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Le temps d'un regard

Le temps d'un regard

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Chapitres

Lui, assis sur la terrasse d’un café après une soirée arrosée avec ses amis et elle, se rendant à son lieu de travail, un matin, leurs regards se sont croisés. Ce moment fugace a transformé la vie de ces deux trentenaires. Ils n’étaient pas prêts et n’auraient pas imaginé qu’un seul instant puisse modifier le cours de leurs existences… Ce roman retrace le parcours d’un amour fou, d’une vie partagée en deux, partagée à deux, avec leurs amitiés. Une vie remplie de violences et de coups sur la tête. Qui, de l’amour, la haine et l’amitié, va triompher ? À PROPOS DE L’AUTEURE Corinne Guidy a connu un parcours de vie plutôt difficile. Entre deuil, échecs, luttes, maladie, douleurs et solitude, elle a trouvé un moyen de continuer la bataille avec abnégation et sourire. Elle signe avec Le temps d’un regard son second roman.

Chapitre 1 No.1

À Jean-Marie,

pour toujours.

À tous ceux et toutes celles qui ont eu la chance de connaître et de vivre l’amour passionnel.

C’est une vraie chance.

C’est rare de vivre l’amour à partir d’un seul regard.

Et que ce regard change la vie pour toujours.

À ceux et celles qui n’ont pas eu cette chance.

C’est pour eux et elles l’occasion de la vivre par procuration, de la comprendre.

Puisse cet amour raconté vous inonder de joie et vous laisser un sentiment de plénitude

Préambule

Louis et Sarah se croisent un matin, aux aurores.

Ils se voient, se regardent et ne s’oublient pas.

C’est leur histoire que l’auteure a voulu raconter ici. Une histoire riche en rebondissements, entourée par l’amitié, la sincérité et la tendresse, mais aussi par la violence de la vie.

Cet éloge de l’amour et de l’amitié met en avant l’intelligence des relations humaines et les liens éternels entre chacun.

Chapitre un

1

Sarah s’est assise sur le lit et compte les jours depuis lesquels leur communication s’est rompue. Elle n’arrive pas à se souvenir du point de départ.

Une vague histoire de porte qui claque ? Le regard d’un homme sur elle, en sa compagnie ? La disparition d’un billet posé sur la table du salon ? Un désaccord sur la couleur de la jupe de leur fille ? Le chien qui aboie trop fort ? Le voisin qui chante telle une casserole ?

Elle essaie de ranger ses pensées et de faire appel à sa mémoire. Rien ne ressort de cette concentration. Elle se crispe en espérant que le jus sorte.

Prise par un pic de colère, elle se lève et décide d’aller le voir.

Lui. L’homme. Louis.

Elle veut se rappeler le début de leur amour et le revivre. Pourquoi et comment en sont-ils arrivés là ? Pourtant ils ont essayé de construire un château. Ils ont posé pierre après pierre. Aucune idée de leur poids. Ils les soulevaient et les posaient doucement et avec précaution.

Elle se rappelle qu’ils souriaient tout le temps. C’est le souvenir le plus marquant à ses yeux. Des sourires un peu candides. Sans se poser de question. En apesanteur. Elle se rappelle se sentir comme dans un ascenseur aux contours invisibles. Une espèce d’ascenseur – fusée. Sans but et qui irait jusqu’à l’infini. Loin, très loin. Les mains accrochées et les yeux pétillants.

Elle se rappelle, mais veut sentir ce qu’elle a perdu. Est-ce définitif ? Pourra-t-elle rattraper ce qui s’est enfui ? Comment faire pour remonter dans la fusée ?

Elle se dit qu’heureusement, elle se rappelle ces moments d’innocence et de joie et réalise qu’elle a oublié le point de rupture, de cassure.

Certainement que les suspensions de cet ascenseur ont été sectionnées. Mais quand et pourquoi ?

Elle reste avec ses questions et sa colère quand son mari entre dans leur chambre. Elle se rassied et attend. Leur regard ne se croise plus. Pas de force ni d’envie. D’ailleurs, pour y voir quoi ? De la haine, de l’incompréhension, de l’agacement ?

Peut-être pas encore de la haine, mais cela s’en approche. Elle réfléchit à trouver le mot juste, incapable de qualifier cet instant. Elle se souvient de l’ascenseur et du vide. Voilà, c’est le vide.

Elle se sent invisible et assiste dans le plus terrible abandon, à la scène rapide dans laquelle son mari récupère le pantalon préparé la veille et posé nonchalamment sur la chaise grise, près de leur lit.

C’est elle qui avait peint cette chaise. Elle lui avait demandé de quelle couleur il aurait imaginé leur chambre. Elle lui avait suggéré gris clair et blanc. Comme elle n’avait eu aucune réponse, elle s’était lancée dans cette aventure seule. Repeindre pour effacer les traces, pour repartir, mais vers où ? Elle s’était rendu compte qu’il ne prenait plus aucune décision à la maison. Qu’il rentrait tard et fatigué. Parfois même, il dégageait une odeur d’alcool. Une odeur de fer.

Elle lui avait demandé s’il était resté plus tard au travail, alors qu’elle avait juste envie de lui crier dessus en lui disant : « Elle est comment, celle que tu vois tous les soirs ? »

Alors, elle a décidé de faire les choses seule, comme si rien n’existait autour d’elle. C’est ainsi qu’elle s’est enfermée petit à petit dans son univers, dans sa bulle dorée.

Après avoir saisi le pantalon, il sort rapidement pour éviter de s’habiller devant elle, comme s’il voulait lui cacher son corps. Il oublie être en sous-vêtements.

Mais en fait, il sort de la pièce pour ne pas avoir à lui adresser la parole et pour éviter le poids de cette ambiance. Il pense : « C’est sûr, elle va avoir un truc à me redire… »

2

Louis veut aussi se rappeler l’ordre des choses. Les anciens moments, les lointains sentiments.

Il se souvient de son sourire le premier jour où il l’a rencontrée. Elle marche dans la rue et lui est assis en terrasse. Il boit un double expresso pour se réveiller de ses folies nocturnes.

Pas de pause après le travail : il a rejoint ses amis fêtards et ils sont allés manger à 22 h au restaurant « Le Divan ». Ils y ont leur table, à côté de la porte-fenêtre. C’est agréable en ce mois de chaleur, de sentir passer un souffle de vent.

L’autre plaisir est de regarder les gens passer et d’apporter un commentaire moqueur à chaque passant : « Regarde-le celui-là, il ne sait même pas associer les couleurs ! » Chacun y allait en fonction de son caractère et de ses passions. Ce commentaire vient de l’ami qui travaille dans la mode, à couper du tissu et à assembler les formes et couleurs ensemble. Un pur créateur.

Les soirées sont belles ensemble. Ils rient beaucoup et se moquent gentiment.

Leurs soirées n’ont pas de fin. Elles durent jusqu’à ce que l’un d’entre eux dise : « Bon, je suis fatigué je vais rentrer. » C’est leur code. Le premier qui le dit arrête la soirée. Ils se saluent chaleureusement et se quittent en se donnant RDV pour la semaine prochaine

Ce soir-là, ils ont pris des verres dans plusieurs bars, en changeant de quartier à chaque fois. C’est comme un jeu de piste. Ils sortent d’un bar et marchent jusqu’à ce que l’un d’entre eux trouve un endroit attrayant et convainque les autres d’y entrer.

« Quelle soirée géniale », pense-t-il en sirotant son café.

Et cette femme passe devant lui. Une longue et jolie femme. Pleine d’énergie et d’entrain. Elle semble flotter dans l’air. Son regard descend sur son corps et longe son dos et ses fesses.

« Tous les hommes font ça », pensa-t-il pour se justifier et s’excuser d’avoir eu ce regard insistant.

***

Elle sent le regard posé sur elle et se tourne pour vérifier si c’est bien vrai ou si c’est le fruit de son imagination. Leurs yeux se croisent un instant. Cet instant leur parut être une éternité. Tout autour d’eux disparut, le vide se fit. Un fil invisible apparaît et les attache.

Plus aucun bruit, aucune parole, aucune voiture, aucune tasse, aucun pas… rien n’était audible. Le silence se mêle à l’amour, à la fusion de leurs âmes.

La peur la fige et elle accélère le pas. Elle décide de prendre un autre chemin que celui prévu pour aller au travail, pour échapper au regard de ce buveur de café. La première rue fut la bonne. Elle s’y précipite et disparaît. Étouffée par la peur ou une émotion qu’elle n’arrive pas à définir, elle s’arrête sous un porche. Sa cheville lui fait mal. Dans la précipitation, elle s’est tordu le pied, du haut de ses talons aiguilles. Un bon 7 centimètres. Elle se frotte la cheville et sort une crème de son sac. Elle a l’habitude de se blesser les pieds et prévoit tout. Elle patiente quelques secondes puis décide de repartir, car elle est déjà en retard. Elle s’est levée au dernier moment et n’a même pas eu le temps de prendre sa douche. Elle se sent sale, mais préfère arriver à l’heure. Elle travaille dans une grande entreprise et occupe un poste de cadre. Elle a une équipe à gérer et aime arriver avant ses collaborateurs.

Sur le chemin, elle repense à ce regard insistant et cela lui fait plutôt plaisir, soyons honnêtes. Elle passe devant une porte en verre qui lui fait office de miroir et en profite pour se regarder. Était-elle assez belle pour avoir été aussi longtemps regardée ? Avait-elle quelque chose de particulier qui aurait attiré un regard ?

Son pied lui rappelle sa course folle et son échappée. Pourquoi a-t-elle oublié de prendre avec elle sa paire de baskets ? Certainement à cause de son empressement.

***

Il reste avec cette image en tête. Ce regard, ce départ précipité. Il n’a même pas eu le temps de lui dire bonjour ni de l’inviter à boire un verre. Le temps s’est arrêté puis a fui sans crier gare. N’y aurait-il pas un peu de regret dans son esprit ?

Il sent que sa journée sera suspendue. Il ne pensera qu’à elle. Son corps élancé, ses cheveux dansant, sa robe moulante et ses hauts talons. Il reste plongé dans son regard bleu clair, aussi perdu qu’elle. Il la revoit courir et s’affoler après leurs échanges de regards. Il sent un peu de fierté. Celle d’avoir séduit une belle femme.

Il aurait aimé la suivre et courir derrière elle pour la rattraper. Mais elle aurait certainement eu peur. De toute façon, il aurait été incapable de lui parler. Il n’a pas eu la force de bouger, il est resté pétrifié sur son siège.

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