L'alpha tout-puissant reconquiert sa compagne
Divorcée et mariée à un chef de guerre
Mon nouvel amant est un mystérieux magnat
Le retour de l'héritière adorée
Choyée par le chef de la mafia
Le retour de l'héritière délaissée
Une danse avec trois princes
Les regrets de mon ex-mari
Son retour en grande pompe
Le retour de l'épouse indésirable
Prologue
Il n'y a que deux types de personnes qui viennent s'installer dans cette région de façon permanente. Ceux qui en ont marre de la société, de cette hypocrisie que nous dépeint le monde. De cette course au pouvoir, à l'argent, bien loin de la simple image du bonheur. Puis il y a ceux qui veulent oublier, qui pensent que dans ces grands espaces, même la douleur peut se perdre, à moins qu'ils ne se perdent eux même.
On ne vient pas vivre ici par hasard. Personne ne peut dire qu'il s'est simplement perdu, qu'il a atterrit là, comme ça, par hasard, du jour au lendemain en suivant une petite route quelconque. Aucun habitant de la région n'y croirait car on sait tous, que lorsqu'on arrive ici, nos plus gros bagages ne sont pas visibles. Mais ça n'a pas d'importance, car on ne pose pas de questions, on ne demande pas les raisons de leur venu à ceux qui débarquent au fin fond du monde.
La vie n'est pas tous les jours facile dans cette région. La neige recouvre tout une bonne partie de l'année et quand elle disparaît, ça n'est que pour révéler la beauté de la nature qui a sommeillé en dessous durant ces longs mois. J'aime cet endroit, depuis la première fois ou mon regard s'est posé sur ces montagnes, mon cœur s'est ancré dans ces roches, m'attachant, m'emprisonnant sans me laisser le désir de repartir.
J'ai appris à vivre dans cette région hostile où on doit tout faire par soit même. Se débrouiller, survivre dans cette nature sauvage, se battre contre les éléments. Ça n'a pas été simple même si j'ai quelques facilités. J'ai dû m'improviser mécanicien, jardinier, plombier, électricien, charpentier, chasseur mais je ne regrette pas mon choix. Ici, je me sens plus libre que je ne l'ai jamais été. Libre et en paix, bien que certains démons viennent encore me hanter par moment.
Je crois que je n'ai jamais été fait pour vivre au milieu de la société. Je m'emporte trop vite face aux inégalités, face aux injustices. Je suis incapable de rester sans bouger à simplement être spectateur quand je vois quelque chose qui ne devrait pas se produire. Au moins ici, je ne croise pour ainsi dire jamais personne et quand ça se produit, c'est à peine si on m'adresse la parole ce qui est loin de me déranger. J'aime ma solitude. J'aime cette vie que je me suis choisi où le superflu n'a pas sa place.
Ça fait presque cinq ans maintenant que j'ai débarqué avec un simple sac à dos. Je n'avais pas la moindre idée de ce que j'allais faire, ni même d'où j'allais vivre, mais j'ai croisé la route d'un vieux Loup solitaire qui a su lire en moi sans que je ne prononce le moindre mot. Il m'a offert un travail. Retaper sa grange qui n'allait sûrement pas passer un hiver de plus. Il m'a appris à poser des pièges, à travailler dans le froid et sous le vent. Il m'a en quelque sorte pris sous son aile. C'est lui qui m'a donné ce lopin de terre. Ce petit morceau du monde qui n'appartient dorénavant qu'à moi. J'ai posé chaque pilier de ma maison. J'ai assemblé chaque planche jusqu'à ce que ça ressemble vraiment à une habitation et je dois dire que je suis assez fier de mon travail. Je me doute que pour beaucoup, c'est loin d'être parfait, mais l'avis des autres n'a que peu d'importance à mes yeux.
Ce vieux Loup est mort avant de m'avoir vu terminer. Une mauvaise chute dont il ne s'est pas remis. Ici, il n'y a pas de médecin et le premier hôpital est à des centaines de kilomètres, encore, quand on a un hélicoptère a porté de main. C'est moi qui l'ai trouvé, étendu dans son lit. C'est moi qui l'est enterré, face à sa maison, là où il aimait s'installer pour regarder la nature et le temps passer. J'y ai passé des heures, pour simplement creuser sa tombe. La terre elle-même n'était pas prête à l'accueillir, dur comme du béton. Il m'a fallu redoubler d'effort pour parvenir à mes fins. Mais j'y suis arrivé, j'ai sculpté une croix en bois où j'ai gravé son prénom, « Henry », puis j'ai récupéré ces poules qui auraient été incapable de survivre plus de deux jours sans finir dans la gueule d'un prédateur. Et je suis partis, sans me retourner, laissant son corps et son esprit dans les mains de cette montagne qui avait déjà capturé son âme.
Par moment, je me surprends à repenser à lui, à sa longue barbe grise qu'il adorait caresser, à son regard perçant auquel rien ne pouvait échapper, à sa manière d'écouter même les plus lourds silences. Je dois avouer qu'il me manque parfois, bien qu'on parlait à peine. Mais au moins, il me reste l'essentiel, il m'a appris à survivre et c'est son plus bel enseignement.