Je me suis réveillé avec cette douleur familière à l'estomac, le signe avant-coureur de ma fin passée. La lumière blafarde de Paris filtrait et, encore une fois, j'étais dans cette chambre luxueuse mais froide, partagée avec ma femme, Juliette Gordon. Mon téléphone vibra : Robert Clarke. Avant même de décrocher, je savais.
Le scandale avait éclaté. Les journaux affichaient Juliette et Alan Figueroa. Liaisons, chutes d'actions. Dans ma vie précédente, cette nouvelle m'avait anéanti, j'avais crié. Cette fois, j'ai juste coupé la sonnerie. La porte s'est ouverte, Juliette est entrée, les papiers du divorce à la main. « Kyle », commença-t-elle, « nous devons parler. Pour protéger Alan, la maison… nous devons divorcer. »
Je me suis souvenu. Ses mêmes mots, la même justification. Elle avait insisté sur sa dette envers la sœur décédée d'Alan. J'avais refusé de signer, et Alan m'avait accusé de harcèlement. Juliette l'avait protégé en me sacrifiant. J'avais tout perdu : ma réputation, ma dignité, ma vie, mort seul d'un ulcère. Se répétait le même schéma, la même trahison.