- Dina , papa et maman sont morts... Ainsi me répétait mon petit frère Éric de 10 ans avec les yeux imbibés._Il pleurait en même temps et je n'arrivais pas à comprendre et accepter que mes parents que je venais juste de laisser à la maison ce matin ont avalé leurs langues. Mon frère avait parcouru une longue distance en courant pour venir m'annoncer cette triste nouvelle. Il respirait si fort en pleurant que j'avais l'impression qu'il allait succomber. J'étais au champ entrain de labourer, c'était la saison pluvieuse, la vie au village. Ma famille vivait au dépend de l'agriculture et malgré mon jeune âge, je ne trouvais aucun problème d'aider mes parents qui ne ménagent aucun effort pour subvenir à nos besoins et notre épanouissement. Dès le bas âge, les parents du village apprenaient à leurs enfants comment tenir la houe et labourer. Peu importe le sexe de l'enfant, tout le monde était appelé à travailler. Après tout, quand tu naissais au village dans une famille pauvre de surcroît , tu n'avais que l'agriculture pour seule activité pendant la saison pluvieuse sinon la famine du mois d'Août pendant la saison sèche qui refaisait surface chaque année allait être un véritable obstacle pour de nombreuses familles et aucune famille n'accepterait de venir en aide à une autre car elles-mêmes devaient se contenter des quelques vivres recueillies . Quand mon frère m'annonça que mes parents étaient morts, j'essayais de me calmer le maximum possible malgré ma sensibilité exacerbée. Je fixais mon frère droit dans les yeux en le prenant dans mes bras. J'étais confuse et je voulais absolument connaître la vérité. Ma curiosité, ma frustration, mes doutes et mes peurs ont refait surface. Mon beau visage était devenu un reservoir des larmes. Je n'arrivais plus à me contrôler et d'une voix faible écrasée par les sanglots , le corps tétanisé je posais des questions à mon frère : - Éric dis-moi que c'est pas papa et maman qui sont morts ? Dis-moi que tu n'es pas sûr que ce sont nos parents qui sont morts ? S'il te plaît Éric , dis-moi que c'est pas vrai ? - Je ne pourrais jamais te mentir , dit -il la voix tremblotante ... surtout que c'est de nos parents qu'il s'agit. J'ai vu papa et maman allongés au sol , chacun couvert du drap blanc et je regardais tout autour de la maison une foule immense des personnes qui pleuraient ; de bouche à oreille les villageois annonçaient la triste nouvelle. Tous les villageois étaient choqués et n'arrivaient pas à comprendre ce mystère : la mort de mes parents. La réponse de mon frère m'a fait perdre tout espoir, tout envie de vivre, et je ne pensais qu'à une seule chose : mourir pour suivre mes parents, surtout que la vie n'avais plus aucun sens pour moi. Elle qui venait de m'arracher les deux êtres le plus chers de ma vie. Je ne pourrais ni quantifier l'amour, l'affection et le bonheur que me procuraient mes parents. Nous étions trop petits pour devenir des orphelins de père et de mère : moi qui venait à peine d'avoir douze ans ans et mon frère , dix ans. À un moment donné, je me posais mille et une question : qu'est-ce qui s'est réellement passé ? comment mes parents peuvent-ils mourir ainsi ? Qu'elle est la cause de cette mort si étrange si je me tiens à l'annonce de mon frère Éric, lui qui n'a jamais proféré de mensonge. Qui allait prendre soin de nous vu que tout le village était contre mon père à cause de sa réussite, lui qui a toujours eu des bons rendements lors de ses récoltes ? Comment j'allais faire pour m'occuper de mon frère Éric, moi qui n'arrivait même pas encore à m'occuper de moi-même.M'occuper de mon frère serait mon plus grand fardeau. J'étais cette petite fille naïve et innocente qui venais à peine de célébrer ses douze ans. La seule chose que je savais faire , était -aller à l'école et aider à mon niveau ma famille dans les travaux champêtre pendant la saison pluvieuse. J'étais encore une très petite fille pour supporter et encaisser cette triste nouvelle qui me déchirait le coeur et plus je regardais mon petit frère pleurer, plus la douleur en moi s'accentuait , je pleurais sans cesse imaginant ma prochaine vie, celle d'une orpheline de père et de mère avec un petit frère de dix ans.
Réputé pour ses nombreux fléaux , mon village Kia vivait chaque année l'agonie dû à la pratique de la sorcellerie ; Les plus forts tuaient les plus faibles, chacun arrachait la vie aux pauvres innocents , dans le seul but de se faire respecter dans le village ; Plus tu tuais un grand nombre des personnes , plus tu étais considéré, respecté et valorisé dans mon village; C'était un véritable enfer terrestre et la loi anormale était devenue normale dans notre fameux village où on vivait le carnage.
Je n'arrivais pas à croire que la mort était venue arracher la vie de mes parents, le même jour, à la même heure, c'était inacceptable mais le destin aurait-il décidé autrement ? Certe que tout le monde était appelé à mourir , mais , j'étais pas prête à encaisser et supporter cette douleur si jamais il advenait que mes parents sont morts réellement ;
La douleur d'apprendre qu'un membre de ta famille était mort pouvait te pousser à te poser des questions auxquelles personne ne pouvait te répondre , seul la personne qui avait perdu un être cher pouvait me comprendre et ressentir comme moi en profondeur , cette tristesse qui allait me rendre la vie difficile vers un avenir incertain. Rien qu'en pensant aux beaux souvenirs de mes parents , j'avais une bonne raison de pleurer sans m'arrêter ; Même si Éric m'avait dit que nos parents sont morts, j'avais encore des doutes, dans l'espoir de voir mes parents de mes propres yeux avant d'accepter quoi que ce soit.
Jettant la houe par terre, on se précipitait pour rentrer à la maison avec Eric. Sur la route, je n'avais qu'une seule chose en tête et je me disais si jamais je trouvais que mes parents sont véritablement morts , je me donnerais la mort , mon existence n'avait aucune utilité ; Et en pleurant, je priais Dieu en route pour que ça ne soit pas mes parents , eux qui ont quitté cette vie si tôt , laissant derrière eux deux petits enfants qui n'avaient aucune expérience de la vie. C'était très difficile de supporter la tristesse quand tu perdais un être cher , combien de fois perdre deux parents le même jour, à la même heure, il y avait que mes yeux pour pleurer et ma voix pour sortir la peine que j'endurais; Je pensais à tout sauf à l'idée de croire que mes parents sont morts aussitôt surcroît d'une mort si étrange;
Lorsque tu pleurais le départ de l'être cher qui était décédé , personne ne pouvait te comprendre et c'est justement ce sentiment qui me traversait l'esprit quand nous étions en chemin pour rentrer à la maison pour voir de mes propres yeux si mes parents sont morts comme l'avait affirmé mon frère ;
En chemin, on marchait même avec Eric sur des épines mais la douleur était un lointain souvenir comparé à cette tristesse qui nous rongeait de l'intérieur; Plus on se rapprochait de la maison, une petite voix me répétait que Dina , il ya encore de l'espoir , mais comment espérer alors que je voyais Éric , qui accablé par la douleur continuait sans cesse à pleurer; Il était écrasé par cette souffrance qui affectait directement son physique et son mental ; C'était la première fois de voir mon frère dans cet état! La mort de mes parents comme il le prétendait l'avait beaucoup touché, il avait vécu une mauvaise expérience de sa vie , chose qu'il n'oubliera jamais, il avait vu deux morts (ses propres parents ) pour la première fois de sa vie malgré que c'était strictement interdit aux enfants... J'essayais de consoler Éric mais il y avait aucune solution pour le soulager, je n'avais pas d'autres Issues que de créer un argumentaire pour mentir et persuader mon frère que sûrement il avait confondu et que c'était pas nos parents qu'il avait vu mais , il lisait la peur et les doutes dans mes yeux et mes moindres gestes ; Il savait pertinemment que j'essayais juste de l'empêcher de pleurer. Le champ était à 40 minutes de marche de la maison.
À dix pas de la maison, j'entendais les pleurs des villageois qui répétaient sans cesse les noms de mes parents suivie d'une phrase qui confirmait que mes parents sont véritablement morts:
- ZAC et Tina (c'était ainsi qu'on appelaient mes parents ) vous ne pouvez pas mourir et laisser derrière vous deux petits enfants qui ont encore besoin de vous pour grandir dans l'amour et l'affection ... Pourquoi mon Dieu ? Non pas vous, vous êtes des personnes adorables... Qu'est-ce qui peut expliquer cette mort si étrange ?
C'était la première fois que de tel événement se produisait dans mon village ; Et plus j'entendais cette phrase, mon cœur se battait si fort comme quelqu'un qui était pourchassé par le lion. Je ne pouvais plus retenir mes larmes , j'étais plongée dans une profonde douleur et la noirceur , moi seul pouvait décrire ce qui m'habitait en ce moment.
Mes parents étaient tout pour moi ; Ils étaient les étoiles qui éclairaient ma vie quand je traversais dans l'ombre noyée par mes peurs, mes doutes , mes tourments, mes peines et mon désespoirs ; ils étaient mes sources de bonheur quand je me sentais triste ; il étaient toujours présents quand j'avais le plus besoin d'eux...
Avec la mort de mes parents, je m'étais effondrée, la terre s'était ouverte sous mes pieds , j'étais plongée dans l'obscurité totale , ma foi à l'avenir s'était évanouie et je comprenais enfin en profondeur cette phrase :<< un seul être vous manque , tout est développé>>
Je pourrais plus jamais revoir mes parents en vie , rire avec eux , sentir leurs présences à mes côtés... je ne pourrais plus jamais demander à mon père, j'ai besoin de ton aide , je me sens faible ; Je ne pourrais plus jamais demander à ma mère de l'apprendre les préceptes de la vie d'une jeune fille pour ne pas se dérober , je ne pourrais plus me lever le matin aspirant de l'air fraîche en revoyant comme avant mes parents à mes côtés pour me conseiller d'aller à l'école , de suivre leurs règlements... Désormais ils font partie du passé, un passé qui va basculer notre avenir...
L'accueil des villageois était lugubre et ils nous empêchait d'entrer dans notre propre maison , la maison que mes parents avaient travaillés dur pour l'avoir ; ils nous disait :
- Vous êtes des sorciers, abomination, vous avez tués vos parents... Je répliqua avec dernière énergie:
- Non nous sommes des pauvres innocents, comment pourrions-nous tuer notre propre parents...
- Vous ne ne méritez pas de vivre dans ce village... Vous êtes des enfants maudits...
- C'est absurde cette affirmation , avez-vous au moins pitié des enfants ? Pouvez-vous comprendre la douleur que nous ressentons à présent ? Vous êtes vraiment incroyable, pourquoi tant de haine envers nous, nous sommes que des enfants... Avez-vous foi en Dieu ?
- Épargne nous de tes discours de chrétiens, nous sommes ici à l'église... nous préférons adorer notre nos ancêtres que ton soit disant Dieu... Vous êtes des sorciers...
La foule nous répétait cette phrase qui a basculée notre vie , ils nous traitait des sorciers et nous accusait d'avoir tués nos propre parents. Je n'arrivais pas à croire, c'était comme dans un rêve mais j'avais les yeux bien ouverts.
Dans la foule, Jonathan, mon oncle était furieux contre nous et il commençait à nous jetter la pierre en pleine figure , cette pierre me blessa au niveau de la tête et le sang coulait sur mon habit blanc , laissant apercevoir le sang rouge à distance et le sang coulait jusqu'à toucher ma poitrine en développement.
Jonathan, menait une vie prosaïque semblable à celle d'un montre; Il était pernicieux, c'était un misanthrope, un véritable serpent à deux têtes, de toute sa vie, il n'avait jamais aimé ma famille et il nous détestait ; Il n'avait aucun sentiment pour les enfants vu qu'il n'avait jamais eu d'enfant ; Il avait épousé plus de quatre femmes mais personne n'avait réussi à lui donner un enfant; Quand ma mère était encore en vie, j'avais l'habitude de demander pourquoi Jonathan n'avait pas d'enfants ? Mais ma mère me rétorquait de laisser ma curiosité et de ne plus jamais demander à qui que ce soit, une chose était sûr, je ne pouvais pas désobéir aux ordres de mes parents !
Jonathan avait réussi à avoir un argumentaire péremptoire et onirique qui ont poussé la foule à se retourner contre nous ; Il poussait la foule à nous jetter la pierre ; Sans la moindre hésitation, chaque villageois présents sur place cherchaient la pierre et simultanément, j'avais tirée si vite Éric pour s'enfuir avant qu'on ne se fasse massacrer par les villageois . On avait réussi à quitter le lieu avant qu'ils ne nous jettent les pierres... Malgré une bonne distance qui nous séparait des villageois, ils tenaient à nous poursuivre , bien même qu'on avait pris un chemin parsemé d'embûches , de peine et de souffrance, c'était vers une direction inconnue, la route qui menait vers la forêt ... Jonathan avait réussi à convaincre les villageois à laisser tomber l'idée de nous poursuivre car il savait pertinemment qu'on allait mourir d'ici quelques jours soit être dévoré par les animaux ou soit mangé par les sorciers du village... Tout le village était remonté contre nous ; On courait dans tous les sens avec Eric pour partir le plus loin que possible du village ; essoufflé Éric me posait des questions :
- Où allons-nous dina ? Je n'ai plus de force pour courir et j'ai faim , depuis le matin je n'ai pas mangé... toujours en courant je répondais à mon frère sans flancher :
- Vaut mieux mourir en courant que de se faire tuer par ses villageois qui tuent sans la moindre hésitation... Nous allons emprunter un chemin inconnu , espérant survivre... Nous n'avons plus nos parents avec nous , désormais nous seule contre le monde et si tu ne te bat pas pour courir aussi vite, tu me feras encore plus de mal que de peur , sache je ne laisserais jamais tomber, aide moi à avancer plus vite...
- J'ai compris sister ( sœur en français, c'est comme ça qu'il m'appelait )
Eric arrêta de se lamenter et courait plus vite que possible...
- Arrivée dans la forêt on s'était cachés sous un grand arbre , le plus grand arbre de la forêt ; Il était environ 16h et je commençais à me poser des questions, comment allons-nous faire pour passer la nuit ? Si on passe cette nuit dans cette forêt , on se verrait dévorer par les animaux sauvages et par les sorciers qui tuent des enfants pour assurer leur gouverne dans le village. Comment allons-nous faire ? Ainsi on se retrouvait sans défense dans forêt mystique où se trouvait tous les sorciers du village, les bettes sauvages et les esprits démoniaque... Comment allons-nous survivre avec mon frère ? Allons-nous mourir ?
Chapitre 1 1
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Chapitre 2 2
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Chapitre 3 3
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Chapitre 4 4
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Chapitre 5 5
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Chapitre 6 6
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Chapitre 7 7
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Chapitre 8 8
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Chapitre 9 9
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Chapitre 10 10
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Chapitre 11 11
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Chapitre 12 12
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Chapitre 13 13
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Chapitre 14 14
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Chapitre 15 15
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Chapitre 16 16
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Chapitre 17 17
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Chapitre 18 18
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Chapitre 19 19
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Chapitre 20 20
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Chapitre 21 21
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Chapitre 22 22
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Chapitre 23 23
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Chapitre 24 24
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Chapitre 25 25
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Chapitre 26 26
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Chapitre 27 27
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