Elena Bellucci, une jeune femme douce mais résiliente, voit son monde s'effondrer lorsque son père, un ancien parrain déchu, est capturé par Dominic Valenti, le chef redoutable d'une mafia impitoyable. Pour sauver son père d'une mort certaine, Dominic lui propose un marché : un contrat de mariage. Ce mariage, censé sceller une alliance stratégique, est en réalité un moyen pour Dominic d'assurer sa domination tout en satisfaisant un désir inavoué pour la belle Elena. Prise au piège entre son devoir familial et son cœur qui vacille, Elena découvre rapidement que Dominic n'est pas seulement un homme froid et calculateur. Derrière ses murs d'acier se cache une âme tourmentée par ses propres démons. Mais peut-elle vraiment lui faire confiance ? Et, plus dangereux encore, peut-elle résister à l'attirance brûlante qui menace de consumer ce mariage de convenance ?
La chaleur de la matinée m'enveloppait, mais elle semblait lointaine, comme un souvenir vague et incertain. Il y a quelques années, c'est dans cette même pièce que mon père m'avait raconté des histoires de gloire et de pouvoir, sa voix pleine de fierté. Cette maison, remplie de lumière douce filtrant à travers les rideaux épais, était un sanctuaire. Une maison où les rires de ma mère résonnaient encore, même après sa disparition. Je pouvais presque l'entendre. Mais aujourd'hui, il n'y avait plus que des silences pesants et des ombres fugaces qui semblaient glisser entre les murs.
Rien n'était plus pareil.
Je passais mes doigts sur les tasses en porcelaine que ma mère avait soigneusement disposées dans la vitrine. Chaque tasse avait une histoire. Chaque coup de pinceau, chaque détail peint à la main me renvoyait à un temps où tout semblait simple. C'était avant que le monde ne bascule. Avant que tout ne soit réduit à une succession de décisions désespérées.
Le téléphone dans ma main vibra soudainement, me tirant de mes pensées. Je jetai un coup d'œil rapide à l'écran. Un message de l'un des anciens associés de mon père, un homme que je n'avais pas vu depuis trop longtemps.
*"Il est pris, Elena. On a plus de temps. Il faut agir vite."*
Les mots m'assaillirent comme une gifle. Mon père, le vieux parrain dont on racontait encore des légendes dans les coins sombres des rues, était capturé. Par lui. Dominic Valenti. Ce nom, murmuré dans les cercles criminels comme une malédiction, était désormais synonyme de mort ou de soumission. Je sentis un frisson parcourir ma colonne vertébrale. Jamais je n'aurais cru que cela arriverait. Pas à lui. Pas à nous. Et pourtant, c'était arrivé.
Je pris une profonde inspiration et, sans réfléchir, attrapai mon sac. Mes jambes étaient raides, comme si elles refusaient de me porter. Je devais faire quelque chose. Ce n'était pas une option.
La rue m'apparut floue à travers la vitre de la voiture, comme une scène de film qui ne voulait pas prendre vie. L'air frais de l'extérieur ne parvenait pas à dissiper le poids de l'angoisse qui m'étouffait. J'avais l'impression que tout était devenu un rêve, un mauvais rêve, dont je ne pouvais pas me réveiller. Mes pensées se perdaient, s'échappant dans un tourbillon de regrets et de peurs. Comment en étions-nous arrivés là ? Comment ce monde que mon père avait bâti autour de nous, une forteresse solide faite de contrats et de pouvoir, s'était-il effondré en un instant ?
J'arrivai à la banque de la ville, là où j'avais demandé une réunion. Le grand hall en marbre blanc m'accueillit avec son silence solennel, son écho lugubre. Je m'approchai du guichet, les mains tremblantes, et demandai à voir le directeur. Il me fixa, un léger sourire aux lèvres, mais je savais que ce sourire était de la politesse, rien de plus. Il savait pourquoi j'étais là.
Les minutes s'étiraient comme des heures alors que j'attendais, seule, dans cette pièce froide. La brise qui soufflait à travers les fenêtres entrouvertes semblait murmurer des secrets. Je n'arrivais pas à me débarrasser de l'image de mon père, assis dans son fauteuil en cuir, entouré de ses hommes de main, sa voix douce et autoritaire rassurant tout le monde. Un homme fort. Un homme respecté. Mais ce respect, maintenant, n'était plus qu'un souvenir.
Le directeur entra enfin, avec une démarche assurée, mais ses yeux trahissaient une inquiétude que je n'avais jamais vue auparavant. Il n'osa même pas me saluer. Il savait. Il savait que ma requête allait être inutile.
"Je suis désolé, Elena. Vous n'avez pas les garanties nécessaires. Nous ne pouvons pas avancer sans cela," dit-il sans détour.
Je me sentis vide. Mes bras se balancèrent légèrement, comme suspendus à des fils invisibles. "Vous n'êtes pas sérieux," répondis-je, la voix froide mais tremblante.
"C'est la seule chose que je puisse vous offrir," dit-il en haussant les épaules. "Vous savez comment ça marche."
Je restai silencieuse, regardant le sol, puis levai les yeux vers lui. "Vous n'êtes pas en train de me dire que tout ce que mon père a bâti ne vaut rien à vos yeux, n'est-ce pas ?"
Il s'agenouilla légèrement et baissa la tête. Je n'avais pas besoin de plus. Je savais que c'était fini. Les portes étaient fermées. Je ne pouvais rien faire sans l'argent nécessaire, sans le pouvoir. Et je ne pouvais pas lui reprocher. Il n'y avait plus d'amis dans ce monde. Pas ici.
En sortant de la banque, je me laissai aller à un soupir lourd, presque déchirant. C'était comme si tout l'air autour de moi était devenu épais, comme si chaque pas me rapprochait un peu plus de l'inévitable. Je n'avais nulle part où aller, rien à quoi m'accrocher.
Puis un bruit, faible, une voiture qui ralentit à côté de moi. Je levai les yeux et vis une silhouette que je connaissais bien. Dominic Valenti. Le regard glacial, les lèvres serrées dans une moue discrète mais déterminée.
"Tu cherches quelque chose, Elena ?" Sa voix était basse, dangereuse, et pourtant il n'y avait aucune menace explicite dans ses mots. Pourtant, je savais.
Je reculai instinctivement, mes talons heurtant le trottoir. « Qu'est-ce que vous voulez ? »
Dominic fit un signe de tête à ses hommes, qui attendirent un peu plus loin. "Il semblerait que tu sois dans une position délicate. J'ai entendu dire que ton père a des problèmes... sérieux."
Je ne répondis pas immédiatement, le regard baissé. Les images de mon père, emprisonné, faibles, m'assaillirent. Je n'avais pas le luxe du choix. Je levai les yeux vers lui. "Vous... vous l'avez capturé, n'est-ce pas ?"
Il sourit légèrement, mais ce sourire ne toucha pas ses yeux. "Pas capturé. Pas encore. Mais j'ai ce qu'il faut pour le faire libérer. Et toi aussi. Si tu es prête à faire un petit sacrifice."
Je ne comprenais pas tout de suite. "Un sacrifice ?"
Dominic s'approcha, son regard perçant pénétrant mes pensées. "Un mariage. Un contrat. Tu épouses quelqu'un qui peut garantir la liberté de ton père. Mon mariage. Et ton père vivra. Pas plus, pas moins."
Je restai sans voix. Mon corps tout entier se tendit, le cœur battant dans ma poitrine. « Et pourquoi devrais-je vous faire confiance ?"
Il haussait les épaules, une nonchalance déconcertante. « Parce que tu n'as pas d'autre option, Elena. Et toi, tu sais comme moi qu'il n'y a pas de héros ici. »
Je regardai les alentours, comme si le monde autour de moi allait se dissiper, comme si la réalité pouvait se dissoudre dans l'air. Mais rien ne changea. La ville continuait à bourdonner autour de nous, indifférente.
Mon père. Tout ce que j'avais connu jusque-là risquait de disparaître. Et je n'avais pas le choix.
« Je ferai ce que je dois faire, » murmurai-je, bien que les mots me brûlent la gorge.
Un sourire se dessina sur les lèvres de Dominic, et cette fois, il ne le cacha pas. Il savait déjà qu'il avait gagné.
J'étais perdue.
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