Moi qui croyait en l'existence de l'homme parfait,j'ai vécu la pire des choses car c'est là que tout changea du jour au lendemain. Je me suis rendue compte que ma vie n'était pas si rose que je le pensai. Plutôt elle n'a été que souffrances et déceptions mais heureusement que l'amour est plus fort que tout et qu'il peut cicatriser même les plaies les plus béantes...
Tout commença un mois d'octobre...
À l'heure où le soleil n'avait pas encore montré ses lueurs, à cette même où les coqs commençaient à chanter, dans un des quartiers de Dakar, se réveillait enfin une jeune fille. A cette période de l'année les nuits se faisaient plus courtes et, le soleil timidement commençait à déposer une légère tiédeur dans les maisons et à travers les fenêtres. Dès l'aube naissante, les pêcheurs se penchaient, un filet à la main, vers la mer. Cette mer qu'ils '' apprivoisaient '' avec tant d'espoir. L'espoir de faire sortir assez de poissons pour une journée réussie. L'espoir fait vivre comme on dit, et donc ils gardaient toujours la conviction qu'avec ces filets la chance leur sourirait. Les oiseaux commençaient eux aussi à virevolter tout en haut du ciel, se laissant tantôt aller vers la surface de cette eau bleuâtre. Eux aussi cherchant de quoi se nourrir...
Dieynaba Aïcha Kane venait de sortir de ce doux rêve dans lequel elle s'était faite transporter...
Elle jeta un coup d'œil sur son téléphone et 7:30 était l'heure qui s'y affichait. Elle devait faire vite, si elle ne voulait pas être en retard. A cette heure où certains dormaient encore dans leur lit douillet ou se prélassant paresseusement. Elle et bien d'autres ne devaient plus s'adonner à ce genre de '' distraction '' . Distraction car le fait de dormir jusqu'à certaines heures faisait désormais partie de l'ère des vacances. Les étudiants et élèves avaient une autre vie qui reprenait, celle des études. Les études, cette chose qui pouvait tout changer. Son père El Hadj Rassoul Kane avait toujours l'habitude de lui dire qu' . Et ce n'était que trop vrai, avec les études toutes les barrières se brisaient. Il n'y avait plus de complexe, le riche, le pauvre, le forgeron, le paysan tout le monde était égal. Il n'y avait que les études pour rendre l'un plus prestigieux, plus riche et plus respecté que l'autre, aucun secret...
Elle se précipita dans les toilettes pour se préparer et prendre un bain.
Puis elle choisit dans l'armoire quelque chose d'assez correct mais suffisant pour qu'on ne la voit pas de partout, elle n'aimait tout simplement pas quand les tenues étaient un peu trop tape-à-l'œil. Elle décida donc de prendre une robe de couleur sombre et choisit des sandales assorties.
Après s'être miré pour voir si tout allait bien, elle choisit ensuite de mettre juste un peu de gloss et voila sa préparation terminée. Quand la jeune fille voyait certaines de ses '' compatriotes '' s'habiller telles des sapins de Noël et le pire en plein jour elle ne pouvait que trouver cela hilarant à mourir.
C'était le premier jour de l'année scolaire, elle se devait donc de venir à l'heure pour faire bonne impression !
Elle se saisit des clés de sa voiture, son sac et sortit presque en courant.
Cette dernière remarqua à sa sortie de la maison que ses parents étaient déjà partis travailler. Ces deux là étaient très ponctuels.
Et elle était presque comme eux, c'est pourquoi elle détestait être en retard. Selon elle cela était un manque de respect total envers le professeur et les autres étudiants.
Mais en même temps c'est ce qui risquait de lui arriver si jamais elle continuait à rêvasser comme elle le faisait.
Elle ouvrit donc sa Citroën C3 ,de couleur bleue, et démarra en trombe. La fille de El Hadj avait même failli renverser un mendiant tellement elle accélérait , le pauvre petit talibé (enfants qui mendient dans les rues de Dakar) l'avait regardé apeuré par ses klaxons si tôt le matin.
A cette heure les rues de Dakar étaient déjà animés par ceux qui allaient travailler pour gagner leur vie. Chacun cherchait à sa manière une occasion de changer la donne. Les gens se pressaient comme s'il essayaient de rattraper quelque chose. Ce quelque chose c'était tout simplement le temps. Une course contre la montre dirait-on, mais l'expression '' Le temps c'est de l'argent '' était pour le moins fortuite. Tous voulaient rendre leur mode de vie et celui de leur famille meilleure. Les pères et mères de famille se décarcassaient encore et toujours, voulant assurer une vie des plus aisées à leur progéniture. Ils faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour les voir sourire. C'était pour eux le sens normal des choses, la femme qu'ils avaient choisi comme mère de leurs enfants ne méritait pas moins. Elle avait quitté une famille entière, bravé tous les interdits, accepté de changer son nom pour eux. Ils se devaient, rien que pour essayer de la remercier, se donner corps et âme, et donc travailler d'arrache-pied peu importe ce que cela leur coûterait.
D'autres par contre allaient étudier comme elle et enfin il y avait ceux qui restaient le long des trottoirs demandant l'aumône. Cela était selon elle une sorte de leçon à tout le monde. Et en même temps ça montrait que le travail était le seul moyen de s'en sortir. Le travail, c'était le secret, que ce soit pour l'élève, pour l'étudiant ou même le diplômé. Cela enseignait que rien n'était facile dans cette vie et que tout s'obtenait en se donnant à fond dans ce qu'on faisait. Et pour ceux qui n'étaient pas en mesure de travailler, et étaient obligés de tendre la main aux autres, ils se seraient bien fatigués si cela était possible, mais hélas un handicap les en empêchait pour la plupart du temps. La vie était ainsi organisée, certains cherchaient à obtenir le minimum possible, d'autres ne faisaient aucun effort et se basaient sur leurs proches et enfin il y avait ceux qui devenaient encore plus riches qu'ils ne l'étaient. Au Sénégal l'on remarquait un phénomène assez particulier, c'était que les pauvres s'appauvrissaient toujours un peu plus là où les riches s'en frottaient les mains en s'enrichissant. Triste certes mais c'était parce que l'entraide n'était pas quelque chose de courant d'une certaine manière. En effet chacun cherchait ne pensait qu'à lui même et à comment il allait faire fleurir son business c'était tout. Et pourtant il suffisait de parcourir les ruelles de Dakar et environs pour savoir que la pauvreté régnait sur une majorité de la population. Là où certaines familles n'étaient parfois pas en mesure d'aligner les trois repas de la journée, il y en avait qui s'adonnaient au gaspillage sous toutes ses formes. En effet là où certains pères de famille ployaient sous les charges essayant tant bien que mal de joindre les deux bouts l'on en voyait qui passaient tout leur temps à voyager ou à jeter leur argent par la fenêtre.
La question à se poser serait devrait-on donc se plaindre ? Car à chaque fois que l'on pleurait sur sa situation, il fallait juste se retourner pour se rendre compte qu'il y en avait un qui vivait pire. La solution était de garder sa foi en dieu encore et toujours. Il ne fallait jamais oublier que le créateur suprême serait toujours là pour nous assister...
C'était fou ce que Dakar pouvait être peuplé de mendiants, ils se levaient tous très tôt le matin cherchant un passant qui aurait pitié d'eux pour les aider. Certains étaient juste à la quête de quelque chose à se mettre sous la dent, par contre d'autres qui constituaient d'ailleurs la majorité étaient envoyés par leur maître coranique. Ces derniers se devaient de ramener chaque jour une certaine somme d'argent à ce maître au risque de se faire tabasser si l'argent n'était pas au complet.
La mendicité était un phénomène qui gangrenait notre société de plus en plus et cela la jeune fille n'était pas sans le savoir. Elle criait à qui voulait l'entendre son désaccord par rapport à cette situation, ce n'était pas de l'apprentissage du Coran que ces soi-disants maîtres coraniques faisaient faire à ces enfants. Non selon elle ils les utilisaient comme bon leur semblait et donc les exploitaient. Désolant diraient certains, mais hélas elle était impuissante face à cela et n'avait que sa bouche pour dénoncer tant d'injustice. Injustice car cela n'était pas du tout normal que des enfants soient encore mineurs lorsqu'ils quittaient leur famille pour être transférés vers d'autres contrées à la recherche de la connaissance. Connaissance qu'ils auraient dû acquérir certes, mais au lieu de ça ils étaient transformés en machines à sous. Et dès lors ils vivaient dans la précarité absolue, victimes d'une société qui pourtant les avait vu naître.
Dieynaba se retrouva devant la porte de l'institut à exactement 7:55, ce qui voulait donc dire qu'elle n'était pas encore en retard.
Elle arriva en classe mais le professeur n'était pas encore là. La classe était plutôt énorme quand même.
Personne ne la regardait , elle en profita donc pour se faufiler et se mettre juste derrière, tout à fait au fond de la classe.
Puisqu'elle n'avait rien à faire pour le moment, elle se pencha donc sur son ami de longue date, son compagnon favori à la recherche d'un quelconque divertissement qui pourrait l'occuper en attendant l'arrivée du professeur . Elle était donc concentrée sur son téléphone quand l'enseignant tant attendu entra enfin dans la salle de classe.
Et là un jeune homme d'environ 25 à 27 ans, vint se mettre près d'elle. Cela ne la déconcentra point mais une voix s'en chargea.
- Bonjour !! lui dit-il
Elle leva les yeux de son appareil pour lui répondre mais ...
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Chapitre 35 AIMER ES-CE UN MAL
20/03/2022
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