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Le monde de Tiya

Le monde de Tiya

Tiya

5.0
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60
Chapitres

- Écoute, tu fais partie d'une famille et en temps que membre tu as des obligations. Tu te dois de t'y tenir. Ta mĂšre et moi sommes passĂ©s par lĂ , nous n'en sommes pas morts comme tu peux le constater. Crie mon pĂšre. - C'est une blague, tu oses te prendre en exemple ? Mais tu es tombĂ© sur la tĂȘte mon cher pĂšre ! Dis-je sarcastique - Tiya, comment oses-tu parler de cette façon Ă  ton pĂšre, je ne t'ai pas Ă©levĂ© ainsi, demande lui pardon. - oh mais Jeanne, sa façon de me rĂ©pondre t'Ă©tonne rĂ©ellement? Si tu me l'avais envoyĂ© comme convenu lorsqu'elle Ă©tait plus jeune, jamais elle n'aurait eu ce comportement irrespectueux. C'est le fruit de l'Ă©ducation que tu lui as donnĂ©, pourquoi t'Ă©tonnes-tu?! maman baisse aussitĂŽt la tĂȘte. Je ne comprends plus rien, mais que se passe-t-il? Est ce que quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe ? C'est peut ĂȘtre un bad trip ? Oui c'est ça. Je dois sĂ»rement faire un bad trip aprĂšs tout. Je ferme les yeux et pratique quelques exercices de respiration. J' ouvre mes yeux et....non, rien ne se passe. Je suis toujours dans le salon de la villa de mon pĂšre Ă  Brazzaville, assise sur le fauteuil en cuir couleur crĂšme, en face de ma mĂšre et de lui mĂȘme. J'en reviens toujours pas des propos qu'il est en train de tenir. Cet homme ne me connaĂźt mĂȘme pas. Il est rentrĂ© dans ma vie il y a Ă  peine 3ans et je l'ai rencontrĂ© il y a 1an et demi. Avant ça, je pensais tout bonnement que je n'avais pas de pĂšre. Aucun d'appel, pas de lettre, encore moins de visite, rien. Et aujourd'hui il se prĂ©sente devant moi gaillardement et me balance sa bombe puis m'ordonne de la digĂ©rer sans brancher. Et ma mĂšre qui se tient Ă  cĂŽtĂ© de lui, mon amour, ma confidente, ma meilleure amie, mon associĂ©, celle Ă  qui je dis tout, celle qui connaĂźt tout de moi, qui ne dit rien. Je ne comprends pas, elle a toujours Ă©tĂ© lĂ  pour me soutenir dans tout ce que j'entreprenais, quand je baissais les bras, elle Ă©tait la seule Ă  trouver les mots justes pour me rebooster. Je sais qu'elle ne souhaite pas ça pour moi alors, pourquoi me fait-elle ça aujourd'hui, pourquoi ne parle-t-elle pas en ma faveur ? - ma dĂ©cision est prise, et elle est irrĂ©vocable. Dit-il en se levant et en se dirigeant vers les escaliers. La discussion est close. - comment ça la discussion est close criĂ©-je en me levant Ă  mon tour. Elle n'est pas close, elle n'est pas close. C'est de ma vie dont il s'agit ! J'ai 24ans je suis assez grande pour savoir ce qui est bon ou non pour moi ! Il ne fait pas cas de moi, encore moins de mon discours et continue Ă  monter les marches. - calme toi, Tiya, calme toi. Me dit ma mĂšre en essayant de me prendre dans ses bras. - non ne me touche pas ! Comment tu peux me faire ça ! M' exclamĂ©-je en la repoussant. Comment tu as pu nous faire ça snif ? Pourquoi tu l'as laissĂ© faire ? Pourquoi tu ne t'opposes pas ? Elle ne me rĂ©pond pas et dĂ©tourne son regarde. Attendez, ne me dites pas que... ? -tu Ă©tais au courant ? Lui demandĂ©-je en espĂ©rant qu'elle me rĂ©ponde le contraire. Maman tu Ă©tais au courant de ce qu'il allait dire? Snif maman je t'en supplie dis moi que tu ne savais pas... - ah Tiya, C'est une affaire compliquĂ©e, toi aussi. Tout ça aussi c'est de ta faute, si seulement tu savais Ă©couter lorsqu'on te parle. Regarde maintenant les consĂ©quences de tes actes. Pardon ! Je la regarde mĂ©dusĂ©e, qu'est-ce qu'elle est en train de dire lĂ ? Que c'est de ma faute? Donc c'est de ma faute si mon pĂšre me force Ă  me marier? Parce que oui, c'est ça la raison de mes cris et de mes pleures. Nous sommes au XXIieme siĂšcle et mon pĂšre veut me forcer Ă  Ă©pouser un homme que je ne connais pas. Fin de la conversation

Chapitre 1 Chapitre 01

Chapitre 1:

"viens nous faire danser dj, viens nous faire rĂȘvez dj hey hey, viens nous faire danser dj, on veut tous s'enjailler. Allez, bebaka mabe hey, bebaka mabe, allez bebaka mabe hey bebaka mabe dj hey hey"

-putain oĂč il est ce foutu tĂ©lĂ©phone, merde.

Je cherche à tùtons mon téléphone portable pour éteindre mon réveil le plus vite possible avant que mon sommeil ne parte et que je ne puisse gratter quelques minutes.

"viens nous faire danser dj hey hey viens nous faire danser dj, on veut tous s'enjailler"

Trop tard, le volume ne fait qu'augmenter de secondes en secondes... Et me voila énervée. Je ne suis pas matinale. Quand je me réveille, c'est toujours avec douceur, sinon, je peux devenir imbuvable pendant toute la journée avec les personnes qui m'entourent, et particuliÚrement avec la personne qui m'aura réveillée et c'est ce qu'il va se passer lorsque je retrouverai l'idiot qui a modifié ma sonnerie de réveil. Parole de Tiya.

Je rĂ©ussis Ă  trouver mon tĂ©lĂ©phone et Ă©teins le rĂ©veil aprĂšs avoir regardĂ© l'heure : 7h30. J'ai donc une heure pour m'apprĂȘter car je dois ĂȘtre au boulot pour 9h30. Je me lĂšve pĂ©niblement, me dirige vers les toilettes, et aprĂšs 5min j'en sors pour me retrouver sous la douche. Une douche de quinze minutes plus tard, je me retrouve devant ma penderie, une serviette nouĂ©e autour de la poitrine, en train de choisir ma tenue. J'opte pour une jupe taille haute couleur taupe qui m'arrive en dessous des genoux avec un t-shirt moulant blanc manches longues Ă  col V, le tout sur une paire d'escarpins marrons.

Je me dirige vers ma coiffeuse pour faire mon travail de transformation comme dirait mon ex. Ce n'est pas que je suis affreuse au naturel mais j'aime faire ressortir les atouts que le seigneur m'a donnĂ©. Je commence par appliquer ma crĂšme de jour, puis ma base matifiante et une fois fait, j'applique mon fond de teint, puis mon correcteur anti-cerne et enfin ma poudre. Je sais que ça peut parait Ă©norme comme maquillage mais en vrai il n'en ai rien, tout ça donne simplement l'impression que j'ai un teint net et uniforme. Quand je finis de prĂ©parer mon teint, je commence Ă  me maquiller, et le rĂ©sultat fait trĂšs naturel, je vous l'assure, mĂȘme s'il me faudra plus de trois linguettes pour enlever tout ça krkrr.

J'enlĂšve mon foulard et allume mon fer Ă  lisser pendant que je brosse mon tissage brĂ©silien. Je fais quelques vagues puis Ă©bouriffe mes mĂšches, pour ne pas qu'elles aient un effet travaillĂ©. Bon vous l'aurez compris, je joue la carte du faux naturel. Encore un peu de laque et voilĂ  je suis prĂȘte.

Je regarde l'heure:8h40. Huumm,il est temps que j'accĂ©lĂšre le mouvement car si je ne sors pas dans la minute qui suit, je vais ĂȘtre en retard.

J'ouvre les fenĂȘtres de ma chambre, j'attrape mon manteau ainsi que mes clĂ©s de voiture et celle de mon appart puis me dirige vers l'ascenseur, je descends au parking, dĂ©verrouille ma petite megane noire, et prends le chemin du travail. J'arrive avec 10 min de retard mais je sais que ce n'est rien comparĂ© aux heures supplĂ©mentaires que j'effectue. Je vais dans mon bureau et salues au passage, briĂšvement mes collĂšgues. J'allume mon ordinateur et quelques secondes plus tard Marie fait son entrĂ©e.

-coucou pucette ça va? Me demande-t-elle toujours avec son beau sourire

-humm hum

- tiens, je t'ai apporté un chocolat chaud pour te réveiller, une barre céréaliÚre pour prendre des forces, et une pile de dossiers pour justifier ton salaire.

Je souris. Marie c'est mon assistante, et chaque matin elle me sort le mĂȘme discours et je lui rĂ©ponds toujours la mĂȘme chose :

- merci Marie, t'es un amour.

Nous nous entendons assez bien malgrĂ© la diffĂ©rence d'age qu'il y a entre nous ; ĂȘtre l'assistante d'une jeune femme de 23 ans fraichement sortie des bancs scolaire lorsque l'on a 36ans, peut-ĂȘtre un peu compliquĂ© Ă  vivre mais on a su gĂ©rer cela et instaurer une relation respectueuse entre nous.

Je vois mon petit déjeuner express pris, je m'attaque à la pile de dossiers et ce n'est que vers 15h que je fais une pause de 20min pour manger avant de me replonger dans mon travail. Je suis interrompue une heure plus tard lorsque mon téléphone sonne et affiche le prénom d'Emeraude ma meilleure amie depuis l'enfance.

-oui ?

- t'es oĂč, tu fais quoi ?

- roh Emo, oĂč veux-tu que je sois, un vendredi Ă ... Regardant ma montre... 16h30?

- je dirais devant l'ascenseur, prĂȘte Ă  venir prendre un verre avec moi !

- pas possible miss, j'ai trop de travail.

- mais ça fait longtemps qu'on s'est pas vu, toutes les deux, tu me manques un peu quand mĂȘme.

- on se voit demain sans faute...

-humm, ok mais si on se voit demain tu m'accordes toute ta soirée et on va en boite ?

Je réfléchis deux secondes...

- ok pas de souci je te suis.

On parle encore un peu puis, je raccroche et me replonge dans mon boulot. Quand j'estime en avoir fini, je regarde l'horloge murale: il est 21h20. Je range mes affaires et me dirige vers les ascenseurs. J'arrive chez moi Ă  22h30 et vais directement dans ma chambre, enlĂšve mes vĂȘtements et passer sous la douche.

Je suis trop fatiguĂ©e pour me faire Ă  manger aujourd'hui, alors vĂȘtue d'un boxer noir et d'une brassiĂšre de mĂȘme couleur, je pars dans la cuisine me chauffer du lait au chocolat avec quelques croissants que je mange installĂ©e au salon devant un film de sĂ©rie B que j'attrape en chemin. Mon diner finit, je range tout ce que j'ai utilisĂ© et j'Ă©teins tout avant de me rentre dans ma chambre, me glisse sous les draps et m'endors assez rapidement.

Mes journées ne sont pas trÚs palpitantes hein... mais ce n'est qu'en apparence. Demain est un autre jour.

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