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Que les Douze nous protĂšgent

Que les Douze nous protĂšgent

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Chapitres

« As-tu dĂ©jĂ  rĂȘvĂ© d'une seule et mĂȘme personne, et cela pendant des annĂ©es ? - Je ne crois pas, non, rĂ©pondit-il, un peu inquiet tout de mĂȘme. - Je suis victime d'un phĂ©nomĂšne peu banal, grand-pĂšre. Depuis de nombreuses annĂ©es, je rĂȘve d'un jeune homme, du mĂȘme jeune homme. - Toujours le mĂȘme ? demanda le grand-pĂšre Ă  la jeune fille, tel un mĂ©decin Ă  son patient, espĂ©rant avoir dĂ©jĂ  observĂ© ces symptĂŽmes auparavant, il cacha son trouble. - Oui, exactement. » À PROPOS DE L'AUTEURE BercĂ©e depuis toujours par les histoires peuplĂ©es de crĂ©atures imaginaires et admirant les Ɠuvres de Fantasy Art, Mary Van Lieff brĂ»lait d'envie, un jour, de coucher sur papier les aventures de SinsaĂŻ et de Donovan. Aujourd'hui, aprĂšs presque dix annĂ©es Ă  l'Ă©crire et Ă  le corriger, elle concrĂ©tise son rĂȘve, le jardin secret qu'elle cultive depuis son enfance.

Chapitre 1 No.1

À ma fille, ce merveilleux petit monde

À la fin, tout s'arrange mon enfant.

Si ce n'est pas le cas, alors dis-toi que ce n'est pas la fin.

Le rĂ©veil sonne. Il est 7 h 30 du matin. Je suis haletante, entre rĂȘve et Ă©veil, je tends le bras pour Ă©teindre ce maudit appareil qui m'a extirpĂ©e de mon si doux rĂȘve. Ses yeux, son sourire, c'est si dur de devoir l'abandonner et de faire semblant de vivre. Vivement que je me rendorme, que je le retrouve.

On est mardi, le 10 octobre je crois. Dans une semaine ça fera deux ans que Blacky, mon chat, est mort. Triste anniversaire. De ma chambre, dont j'ouvre les volets en bois, j'observe sa tombe, situĂ©e au fond du jardin, un mur de briques orange en guise de stĂšle. Pas un nom, pas une fleur. Juste quelques cailloux empilĂ©s, comme on empile le chagrin dans sa tĂȘte. Le jardin semble ne pas se rĂ©veiller, les feuilles mortes ont fini par Ă©touffer sa gaietĂ©. Triste automne. Deux ans que le poison a endormi son cƓur, deux ans que le mien est dĂ©chirĂ©. Tant que je vivrai, il vivra, me suis-je toujours rĂ©pĂ©tĂ©. Lui aussi m'a dit que Blacky pensait Ă  moi.

Je file dans la salle de bain tout en ancrant dans ma mĂ©moire ce qu'il m'a dit dans mon rĂȘve, les gestes qu'il a faits, les expressions de son visage, quand je lui ai dit que je l'accompagnerai, quand je me suis accrochĂ©e Ă  son bras, alors qu'il faisait claquer les rĂȘnes sur le dos de son cheval et que sa voiture partait. Il a toujours eu cet air ironique et assurĂ© avec moi, comme s'il savait que rien de ce qu'il pourrait dire ne me vexerait. C'est comme si je le connaissais depuis toujours, et toutes les nuits il vient dans mes rĂȘves, me parle de ses voyages, des chansons qu'il a Ă©crites pour moi, il semble vouloir donner un sens Ă  ma vie.

Sur le mur de ma chambre sont accrochés deux masques égyptiens, l'un doré, l'autre couleur bronze. J'y retrouve toute la douceur de son regard, la paix qui se dégage de ceux qui ont vécu la mort. Il fait partie de ma vie.

Je me brosse les dents. Dans quarante minutes, le train qui m'emmÚne à Paris quitte le quai. Je vais rejoindre l'université dans laquelle j'étudie... mais les études, c'est juste histoire de faire quelque chose de ma vie. Quel simulacre ! Je vis la nuit et je dors le jour.

Je regarde mon reflet dans le miroir...

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