Sphinx - Le cercle des félins - Tome I: Le cœur a ses raisons

Sphinx - Le cercle des félins - Tome I: Le cœur a ses raisons

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Une adolescente normale dans un monde et une famille ordinaires. Ou presque. À la suite d'un tragique accident qui coûta la vie à son petit ami, son monde bascula et elle sombra. Pour la sauver d'elle-même, ses parents l'envoyaient chez ses grands-parents en Normandie où elle fit la rencontre d'un jeune homme étrange, à la carrure fascinante, au physique des plus séduisants, très charismatique. Qui était-il ? Que faisait-il dans la vie ? Cette rencontre allait bouleverser son existence, lui dévoiler un destin insoupçonné même dans ses rêves les plus fous... À PROPOS DE L'AUTEURE C'est en regardant ses deux chats se prélasser que Marie-Stella Sarrazin a créé l'intrigue qui constitue la toile de fond de cet ouvrage. Elle a voulu transcrire les émotions, les pensées et la liberté qui se cachent derrière leurs billes.

Chapitre 1 No.1

Une petite dédicace à mes trois enfants.

Il faut toujours croire en ses rêves, en sa personnalité et en sa bonne étoile.

En son imagination et en sa liberté d'expression.

Je dédie ce roman à tous les félins qui m'ont inspiré...

Car le félin est l'âme d'une chaumière, Et la liberté représentative de toute personne, dite vivant sur terre.

Marie-Stella Sarrazin

Les chats sont des êtres mystérieux.

Nous ne sommes pas conscients de tout ce qui leur traverse l'esprit.

Sir Walter Scott

Prologue

Je venais de vivre la plus terrible des épreuves et la plus funeste de toute ma vie. Mon petit ami, Arnaud, avait perdu la vie dans un grave accident depuis près de quatre mois. Il demeurait pour moi un merveilleux petit ami et le meilleur ami de mon frère Charly. Ma dernière année au lycée avait été bâclée. Je n'avais pas eu la motivation de passer mon baccalauréat. Je ne parvenais pas à continuer ma vie, sachant ce que j'avais fait. Je me sentais si vide, comme si on m'avait arraché le cœur. Je ne ressentais plus aucune sensation, même les larmes ne s'écoulaient pas. Comme si j'étais morte de l'intérieur en même temps que lui. Après plusieurs tentatives de suicide avortées, j'avais dérapé complètement en vendant de la drogue pour des gens pas très recommandables, en fumant des joints et en sniffant de la cocaïne. La drogue avait été la seule chose qui soulageait ma douleur et m'aidait à oublier ce que j'avais fait et qui j'avais tué.

Mon deuil se voyait jusqu'à ma garde de robe et à mes cheveux d'un noir corbeau. Mes parents étaient désespérés, désemparés. Ils ne savaient plus quoi faire de moi. À chacune de mes tentatives, ils perdaient pied, voulant à tout prix me sortir de l'emprise de Sam et de la drogue.

Ils avaient pris une grande décision qui allait bouleverser ma vie à tout jamais ou plutôt transformer mon enfer actuel en paradis sur terre. Ils m'envoyèrent deux mois et demi chez mes grands-parents en Normandie, sans que j'eusse fini mon année scolaire.

1

À la gare d'Auxerre, je me tenais sur le point de partir à Trouville en Normandie. Ce matin, j'avais opté pour un pantacourt, des baskets et un débardeur sombre. Mes cheveux, d'un noir intense, étaient ramenés en une queue de cheval plutôt rebelle. Je supportais un gros sac de voyage, mon sac à dos sombres et mon chat, Kawasaki, de couleur noir et blanc, dans sa cage.

Je ne supportais plus que son mélange d'absence de couleur. Il était mon dernier lien avec Arnaud. Il me l'avait offert à la suite de l'obtention de mon permis. J'étais passionnée par les chats. J'admirais leur agilité, leur force de caractère, leur façon de se dandiner, si majestueuse, leur façon de faire des câlins avec leur ronronnement, leur intelligence à chasser, leur manière de jouer et leur liberté.

Dans les yeux de mon père et dans ceux de ma mère, je voyais une profonde tristesse et une grande douleur. Des larmes commençaient à perler sur leurs joues. Je ne comprenais pas ce sentiment. Ce n'étaient tout de même pas des adieux. On se reverrait à la fin du mois d'août. Ils n'avaient rien à craindre. Georgette et Henry seraient aux petits soins pour moi, par crainte d'une autre tentative de suicide ou de me voir replonger dans des embrouilles. Je demandai :

- Pourquoi pleurez-vous ?

- Ma puce, tu vas tellement nous manquer, répondit mon père.

- Je reviendrais à la fin des vacances, assurai-je, d'une voix monotone.

- Nous le savons mais c'est plus fort que nous, reprit-il, essuyant ses joues avidement.

- Mon bébé, promets-moi de ne pas faire de bêtise, intervint ma mère, d'une voix cassée.

- Oui maman, je te le promets.

- La maison va être vide sans toi, continua-t-elle.

- Oui, mais il reste Kenny et Charly.

- Non mon bébé. Kenny part en vacances demain matin dans le sud et Charly va chez son père pour se changer les idées, m'informa-t-elle.

En effet, ma mère s'était mariée une première fois. De cette union, elle avait eu mes deux frères, Kenny et Charly, qui ne souhaitaient pas me dire au revoir. Ce que je comprenais tout à fait. J'espérais que Charly se remette de la perte de son meilleur ami, que les vacances chez son père lui fassent le plus grand bien. Il en souffrait énormément. Il m'en voulait terriblement. Mes parents me serraient dans leurs bras une dernière fois et ma mère s'effondra comme une madeleine. Ses yeux étaient tout rouges, ses lèvres tremblaient comme une feuille, elle m'embrassa sur la joue en me murmurant à l'oreille.

- Prend-soin de toi, mon bébé.

- Bon voyage, fit mon père.

Je les embrassai tous les deux tendrement et leur lançai :

- Ne vous inquiétez pas, tout ira bien.

Avant de m'engouffrer dans la gare, je me retournai une dernière fois. Mes parents se tenaient par la taille, arborant un air triste qui me fendit le cœur. Après un dernier signe de la main, je leur répondis timidement. Enfin seule, je tamponnai le billet que mes parents avaient pris le temps d'acheter avant mon départ. Le lieu était désert, les vacances n'ayant pas encore commencé. Assise sur un banc, j'attendais le train, celui qui me conduira directement en Normandie.

Mon regard se perdit dans le vide. Je n'arrêtais pas de cogiter à tout ce que j'avais fait durant ces derniers mois, surtout à cet horrible accident. La fin de mon année scolaire, je l'avais passé à sécher les cours, à traîner dans les rues. Je ne voyais plus qu'elle était l'intérêt du lycée. Je n'avais plus qu'un souhait, rester seule dans ma déprime. J'avais rompu tout contact avec mes amis. Plus les mois passaient, plus je me renfermais sur moi-même. J'étais déjà d'une nature réservée et peu bavarde. Mais là, c'était encore pire. J'avais tué le seul être qui me comprenait et qui m'aimait comme j'étais.

Le train arriva en gare dans un grondement infernal, un sifflement du diable. Je saisis mes sacs et grimpai à l'intérieur. Je m'acheminai dans un wagon vide. Les sièges étaient rouge cuivre. Certains troués. Les parois étaient taguées. Des mots et des phrases incompréhensibles. Je me posai à côté d'une fenêtre et lâchai mes affaires sur le siège d'à côté. Mon iPod dans les oreilles, la tête contre la vitre, je me mis à écouter de la musique. Elle ne parlait que de mort, de l'enfer et des démons. Les paupières fermées, je m'assoupis, bercée par ma musique préférée du moment. Comme à chaque fois que je m'endormais, mon cauchemar apparaissait. Je tombai dans un trou noir, tourbillonnant sans fin, pour atterrir dans la petite Clio blanche d'Arnaud, au volant. Ce soir-là, il faisait nuit noire. Là-haut dans le ciel, il n'y avait pas d'étoiles. La lune était à peine visible. Les phares allumés, il pleuvait à torrents. Les essuie-glace fonctionnaient plein pot. Je me concentrais sur la route. Nous revenions d'un bar de nuit. Arnaud avait insisté pour fêter la réussite de mon permis. Nous n'avions pas bu une goutte d'alcool. Sur l'autre voie, un camion qui ne roulait pas très vite, au vu du mauvais temps. Tout à coup, une voiture s'impatienta et le doubla. Un inconscient. Elle roulait bien trop vite, à une allure anormalement élevée. J'avais beau klaxonner, lui faire des appels de phares mais rien n'y faisait. Je voulus me mettre moi-même dans le fossé afin de l'éviter mais la voiture nous heurta de plein fouet. Si violemment, que la Clio fut projetée dans le champ avant de faire de nombreux tonneaux. Je perdis connaissance.

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