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Les frasques de maman Chadé

Les frasques de maman Chadé

Tiya

5.0
avis
518
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24
Chapitres

Résumé un peu long. Prologue au premier abord. Merci de me lire.

Chapitre 1 Prologue

Prologue

~~Amara Bertine Sakumuna ~~

« Tu veux que je fasse quoi? Tu es incapable de discipliner tes enfants! Voilà le résultat ! La plus grande est enceinte ! La deuxième se prostitue pendant que son jumeaux gaspille mon argent dans toutes les boîtes de la ville ! Et ceux qui suivent ne sont même pas capable de me ramener même une moyenne correcte à la maison ! Je paie tout dans cette maison ! Tout ! Mais derrière toi tu es incapable de donner une éducation correcte à mes enfants !» «

Oh-Oh ! Ça ne sent pas bon du tout ! je me dis en retournant dans la chambre où tous les autres sont réunis..

« — Alors ? me demande Bibi.

— Les gars, c'est chaud ! C'est hyper chaud ! Papa est furieux comme jamais! Il dit que maman est incapable de nous donner une éducation! Qu'il en a marre ! Et tout et tout !

— Mais est-ce que c'est la faute de maman si ya Adé s'est fait engrosser ? soupire IB. Il abuse aussi le vieux.

— C'est pas que de ya Adé qu'il parlait. Il parlait aussi de nous. Comme quoi, on est zéro à l'école, on fout rien alors qu'on a tout. Il a même dit que tu gaspilles son argent dans les boîtes de la ville !

— Faut parler ! le caloche ya Marie. Je suis le fils d'Alexandre Sakumuna, je suis le fils d'Alexandre Sakumuna. Rienneux-là.

— Regarde Anne. C'est pas parce qu'on est jumeaux qu'on est égale. Je suis né avant toi, donc respecte-moi !

— Je vais te respecter comment ? Quand tu regardes ta dégaines tu penses qu'on peut te prendre au sérieux ?

— Je te jure. renchérit ya Merveille. »

Tout le monde se met à chahuter ya IB, de sa démarche en passant par son langage, sans oublier son vestimentaire. Mais comme toujours ya Mwinda, recadre les choses.

« — Pardon, ne nous dispersons pas ! Je vous rappelle que derrière la porte, maman est en train de prendre cher pour notre attitude, alors on ferait mieux de chercher une solution pour arranger les choses.

— La lumière a parlé. lance ya IB sur un ton solennel. »

Et les rires fusent encore une petite minute avant que tout le monde reprenne son calme et cherche une solution comme l'a suggéré ya Mwinda.

« — Mais il n'y a pas de solution à chercher ! lance ya Pitchou. Travaillez mieux à l'école et ayez un comportement exemplaire puis c'est tout ! Y'a pas mille secrets.

— Oh Pitchou tais-toi ! soupire ya IB. Tu penses qu'on a attendu ta naissance pour trouver ça ?

— On dirait puisque je suis le seul à bosser et avoir des notes plus que correctes ici !

— Moi aussi j'ai des notes plus que correctes. je me sens obligée de lui rappeler.

— Ouais mais bon, je reste toujours le premier… Pfff moi qui voulait organiser une grosse fête pour mes quinze ans, avec vos conneries, papa ne me le permettra jamais ! »

Sans qu'on s'y attende, un livre atterrit sur la tête de ya Pitchou et retombe dans un bruit mate par terre. C'est ya Merveille qui vient de le lancer.

« — Aie !

— Pitchou tu es bête ou quoi ! On vit une situation de crise et toi, la seule chose à laquelle tu penses c'est faire la fête !

— De quelle situation de crise tu parles ? Et qui est à l'origine de cette situation de crise comme tu dis ? Moi ? Non! Certainement pas ! C'est vous ! il crie en nous désignant tous du doigt. C'est vous qui avez créé cette situation et moi je refuse de prendre à votre place. Quand je bûche toute la soirée pour avoir mes bonnes notes, je ne vous demande pas de porter mes problèmes scolaires sur vos épaules, alors quand vous merdez dans la vie, ne me demandez pas de porter vos soucis ! C'est non ! Chacun ses problèmes !

— Égoïste là ! Enfant individuel ! Quand on naît seul, on devient comme toi ! lui répond ya Merveille. Mais attends le jour où tu auras besoin de notre aide !

— Je ne peux pas avoir besoin de l'aide de personnes plus stupides que moi. il lance en ouvrant la porte. »

Il sort assez vite pour ne pas recevoir le second livre qu'elle lui balance et qui atterrit sur la porte refermée.

Elle s'apprête à le poursuivre mais ya IB la retient par le bras et lui déconseillant d'y aller « laisse-le, c'est pas grâve ». Elle hésite pendant plusieurs secondes, à y aller , avant de se raviser et reprendre sa place sur le lit.

J'attrape un pagne qui trainait sur le bas du lit, l'enroule sur mes épaules et me laisse glisser sur le sol, le regard dans le vague.

Franchement, je ne sais pas trop quoi penser de cette histoire. que Papa crie sur maman alors qu'elle n'est même pas en France avec ya Adé, je trouve ça injuste. Elle ne peut pas contrôler ses mouvements et puis ya Adé c'est une grande fille maintenant ! Elle est en âge d'avoir des enfants, c'est maman qui disait ça la dernière fois.

« Dès lors qu'une femme à ses règles, elle est en mesure de procréer! »

Qu'est-ce que ya Adé ne sait pas ?

Cette histoire me stresse parce que ça va retomber sur nous ici. Les prochains jours vont pas être faciles.

« — Vous pensez que … »

« BOUM »

Ya Mwinda n'a pas le temps de terminer sa phrase, que le bruit d'un objet tombant lourdement se fait entendre.

Comme un seul corps, nous fixons la porte, comme si elle pouvait nous révéler ce qui vient de tomber lorsque nous entendons les cris de ya Pitchou:

« — Maman ! Maman ! Maman répond-moi ! Venez vite ! Maman vient de tomber !

— Quoi ?! s'écrit Marie-Anne, en se levant. »

Nous la suivons tous pour assister à une scène qui nous scotche tous sur place : maman allongée à même le sol, le corps inerte.

C'est nous qui avons fait ça ?

*

* *

« — Est-ce que je peux t'apporter quelque chose ? Du jus, de l'eau ? je propose à maman.

— Non mon bébé. Ça va, merci.

— Tu es sûre ? Tu veux peut-être que je regonfle ton coussin ? Il a l'air un peu plat. Attends.

— Non ! Non Amara chérie, je n'ai besoin de rien. elle m'arrête d'un mouvement de la main. Ça va je te dis.

— Okay. »

Je retourne m'asseoir à ma place, sur le fauteuil parallèle au canapé où elle est allongée. Je repositionne mon livre devant moi sans pour autant le lire. Je préfère garder un oeil sur elle. Je ne voudrais pas qu'il se reproduise ce qu'il s'est passé il y a trois semaines. Qu'elle fasse encore une hausse de tension. Le médecin à dit qu'il fallait la ménager alors je fais en sorte qu'elle se ménage. En fait, nous faisons tous en sorte qu'elle se ménage. Ça a commencé avec les sortis que les grands ont arrêté, ça continue avec l'investissement des filles dans les tâches de la maison bien que les gouvernantes s'en occupent. Elles essaient de participer un peu plus. Les garçons eux restent dans leur chambre à faire semblant de travailler sur leur exercice. C'est déjà ça.

On essaie vraiment tous de faire des efforts. Tous sauf papa, depuis que maman est revenue de l'hôpital, il rentre tard, nous adresse à peine la parole et passe son temps à marmonner.

Je suis censée être sa préférée, mais même avec moi il adopte cette attitude. Je ne comprends pas trop. Pourtant, c'est maintenant que maman à besoin de son aide, de sa présence.

« — Chérie, tu peux aller vérifier dans la première chambre des invités si les draps ont été changés ? me demande maman.

— Oui, tout de suite. je réponds en étant déjà devant l'entrée de l'aile ouest, où se trouve nos chambres et celles des invités. »

Je cours dans le couloir pour rejoindre au plus vite la chambre indiquée par maman, et y pénètre comme un taureau lâché dans une arène. J'inspecte le lit comme maman me l'a appris, pour voir si les draps ont été changés, ce qui est le cas, puis passe la pièce au peigne fin. De la chambre à la salle de bains, en passant par le petit balcon dédié exclusivement à cette chambre. Tout est nickel, propre et rangé. Je me dis en sortant de la pièce. Elle est prête à recevoir son invité.

« — C'est bon maman, c'est fait.

— Tu en es sûre ? Tu as regardé la chambre en général ?

— Oui. j'acquiesce en allant reprendre ma place dans le fauteuil. J'ai regardé le lit, la salle de bains et le petit balcon. Tout est propre.

— Okay. C'est une bonne chose. ya Chadé ne devrait plus tarder. elle lance en regardant sa montre. »

Maman Chadé, c'est la grande soeur à maman, même père, même mère. Elle vient à la maison pour un petit temps, afin d'aider maman.

J'entends souvent maman parler au téléphone avec elle, mais je ne l'ai jamais vu. Enfin si. Il parait qu'elle, elle m'a déjà vu à ma naissance. A part ya Adé, personne n'a de souvenirs d'elle. Et encore, ya Adé était trop petite elle aussi. Elle est incapable aujourd'hui de nous dire comment est maman Chadé. Mais une chose dont elle se rappelle; si maman Chadé n'est pas venue nous rendre visite plus souvent c'est parce que papa ne l'apprécie pas trop. Il paraît qu'à l'époque, il disait que maman Chadé avait une mauvaise influence sur maman.

Ya IB priait pour qu'elle ne soit pas trop chiante comme les soeurs de papa. Elles, quand elles viennent à la maison, on ne peut plus rien faire. Elles passent leur temps à nous épier, à rapporter tout ce que l'on fait de travers et émettre des commentaires négatifs sur nous. Moi je m'en fiche parce que je suis toujours dans ma chambre en train de lire mes livres, mais ça n'arrange pas du tout les grands.

« — Ko, ko, ko ! Y'a quelqu'un ici ? On entend devant la porte d'entrée.

— Entre yaya ! On est là. répond maman en se levant. »

Je l'imite parce qu'elle nous a appris à toujours nous lever lorsqu'une personne entre dans la maison, mais surtout parce que je veux faire bonne impression à maman Chadé. On sait jamais. C'est toujours intéressant d'avoir une tante comme alliée.

« — Sois la bienvenue ! Ça me fait plaisir de te voir ! dit maman en allant à sa rencontre.

— Ah Maureen ! Tu as trop duré chez les blancs. Co, ça me fait plaisir de te voir.

— Ya Chadé mais on ne s'est pas vues depuis un moment quand même ! Je suis contente que tu sois là.

— Pardon, poussa kuné (pousse-toi là-bas). Moi j'ai chaud et toi tu veux venir augmenter ma température ! »

Elle met fin à l'étreinte de maman, dans un geste brusque puis se ventile d'une main en venant s'asseoir sur le canapé qu'occupait maman quelques minutes plus tôt.

« — Bonjour maman Chadé ! je la salue en m'avançant vers elle pour lui faire la bise.

— Tu n'as pas entendu quand j'ai dit à ta maman de ne pas me coller ? elle me stoppe d'une main placée devant elle.

— Euh… Si mais…

— Mais quoi ? Pardon colle-moi la paix là, il fait chaud. elle soupire en s'enfonçant dans le canapé. Maureen, que je meurs avant que tu ne me proposes à boire ?

— Ya Chadé comment tu peux repousser l'enfant comme ça ! se plaint maman. »

Maman Chadé fronce les sourcils, regarde à sa gauche puis à sa droite et demande à maman:

« — Où est l'enfant dont tu parles ? C'est la jeune fille avec les seins insolents pointés vers le ciel que tu appelles enfant ? »

Mais j'ai pas les seins…

Je baisse mes yeux sur ma poitrine, et y place mes bras croisés par réflexe.

« — Regarde tu l'as gêné ! lui fait remarquer maman.

— Moi aussi j'allais être gênée si je pointais des armes vers le ciel.

— …

— Maureen c'est quoi ? Que je meurs ? C'est pour me tuer que tu m'as appelée ? C'est la sorcellerie ?

— Oh ya Chadé. soupire maman en levant les yeux au ciel. Vivi ! Tu peux ramener des boissons s'il te plaît.

— Bien madame.

— Mais mademoiselle ? Tu aimes menacer les anges debout ? me dit maman Chadé.

— Hein ?

— Abou ! »

Maman Chadé se met à rigoler et maman la suit, tandis que je vais me rasseoir dans le canapé.

Finalement, je n'ai pas envie d'être amie avec elle, elle n'est pas gentille et il faut que je prévienne les autres. C'est une autre tante emmerdeuse !

*

* *

« — Mais tu ne l'as pas apprécié parce qu'elle t'a vannée, sinon elle est cool ! lance ya IB en riant.

— Non, je te jure qu'elle est pas sympa ! Elle m'a même pas dit bonjour alors que moi je l'ai salué.

— Toi aussi tu aimes trop jouer les lèches bottes !

— Non mais là, je voulais seulement la saluer !

— Ouais, on te connaît ! il souffle en tapotant sur son téléphone.

— Hey ! Vous deux ! dit ya Marie-Anne en ouvrant la porte de la chambre de ya IB. On passe à table ! »

Sans plus se dire un mot, nous sortons de la chambre et allons nous installer dans la salle à manger où tout le monde est présent excepté maman.

« — Attends, c'est elle maman Chadé ? murmure ya IB à mon oreille.

— Oui. T'as vu, elle a l'air méchante hein ?

— Tu blagues ! Elle est canon ! »

J'observe ya IB qui mate maman Chadé sans aucune gêne, tandis qu'elle elle se sert une nourriture à l'odeur très particulière, contenue dans un sachet. C'est pas du tout agréable.

Je crois qu'en fait, si on ne l'a pas vu depuis tout ce temps, c'est parce qu'elle vient du village ! Et dans ce cas, je comprends pourquoi papa n'aime pas la recevoir.

« — Maman Chadé. On a pour principe d'attendre que tout le monde soit à table pour commencer à manger. l'informe ya Mwinda.

— On va pas manger la même chose donc je peux commencer avant vous.

— Tu manges quoi ? lui demande ya Pitchou.

— Du serpent !

— Quoi ! Tu manges du serpent ! Mais les femmes n'ont pas le droit d'en manger, c'est un totem ! s'exclame ya Pitchou.

— Ton papa mangeait et il mange encore le vagin de ta maman, mais est-ce pour autant qu'il est devenu fou ? »

Silence.

Tous les regards sont tournés vers maman Chadé qui se sert maintenant de la semoule, puis se met à manger après avoir prié. Enfin, je pense.

« — Si tu veux en manger, tu prends, mais ne me parle pas de vos conneries de totem là. elle dit entre deux bouchées.

— Oh Ya Chadé, tu as commencé à manger avant nous ! On a même pas béni le repas ! lance maman qui vient d'arriver.

— J'ai béni ne t'en fais pas. Toute façon, ce n'est pas maintenant que vous allez manger, ton mari n'est pas encore là.

— Oh… Il travaille tard ce soir. On va manger sans lui. dit maman avec un petit sourire en coin.

— Ah. On va lui laisser des restes. Ils seront toujours bénis. Une bénédiction tiède, ça reste une bénédiction.

— Ya Chadé !

— Bon appétit ! »

Décidément, cette maman Chadé, je ne l'aime vraiment pas !

Continuer

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