterie de Floride recourait pour faire approuver par référendum la possibilité de jouer au casino sous le prétexte d'améliorer le système éducatif dans l'État. Des décennies après, la Floride se classait au 22erang pour la qualité de son système éducatif malgré les milliards de dollars que la loterie était censée injecter dans les écoles, mais qui, comme certains scandales l'avaient démontré par la suite, permettaient seulement à certains de s'en mettre plein les poches à Tallahassee, la capitale de l'État.

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Pendant huit longues années, ma vie tournait autour d'Antoine de Valois. J'étais son ombre discrète, son assistante dévouée, anticipant chacun de ses désirs, et secrètement, son amante clandestine depuis quatre ans. Notre arrangement était basé sur un amour fou et insensé de ma part, et une froide commodité de la sienne. Puis, Camille de Rohan, son amour de jeunesse, est revenue. Antoine, sans aucune considération pour mes sentiments, l'a affichée publiquement, la déclarant l'unique femme de sa vie. Mon monde s'est effondré. Ce n'était que le début de mon calvaire. Aveuglée par la jalousie et forte de la cécité d'Antoine, Camille a entrepris de me détruire. Elle m'a délibérément humiliée : j'ai dû ramasser sa traîne de robe comme une servante, elle a versé du café brûlant sur moi, et m'a accusée publiquement de vol lors d'une soirée mondaine. L'apogée de sa cruauté fut quand Antoine lui-même, sur ses ordres, m'a forcée à m'agenouiller sur le trottoir glacé de l'avenue Montaigne, exposée à la honte devant tous les passants. Mon cœur, naguère si plein d'amour, s'est brisé en mille morceaux. Comment l'homme que j'aimais, à qui j'avais tout donné, pouvait-il me réduire à cela ? N'étais-je rien d'autre qu'un objet, « personne d'important » pour lui ? J'ai subi cette trahison et cette humiliation avec une dignité mourante. Mais cet acte de barbarie m'a libérée. Ce jour-là, j'ai su que l'amour que je lui portais était mort. J'ai tout quitté, Paris, lui, notre passé. J'ai choisi de me reconstruire, loin de cette folie. Et même quand Antoine, face au chaos qu'il avait créé, a finalement ouvert les yeux et s'est mis à me supplier de revenir, il était trop tard. Mon cœur est resté muet. L'amour était mort, pour toujours.

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