Prologue
- Tu me manques Babe...
- [Je suis rose de plaisir] On ne dirait pas…
- Et pourtant c’est vrai
- Tu passes toute une journée sans m’appeler
- [Soupirs] Le boulot ci veut ma mort Bébé
- C’est encore Cruella ?
- Parlons de choses gaies stp ? Elle va bien ?
- [La main instinctivement sur mon ventre] oui. Ces derniers temps-ci elle bouge beaucoup.
- Elle veut déjà sortir. Et moi j’ai hâte que vous reveniez
- Moi aussi Brice. [Plus bas] Tu ne sais pas combien tu me manques….
Silence. Je sais, il est en train d’apprécier le compliment
- Je dois te laisser Maguie, je t’aime
- Moi encore plus Brice !
Il raccroche le premier. Je soupire de plaisir avant de traîner mon lourd corps hors de la chambre pour celle de Maï
- Hey
- [Avalant une bouchée de l’énorme lasagne devant elle] Hey…
- On ne parle pas la bouche pleine !
- [Elle se recouvre la bouche] J’ai faim
- [Je m’asseois avec peine sur son lit près d’elle] Tu as tout le temps faim. Arrête de manger autant !
- Tu es déjà habituée c’est pour ça que tu me prends de haut
- [Je touche affectueusement son ventre] Sinon ça va là ?
- Moui, je me plains pas. Il est très timide le petit. Il a été très calme aujourd’hui
- Mais de temps en temps touche ton ventre et titille le pour qu’il bouge
- uhum (oui)
- Maï dis-moi….
- [Elle se met la main sur le front, la mine exaspérée] Pitié pas encore ce sujet…
- Il va bien falloir qu’on en reparle Maï !
- [Elle bouscule son plateau] Fais chier ! Maman pour la millième fois je te le dis je ne sais pas qui c’est !
- Regarde ! Que mon ventre ne te trompe pas je peux encore t’assommer si tu m’y pousses !
- Mais c’est toi aussi avec ce sujet tout le temps !
- Tu ne peux pas ne pas connaître le père de ton enfant ! Surtout si ça n’était pas un viol !
- [De nouveau sa main sur le front exaspéré] je vais te raconter encore et encore la même histoire. Il…
- [La coupant] je sais ! Il avait un masque toi aussi mais… aucune présentation ? Même pas son prénom ? On pourrait s’en servir pour demander au parent de ton amie qui ils avaient invité chez eux sous ce nom
- Je-ne-lui-ai-pas-de-man-dé-son-nom !
- [Je me lève, frustrée par ce trop-plein d’hormones et ce peu d’informations] C’est bon je vais me coucher !
- Fais donc ça maman !
- [En sortant] Tu ferais mieux d’en faire autant !
De retour dans ma chambre je me remets à cogiter. Allongée sur mon lit je me demande comment cela a pu lui arriver. Comment cela a pu m’arriver. A quel moment j’ai fauté dans son éducation vraiment je ne sais pas. Au contraire j’ai tout fait pour la surprotéger ! A-t-on idée de coucher avec un parfait inconnu ?! Avec les maladies qu’il y’a dans ce dehors ?! Je n’en reviens pas que ça m’arrive à moi mon unique fille enceinte d’un parfait inconnu dont elle ignore même le prénom et le visage à juste 17 ans.
* Quelques heures plus tard***
Je reconnais ces douleurs pour les avoir déjà vécues il y’a respectivement 17 et 13 ans. Je sors de mon lit en tirant péniblement ma carcasse jusqu’à la chambre du couple McKenzie. Je toc timidement quand je sens une douleur fulgurante me traverser le dos. C’est involontairement que je frappe plus fort à la porte. Klay ouvre aussitôt et je lui parle dans la seule langue qu’il connaisse
- It’s time ! (C’est le moment)
Sa réaction est immédiate
- Ok. Let’s go! (Ok. Allons-y !)
- [Honorée nous rejoint sur le pas de la porte] Maguie c’est comment ça a commencé ?
Je ne lui réponds pas de suite et je fixe mon regard dans le sien. Soudain Monsieur et Madame reculent simultanément d’un pas vers l’intérieur de leur chambre en fixant le sol. Je suis leur regard et constate que j’ai inondé le sol
- Okayyy it’s time ! Gimme like 1 minute, lemme just dress properly. (Okayyyy c’est le moment ! Juste une minute que je me change)
- No way! Stay here with kids, Klay come with me (Hors de question! Reste ici avec les enfants. Klay vient avec moi)
Ça s’est très vite validé et j’ai puisé tout ce qui me restait de force et de courage pour me rendre dans ma chambre, prendre ma valise déjà prête et me rendre dans la voiture de Klay.
Nous avons roulé en silence jusqu’à ce que le téléphone de Klay, collé sur le volant sonne et affiche le diminutif de sa femme. Il a mis le phone sous haut-parleur
- Dude, am behind you with Maï (Bébé je suis derrière vous, avec Maï )
- [Je hurle presque] Quoi ?!
- Calm-down Maguie ! (Calme-toi Maguie !)
- Hono elle a quoi ?
- Faut croire que ton accouchement est contagieux. Ta fille aussi se tort de douleurs ici ! Oh Mon Dieu je n’arrive pas à y croire ! Ma nièce et mon premier petit fils le même jour !!!! Am so excited!
- [Klay me regarde] What did she just say? (Qu’a-telle dit?)
- Maï is about to have her baby too (Maï va elle aussi accoucher)
- No wayyyyy! (Noooooonnnnn)
- ….
- Whoah!!! U guys are blessed! (Wow! Vous êtes bénies !)
- Ok could you just get focus on the road please?! (Ok mais reste concentré sur la route stp !)
Arrivés à l’hôpital je suis très vite prise en charge par les infirmières de garde
- You’re the husband? (Vous êtes le mari ? Demande l’infirmière)
- The in-law. Her sister, my wife is coming behind with my in-law’s daughter also in labour (Non, son beau-frère. Ma femme, sa sœur est sur le chemin pour ici avec sa fille elle aussi en travail)
J’ai vu l’infirmière là marquer un temps de réflexion pour assimiler l’information
- Okay we would first check if anything is ok with you and the baby (D’accord nous allons d’abord verifier que vous et le bébé allez bien)
- No ! My daughter is about to come also. Please let’s wait for her first (Non ! Ma fille arrive elle aussi. Je vous en prie attendons qu’elle soit là)
- We can’t do that am sorry. But I promised as soon as she’ll be here, I will let u know about her condition (Nous ne pouvons pas le faire madame, désolée. Mais je vous promets qu’une fois qu’elle sera ici je vous rassurerai sur son état aussi).
Elle réussit à me calmer et m’emmène en salle d’opération. Moins d’une demi-heure plus tard je suis en salle d’accouchement.
- Poussez Mme Poussez ! Vous y êtes presque ! Me dit le docteur, encourageante
- Des nouvelles de ma fille svp ?
- Elle va bien, on s’occupe d’elle. Répond l’infirmière qui nous assistait
Par chance mon médecin traitant ici une femme est d’origine Sénégalaise son infirmière est Malienne
- [Epuisée] Je n’en peux plus….
- Si ! Bien sûr que vous pouvez le faire ! On n’abandonne pas à la ligne d’arrivée. Vous abandonnez maintenant pour que votre fille dans la salle d’à côté prenne son courage où ? Margareth poussez ! Allez-y ! Je vois sa tête !
De toutes mes forces j’ai expulsé ce petit bout de Brice et de moi hors de moi. Soudain j’entends des cris. Ava est là ! Elle pousse des cris mais alors bien stridents !
- [Entre rires et larmes] Oh Mon Dieu !
- [Le Docteur me la pose sur le ventre un moment, nous filme puis l’infirmière la reprend] Félicitations Maman
- Merci…. Emmenez-moi voir ma fille je vous en prie…
- Dans 10 min Margareth. Nous devons prendre soin de vous avant…
Quelques instants plus tard, Ava dans les bras et poussée sur une chaise roulante, par l’infirmière Malienne je rentre dans la chambre occupée par Maï entourée de ma sœur et de son mari.
- Can’t believe it! We have twins here! (C’est incroyable ! Carrément des jumeaux ! S’exclame Klay)
Ma fille Ava et le fils de Maï font l’objet de la curiosité de plus d’un, malgré l’heure tardive, toutes les infirmières ayant eu vent de l’accouchement d’une mère et de sa fille le même jour dans le même hôpital viennent nous féliciter. Finalement l’infirmière me ramène dans ma chambre, toute proche de celle de Maï et le couple McKenzie prend congé de nous. Il est 3h du matin. Leurs bouts de choux vont bientôt se lever et il faudra préparer la journée de classe et de boulot pour tout le monde là-bas.
4h30
J’ai peu dormi. Mais j’ai bien dormi. Je retourne dans la chambre de Maï. Je pousse délicatement la porte et la regarde dormir. Elle dort d’un sommeil si paisible. Je me rapproche d’elle et m’assois délicatement sur son lit
- Maman… ?
- Pardon, je ne voulais pas te réveiller….
- [S’adossant] Non ça va…
- Alors ? Comment tu te sens ?
- Comme quelqu’un qui s’est fait fouetter par 1000 personnes et ne ressent plus aucune douleur après
- …. Félicitations jeune maman. J’ai appris que tu as refusé la péridurale
- [Faible sourire] Merci vieille maman.
Nous nous sourions puis gardons le silence
- Maï tu n’es pas obligée de faire ça…
- Faire quoi ?