Les regrets de mon ex-mari
L'alpha tout-puissant reconquiert sa compagne
Ex-mari, je ne t'aime plus
Mariage avec un zillionnaire secret
Divorcée et mariée à un chef de guerre
Le retour de l'héritière adorée
Le diamant poussiéreux brille à nouveau
Chant d'un cœur brisé
Mon nouvel amant est un mystérieux magnat
Le retour de l'épouse indésirable
Lennon
Cape Cod, vingt-six ans plus tard
Un dossier sous le bras, je toque aux portes des chambres du dortoir tout en déclarant d'une voix forte:
- Je veux voir tout le monde réuni au milieu du stand de tir dans cinq minutes.
Aussitôt, j'entends des mouvements précipités d'un bout à l'autre de l'étage, ce qui me fait sourire. Je poursuis mon chemin, atteins un escalier et descends d'un niveau. Des bruits de combat me parviennent à mesure que je m'approche de l'une des salles d'entraînement. Lorsque je pénètre à l'intérieur, j'y trouve sans surprise une vingtaine de bodyguards en plein effort. Certains cognent dans des sacs de frappe quand d'autres répétent leurs prises de désarmement.
Au loin, je repère Sawyer, en train de donner ses instructions. Il me remarque, et je n'ai besoin
que d'un signe de tête pour lui faire comprendre que nous sommes attendus.
- Très bien, les gars, on fait une pause, annonce-t-il avant de traverser la salle d'entraînement et
de m'emboiter le pas.
Nous quittons le bâtiment pour rejoindre le stand de tir extérieur, au milieu duquel nous attend déjà Cruz. Nous le saluons, puis nous nous plaçons tous les trois côte à côte tandis qu'arrivent, au pas de course, plusieurs jeunes hommes et femmes qui se placent devant nous en rang presque militaire.
J'attends que le silence s'installe avant de commencer :
- Bienvenue à l'institut Westwood, le plus sélectif des centres de formation aux métiers de la
sécurité rapprochée. Ici est entraînée l'élite, la crème des bodyguards de ce pays.
Je me tourne vers Cruz, qui enchaîne :
- Autant vous le dire tout de suite, les mois qui vous attendent n'auront rien d'idyllique. Vous allez être testés, poussés dans vos retranchements, et même quand vous serez épuisés, il faudra continuer.
Le but de cette formation est de vous préparer au pire.
- Tant que vous serez entre ces murs, vous aurez le droit de vous tromper ou d'échouer, poursuit Sawyer, mais une fois votre diplôme obtenu, la moindre erreur vous sera interdite. Les clients qui font appel à nos services sont des célébrités, des hommes d'affaires puissants, des politiciens, des membres de familles royales, ou tout simplement des anonymes qui se trouvent dans une situation critique. Aussi, lorsque vous serez sur le terrain, il faudra assurer, en toutes circonstances.
- Être bodyguard, je reprends, c'est protéger nos clients coûte que coûte. Nos corps leur servent littéralement de bouclier, ce qui signifie qu'en cas d'attaque c'est nous qui sommes en première ligne.
C'est pour cela qu'à la fin des douze mois de formation qui vous attendent, nous ne choisirons que les meilleurs d'entre vous pour rejoindre l'agence Westwood et intégrer notre équipe de bodyguards en service.
Je laisse passer quelques secondes, afin que les nouvelles recrues intègrent bien ces informations, avant d'ajouter :
- Je comprendrais parfaitement que certains prennent peur ou se rendent compte qu'ils se sont engagés dans la mauvaise voie, et c'est pour cela que nous allons vous laisser la possibilité de vous
- Réfléchissez bien, dit Sawyer. Êtes-vous prêts à donner votre vie pour vos futurs clients ? Si ce n'est pas le cas, mieux vaut pour vous que vous nous quittiez maintenant.
Personne ne bouge. Mon regard scrute chaque visage pour y déceler la moindre étincelle de doute ou d'appréhension, mais il semblerait que ces petits nouveaux soient vraiment motivés... Malgré tout, je sais qu'au moins un abandon sera à prévoir après les premiers tests d'aptitude. Jamais cette étape n'a eu lieu sans pertes.
- Bien, fais-je en ouvrant mon dossier. Vous allez commencer par remplir ces documents et les signer, puis votre formation débutera sur-le-champ avec un premier test ici même, sur le stand de tir.
Je vous présente Jessie, votre instructrice spécialisée en armes à feu.
La jeune femme, qui attend près des cibles, lève un bras. Avant que nous ne lui laissions la main,
Cruz intervient de nouveau :
- Et maintenant, voyons si vous avez retenu la devise de l'agence Westwood. Prêts ?
Instinctivement, les épaules des potentielles recrues se carrent, les visages deviennent plus
sérieux. Dans un bel ensemble, ils entonnent :
- Protéger et défendre, quoi qu'il en coûte.
Protéger et défendre... Voilà l'essence même de notre métier. En effet, être bodyguard, ce n'est pas seulement se placer devant un client pour lui servir de bouclier, c'est aussi attaquer en premier, prendre de court les assaillants potentiels pour les maîtriser au plus vite.
Je distribue les documents au groupe, qui se disperse pour les remplir. Le visage dur et les mains croisées dans le dos, Jessie attend ses nouveaux élèves de pied ferme. Elle a beau être petite et menue, elle en impose, et c'est tant mieux : la majorité de nos recrues s'apprête à tenir une arme à feu pour la toute première fois, alors il vaut mieux qu'ils soient encadrés par quelqu'un de directif.
- On était vraiment obligés de venir tous les trois pour faire ce petit speech ?
Je reporte mon attention sur Cruz et lui rappelle :
- On accueille les nouvelles promotions tous ensemble depuis des années. Ça en impose plus et
ça donne tout de suite le ton.
- Je sais, répond mon frère en étouffant un bâillement, mais j'aurais bien aimé me reposer un peu aujourd'hui avant d'entamer ma prochaine mission. Tu sais, à Los Angeles, auprès de la femme de l'émir et ses enfants.
- Qui as-tu pris en back-up ?
- Erika et Paolo.
- Bon choix, je commente, approbateur.
Cela fait sourire Cruz. Narquois, il réplique :
- Je fais toujours le bon choix.
Sawyer et moi ricanons. J'enchaîne en demandant à mon autre frère :
- Et pour toi, Sawyer, quel est le programme du jour ?
- Je vais retourner superviser l'entraînement des équipes en service, avant de faire venir les
petits nouveaux pour voir ce qu'ils ont dans le ventre.
Nous nous taisons un instant pour les examiner alors qu'ils s'alignent sur le stand de tir.
- Cinquante dollars qu'il y en a deux qui quittent le navire avant la fin de la journée, je lance.
- Tenu, répond Cruz.
- Moi, je parie qu'il n'y aura qu'un abandon, intervient Sawyer.
- Et moi, je mise sur trois, s'écrie une voix derrière nous.
Jaxon, l'un des meilleurs bodyguards de l'institut, nous rejoint à petites foulées, un sourire aux
lèvres.
- Dans mes bras, bande de salopards, éructe-t-il en fonçant sur nous.
Je le repousse immédiatement en levant les yeux au ciel.
- On t'a vu hier, je lâche. Tu n'as pas eu le temps de nous manquer.
- Mais vous, vous m'avez manqué, mes petites biches.
- Comment ça se fait que tu sois déjà levé ? demande Cruz. T'étais pas censé émerger à midi,
comme presque tous les jours ?
- Figure-toi que je ne me suis pas encore couché, répond Jax, goguenard. J'ai fait la fermeture du
nouveau club qui a ouvert en ville et j'étais très bien accompagné, si tu vois ce que je veux dire.
- Effectivement, on voit tous parfaitement... soupire Sawyer.
- Bon, enchaîne Cruz, j'adorerais écouter l'histoire trépidante que Jaxon s'apprête à nous
raconter..
- Non, c'est faux, je rectifie.
- Exact, je n'en ai absolument rien à faire, m'approuve-t-il. En revanche, j'ai une équipe à briefer avant mon départ pour Los Angeles demain, alors bonne journée, les gars.
Cruz gratifie Jaxon d'un coup de poing à l'épaule puis s'éloigne d'un pas sûr. Sawyer l'imite en nous informant:
- Je dois vous quitter aussi, mes gars vont se refroidir si je ne les rejoins pas bientôt.
Laissés seuls, Jaxon et moi nous dévisageons un instant avant qu'il n'écarte les bras, l'œil pétillant.
- Maintenant qu'ils sont partis, je vais avoir droit à mon câlin ? me lance-t-il.
Son sourire narquois me fait secouer la tête. Je considère Jaxon Perry comme mon meilleur ami, et même beaucoup plus que cela : il fait partie intégrante de ma famille. Il est mon frère, au même titre que Cruz et Sawyer, et je sais que ces derniers ressentent la même chose à son égard. Nous ne partageons peut-être pas le même ADN ni le même nom, mais ce qui nous lie transcende tout cela.
Je le bouscule alors qu'il s'approche de moi, ce qui le fait rire, puis il m'emboîte le pas tandis que je traverse la grande pelouse en direction du bâtiment principal de l'institut. En forme de U, il s'élève sur trois niveaux. Le rez-de-chaussée renferme les pièces de vie communes, le réfectoire ainsi que, dans l'aile est, les bureaux de l'administration de l'agence Westwood. Au premier étage, on trouve les dojos, l'armurerie ainsi que les salles de fitness et de musculation. Quant au dernier étage, il abrite le dortoir.
La formation de bodyguard dure douze mois, et nous attendons un investissement total de la part de nos élèves. C'est pour cela que nous avons créé un internat pour les accueillir. Nous les libérons de toute obligation seulement deux week-ends par mois, pour qu'ils puissent passer du temps avec leurs proches.
Au cours de l'année, les recrues sont testées et évaluées dans quatre domaines différents : la forme physique, les techniques de combat, le maniement des armes et la conduite de tous types de véhicules. Au terme de la période d'apprentissage, nous étudions attentivement les notes et les appréciations laissées par les instructeurs sur chaque postulant pour sélectionner ceux qui seront admis à rejoindre l'agence Westwood. Tous les ans, plus d'une centaine de candidats intègrent l'institut, mais à la fin, seuls quelques-uns sont retenus pour faire partie de notre équipe de bodyguards. Deux, trois, cinq, dix, peu importe : nous n'avons pas de quota à respecter. Ce qui compte à nos yeux, ce n'est pas la quantité, mais les qualités des hommes et des femmes que nous choisissons, et pour cause : nous voulons les meilleurs, capables de faire face à tous les dangers et de protéger coûte que coûte la vie de nos clients.
Ce n'est pas à la portée de tout le monde.
Jax et moi nous dirigeons vers l'ascenseur, dans lequel nous grimpons tous les deux.
- Est-ce que tu es sur une mission particulière aujourd'hui ? je lui demande alors que les portes de la cabine se referment.
- Tu le sais mieux que moi, non ? répond-il. C'est toi qui es chargé du planning.
- D'où ma question. Tu es censé être en repos aujourd'hui, et comme tu viens d'avouer avoir fait une nuit blanche, il serait peut-être temps que tu ailles dormir.
Jaxon croise les bras sur son torse imposant en souriant.
- Je monte justement faire un somme dans les dortoirs, affirme-t-il. Ensuite, je comptais passer un peu de temps au parc automobile.
Je m'esclaffe. L'agence dispose de nombreux véhicules pouvant être utilisés dans le cadre des missions qui nous sont confiées. Ils sont tous équipés de carrosseries et de vitres blindées ainsi que d'armes disséminées un peu partout dans l'habitacle afin de nous permettre de faire face à n'importe quelle situation.
Jax, féru de bolides, traîne souvent au parc. Il donne même un coup de main à nos mécanos de temps en temps.
Le ping de l'ascenseur retentit. Alors que je m'apprête à quitter la cabine, mon téléphone sonne
dans ma poche.
- Mon père m'attend dans son bureau, j'annonce après avoir lu le message que je viens de recevoir. Je dois redescendre.