Les regrets de mon ex-mari
L'alpha tout-puissant reconquiert sa compagne
Ex-mari, je ne t'aime plus
Mariage avec un zillionnaire secret
Divorcée et mariée à un chef de guerre
Le retour de l'héritière adorée
Le diamant poussiéreux brille à nouveau
Chant d'un cœur brisé
Mon nouvel amant est un mystérieux magnat
Le retour de l'épouse indésirable
C'était une maison de secrets. De sombres et anciens secrets. De sinistres secrets.
Séraphin le comprit dès qu'il l'aperçut. D'instinct, il le sentit car en plus d'être abandonnée, cette maison est ravagée et écrasé par le poids de son propre désespoir. Une ombre massive, aussi noir que le malheur.
La vieille bâtisse s'élevait sur un bout de terrain en bord de rivière, face au marché "ahi daho mè", un marché situé à l'entrée de porto novo. La ville regorgeait d'antiques habitations, certaines datant de la période coloniale. Lorsque le vent de la démocratie commença par souffler, les dirigeants ont voulu rénover ces habitations mais quelques une parmi elle ont été laissé. Après deux ans de travaux de reconstruction, le visage de la ville de porto novo changea. Les derniers travaux de rénovation son en cour et ce fut après plusieurs difficultés que Séraphin trouva un poste de chef chantier.
Il dirigeait un groupe de travailleurs du haut de ses trente ans et ne faisait pas trop de bruit avant de se faire respecter. Son équipe, constitué de maçon, coffreur, menuisier, ferrailleurs et des ouvriers prêt à donner leurs mains d'oeuvres, devrait construire une immeuble sur place. Mais d'abord, il fallait déblayer le terrain. Ce qui implique la démolition de la vieille maison.
Ce jour là, Séraphin se sentait bien en traversant le pont qui relie porto novo à la ville de Cotonou. Arrivé à "houinta", il s'est même arrêter pour vérifier ces outils de travaille et les membres de son équipage car il savait qu'après avoir traversé le pont, ils ne reviendront qu'à la fin de la semaine. Il ne badinait pas avec son travail car il était, dans sa famille, le seul à enfin trouvé un vrai métier. Ce n'était pas exactement ce qu'il désirait mais comme on le dit souvent : "qu'à défaut du mieux, il faut se contenter de ce qu'on a", il se donne à fond pour mériter son salaire. Étant un lecteur avide, il aurait souhaité entrer à l'université afin d'y étudier l'anglais. Mais comme il n'est qu'un simple dirigeant, il met le sérieux qu'il faut dans son travail et fait ainsi la fierté de ses parents. En un mot, il était heureux. Heureux de s'occuper, de se trouver quelque part plutôt que chez lui en train de regarder la télévision. Heureux d'être à la tête d'un groupe d'hommes qui le comprend au mot. Mais tout à coup, cette joie disparaît de son visage une fois à l'entrée de la maison. Il eût l'étrange impression que les arbres se refermait au dessus de sa tête, étouffant la luminosité matinale. L'air ambiant devient très épais et chaux dans ses narines. Son sourit s'évanouit d'un coup. Le bruit de la circulation et de ses amis s'atténua derrière lui. Dans sa tête, le bruit augmentait, prenait de l'ampleur pour se muer en chuchotements sourds comme la sonate de Mozart. Il était debout devant l'équipage comme le chef d'une armée de combattants. Après un long moment de silence, les autres ont commencé par se poser des questions. Narcisse, le plus courageux du groupe s'avance pour voir ce qui n'allait pas. Tout le monde derrière retient son souffle car jamais Séraphin n'a eut ce genre de comportement devant eux. Dès qu'il se rapproche de lui et pose sa main sur son épaule, il sursauta et cria. Deux des ouvriers prient la clé des champs et les autres se dispersent pendant un instant. Narcisse réussi à calmer son chef qui après avoir rappelé les autres leurs parla sans témoins. Il leur dit la vérité. En effet, quelque chose l'attirait vers la maison. C'était comme une voix, un cri d'enfant, un signal de détresse qui résonnait fort dans sa tête.
Narcisse s'avance vers la maison et tout juste devant la porte d'entrée, il vu deux pancartes sur lesquelles était inscrit en lettre capitale "DÉFENSE D'ENTRER" et "DANGER-ACCÈS INTERDIT". Ces pancartes étaient fixées et retenues par des fils en plastique à peine visible au milieu de la végétation. Les curieux étaient prévenues. Mais pour ne pas perdre sa valeur aux yeux de l'équipage, Séraphin ignora ces inscriptions...tout en se félicitant intérieurement de ne pas se trouver là au coeur de la nuit ni seul. Ils entraient tous l'un après l'autre, les moins courageux en derrière position. Derrière la clôture, les herbes sauvages se disputaient le terrain. Il donna l'ordre afin que le travail commence. Sans plus tarder, et très rapidement, la terre ferme se montrait déjà car les coup-coup et les houes massacrent ces pauvres herbes. Séraphin entra dans le salon accompagné de Narcisse qui surveillait ses arrières. Ils se séparent dans un couloir puis brusquement, une forme surgit du côté droit du salon avant de se rabaisser dans un bruit sec. Telles d'imenses ailles de corbeaux. Tel le monstre d'un film d'horreur. Séraphin bondit en arrière et lâcha un cri étouffé...
Il fit volte-face, prêt à s'enfuir. Puis s'arrêta. S'efforça de se ressaisir. C'était ridicule.
- Qu'est ce qui ne va pas?
Narcisse revient sur ses pas et rejoint son chef qui n'est pas du tout dans son assiette.
- Non tout va bien.
Sa voix tremblait encore et il transpirait de partout. Il regarda de nouveau les mûrs autour de lui mais ne trouve rien de bizarre.
- Je vais prendre un peu d'air dehors pour me changer les idées dit-il à Narcisse.
- D'accord patron. Répondit Narcisse qui ne comprend pas encore ce qui se passe.
Séraphin sort. Il jette un coup d'œil vers les autres travailleurs qui gagnaient du terrain dans le sarclage. Le conducteur du tracteur s'apprêtait déjà à faire son entrée en jeu.
Après quelques minutes, Séraphin retourne dans le salon. La demeure ressemblait davantage à une grange en ruine qu'à une habitation. Elle était vieille. Très vieille. La vue du soleil a peut être fait du bien à Séraphin car dès son entré, il remarque que ce qu'il voyait comme des ailles de corbeaux n'était rien d'autre qu'un sachet en plastique qui dansait au rythme du vent. Un grain d'assurance naît en lui mais très vite le vent balaya ce sentiment car un bruit se fit entendre de l'intérieur. Cette fois-ci, c'était vrai, du "live" comme le dirais les musiciens béninois. Il dressa ses oreilles mais plus rien...silence radio. Il avance lentement vers la chambre où Narcisse était entré tout à l'heure avant sa sortie. Et là, la peur qui l'étranglait refait surface. Le chapeau du tout puissant Narcisse était par terre et on ne le voit nul part dans la chambre.
- Narcisse... Narcisse... mais à quoi tu joues là?
Pour toutes ces questions, il obtient un lourd silence en guise de réponse. Cela ravive le feu de la peur qui brûlait en lui. Il transpirait de plus en plus.
En bon chef, et comme un digne fils des Zountègni, Séraphin prit son courage à deux mains puis entra dans la chambre. Il vérifia dans les coins mais ne trouve rien. Il remua ciel et terre dans la chambre mais pas de Narcisse. Soudain, un autre bruit se fit entendre. Il tourne dans tout les sens mais ne vit personne.
- Mais qui est là!!! Qui fait ça!!!......
Le bruit d'un pas se fait entendre de derrière lui, il respire à fond et se retourne d'un seul coup en dressant son bras comme un nouveau boxeur à qui on apprend les premières prises de karaté.
- "Etê wê to jijò ogan"
Dossou était venu au nouvelle. Mais son chef ne pouvait rien lui dire car il ne comprenait même pas ce qui se passe dans cette maison abandonnée.
- "Nu dé ma jò...mi ko fo azon lò wê?"
- "Eèèè, gladê no lò to kikan mi sé"
- "yi bo yi dò nęn dò n'ja"
Dossou s'arrêta un instant devant la porte où le chapeau de paille que portait Narcisse est resté. Il regarde le chapeau puis regarde son patron comme pour demander à nouveau ce qui ne va pas mais celui-ci ressere sa mine pour lui rappeler son ordre. Il sort et Séraphin pousse un ouf de soulagement. Dire aux ouvriers que Narcisse a disparu serait synonyme d'arrêt immédiat du travail car c'était le plus courageux du groupe. Aussi, il n'avait pas encore fouillé dans les autres chambres donc le silence était la meilleure solution. Il quitte la chambre pour commencer l'inspection. La seconde chambre se trouvait derrière la première et un petit couloir les reliaient au salon. Il s'aventura dans le couloir la peur au cœur et le courage en main. Le battement de son cœur était fort et rapide. La voix qui résonnait dans sa tête reprit. Le message était clair, c'était comme un appel au secours. Il entendit le bruit métallique de la porte qui vibrait derrière lui. Refusant de céder devant cette qui commence par l'énervé, il fonça droit dans la chambre. Après avoir franchi le seuil, il s'arrêta net. Narcisse était là. Debout face à un mûr sur lequel il y avait une panoplie de dessins mystérieux. Il s'approche de lui en fixant toujours le mûr. Tous deux observèrent un long silence, puis Narcisse retrouva la parole.
- Qu'est ce que t'en dit?
- J'en sais rien...
Les deux hommes perdirent une fois encore l'usage de la parole. Séraphin va près du mûr pour bien lire ce qui est écrit. Tout était bien organisé. On allait dire un tableau récapitulatif des événements de plusieurs années. Des noms, des dates, des heures étaient gravés sur le mûr. Les informations étaient classées de façon méthodique. C'était un véritable chef d'œuvre. Un travail de pro devant lequel on ne peut rien dit. Chaque sacrifices laissaient sa trace sur le mûr et les signes justifiaient la nature de chacun d'eux.
- Sinistre, comme endroit, tu ne trouves pas?
Narcisse ne répond que par un signe de tête. Il lisaient le noms des enfants immolés sur l'autel. La liste est longue. Très longue mais celui qui a fait ce travail a pri le soin de tout marqué.
- Allez, viens. On se bouge, sinon c'est sûr que nos noms seront gravés en bas de la liste.
Séraphin tire Narcisse qui se retourne une fois encore pour contempler cette merveille terrifiante.
Séraphin se dirigea vers la sortie et Narcisse le suivit à regret...
Dehors, les ouvriers parlaient déjà. Une information circulait de bouche à oreille par rapport à ce que Dossou vit dans la chambre. Mais beaucoup ont fermés leurs oreilles car rien ne justifiait ses dits. Ceux qui ont doutés ont très vite eut raison quand le patron est ressorti accompagné d'un Narcisse bien vivant. A première vue, on ne pouvait rien remarquer dans leurs visages qui avaient changés compte tenu des mystères qu'ils ont découvert à l'intérieur. Ils viennent dehors et Narcisse posa la question que Séraphin craignait.
- Que faire à présent?
- Que me suggères-tu?
Cette réponse était une ruse que le chef employa pour ne pas perdre sa place car en réalité, si cela ne tient qu'à lui, ils allaient déguerpir. Ramasser leurs clic et clac pour filer aussi vite que le vent. Mais si ces phrases sortent de sa bouche, il serait peut-être vu comme un mauvais patron. Ce qu'il ne veut pas être.
- Nous allons continuer les travaux mais tu dois envoyer quelqu'un alerté la police afin qu'elle vienne constaté les faits.
- Et qui penses-tu que je peux envoyer?
- Vignon...mais je suis sûr qu'il parlera de ça à son ami Dossou qui racontera tout aux autres.
- Et comment faire alors?
- Taisons nous jusqu'au soir...à la fin des travaux, tu iras parler à la police.
- C'est une bonne idée...on se tais alors.
Les deux hommes se séparent et Narcisse rejoint les ouvriers devant la maison. Chacun apprêtait le nécessaire pour l'évolution du chantier. Les maçons faisaient des briques, les ferrailleurs travaillaient sur les fers pour gagner du temps. Tout le monde se donnaient à fond car c'était le premier jour de travail après le week-end.
Séraphin vérifie le déroulement des travaux puis sort pour rejoindre le chauffeur du tracteur qui l'avait fait appeler.
Dès qu'il sort de la maison, Narcisse fit signe à son ami Jacob qui le suivit sans mot.
En réalité, Narcisse est un jeune homme très curieux. Difficile à maîtriser quand il prend une décision. Il ne reculait devant rien. Séraphin même savait qu'il allait retourner dans la chambre mais il ne savait pas que ce serait aussi vite. Ils passent derrière la maison pour ne pas se faire voir. Jacob marchait rapidement derrière son ami qui pressait le pas.
De derrière, la maison paraissait plus menaçante encore. Le mûr de derrière était tapissé de toiles d'araignées. Avec le temps, les fers s'étaient désolidarisés des parois de briques, prenant l'allure de capes noires suspendus à une série de crochets, et prêtes à servir à une messe sacrificielle.
Jacob fut saisi de frisson.
Au milieu de ces semblants de capes apparaissait ce qui avait dû être une entrée. Le cadre était pourri du haut en bas, et sa peinture avait presque totalement disparu.
- Vas-y, ouvre, lança derrière lui la voix de Narcisse qui était passé derrière entre temps.
Jacob tourna la poignée, et poussa. Rien. Il recommença en appuyant d'avantage. Rien non plus. La porte ne bougeait pas d'un millimètre. Il insista, avec encore plus de force. En vain. Il se tourna alors vers Narcisse espérant que celui-ci s'arrêtera là. Mais son chef avait d'autres idées derrière la tête.
- T'es vraiment nul. Laisse moi faire...
Il tourna la poignée et poussa de toute sa puissance. Sans plus de résultats. La colère lui empourpra le visage et lui raidit les bras. Il recula, s'arrêta puis chargea pour venir asséner au battant un violent coup d'épaule. Le bois laissa entendre un craquement mais tint bon. Jacob était surpris de voir son ami s'acharner autant sur cette porte. Il se posa intérieurement des questions sur ce qu'il y a derrière la porte et pourquoi Narcisse tient tant à y entrer.
- Donne moi un coup de main au lieu de rester là sans rien faire.
- Excuse moi mais qu'y a-t-il de si important dans cette chambre et pourquoi veux-tu à tout prix enter?