"Gabriela pensait avoir tout perdu, y compris son frère Allan, disparu depuis des semaines. Mais une nuit bouleversante révèle une vérité plus sombre qu'elle n'aurait jamais pu imaginer : Allan est vivant, mais traqué par des criminels sans pitié. Pris dans un réseau de trafic humain dirigé par Osnel, un maître impitoyable, Gabriela et Allan luttent pour leur survie. Aidés par Ignace, un homme dont la loyauté et les secrets laissent planer le doute, ils doivent naviguer dans un monde de mensonges, de trahisons et de violence. Leur seul espoir : fuir, coûte que coûte.
Je me souviens que cette nuit-là, tout avait basculé, mais pas de la façon que j'aurais imaginé. La pluie frappait contre les fenêtres, comme si elle voulait forcer l'entrée, rendant l'atmosphère encore plus étouffante. Je fixais la porte de la chambre, mon cœur battant la chamade, sans pouvoir faire autre chose que d'attendre. Quelque chose clochait, mais je ne savais pas encore quoi.
« Qu'est-ce que tu fous là ? », la voix d'Ignace claqua dans le silence, sèche, sans la moindre trace de bienvenue.
Je ne bougeais pas, même si l'envie de fuir me prenait soudainement. J'aurais dû savoir qu'il ne serait pas ravi de me voir débarquer ainsi, mais je n'avais pas le choix. Pas cette fois.
« On devait attendre », ajouta-t-il, l'agacement suintant de chaque mot.
« Et alors ? », répliqua Dimitrie, son regard évitant le mien.
Ma gorge se serra. J'avais reconnu cette voix, et mon cœur sembla s'arrêter pendant une seconde. Comment est-ce possible ?
C'était comme entendre un fantôme, une voix que je n'aurais jamais pensé entendre à nouveau. Mon corps se mit à trembler alors que je m'efforçais de comprendre ce qui se passait. Je savais que c'était impossible. Cette voix appartenait à quelqu'un que j'avais enterré dans mes souvenirs. Quelqu'un que j'avais pleuré.
Sans même réfléchir, mes jambes m'entraînèrent dans la chambre voisine. J'avais besoin de voir par moi-même. Ce que je découvris me coupa le souffle. Là, devant moi, se tenait mon frère. Allan. Vivant.
Je restai clouée sur place, le sang quittant mon visage en une seconde. Comment...?
« Allan... tu es en vie... »
Les événements tournaient dans ma tête comme un tourbillon sans fin. Comment tout avait-il pu basculer aussi vite ? J'avais cru mon frère mort. Disparu sans laisser de traces il y a de ça un mois, et maintenant il était là, devant moi, comme si rien ne s'était passé. Mais c'était loin d'être le cas.
Ignace se tenait près de la porte, le visage fermé, tandis que Dimitrie, silencieux, gardait ses distances. Une tension palpable flottait dans l'air, comme une menace invisible, prête à exploser à tout moment.
Il y a à peine quelques minutes, je me terrais dans une baignoire miteuse, persuadée que ma fin approchait. Osnel et Chris, ces criminels qui voulaient me vendre, m'avaient réduite à l'état d'une vulgaire marchandise. J'étais perdue, dévastée. Maintenant, tout semblait encore plus incompréhensible.
« T'as vachement maigri », lança Allan, un mélange d'inquiétude et de tendresse dans la voix.
Je tentais de répondre, mais les mots restaient coincés dans ma gorge. J'alternais mon regard entre mon frère et Ignace, cherchant des réponses dans leurs yeux. Allan avait changé lui aussi. Ses joues étaient creusées, son corps amaigri. Il avait pris des années de souffrance en si peu de temps. Son regard, autrefois si vif, était devenu terne, marqué par quelque chose que je n'arrivais pas à saisir.
Dimitrie, quant à lui, sortit discrètement de la pièce, sans dire un mot, laissant Ignace seul avec nous. Il savait, lui aussi, que la confrontation était inévitable.
Allan s'approcha de moi et, sans prévenir, m'enlaça avec une force que je n'avais pas ressentie depuis longtemps. Un mélange de soulagement et de colère bouillonnait en moi.
« T'es vivant... » soufflai-je, incapable de croire à ce que je voyais.
« Ouais, j'ai survécu », murmura-t-il, avec un semblant de sourire.
Je me détachai doucement de lui, le regardant comme si je le voyais pour la première fois. Il avait été là, tout ce temps. Vivant. Et pourtant, je l'avais cru mort. Mon regard se tourna automatiquement vers Ignace, une colère sourde commençant à monter.
« Pourquoi tu m'as laissé croire qu'il était mort ? », crachai-je, le ton rempli d'amertume.
Ignace resta impassible, les mains enfoncées dans les poches, ses yeux rivés sur moi. « On n'avait pas le choix, Gabriela. »
Je haussai un sourcil, incapable de comprendre. « On ? Comment ça, "on" ? Tu te fous de moi ? »
Allan, derrière moi, semblait aussi perplexe que moi. « Tu lui as dit que j'étais mort ? », demanda-t-il, incrédule.
Ignace poussa un soupir, visiblement las de cette discussion. « Je ne pouvais pas vous joindre directement. Si quelqu'un avait su que t'étais encore vivant, ça aurait tout foutu en l'air. Même maintenant, je ne sais pas à qui je peux faire confiance. »
La colère me fit serrer les poings. « Alors tu m'as menti ? Tu m'as laissé croire que j'avais perdu mon frère ? Que c'était fini pour de bon ? »
Ignace releva lentement les yeux vers Allan, comme s'il cherchait à se justifier. « Osnel voulait ta peau, Allan. Il fallait qu'il croit que j'avais fait le job. »
Le silence retomba sur la pièce, mais cette fois, il était lourd, écrasant. J'avais mille questions qui tournaient dans ma tête, mais je n'arrivais pas à les formuler. J'avais besoin de comprendre ce qui avait bien pu se passer.
« Qu'est-ce que t'as fait, Allan ? » La question franchit mes lèvres sans même que j'en prenne conscience. Je savais déjà que la réponse allait me déplaire.
Mon frère baissa les yeux, honteux, avant de s'affaler sur le lit. « J'ai fait une connerie, Gabriela. Une énorme connerie. »
Je le fixai, attendant qu'il continue.
« Quand je suis arrivé à San Diego, j'ai été engagé pour quelques livraisons. Facile, rapide, bien payé. J'ai pensé que ça nous sortirait de la galère. On aurait pu commencer une nouvelle vie... »
Mon cœur se serra en entendant ses mots. Il avait pris de mauvaises décisions, c'était évident. Mais jusqu'à quel point ?
« Je savais pas dans quoi je mettais les pieds, j'te jure. Je savais pas qu'ils trafiquaient des gens... »
À ces mots, ma respiration se bloqua. Allan, mon frère, avait été impliqué dans quelque chose d'horrible.
Ma main couvrit ma bouche pour cacher le tremblement. Ces pauvres filles. Qui pourrait leur faire ça et avoir la conscience tranquille ?
"Mais c'est encore pire", a poursuivi Ignace solennellement. « Les filles étaient destinées à un sadique notoire. Ethan. Mon estomac se retourna avec inquiétude alors que je comprenais ses paroles. Ethan était mon futur maître. « Beaucoup d'hommes qui font des demandes spéciales sont connus pour maltraiter les filles.
Torture, dégradation, viol. Tout va."
"Ça me semble familier," dis-je doucement. Le front d'Allan se plissa de confusion. Il ne le savait clairement pas.
"La dernière jeune femme qu'il a eu, il l'a tabassée si violemment qu'elle saignait par tous les orifices, l'a fait violer par une quinzaine de ses collègues, puis l'a battue à nouveau jusqu'à ce qu'elle devienne un légume."
"Gabriela," reprit Allan, "ces filles allaient lui être données sur un plateau d'argent, probablement pour faire la même merde qu'il a fait à leur prédécesseur. Je ne pouvais pas laisser cela arriver, je ne pouvais tout simplement pas. Ce n'étaient que des enfants, les filles de quelqu'un.
J'ai légèrement hoché la tête en signe de compréhension. Je ne voulais plus entendre parler d'Ethan. Même si Allan, furieux, s'est même impliqué avec ces gens, j'étais heureux qu'il possède toujours son humanité.
"Qu'est-ce que tu as fait?" J'ai demandé.
"J'ai vu l'expression du visage d'Ignace quand nous avons vu à quel point ils étaient jeunes et je savais qu'il ressentait la même chose que moi. Nous étions tous les deux mortifiés. Je voulais reculer et m'enfuir, le dire à la police ou faire quelque chose... » – sa voix devenait de plus en plus agitée à mesure qu'il racontait les événements – « mais Ignace m'a prévenu que la police était tout aussi corrompue et craignait Osnel aussi. Avec ou sans moi, les filles seraient expédiées et connaîtraient toujours le même sort. À partir de là, nous avons eu deux jours pour formuler un plan qui donnerait l'impression qu'Osnel pouvait me confier cette tâche et trouver un moyen de faire disparaître les filles du radar d'Osnel.
"As-tu pensé ne serait-ce qu'une seconde qu'il s'en prendrait à toi ?" Ai-je demandé avec incrédulité, confus par leur plan.
« Oui, bien sûr, je le savais. Je ne m'attendais tout simplement pas à ce que cela se passe si mal.
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