Les regrets de mon ex-mari
L'alpha tout-puissant reconquiert sa compagne
Mariage avec un zillionnaire secret
Ex-mari, je ne t'aime plus
Divorcée et mariée à un chef de guerre
Le retour de l'héritière adorée
L'héritière de génie brille après le divorce
Le diamant poussiéreux brille à nouveau
Le retour de l'épouse indésirable
Mon nouvel amant est un mystérieux magnat
1
« Ils sont comment ? »
Amusé, Felt regarde son fils. Les gamins s’interrogent sur plein de choses. Pablo, un peu plus que la moyenne. Et dans la vie des gens du voyage, les occasions ne manquent pas.
« Lesquels ? Il y a des millions d’espèces…
— Bah, ceux qu’on va voir…
— Je m’en doutais, je te taquine. Ils sont petits par rapport à nous, mais leur planète est grande et belle. Ils sont très créatifs et ont fait pas mal de choses en peu de temps. Ils n’existent que depuis sept millions d’années terrestres, tu te rends compte ?
— Heu… Pas trop…
— On existe depuis deux milliards d’années terrestres. Presque trois cents fois plus !
— Ah oui, quand même ! C’est pour ça qu’ils sont bêtes ?
— Qui t’a dit ça ? Des idiots de ta classe ?
— Heu… Oui…
— Dix-mille générations pour arriver à ça ! dit Felt en riant. »
Sa femme Li les rejoint dans le jardin et s’assoit près d’eux. Elle sourit à son mari, compatissante. La curiosité de leur enfant les ravit, même quand ses questions deviennent un goutte-à-goutte agaçant. Aujourd’hui, il a l’air en forme. Devant sa mère, il en rajoute.
« Il paraît qu’ils ont seulement réussi à voyager sur leur satellite, la Lune, et qu’ils en sont très fiers ! C’est pas tordant ça, peut-être ?
— C’est vrai qu’on en a vu des plus évolués, mais nous aussi, nous sommes passés par là ! Et de toute façon, ce n’est pas pour ça qu’on y va… »
2
30 juin 2025
19 h 10
Pour la première fois depuis des semaines, une douceur relative caressait la côte bordelaise. Printemps de fournaise, pire que 2024, qui avait pourtant battu des records. Dans la cour poussiéreuse d’une ferme de Cardelin, deux petits vieux recommençaient à respirer. Finissant de refaire le monde avec une bonne bouteille, ils admiraient l’océan à travers les dernières fumerolles d’un barbecue. Entre deux phrases décousues, ils se laissaient bercer par le ressac des vagues porté par un vent d’ouest providentiel. En débarrassant, Raymonde n’entendait qu’une conversation laborieuse entre son mari et leur cinglé de voisin.
« Je vais me coucher, moi!
— C’est ça mémé, à demain !
— Bonne nuit, Raymonde.
— Bonne nuit, Gaspar! Et va pas me saouler mon homme, encore!
— Oui, bon, allez bonne nuit, dit Raoul. Voilà, la mégère est partie. Alors, ça s’arrose, ou bien ?
— Allez!... En plus demain c’est vendredi, le week-end approche.
— Qu’est-ce qu’on s’en fout, on est en retraite!
— Raison de plus! Allez, verse donc!
— Dis donc… C’est quoi ce truc là-bas ?
— Où ça? Je vois pas.
— Mais là, bordel! Un truc énorme, au loin! »
Gaspar chercha ses lunettes dans les milliers de poches du bleu de travail qu’il ne quittait jamais. Ancien pilote de chasse, il passait son temps à bricoler un vieux biplan. De partout, on le voyait faire l’idiot au-dessus des cultures cernant le bourg. Les villageois redoutaient de voir le fondu d’aviation s’écraser dans un champ, ou sur leur tête. Ils voyaient déjà le vieux partir en torche après un looping de trop, par excès de confiance en sa machine ou en lui-même.
Gaspar trouva ses lunettes et vit ce qui intriguait son ami.
« Ben quoi, c’est un nuage ! Arrête l’alcool, gros ! »
3
19 h 25
Après une pause pipi au bord de la route, Richard regagna sa voiture. À peine installé au volant, son regard fut attiré par un nuage avançant à contresens, compact et en forme d’assiette. Mais pas la petite assiette à dessert. La chose s’étendait sur plusieurs kilomètres. Pourtant pas du genre craintif, Richard pâlit. L’objet qui venait vers lui le couvrirait bientôt. Courant sur la route perdue du désert espagnol telle une raie Manta sur les fonds marins, son ombre avala sa voiture. Le jeunehomme n’eut plus aucun doute sur l’origine du géant. À moins d’être victime d’un mirage, l’engin qui glissait en silence vers Madrid n’était pas terrien. Richard entra la clé de contact en tremblant, priant pour que sa Ford Fiesta d’étudiant fauché réagisse. Il la savait capricieuse, mais il avait la manie de couper le contact inutilement. Naturellement, l’épave toussota sans démarrer. Perdant ses nerfs, le jeune touriste s’agita en essuyant son front ruisselant.
« Putain de putain de bagnole de merde ! » hurla-t-il, frappant le volant. « Tu me fais ça maintenant, salope ! »