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La salle des mariages résonnait d'un silence lourd, presque assourdissant. Les invités, vêtus de leurs habits les plus élégants, se jetaient des regards furtifs, mêlant l'incrédulité au malaise. Lucie, debout dans sa robe blanche immaculée, sentait le sol se dérober sous ses pieds. Elle fixait Lucas, son fiancé, avec des yeux remplis d'incompréhension. Lui, pourtant, semblait étrangement serein, comme si l'onde de choc qu'il venait de déclencher n'avait aucune emprise sur lui.
« Je... Je suis désolé, Lucie, » répéta-t-il, la voix faussement contrite, presque mécanique. « Mais je ne peux pas faire ça. J'ai rencontré quelqu'un d'autre. »
Quelqu'un d'autre. Ces mots tournaient en boucle dans l'esprit de Lucie, comme une cloche brisée dont le son ne s'éteignait jamais. Elle ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son n'en sortit. Les murmures des invités enflaient autour d'elle, une vague qui menaçait de l'engloutir. Sa mère, assise au premier rang, avait les mains serrées sur son sac, le regard figé d'une statue.
Lucas ne sembla pas remarquer l'effet dévastateur de ses paroles. Ou peut-être s'en moquait-il. Il ajouta, comme une échappatoire, « C'est mieux comme ça, pour nous deux. Je te jure que tu comprendras un jour. »
Lucie cligna des yeux, essayant de retenir les larmes qui menaçaient de couler. Mais c'était peine perdue. Une larme solitaire roula sur sa joue, traçant un chemin cruel sur son maquillage soigneusement appliqué. Elle voulait hurler, le gifler, lui demander comment il avait pu... mais ses jambes tremblaient, et tout ce qu'elle réussit à faire fut de tourner les talons et de quitter la pièce en courant.
Elle ne savait pas combien de temps elle avait erré dans les rues de la ville. La robe, autrefois un symbole d'espoir, traînait maintenant dans la poussière, ses volants souillés par le bitume. Lucie finit par s'arrêter devant un petit hôtel aux rideaux défraîchis. Elle poussa la porte et demanda une chambre d'une voix éteinte, presque méconnaissable.
Dans la chambre, le silence pesait autant que son propre désespoir. Elle s'effondra sur le lit, les yeux fixés sur le plafond jauni. Tout semblait irréel, comme si elle regardait sa vie se dérouler à travers une vitre sale.
« Comment ai-je pu être aussi stupide ? » murmura-t-elle pour elle-même.
Elle repensa à Lucas. Les signes étaient-ils là, mais elle avait refusé de les voir ? Elle se remémora les nuits où il était rentré tard, les excuses qu'elle avait trouvées pour lui, les doutes qu'elle avait étouffés. Tout cela, pour quoi ? Pour se retrouver abandonnée, humiliée, devant des dizaines de personnes ?
Les heures s'étirèrent, chaque minute un supplice. À un moment, le bruit d'une dispute venant du couloir attira son attention. Une voix masculine, grave, résonnait, mêlant colère et frustration. Curieuse, ou peut-être simplement désireuse d'échapper à ses propres pensées, Lucie sortit de sa chambre. Elle suivit le bruit jusqu'à une salle de réunion à moitié ouverte.
À l'intérieur, un homme grand et impeccablement vêtu faisait les cent pas. Ses cheveux sombres étaient parfaitement coiffés, mais son expression trahissait une irritation profonde. Il tenait un téléphone à la main, qu'il balançait d'un geste impatient.
« Comment ça, elle ne vient pas ? » siffla-t-il dans l'appareil. « Elle sait ce qui est en jeu ! »
Lucie hésita. Elle aurait dû partir, retourner à sa chambre, mais quelque chose dans cet homme – sa colère contenue, sa voix autoritaire – l'attira. Elle fit un pas en avant, sans réfléchir, et la porte grinça légèrement.
L'homme se retourna brusquement, ses yeux d'un gris acier se posant sur elle.
« Qui êtes-vous ? » demanda-t-il, sa voix tranchante comme une lame.
Lucie balbutia, prise au dépourvu. « Je... Je suis désolée, je ne voulais pas vous interrompre. »
Il la dévisagea, son regard se durcissant encore davantage. « Alors pourquoi êtes-vous là ? Les curieux n'ont rien à faire ici. »
Ces mots, bien que prononcés avec froideur, firent naître une étincelle de rébellion en elle. Après tout ce qu'elle avait vécu aujourd'hui, elle ne voulait pas se laisser intimider par un inconnu.
« J'ai entendu du bruit, » répondit-elle, en se redressant légèrement. « Et franchement, vous n'avez pas l'air de vivre votre meilleure journée non plus. »
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