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What's love (Qu'est-ce que l'amour ?)

What's love (Qu'est-ce que l'amour ?)

Tiya

5.0
avis
11.8K
Vues
37
Chapitres

Alors c'est quoi l'amour selon vous ? N'est-ce pas l'une des plus belles choses qui puisse nous frapper à l'Ɠil ?

Chapitre 1 Prologue

Amour : nom masculin : Sentiment vif qui pousse Ă  aimer (qqn), Ă  vouloir du bien, Ă  aider en s'identifiant plus ou moins.

L'amour et l'amitié.

synonymes : aimer, affection

PROLOGUE

« - Me dis surtout pas que t'es sur son profil ? tonne Nana en revenant de la cuisine.

- Non ! Bien sûr que non ! j'hurle presque en rangeant mon téléphone. J'étais... j'étais en train de... De consulter mes mails.

- Quel bon mail tu peux consulter à 23h un vendredi soir sachant que tu as été virée il y a une semaine ?

- Merci de me rappeler cet épisode fùcheux. je me rembrunis en m'enfonçant un peu plus dans ma chaise. Je te rappelle que je tiens un blog et que je reçois des messages de mes abonnés ! »

Elle me regarde de travers, pousse un soupir bref, puis s'assied en face de moi en secouant sa tĂȘte.

« - Un blog qui te rapporte que dalle mais que tu t'évertues à entretenir comme s'il en valait des million ! C'est pathétique.

- Je sais. Ma vie est pathétique.

- Au moins tu en es consciente. C'est déjà un bon début. »

Je soupire à mon tour et m'empare du plat posé sur la table.

« - Il était en train de faire quoi ? elle me demande l'air de rien.

- Diner avec une femme. je rĂ©ponds du tac au tac avant de lever la tĂȘte et tomber sur son sourire, celui plein de dĂ©dain qui accompagne souvent sa phrase prĂ©fĂ©rĂ©e « tu fais pitiĂ©. » »

Je me suis fait dĂ©masquer comme un bleu, mais ça m'est Ă©gal. Ce que je viens de faire est un non Ă©vĂšnement pour elle qui me connaĂźt depuis toujours. C'est une activitĂ© que je pratique depuis aussi longtemps que remonte ma rencontre avec Liam. Je passe mes journĂ©es Ă  bosser et mes pauses Ă  le stalker. Enfin ça, c'Ă©tait avant d'ĂȘtre virĂ©e. Depuis une semaine, je passe mes journĂ©es Ă  le stalker, tout simplement. La plupart du temps, je n'apprends rien de nouveau, je me contente juste de regarder ses photos, sourire niaisement devant son sourire, Ă©clater de rire devant ses commentaires et ses posts. Je sais, je fais de la peine, mais c'est plus fort que moi. C'est les consĂ©quences stupides de l'amour.

« - Non mais tu te rends compte de la qualité de ta connerie ? elle ricane en s'adossant à son siÚge. Le mec est en train de diner avec une femme qu'il baisera à tous les coups aprÚs ça et toi t'es là, à le suivre comme un toutou derriÚre un écran.

- Je l'aime. je réponds simplement en piquant des légumes dans mon assiette.

- Tu l'aimes ? elle rĂ©pĂšte en Ă©clatant de rire. Toi tu l'aimes ?! Tu sais Ă©peler le mot aimer ? Tu connais sa signification ?! ArrĂȘte-moi tes conneries ! A ton Ăąge, on a passĂ© le droit de sortir autant d'absurditĂ©.

- C'est pas parce que t'as un problÚme avec les hommes que tu vas minimiser ce que je ressens pour Liam. Je l'aime, je suis amoureuse de lui, c'est un fait ! T'es pas d'accord avec mes choix, c'est un autre fait, mais ne minimise pas ce que je ressens pour lui ! »

De nouveau, elle Ă©clate de rire, mais cette fois sans aucune retenue.

Je déteste lorsqu'elle fait ça. Lorsqu'elle se fout de ma gueule aussi ouvertement. Je suis supposée avoir l'habitude aprÚs tout, on a grandi ensemble, mais non, ça ne passe toujours pas. Et je doute que ça passera un jour. Je m'empare de mon verre de vin rouge et l'avale d'une traite avant de m'en servir un nouveau et de le boire aussi vite que j'ai bu le premier verre. Moi qui voulais passer une soirée sympa...

« - Pardon ! elle ricane en essayant de se reprendre. Pardon ! Vraiment. Je ne voulais pas me moquer mais...ta phrase la « Je l'aime, je suis amoureuse de lui, c'est un fait ! », c'Ă©tait trop ! Tu peux m'expliquer comment tu peux aimer un homme avec qui tu n'as eu aucune relation ? Un homme qui ne te calcule mĂȘme pas ? Un homme dont tu ne connais absolument rien exceptĂ© ce qu'il laisse montrer sur ses rĂ©seaux sociaux ? Tu aimes quoi chez cet homme ? Son sourire ? Son visage ? Tu es amoureuse de quoi chez lui ?

- ...

- C'est bien ce que je me disais. Elle sourit devant mon silence avant de me singer. « ne minimise pas ce que je ressens pour lui ! » ! Le jour oĂč t'auras le courage d'aller le voir, de lui dire ce que tu ressens, on pourra peut-ĂȘtre parler de « minimiser quelque chose », en attendant ton affaire ressemble plus Ă  un bĂ©guin de prĂ©pubĂšre qu'il serait temps de ranger dans la case « annĂ©e lycĂ©e » de ton cerveau.

- Tu as fini ?

- Oui !

- Parfait, je vais prendre l'air. j'annonce en me levant. »

Elle ne cherche pas Ă  me retenir, c'est pas son genre. Elle se contente de me balancer un « bonne promenade oh ! » tandis que je m'empare de mon manteau. Je dĂ©vale les escaliers aussi vite que mes jambes me le permettent et laisse mon visage ĂȘtre embrassĂ© par la fraĂźcheur de la nuit glaciale. La douce chaleur de l'appartement et les quelques verres d'alcool consommĂ©s plus tĂŽt dans la soirĂ©e m'ont fait oublier que nous Ă©tions en fĂ©vrier et que les nuits avaient des allures d'hiver de SibĂ©rie. L'idĂ©e de remonter prendre un pull et troquer ma robe contre un pantalon m'effleure l'esprit un quart de seconde avant de renoncer. A cette allure, la tempĂ©rature actuelle m'aidera Ă  dĂ©griser et me donnera le coup de fouet dont j'ai besoin pour aller jusqu'au bout de l'idĂ©e qui me trotte en tĂȘte depuis quelques minutes.

Il est peut-ĂȘtre temps de montrer Ă  Nana qu'elle se trompe, que c'est beaucoup plus que ce qu'elle croit savoir, que son histoire ne dĂ©terminera pas la mienne parce qu'elles ne s'Ă©crivent pas de la mĂȘme maniĂšre.

Un coup d'Ɠil sur les profils Instagram et Facebook de Liam, m'indiquant qu'il n'est plus avec la jeune femme du diner, finit de me convaincre du bienfondĂ© de ma dĂ©marche.

Tout en pianotant sur mon tĂ©lĂ©phone, je me dirige vers la station de bus la plus proche oĂč je rattrape le Uber que je viens de commander.

J'essaie de me donner un peu de courage en mettant de l'ordre dans mes idées. Face à lui, je serai capable de perdre tout mon vocabulaire et balbutier des propos incohérents. Ce qui m'est déjà arrivé par le passé.

Les routes parisiennes sont assez fluides en cette nuit. Il me faut moins d'une vingtaine de minutes pour me retrouver en bas de son immeuble.

Les yeux fixĂ©s sur les fenĂȘtres du troisiĂšme Ă©tage Ă  gauche, je prends une grande inspiration puis franchis en quelques enjambĂ©es la distance qui me sĂ©pare de l'immeuble.

Mille et une questions se bousculent dans ma tĂȘte devant la porte de son appartement. Je ne suis plus si certaine que mon idĂ©e soit aussi judicieuse qu'elle semblait l'ĂȘtre il y a vingt minutes. Je suis Ă  deux doigts de renoncer et rebrousser chemin lorsque je me rappelle les paroles de Nana et d'un fait me concernant : Je passe toujours pour celle qui renonce et ne va jamais jusqu'au bout de ces idĂ©es. Ce que personne ne sait, c'est que cela reprĂ©sente pour moi le moyen de ne pas ĂȘtre pris de court par l'Ă©chec ou le rejet. S'il y a bien deux choses dans la vie que je redoute le plus, c'est l'Ă©chec et le rejet. Ce sont deux notions qui me tĂ©tanisent, qui me hantent. Pourquoi ? Parce qu'elles marquent pour toujours, parce qu'elles ont la capacitĂ© de me faire tomber et de me maintenir au sol, parce qu'elles demandent une force que je n'ai pas pour les surmonter et me relever, je le sais parce que j'ai dĂ©jĂ  Ă©tĂ© victime d'elles et que j'ai eu du mal Ă  me relever. Sans Moses, je serai toujours Ă  terre... Mais aujourd'hui, il faut que je fasse ce pas, que je lui montre, Ă  Nana, que cette fois, pour lui, je peux aller jusqu'au bout. Alors fĂ©brilement, je tends ma main vers la sonnette et appuie pendant moins de cinq secondes.

Personne. Il semble n'y avoir personne. Il aurait pourtant dĂ©jĂ  du ĂȘtre rentrer.

Je patiente dans la cage d'escalier, assise sur les marches glacĂ©es pendant une vingtaine de minutes. Mon corps est pris de tremblements depuis l'instant oĂč le tissu lĂ©ger de ma robe Ă  rencontrer le granite poncĂ© des marches. Mon manteau n'est pas assez long pour recouvrir mes fesses. Je me serais bien levĂ©e mais, je ne suis pas certaines que mes jambes rĂ©ussiraient Ă  me porter aussi longtemps que je le voudrais.

Ça me rappelle cette Ă©poque du lycĂ©e du lycĂ©e oĂč nous avions une clĂ© pour trois.

J'avais cette manie, qui quand j'y repense, tire ses origines de mon adolescence, de perdre le double que je possĂ©dais des clĂ©s de l'appartement dans lequel nous vivions. Ça avait le don de mettre Moses dans tous ses Ă©tats. DĂ©jĂ  qu'il n'Ă©tait pas du genre patient et concilient, avec cette manie, je n'ai pas arrangĂ© les choses. Il en a eu assez de constamment faire faire un double, puis un soir, aprĂšs lui avoir annoncĂ© pour la Ă©niĂšme fois que je venais de perdre mes clĂ©s, il a dĂ©crĂ©tĂ© qu'il ne ferait plus de double et que je devrais dorĂ©navant l'attendre pour rentrer Ă  la maison. Je pensais qu'il mentait, qu'il disait cela pour me faire rĂ©agir et prendre conscience, mais non. C'Ă©tait vrai. Ce qu'il avait dit, il l'avait fait. Pendant trois semaines et quatre jours, j'ai attendu dans la cage d'escaliers, qu'il rentre de la fac lorsqu'il finissait aprĂšs moi. Ce qui se produisait tous les jours. Et les week-ends, je ne pouvais mĂȘme pas sortir exceptĂ© lorsqu'il Ă©tait prĂ©sent, ce qui, lĂ , Ă©tait rare.

Heureusement pour moi, Liam est arrivé le cinquiÚme jour de cette quatriÚme semaine. Moses lui a fait une clé et Liam a partagé ses clés avec moi. Ils les mettaient au-dessus du plus haut boitier de protection se trouvant dans la colonne montante, je me remémore en me levant.

Je me dirige vers les portes, cachant les installations électriques et tends ma main vers le sommet du plus haut boitier de protection, je sens une clé. Je m'en empare et l'insÚre dans sa serrure sans trop réfléchir.

Ce n'est qu'une fois face à son salon parfaitement rangé, à cette odeur particuliÚre de savon de Marseille et d'agrumes que je réalise. Je viens de rentrer chez lui.

Je n'Ă©tais jamais venue ici seule, oĂč sans raison particuliĂšre. Je me l'interdisais. Nana dirait que j'avais la trouille. C'est probablement vrai.

Je dĂ©ambule dans le salon, en essayant de le reconnaĂźtre, de le deviner dans chaque meuble, chaque disposition, mais je suis limitĂ©e aux espaces et aux objets qui acceptent de se rĂ©vĂ©ler aux reflets de la lune. Comme avant, ses rideaux sont grands ouverts. Mes yeux se posent sur le bar garni de diffĂ©rents whiskies, son alcool prĂ©fĂ©rĂ©. Il peut passer des heures Ă  dĂ©guster des single malts, savourer leurs arĂŽmes tout en fumant un bon cigare. C'est clichĂ©. Tellement clichĂ©. Mais ses yeux amandes, son regard profond et sa voix profondĂ©ment caverneuse font oublier ce dĂ©tail. D'oĂč je me trouve, je ne peux pas lire le nom des wiskies. J'ose pas appuyer sur l'interrupteur et illuminer la piĂšce.

Je me contente de m'embarrer de la bouteille de whisky la plus accessible et d'un des verres se trouvant au-dessus du bar.

Je me sers un verre que je bois cul-sec sans prendre le temps de le dĂ©guster. L'alcool Ă  cette capacitĂ© Ă  dĂ©sinhiber qui que ce soit et dĂ©lier les langues afin qu'aucun nƓud ne retienne les mots. Et c'est exactement de ça que j'ai besoin, Ă  l'instant. D'ĂȘtre dĂ©sinhibĂ©e, sans barriĂšre, un peu comme ces personnes amoureuses. Je ne les trouve pas rationnel. Les gens amour ne sont jamais rationnels. Ils font preuves de courage et mĂȘme de ridicule pour l'ĂȘtre aimĂ©. Ils sont prĂȘts Ă  tout pour faire parler leur sentiment et moi je veux ĂȘtre comme ces gens.

La température à l'air d'avoir augmenté, ou alors, mon corps s'est réchauffé. J'ai besoin de fraßcheur, je me dis en retirant mon manteau puis ma robe. Il fait vraiment trop chaud.

« T'inquiÚte pas, je dois avoir te quoi te détendre.

- J'aimerais bien sav... Liam, c'est une blague ? C'est qui celle-là ?! »

*

* *

« - C'est pas vrai ! hurle Nana. Tu n'as pas osé faire ça ! »

J'ai tellement honte de moi que je ne sais plus oĂč me mettre. Et ce mal de tĂȘte qui n'en finit pas. Ça tambourine tellement Ă  l'intĂ©rieur. Depuis que je me suis laissĂ©e glisser contre le mur et que mes fesses ont une fois de plus rencontrĂ©es la fraĂźcheur du sol carrelĂ©s, la douleur n'a pas diminuĂ©.

« Il lui a répondu quoi ? Et il t'a dit quoi ? elle me demande avec une pointe d'excitation qui m'agace assez. C'est énorme !

- Y'a rien dans ce que je viens de te raconter qui explique le sourire banane qui étire tes lÚvres et les pépites qui brillent dans des yeux.

- Tu rigoles ? Tu t'es retrouvĂ©e nue comme un ver, complĂštement Ă©mĂ©chĂ©e, sur le sofa de Liam qui rentrait avec sa proie de la soirĂ©e le jour de la saint Valentin ! Mama avec ça on peut rĂ©aliser une tĂ©lĂ©novelas made in Brazza ! elle s'Ă©crit avant d'Ă©clater de rire. Le moment oĂč ils t'ont retrouvĂ©e nue, le camĂ©raman allait faire des zooms sur le visage de tout le monde, puis braquer la camĂ©ra sur toi un peu plus longtemps avec le son qui fait « guin-guin » ! Et lĂ  on coupe ! Fin de l'Ă©pisode !

- Tu as fini ? »

Elle se remet à rire à gorge déployée et moi je parviens à trouver la force de réussir à ne pas pleurer. Je ne sais vraiment pas ce qu'il m'a pris, comment j'ai pu me retrouver dans une situation pareille. Ce qui me fait le plus mal, c'est la dureté des paroles de Liam en me voyant et cette froideur dans son regard, comme si rien au monde ne pouvait plus le dégouter que de me voir là, chez lui.

J'en suis venue à douter de mes sentiments et de ce que j'avais jusqu'à présent défini comme de l'amour.

« - ArrĂȘte de pleurer. Ça ne servira Ă  rien. Il faut juste que tu comprennes que dans la vie, il ne faut jamais s'attendre Ă  deux choses : les hommes et l'amour. Ils biaisent les relations et font extrĂȘmement mal lorsque l'on se retrouve face Ă  la rĂ©alitĂ© et sans eux. Nous savons tous que Liam est conscient des sentiments que tu as pour lui et s'il tenait un tant soit peu Ă  toi, il t'aurait prĂ©servĂ© en te parlant plus tĂŽt. Mais c'est un enfoirĂ© qui passe son temps Ă  tremper son biscuit dans tous les bols de lait chaud qu'il trouve sur son chemin. C'est pas un mec bien. Il n'y a aucun mec bien. Assimile-ça vite et passe Ă  autre chose. J'ai fini par le comprendre et il serait temps que toi aussi tu le comprennes. »

J'ai dĂ©jĂ  essayĂ©. J'ai dĂ©jĂ  essayĂ© sans y arriver et lorsque j'ai essayĂ©, sans succĂšs, j'assimilais cela Ă  la dĂ©finition que je pensais ĂȘtre de l'amour. Et il faut croire que je m'Ă©tais fourvoyĂ©e, l'amour. Ce n'Ă©tait pas ce que je ressentais pour Liam, ce n'Ă©tait que l'ombre. Reste plus qu'Ă  savoir, c'est quoi l'amour. Et de m'en Ă©loigner au possible.

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 - ah Tiya, C'est une affaire compliquĂ©e, toi aussi. Tout ça aussi c’est de ta faute, si seulement tu savais Ă©couter lorsqu’on te parle. Regarde maintenant les consĂ©quences de tes actes. Pardon ! Je la regarde mĂ©dusĂ©e, qu'est-ce qu'elle est en train de dire lĂ ? Que c'est de ma faute? Donc c'est de ma faute si mon pĂšre me force Ă  me marier? Parce que oui, c'est ça la raison de mes cris et de mes pleures. Nous sommes au XXIieme siĂšcle et mon pĂšre veut me forcer Ă  Ă©pouser un homme que je ne connais pas. Fin de la conversation

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