Tout commence bien dans la vie pour Daniel Martial : il a une enfance heureuse et une famille merveilleuse. Puis la vie va le chahuter. Il égrÚne sa marguerite au fil d'amours grandioses et d'événements spectaculaires, il sauve un homme et une femme, il passe à la télévision, dans les journaux... Cependant, les heures de gloire n'effacent pas les bosses et les coups du sort. Mort deux fois mais toujours vivant, Daniel Martial avance, il n'a pas le choix, la mort ne veut pas de lui. à PROPOS DE L'AUTEUR Humoriste, Daniel Martial se tourne vers le café-théùtre qui est, pour lui, semblable à une cour de récréation. Toutefois, la vie fait ce qu'elle veut. Auteur, comédien, chauffeur de bus puis chauffeur SPL, ce Nantais n'a peur de rien et s'amuse de la mort.
Ă mon pĂšre et Ă Lisa
Chapitre 1
Jeudi 27 mars 1969, 19 heures, dans la banlieue nantaise
Ma mÚre prépare à manger pour la famille avant que mon pÚre ne rentre du travail. Cela fait maintenant deux mois qu'ils ont emménagé dans cette nouvelle maison flambant neuve.
Les plans, c'est mon pÚre qui les a dessinés, en accord avec ma mÚre, aprÚs négociations.
Une maison de plain-pied en forme de L, avec un grand salon-salle à manger, 3 chambres, une pour eux et une pour chaque enfant, une salle de bains, une grande cuisine, une toilette séparée et un petit bureau.
La maison est posée sur un vaste terrain orné de sapins, d'un cÚdre bleu, d'un pommier et d'une haie de troÚnes qui sert de séparation avec le voisinage.
De chaque cÎté de la maison se trouvent le jardin et une terrasse afin de profiter au maximum de la lumiÚre du soleil, ce que mon pÚre attend avec impatience pour faire le barbecue.
Ma mĂšre est soucieuse car l'annonce, qu'elle doit faire Ă mon pĂšre, risque de changer la donne du bonheur.
La porte d'entrée s'ouvre sur mon pÚre en costume-cravate dans le hall d'entrée.
Ma sĆur qui va bientĂŽt avoir 4 ans, 3 ans et 9 mois plus prĂ©cisĂ©ment, sort de sa chambre en courant afin d'ĂȘtre la premiĂšre Ă se percher au cou de mon pĂšre, suivie par mon frĂšre qui lui est son aĂźnĂ© de deux ans.
AprĂšs avoir reçu des milliers de bisous en moins de dix minutes, mon pĂšre se dĂ©tache afin de rejoindre sa chambre pour se changer, mais n'oublie pas ma mĂšre en lui lançant un coucou de loin d'un Ćil malicieux.
Quelques minutes plus tard, le voilĂ de retour vĂȘtu d'un magnifique survĂȘtement bleu qui lui va comme un gant Ă un manchot mais c'est la seule tenue oĂč il se sent bien et non Ă l'Ă©troit selon ses dires.
Ma mĂšre bat les Ćufs, pendant que les cubes de pommes de terre frĂ©missent dans la poĂȘle.
Tout souriant, mon pÚre vient la rejoindre afin de l'embrasser et de se tenir au courant des évÚnements de la journée.
« Ăa sent bon l'omelette », lui dit-il.
Ma mĂšre se retourne et embrasse mon pĂšre. Il est temps pour elle de lui exprimer ce qu'elle a Ă lui dire depuis quelques heures :
« Je suis passée chez le médecin avec les enfants. »
« Et alors, tout le monde va bien ? »
« Oui, ça va... Il faut que je te dise... Je suis enceinte ! »
Ah ce moment-là , mon pÚre ressemble à un lapin pris dans les phares d'une voiture arrivant à vive allure, sans aucune possibilité de freiner.
Car oui, je n'étais pas prévu. Ils avaient un garçon, une fille, le choix du roi, et voici le petit dernier qui pointe le bout de son nez.
Ma mÚre scrute la réaction de mon pÚre et enfonce le clou.
« C'est prévu pour fin septembre, début octobre, si tout va bien. »
Mon pÚre se ressaisit et, voyant le visage embarrassé de ma mÚre, lui rétorque d'un ton fort et solennel : « Quand y en a pour 4, y en a pour 5 », ponctué d'un large sourire qui vient éclairer ses yeux humides d'étonnement et de plaisir.
Face à sa réaction lumineuse, ma mÚre s'effondre dans les bras de mon pÚre et évacue la pression dans un flot de larmes.
L'heure du repas approche, il va falloir prĂ©venir les enfants que l'arrivĂ©e d'un petit frĂšre ou d'une petite sĆur dans la famille est au programme.
La rĂ©vĂ©lation fait l'effet d'une bombe d'excitation. Ils sont ravis, la discussion s'oriente sur le sexe du futur bĂ©bĂ© et du prĂ©nom, le tout dans une ambiance de fĂȘte foraine.
Il est 21 heures, les enfants couchés, mes parents s'assoient devant la télé en noir et blanc et malgré une émission trÚs intéressante sur la reproduction des gastéropodes en milieu aquatique, c'est-à -dire « les bulots », ils ne l'écoutent qu'à peine.
Car oui, mon arrivée n'est pas une coquille vide.
Ils ont la tĂȘte ailleurs, ma mĂšre se dit qu'elle a bien fait de ne rien jeter au niveau vestimentaire, alors que mon pĂšre au fond de lui-mĂȘme savoure simplement l'instant.
Les mois passent. Tout le monde commence à s'activer pour accueillir le petit dernier, car oui cela sera un garçon.
Une derniÚre réunion familiale a lieu pour enfin convenir d'un prénom.
Et aprĂšs ĂȘtre passĂ© par des Georges, AndrĂ©, Mathieu, c'est Daniel qui est retenu avec 3 voix pour et une contre. DĂ©mocratie familiale oblige chez les Martial, Daniel sera le prĂ©nom de l'enfant qui s'annonce.
Ma mĂšre ayant eu quelques complications lors de la naissance de mon frĂšre, c'est par cĂ©sarienne que je ferai mon entrĂ©e dans le monde comme l'a fait ma sĆur avant moi.
Tout en douceur !
La date de la césarienne étant connue par avance, ma mÚre passe chez le coiffeur la veille, et arbore un magnifique chignon de 20 cm de haut, trÚs à la mode à l'époque, mais qui ne manque pas de passer inaperçu lors de son apparition à la maternité. Je ne suis pas encore né que je suis déjà une star grùce à la chevelure de ma mÚre.
Heureusement que ce n'est pas mon pÚre qui accouche car lui n'a presque plus un poil sur le caillou, seule une petite couronne de cheveux parsÚme ce désert crùnien.
Jour J, 30 septembre 1969, 18 heures 40, HĂŽpital de Nantes
Ăa y est, il est nĂ© le divin enfant, enfin moi quoi !
2k 950, pas un gros bébé, mais pas une crevette non plus. Non, plutÎt une gambas, mais d'une beauté effarante, si je me souviens bien
Mon frĂšre et ma sĆur, Ă©tant trop jeunes, ne peuvent rentrer dans l'hĂŽpital et c'est par un petit balcon donnant sur le parking qu'ils font ma connaissance, tel Simba dans « Le roi Lion » quand le roi Mufasa et la reine Sarabi prĂ©sentent leur nouveau-nĂ© au peuple des animaux, ou encore le nouveau pape qui sort Ă la fenĂȘtre de la place Saint-Pierre de Rome, il ne manque plus que la fumĂ©e blanche sur le toit de l'hĂŽpital nantais.
Bienvenue dans ce nouveau monde, Daniel, et maintenant c'est Ă toi de construire ton futur.
« C'est l'histoire de la vie ! » Bon courage, tu vas en avoir besoin.
Installé dans la chambre de mes parents, je vis paisiblement ces trois premiÚres années sans manquer de rien et surtout pas d'amour.
Car oui, quand vous ĂȘtes le petit dernier en plus de l'amour de vos parents vient se greffer celui de vos frĂšres et sĆurs. Et fiers, ils le sont tous les deux.
OĂč que l'on aille, ils demandent toujours Ă ma mĂšre de me montrer aux alentours Ă tous et Ă toutes comme un magnifique trophĂ©e de victoire et de joie d'ĂȘtre trois. Je suis inondĂ© de bisous Ă tout moment.
Mes premiers souvenirs débutent vers l'ùge de 4 ans, et ma deuxiÚme année de maternelle.
Je suis, selon chacun, un enfant gentil, poli et qui a déjà le sens de l'humour et dont le sourire fait partie intégrante du visage. Heureux je suis !
C'est à cette époque que mes parents vont décider de transformer le bureau de mon pÚre, en chambre pour enfant.
« Quoi ? Je vais avoir ma chambre ? »
Pour moi, c'est le début de l'indépendance.
Enfin une petite chambre de 6 m2, mais qui pour moi est Ă©norme, ça y est j'ai mon espace vital, Ă moi le bazar, les jouets qui traĂźnent, la vie quoi. De la fenĂȘtre, je peux apercevoir le stade.
MA chambre dans MA maison se trouve à Basse-Goulaine, un village se situant dans la banlieue sud-est de Nantes à 10 kilomÚtres du Chùteau des Ducs de Bretagne. Elle est entourée de champs à perte de vue, des vaches viennent paisiblement s'y nourrir, car le stress ici n'est pas le bienvenu, à tel point qu'il arrive parfois d'en retrouver une dans le jardin, qui broute de la pelouse verte, le caviar de la vache.
Basse-Goulaine comme son nom l'indique est traversé par la Goulaine, une petite riviÚre, affluent de la Loire sur sa rive gauche. SÚche l'été mais qui inonde les alentours lors de la saison des pluies.
Chapitre 1 No.1
09/10/2021
Chapitre 2 No.2
09/10/2021
Chapitre 3 No.3
09/10/2021
Chapitre 4 No.4
09/10/2021
Chapitre 5 No.5
09/10/2021
Chapitre 6 No.6
09/10/2021
Chapitre 7 No.7
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Chapitre 8 No.8
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Chapitre 9 No.9
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Chapitre 10 No.10
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Chapitre 11 No.11
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Chapitre 12 No.12
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Chapitre 13 No.13
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Chapitre 14 No.14
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Chapitre 15 No.15
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Chapitre 16 No.16
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Chapitre 17 No.17
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Chapitre 18 No.18
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Chapitre 19 No.19
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Chapitre 20 No.20
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Chapitre 21 No.21
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Chapitre 22 No.22
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Chapitre 23 No.23
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Chapitre 24 No.24
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Chapitre 25 No.25
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Chapitre 26 No.26
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Chapitre 27 No.27
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Chapitre 28 No.28
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Chapitre 29 No.29
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Chapitre 30 No.30
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Chapitre 31 No.31
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Chapitre 32 No.32
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