Mariage avec un zillionnaire secret
Elle a tout pris, même mon cœur
Retour de l'héritière de la mafia
Le Prince est une fille : Esclave captive d'un roi vicieux
Reviens mon amour
Les regrets de mon ex-mari
Divorcée et mariée à un chef de guerre
L'héritière de génie brille après le divorce
L'alpha tout-puissant reconquiert sa compagne
Ex-mari, je ne t'aime plus
Étang de Thau, France
C’était un milieu d’après-midi, vers la fin du mois de juin, en cette période de l’année où se produit le solstice d’été. Cet événement astronomique connu depuis des temps immémoriaux, lourds de sens est de symbole aux quatre coin2s du globe et que chaque peuple a toujours accueilli par des rites et des fêtes.
Les Égyptiens voyaient dans ce solstice le commencement de la nouvelle année marquée par le gonflement des eaux du Nil. Les Amérindiens pratiquaient, en cette période, la cérémonie de la danse « en regardant le soleil ». Syriens et Phéniciens révéraient la divinité mésopotamienne de l’abondance Tammuz et les Celtes célébraient la déesse Litha.
Dans l’occident chrétien, ce mouvement des corps célestes était connu et l’est toujours comme la fête de la Saint-Jean. Celui-là même qui a baptisé le Christ dans les eaux du Jourdain et que l’histoire appelle Jean le Baptiste. Durant cette fête, la tradition européenne veut que soient érigés de grands feux de joie autour desquels tous dansent en cercle en chantant, tandis que les couples sont invités à sauter par-dessus les flammes main dans la main.
Ces actes traduisaient le fait que les anciens voyaient dans les solstices des portes donnant accès aux mystères. Le solstice d’été étant associé à la Porte des hommes, qui est l’entrée des petits mystères.
Mais, en notre époque profane, ces traditions et ces enseignements millénaires se perdent et sont oubliés. Syndrome de notre temps où le monde s’est désenchanté. Dans notre présent, ce qui élevait jadis l’être humain, en lui permettant de rencontrer le mystère, est supplanté par ce qui l’avilit et qui le transforme en un simple individu fait de pulsions. L’éternité, but ultime de la vie, s’est vue remplacée par le calcul économique et la technique froide du scientisme, tandis que l’argent est devenu l’idole, le dieu, des âges modernes. Notre époque se prend de passion pour les causes de son malheur, en chérissant, même inconsciemment, ces poisons.
Déchéance suprême, certains utilisent les ressemblances des immémoriales traditions pour les décrédibiliser elles et leurs messages. Ils affirment que ces rites et leurs similitudes, qui se rencontrent partout, ne sont que le produit de l’imagination fertile d’une humanité en quête de sens. La seule explication logique proviendrait de l’unité de la pensée humaine qui observe universellement des phénomènes naturels similaires. D’autres encore disent que ces coutumes ne sont que des outils de domination des institutions religieuses. La longévité de ces rites, accompagnés de leur changement apparent, prouverait qu’une classe sacerdotale se jouerait de nous, qui sommes crédules depuis des siècles.
Ils ne voient pas que loin d’être des arguments en faveur de leurs théories, tous ces faits ne font que valider les traditions mystiques et leur donnent une légitimité certaine.
Les similitudes observées sont des indices qui mettent en lumière l’intelligence des êtres humains d’autre fois. Nos ancêtres fixaient leurs regards vers les étoiles et l’infinité de l’univers, en remarquant que l’infiniment grand et l’infiniment petit sont liés et qu’un sens profond les sous-tend. Ce sens qui nous dépasse et qu’il n’est pas donné à tous de comprendre dans cette vie. Les apparentes différences des célébrations ne traduisent que les particularités des caractères des peuples humains. Une même essence demeure, se trouvant exprimée par le biais des symboles. Cette essence profonde, c’est la Vérité éternelle et universelle, seule capable de rassembler réellement les êtres.
Ici, et nulle part ailleurs est contenu le remède aux maux de notre époque. C’est par le réenchantement du monde, le retour de la magie et du rêve dans nos vies, que les malheurs de notre temps s’évanouiront.
Mais qui connaît encore ces traditions ? Qui les respecte encore ? Qui peut être le légataire de l’enseignement éternel qui s’y trouve ?
Si cet être ou ces êtres sont présents, se préservant de la société moderne en s’en retirant, quel doit être leur conduite pour réenchanter l’existence ?
Doivent-ils garder protégé l’enseignement originel afin qu’il ne se pervertisse pas en donnant les perles aux pourceaux ?
Ou bien doivent-ils en illuminer le monde en sachant qu’une ville sur une montagne ne peut être cachée ?
Cette réflexion occupait l’esprit de Michel Raffaele en cet après-midi ensoleillé. De ses yeux vert clair, il scrutait l’horizon qui s’offrait à lui depuis le toit de sa péniche, sa demeure mouvante au gré de ses aspirations. Un mode de vie qu’il avait adopté depuis de nombreuses années et qu’il aimait pour la liberté qu’il procurait
Cet homme, d’un début de trentaines d’années, se reposait après une mission accomplie il y avait déjà quelques jours de cela. Une expédition qui l’avait mené en Asie du Sud-Est pour protéger un bateau de transport de marchandises contre la piraterie moderne. Pour ce faire, il avait revêtu l’uniforme de mercenaire, qui peut sembler désuet, mais qui est toujours bien vivant au XXIesiècle.
Si notre individu, après les réflexions que nous venons d’apercevoir dans son intelligence, pouvait être, si ce n’est un intellectuel, au moins une personne cultivée, il était aussi un être de terrain. Il maîtrisait à la fois la théorie et la pratique, la contemplation et l’action, le temps de la paix et celui de la guerre.
Philosophie, religions, histoire, connaissance de plusieurs langues… Que n’avait-il pas étudié dans son souci perpétuel d’appréhender l’âme de ce qui est ?
Techniques de combat, arts martiaux, tout en excellant dans le maniement des armes… Que n’avait-il pas fait, en exerçant ses mains, pour trouver dans la perfection du geste la plénitude de l’esprit ?
C’était un original, un inclassable, un insaisissable, et sa vie ne peut que conforter ces qualificatifs, tant elle semble en être l’expression vivante.
Écrivain voyageur, ayant exploré tous les continents, mais aussi tous les styles d’écritures, il s’adonnait parfois également à d’autres formes d’arts. Néanmoins, il ne signait jamais de son vrai nom, car une seule ambition l’animait et ce n’était pas la gloire et les honneurs. Cette ambition, c’était la quiétude et la tranquillité, une vie sereine était pour lui le plus grand des luxes.
Il était donc aussi par moment mercenaire. La novlangue aseptisée et politiquement correcte utiliserait plutôt le mot « contractor » pour qualifier cette activité, mais déformer la parole, expression de la pensée, c’est déformé la réflexion, il est alors important de dire clairement pour comprendre pleinement. S’il acceptait ce type de contrats, ces missions risquées qui mettent sa vie en danger, c’était avant tout pour son besoin d’aventure et une rémunération à la hauteur du danger. Un salaire qui lui permettait de vivre tel qu’il l’avait toujours voulu. Une existence libre tournée vers la recherche des mystères du monde et de l’univers, afin d’en lever le voile. Car les mystères encore non résolus de notre histoire, de notre passé, de notre présent et de notre futur, ne sont-ils pas les derniers continents inconnus où seuls certains élus sont admis à poser le pied ?
Michel savait qu’il ne se sentirait jamais réellement un homme de cette époque, un individu appartenant à ces temps qu’il percevait comme mauvais.
Pour lui, par exemple, le salariat n’est qu’une forme d’esclavage moderne, dont les chaînes sont la paye. « Gagner sa vie» est une expression qui lui était insupportable et vide de sens. Il ressentait la logique que véhicule cette maxime comme dangereuse, car elle asservit ceux qui y donnent du crédit.
« Pourquoi donc ai-je besoin de gagner ma vie ? Ne m’appartient-elle pas déjà ? Car si j’ai besoin de la gagner, cela veut bien dire qu’elle est la propriété de quelqu’un ou quelque chose d’autre qui m’est extérieur. Pour être clair, je n’ai à racheter ou arracher ma vie des mains d’aucune personne ou d’aucun groupe d’individus. Mon existence est mienne depuis le jour de ma naissance, je suis le seul à la vivre et elle appartient à Dieu, parce que c’est lui qui me l’a donné et me la reprendra. » C’était de cette manière qu’il répondait à ceux qui utilisaient la sentence « gagner sa vie» devant lui.