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DIS MOI QUE TU M'AIME

DIS MOI QUE TU M'AIME

rabelais

5.0
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Chapitres

Dans **"Dis-moi que tu m'aimes,"** Camille, après avoir fui une relation toxique avec Antoine, se réinvente à Trouville. Elle trouve refuge dans la peinture, mais c'est sa rencontre avec Paul, un photographe mystérieux, qui ravive sa capacité à aimer. Alors qu'elle navigue entre ses blessures du passé et l'émergence de nouveaux sentiments, Camille découvre la force de l'amour véritable. Ensemble, ils écrivent une nouvelle histoire, celle d'une renaissance et d'une passion authentique, prouvant que le cœur peut guérir et s'épanouir même après les pires tempêtes.

Chapitre 1 L'ombre du passé

Le vent sifflait à travers les fenêtres légèrement entrouvertes de l'appartement de Camille. Une petite brise marine, porteuse de l'odeur salée de la mer, se faufilait jusqu'à elle, assise dans un coin de son canapé. Elle aimait ce moment de la journée, lorsque le soleil commençait à décliner à l'horizon, plongeant la ville dans des teintes d'or et de rose. C'était un rituel pour elle, cette pause en fin d'après-midi, un instant où elle pouvait respirer loin des bruits du monde.

Mais aujourd'hui, même la beauté de ce coucher de soleil n'arrivait pas à chasser les pensées sombres qui la tourmentaient.

Trois ans. Cela faisait trois ans qu'elle avait quitté Paris et refait sa vie ici, dans ce petit coin tranquille près de la mer. Trois années qu'elle avait tourné la page de son ancienne vie, ou du moins qu'elle essayait. Antoine ne faisait plus partie de son quotidien, mais il restait omniprésent dans ses pensées. Un spectre qu'elle n'arrivait pas à exorciser, malgré la distance et le temps. Il suffisait d'une phrase, d'une odeur, d'un détail insignifiant pour que ses souvenirs surgissent sans prévenir, la plongeant dans un mélange de peur et de colère.

Elle ferma les yeux un instant, essayant de repousser ces souvenirs désagréables. Ce qui la rongeait le plus, c'était la façon insidieuse dont Antoine avait pénétré son esprit. Pendant des années, il avait fait d'elle une ombre d'elle-même, jouant avec ses émotions, manipulant ses pensées. Il savait exactement comment la déstabiliser, la pousser à douter d'elle-même. Chaque décision qu'elle prenait, chaque relation qu'elle entretenait, elle les passait au crible de ses expériences passées, craignant sans cesse de reproduire les mêmes erreurs.

Les premières semaines après leur rupture avaient été les plus difficiles. Antoine ne supportait pas d'être rejeté et avait tout fait pour rester présent dans sa vie. Il lui envoyait des messages, des lettres, apparaissait à des endroits où elle se trouvait par hasard. Chaque fois qu'elle tentait de s'éloigner, il la rattrapait, comme un prédateur traquant sa proie. Finalement, elle avait dû fuir. Elle avait laissé derrière elle son travail, ses amis, ses habitudes, tout ce qui lui était familier pour se reconstruire ici, loin de lui, dans cette petite ville côtière.

Trouville était devenue son refuge, une sorte de havre où elle pensait pouvoir effacer les cicatrices laissées par Antoine. Mais elle savait, au fond d'elle-même, que fuir n'avait pas suffi. Antoine n'était plus physiquement là, mais son emprise mentale demeurait. Ses relations sociales étaient réduites au minimum. Elle évitait les engagements émotionnels, par peur de s'attacher et de souffrir à nouveau. Elle menait une existence paisible, presque hermétique, rythmée par ses promenades solitaires sur la plage et ses séances de peinture, un hobby qu'elle avait découvert pour apaiser son esprit.

En déposant sa tasse de thé vide sur la table basse, Camille se leva et ouvrit les rideaux, laissant les derniers rayons du soleil inonder la pièce. Elle ressentit une légère impatience monter en elle. Elle devait aller chercher des fournitures pour son atelier, mais elle n'avait aucune envie de sortir. La petite boutique d'art de la ville fermait dans moins d'une heure, et elle n'avait plus de pinceaux. Après un soupir, elle attrapa son manteau, mit ses chaussures, et quitta son appartement.

Dehors, l'air était frais. Le vent s'était levé, soulevant les feuilles mortes dans un ballet incessant. Camille enfonça ses mains dans les poches de son manteau et traversa la rue en direction de la place principale. La ville n'était pas grande, et elle connaissait la plupart des visages qu'elle croisait au quotidien, même si elle interagissait rarement avec eux. En arrivant devant la petite boutique d'art, elle poussa la porte, déclenchant la clochette familière qui annonçait son entrée.

La boutique était presque vide, à l'exception d'un homme, debout devant un présentoir de toiles. Camille s'arrêta un instant en le voyant. Il était grand, ses cheveux bruns légèrement en bataille, et portait un long manteau gris. Il semblait absorbé par sa contemplation des peintures. Il ne la remarqua pas tout de suite, ce qui permit à Camille de l'observer brièvement sans être vue. Elle ne l'avait jamais vu auparavant. La plupart des habitants de la ville étaient des visages familiers, et cet homme détonnait par sa présence. Il dégageait une aura particulière, à la fois calme et mystérieuse, comme s'il appartenait à un monde différent.

Camille détourna le regard et se dirigea vers le rayon des pinceaux. Elle essayait de se concentrer sur sa liste, mais elle sentait l'inconnu dans son dos. Lorsqu'elle se pencha pour attraper un pinceau, elle remarqua qu'il l'observait maintenant. Leur regard se croisa, et elle ressentit un frisson désagréable parcourir son échine. Ce n'était pas une sensation de malaise, mais plutôt une sorte de trouble, quelque chose qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps. Elle détourna rapidement les yeux, espérant que l'inconnu ne remarquerait pas son embarras.

« Vous aimez peindre ? » demanda-t-il, brisant le silence.

Sa voix était douce, mais profonde, et elle fit écho dans la petite boutique. Camille se figea un instant, surprise qu'il l'ait abordée. Elle n'était pas habituée à ce genre de spontanéité venant d'un étranger, encore moins depuis qu'elle évitait délibérément les interactions non nécessaires.

« Oui, un peu », répondit-elle en évitant son regard. « C'est juste un passe-temps. »

L'homme sourit légèrement. « Un passe-temps ? Vous avez l'air d'y accorder plus d'importance que ça. » Il fit un geste vers les pinceaux dans ses mains. « Ceux-là ne sont pas pour des amateurs. »

Camille haussa un sourcil, intriguée malgré elle par son observation. Elle ne savait pas s'il s'agissait d'un compliment ou d'une tentative maladroite de conversation.

« Vous vous y connaissez en peinture ? » demanda-t-elle, plus pour mettre fin à l'échange que par réelle curiosité.

Il haussa les épaules. « Pas vraiment. Mais j'observe. Et vous avez l'air passionnée. » Il marqua une pause, comme s'il réfléchissait à ses mots suivants. « Je suis Paul, au fait. Photographe. Je suis ici pour un projet. »

Un photographe, donc. Camille se détendit légèrement. Ce n'était pas un hasard complet qu'il s'intéresse à l'art. Mais quelque chose dans sa présence la troublait toujours. Elle n'était pas prête à ouvrir son monde à quelqu'un, encore moins à un inconnu avec une telle assurance.

« Camille », répondit-elle simplement, ne souhaitant pas s'étendre davantage.

Il acquiesça, sans insister. « Vous avez de la chance de vivre ici. Cette ville a quelque chose de magique, n'est-ce pas ? »

Camille n'était pas certaine d'être d'accord. Elle avait choisi cette ville pour son anonymat, pour sa tranquillité, pas pour sa magie. Mais en observant Paul, elle se surprit à se demander si, pour quelqu'un d'autre, Trouville pouvait réellement avoir cet effet. Elle n'eut pas le temps de répondre que la vendeuse s'approcha pour lui proposer son aide.

« Je vais vous laisser à vos achats », dit Paul en s'éloignant. « Peut-être à bientôt. »

Camille le regarda quitter la boutique, ses pensées brouillées par cette rencontre inattendue. Elle n'avait pas l'habitude que des hommes s'adressent à elle ainsi, surtout depuis Antoine. Paul n'avait rien d'inquiétant en apparence, mais Camille se méfiait de tout le monde, surtout des hommes trop sûrs d'eux. Elle savait qu'elle devait se protéger. Elle rangea ses pinceaux dans son sac, remerciant la vendeuse d'un signe de tête avant de sortir à son tour dans l'air frais du soir.

En rentrant chez elle, Camille repensait aux mots de Paul, à son sourire, à son attitude décontractée. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il avait vu en elle pour l'aborder ainsi. Était-ce vraiment son intérêt pour la peinture, ou avait-il perçu quelque chose de plus profond, quelque chose qu'elle-même essayait d'ignorer ?

Un frisson la parcourut alors qu'elle atteignait son appartement. L'ombre d'Antoine semblait s'étirer dans chaque interaction, chaque rencontre.

Elle s'arrêta un moment avant d'entrer, se perdant dans ses pensées. Pourquoi cette rencontre l'avait-elle troublée à ce point ? Elle se remémora les jours passés, les nombreuses fois où elle avait dû composer avec la présence d'Antoine dans sa vie. Ces souvenirs lui revenaient par vagues, inondant son esprit d'images et d'émotions qu'elle croyait avoir enterrées.

La porte de son appartement se ferma doucement derrière elle, et elle se retrouva dans le silence réconfortant de son refuge. Mais la tranquillité ne dura pas. Les pensées de Paul la harcelaient, se mêlant à ses appréhensions concernant Antoine. Elle alluma une lampe, ses mains tremblant légèrement alors qu'elle laissait son sac tomber sur le canapé. Le contenu s'éparpilla autour d'elle : pinceaux, tubes de peinture, carnet de croquis.

Elle s'assit, son cœur battant à tout rompre. Pourquoi s'accrochait-elle à des pensées aussi inutiles ? Elle était libre, n'est-ce pas ? Elle avait quitté Antoine, elle avait fait des efforts pour se reconstruire. Mais chaque fois qu'elle pensait être sur le bon chemin, quelque chose – ou quelqu'un – venait la rappeler à l'ordre. Comme si l'univers n'était pas prêt à lui laisser cette paix qu'elle recherchait tant.

Elle se leva, décida de mettre de l'ordre dans son atelier, pensant que cela pourrait l'aider à se concentrer. Les toiles blanches l'appelaient, et elle espérait que le fait de peindre pourrait apaiser son esprit tourmenté. Tout en nettoyant, son regard tomba sur une toile inachevée, une représentation abstraite de la mer en colère. C'était un symbole de sa propre lutte intérieure, une lutte qu'elle avait commencé à exprimer à travers l'art.

Elle se mit à travailler sur la toile, ses coups de pinceau devenant de plus en plus énergiques, comme pour expulser toute l'anxiété qui l'habitait. Chaque couleur, chaque trait était une libération, mais à chaque fois qu'elle plongeait dans son processus créatif, les souvenirs d'Antoine ressurgissaient. Son rire, ses promesses, et même ses trahisons semblaient imprégner chaque coup de pinceau.

« Arrête ! » s'exclama-t-elle, se frappant le front avec la paume de sa main. Elle devait se concentrer, mais la voix d'Antoine résonnait encore dans sa tête, lui rappelant à quel point elle avait souffert. Elle inspira profondément, essayant de chasser ces pensées envahissantes.

Soudain, elle se souvint de Paul, de son sourire chaleureux, de l'authenticité qui émanait de lui. Elle se demanda si, peut-être, sa rencontre avec cet homme n'était pas un signe. Peut-être que c'était une opportunité pour elle de se réinventer, de sortir enfin de l'ombre de son passé.

Camille abandonna sa toile pour se diriger vers son carnet de croquis. Elle commença à esquisser une silhouette, un homme avec des cheveux en bataille et un sourire mystérieux. Cela la fit sourire, car pour la première fois depuis longtemps, elle ressentait une légère lueur d'espoir. Peut-être que Paul pourrait lui montrer une nouvelle facette de la vie, une qui ne serait pas entachée par son passé.

Alors qu'elle continuait à dessiner, son esprit vagabonda entre son passé et son présent. Paul était un inconnu, mais il avait déjà ouvert une porte qu'elle pensait fermée à jamais. Sa présence avait été comme un rayon de soleil perçant à travers des nuages d'orage. Camille se promettait de ne pas laisser la peur la gouverner. Après tout, elle avait fait des progrès. Elle était ici, elle était en sécurité, et elle avait la possibilité de choisir son avenir.

Elle ferma les yeux un instant, se concentrant sur les bruits ambiants de la ville. Les vagues qui se brisaient contre les rochers, le cri des mouettes, tout cela lui semblait apaisant. Elle s'émerveilla de cette paix intérieure qu'elle avait cherché si longtemps.

Il était temps pour elle d'affronter ses démons. Camille réalisa qu'elle ne pouvait pas rester enfermée dans la peur. Elle devait continuer à avancer, à se battre pour la vie qu'elle souhaitait. Et qui sait, peut-être que Paul serait un allié dans cette quête. Une douce mélodie résonna dans sa tête, un souffle d'air frais qui l'incitait à tourner la page.

Elle se leva, le cœur plus léger, et retourna à sa toile. Avec détermination, elle y mit un dernier coup de pinceau, laissant libre cours à son imagination. Ce n'était pas seulement une peinture, c'était une déclaration. Une déclaration d'indépendance, un acte de rébellion contre son passé.

Les jours qui suivirent, Camille se concentra sur son art. Elle se lia d'amitié avec quelques artistes locaux, mais restait prudente. Chaque interaction était un pas en dehors de sa zone de confort, mais elle commençait à apprécier les échanges sincères. Parfois, elle croisait Paul dans les rues de Trouville, mais ils ne se parlaient que brièvement. Pourtant, à chaque rencontre, elle sentait un lien se tisser, une connexion qu'elle ne pouvait ignorer.

Un soir, alors qu'elle rentrait d'un vernissage, elle le vit assis sur un banc, les yeux rivés sur l'horizon. Le cœur battant, elle hésita un instant, puis décida de l'approcher.

« Bonjour, Paul. » Sa voix était timide, mais il tourna la tête avec un sourire chaleureux.

« Camille ! Quelle surprise. » Il se redressa, semblant ravi de la voir. « Comment va votre peinture ? »

« Ça avance, merci. J'ai même commencé un nouveau projet, inspiré par... enfin, par la mer. » Elle ne savait pas pourquoi elle se sentait si à l'aise avec lui, mais quelque chose en elle s'ouvrait.

« La mer a une façon de toucher l'âme, n'est-ce pas ? » dit-il en contemplant les vagues. « Elle est à la fois paisible et orageuse, tout comme nous. »

Camille acquiesça, réfléchissant à la profondeur de ses mots. « Oui, c'est vrai. C'est à la fois terrifiant et beau. »

Le silence s'installa entre eux, mais ce n'était pas un silence gênant. Ils regardaient les vagues ensemble, deux âmes cherchant à comprendre leurs propres tumultes. Camille se sentit soudain inspirée. Peut-être que ce n'était pas simplement une rencontre fortuite. Peut-être que Paul était un moyen pour elle de se reconstruire, de redécouvrir la beauté de l'existence.

« Ça vous dirait de venir voir ma dernière toile ? » proposa-t-elle, le cœur battant.

Paul sourit, et Camille sut à cet instant qu'elle faisait le bon choix. « Avec plaisir. »

Alors qu'ils se dirigeaient ensemble vers son appartement, un nouveau chapitre de sa vie semblait se dessiner. L'ombre d'Antoine s'estompa lentement, remplacée par l'espoir et la promesse de quelque chose de nouveau. Camille savait qu'elle devait avancer, qu'elle avait encore des combats à mener, mais elle n'était plus seule. Elle avait un allié, et peut-être même, au fil du temps, un ami.

Elle était prête à affronter son passé et à découvrir ce que l'avenir avait à offrir.

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