Sous le regard d'une mafia déchue, Elvie, une jeune femme au passé trouble et victime d'un ex brutal, cherche à reconstruire sa vie. Travaillant comme assistante dans la villa des Corleone, une famille criminelle influente, elle essaie d'éviter les conflits avec les trois frères Corleone, tous aussi dangereux les uns que les autres. Mais tout change lorsqu'Adriano, le frère aîné et héritier, brise ses fiançailles arrangées pour épouser la guerre entre familles ennemies et doit rapidement se remarier. Froid et calculateur, il voit en Elvie une simple pièce dans son jeu. Pour elle, il n'est qu'un autre cauchemar à fuir. Mais à mesure qu'ils interagissent, les apparences s'effondrent et des liens inattendus se tissent. Alors que son ex refait surface, Elvie devra choisir entre sa vie nouvelle, ses secrets et la violence croissante qui menace tout ce qu'elle a reconstruit.
Les portes massives de la villa des Corleone se refermèrent derrière Elvie avec un bruit sourd, comme si le monde extérieur était soudainement devenu lointain, imperméable, et que seuls les murmures sinistres du domaine restaient à l'intérieur. Elle se tenait dans l'entrée, une grande pièce décorée d'une manière qui semblait à la fois somptueuse et froide, dominée par des colonnes en marbre et des meubles sombres. L'air y était dense, chargé d'une lourde énergie, et pourtant il semblait figé, suspendu dans une attente infinie.
Elle inspira profondément, essayant de calmer la tempête qui bouillonnait à l'intérieur d'elle. Ce n'était pas la première fois qu'elle se trouvait dans un endroit aussi luxueux, aussi intimidant, mais cette villa, cette famille, tout en elle semblait étrangement oppressant. Elle venait d'un autre monde, un monde où les lumières tamisées des rues bruyantes et les bruits familiers des quartiers malfamés faisaient office de guide. Ici, tout semblait trop parfait, trop lisse, et chaque recoin de la maison semblait une promesse de danger invisible.
Son regard se posa sur les membres de la famille Corleone réunis dans la grande salle, tous les yeux fixés sur Adriano, l'héritier des Corleone, qui se tenait au centre de la pièce. Sa posture était imposante, ses traits parfaitement taillés, mais ce qui frappait avant tout, c'était cette aura de contrôle absolu qu'il dégageait. Il n'avait pas besoin de parler pour que sa présence prenne toute la place. Les Corleone l'écoutaient toujours comme s'il était le roi, mais aujourd'hui, quelque chose de différent flottait dans l'air. L'instinct d'Elvie lui soufflait que cette rencontre ne serait pas comme les autres.
Elle serra discrètement les poings, essayant de dissiper la tension qui serrait son estomac. Elle n'était qu'une assistante dans cette maison, une pièce du puzzle des Corleone, une position fragile, presque invisible. Elle savait que son rôle n'était que temporaire, qu'elle était là pour une raison, mais cette raison restait floue. Elle était une étrangère, un outil dans les mains des hommes puissants qui régnaient ici. Et pourtant, il y avait une chose qu'elle savait au plus profond d'elle-même : cette vie, ce monde, n'était pas fait pour elle. Elle devait en sortir, elle devait se faufiler entre les lignes et disparaitre avant qu'il ne soit trop tard.
La voix d'Adriano brisa la lourde quiétude de la pièce, comme un coup de tonnerre.
« Je romps mes fiançailles », annonça-t-il, sa voix implacable, son regard balayé par une lueur déterminée. « Ce mariage n'a plus de sens. Nous allons écraser nos ennemis d'une manière plus décisive, plus... personnelle. »
Un silence glacial suivit ses mots, comme si la pièce entière avait retenu son souffle. Elvie sentit un frisson lui parcourir l'échine. Les Corleone ne rompaient jamais leurs engagements, surtout pas un mariage arrangé qui avait été soigneusement planifié pour renforcer l'alliance avec une autre famille criminelle. Il y avait quelque chose de plus dans la décision d'Adriano, quelque chose qui n'était pas dit, mais qui se ressentait dans l'air, dans la tension palpabile qui suivait sa déclaration.
Les murmures commencèrent à s'élever, discrets d'abord, puis de plus en plus forts. Les membres de la famille, les alliés, les sous-fifres, tous semblaient choqués par la décision d'Adriano, mais chacun comprenait instinctivement que ce n'était pas une simple décision sentimentale. C'était un coup d'état dans l'ombre, une nouvelle ère en train de se dessiner. Il y avait des calculs, des manœuvres, des alliances secrètes. Tout était en train de changer.
Elvie se sentit soudainement à l'écart, une spectatrice dans un monde qu'elle ne comprenait pas tout à fait. La famille Corleone n'était pas un simple clan. C'était un empire, une machine bien huilée, et elle n'était qu'une toute petite pièce de ce mécanisme. Les regards furtifs qui la frôlaient lui rappelaient qu'elle n'était qu'un pion, une personne sur laquelle on pouvait se reposer, puis jeter lorsqu'on n'en aurait plus besoin.
Un bruit soudain attira son attention. Quelque chose qui semblait bien plus personnel que tout ce qu'elle avait entendu jusque-là.
Son cœur se serra dans sa poitrine.
L'ex d'Elvie venait de réapparaître. Après des mois de silence, il était là, dans l'ombre de cette villa froide et impitoyable, avec son regard possessif et violent. Il ne pouvait pas être là. Pas ici. Pas maintenant.
Elle tourna la tête rapidement, espérant qu'il ne l'avait pas vue, qu'il avait fait une erreur de trajectoire. Mais le regard de Maxime croisa le sien, et un frisson glacé envahit ses veines. Son visage était plus dur, plus marqué que dans ses souvenirs. Il portait toujours cette expression menaçante qu'il avait lorsqu'il se sentait en contrôle, mais aujourd'hui, ce n'était pas la même chose. Il n'était plus le jeune homme naïf qu'elle avait cru connaître. Il était devenu un homme plus dangereux, plus détraqué. Elle pouvait sentir l'emprise qu'il avait sur elle, cette prise invisible qui la maintenait dans son passé.
Il se déplaça lentement, comme un prédateur traquant sa proie, et chaque mouvement de son corps témoignait d'une violence qu'elle ne pouvait ignorer. Il était là pour une raison, et Elvie savait qu'il ne partirait pas tant qu'il n'aurait pas ce qu'il voulait.
Elle déglutit difficilement, ses pensées devenant floues. Elle devait partir, quitter cette pièce, s'éclipser dans l'ombre avant qu'il ne l'atteigne. Mais l'atmosphère, la tension autour d'elle, la beauté glacée des Corleone, tout semblait l'empêcher de bouger. Comme un piège invisible s'était refermé sur elle. Elle n'était pas prête pour cette confrontation, pas ici, pas maintenant.
« Tu n'es pas seule ici, tu sais », la voix d'Adriano résonna soudainement dans la pièce, son ton sec et sans compromis. « Si tu veux t'en sortir, tu ferais bien de ne pas t'attarder dans les recoins sombres de cette maison. »
Elle se tourna brusquement, ses yeux se croisant avec ceux d'Adriano. Ce regard, acéré, calculateur, qui savait tout et ne laissait aucune place à l'erreur. Il la jugeait, il savait ce qu'elle ressentait, il voyait sa peur. Mais il n'en dit pas un mot. Pas de pitié, pas d'indulgence.
La voix de Maxime s'éleva alors, perçant le silence comme un poignard.
« Tu crois vraiment pouvoir t'échapper aussi facilement, Elvie ? »
La pièce sembla s'éteindre autour d'elle, le monde rétrécissant à ce seul instant, à cette seule confrontation. Les membres de la famille Corleone continuaient leurs chuchotements, mais pour Elvie, tout était devenu flou, lointain, comme un bruit de fond dans une scène de cinéma. Elle n'entendait plus rien. Elle ne voyait plus qu'une chose : Maxime. Sa main trembla alors qu'elle se rapprochait lentement du coin de la pièce, à l'opposé de lui.
Il s'avança d'un pas, et tout en lui semblait exhaler de la colère contenue. Son regard s'agrandit, plus fou que jamais.
« Tu croyais que tu pouvais t'échapper, mais la vérité, c'est que tu ne m'as jamais quitté. »
Elvie sentit une brèche se faire dans sa conscience. Elle se figea sur place, en proie à la panique. Cette confrontation était inévitable. Il l'avait retrouvée. Il ne la lâcherait pas. Pas tant qu'il n'aurait pas sa revanche.
Ses yeux se posèrent à nouveau sur Adriano, mais il n'y avait ni soutien ni pitié dans son regard. Ce n'était pas son rôle de la sauver. Pas cette fois. Elle n'avait que son propre courage pour s'en sortir.
Maxime s'approcha encore, sa silhouette grandissant dans son champ de vision. Elle ferma les yeux un instant, essayant de calmer son cœur battant la chamade. Elle devait trouver une issue. Elle devait fuir. Mais la villa était un piège. Et la guerre, la véritable guerre, venait juste de commencer.
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