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À l'aube des origines: La légende d'Argassi V Première partie

À l'aube des origines: La légende d'Argassi V Première partie

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Chapitres

Vous croyez aux histoires fantastiques, au merveilleux et à tous les possibles ? Vous pensez que tout peut arriver, que rien n’est écrit à l’avance ? Alors Celle aux doigts d’or ouvrira le portail… « Tout ce qui peut être imaginé est réel », a écrit Pablo Picasso. Il était une fois un monde peuplé de dragons, il était une fois un être venu d’ailleurs, il était une fois une prophétie… Bienvenue à l’aube des origines, bienvenue au croisement des mondes, bienvenue dans la Légende… À PROPOS DE L’AUTEURE Martine S. Dobral se plaît à construire des intrigues entre réel et imaginaire. Avec À l’aube des origines, un récit épique empreint de merveilleux où se chevauchent mondes et époques, toujours tendu vers l’espoir, elle clôt le cycle de La légende d’Argassi… ou le démarre.

Chapitre 1 No.1

Je dédie ce dernier volet à ma famille, d’un enthousiasme et d’un soutien indéfectibles,

Ainsi qu’à celles et ceux qui suivent la saga depuis le début ou la découvriront.

Quelque part, quelque chose d’incroyable attend d’être connu.

Carl Sagan – astronome américain

Imaginer, c’est hausser le réel d’un ton.

Gaston Bachelard – L’air et les songes

Prologue

Quelque part dans l’univers

L’astéroïde pénétra dans l’atmosphère chargée de soufre de la planète volcanique aux six anneaux. De sa face opposée, une sphère lumineuse s’éleva au même moment à grande vitesse dans le ciel et s’arracha à son attraction pour monter en droite ligne vers l’espace. Lorsqu’elle l’eut atteint, elle se stabilisa puis, dans un éclair, disparut, laissant place au vide.

Auréolé d’un halo brillant, l’astéroïde de plusieurs kilomètres de long poursuivit sa course folle et toucha le sol avec fracas, s’enfonçant au cœur de la planète de feu. Sous l’impact, elle vacilla sur son axe. Brutalement porté à des températures critiques, son noyau implosa. Au terme d’une succession de réactions en chaîne, elle se disloqua dans une lumière aveuglante en une multitude de particules propulsées dans l’espace, transformée en supernova, devenue planète morte.

À des années-lumière de là, après avoir franchi l’espace-temps à une vitesse défiant l’imagination, la sphère brillante surgit de nulle part et se matérialisa entre deux lunes, satellites d’une planète aux tons azur. Elle se mit en orbite autour d’elle et après une révolution presque complète, traversa son atmosphère. Boule incandescente lancée à pleine vitesse, elle plongea en droite ligne vers le sol qu’elle pulvérisa avant de s’y enfoncer, creusant un cratère de plusieurs kilomètres de diamètreL’onde de choc se répercuta bien au-delà du point d’impact. La terre gronda et se souleva dans un rugissement d’apocalypse tandis qu’un souffle puissant et destructeur balayait tout sur des centaines de kilomètres à la ronde. Une chaîne de volcans émergea crachant feu et flammes et les nuées ne furent bientôt plus que fumées, cendres et scories. Du plus grand d’entre eux surgit une forme rougeoyante, dans un torrent de lave.

Elle s’éleva dans le ciel, gigantesque créature en fusion auréolée d’étincelles incandescentes, et dressée au-dessus du cratère, contempla de ses yeux de braise son Nouveau Monde.

Autour d’elle, les tout jeunes volcans formaient un triangle presque parfait, monstrueuses entités ronflantes. Plus au sud se dessinaient des montagnes entrecoupées de vallées encaissées. De son regard laser, elle distingua un bref mouvement sur le flanc de l’une d’elles et ajusta sa vue. Sortie d’une grotte dont l’ouverture béait derrière elle, une autre créature, là-bas, l’observait.

Des écailles sombres et brillantes, un cou flexible surmonté d’une fine tête allongée à la mâchoire carrée, elle se tenait immobile, ses larges ailes repliées sur des membres puissants, sa longue queue enroulée autour de ses pieds.

De son œil analytique, l’Être de feu scanna son ADN à la recherche d’une compatibilité génétique et grogna de déception. Nulle possibilité de reproduction avec celle-ci.

Il capta son regard et se glissa dans son esprit.

— Nomme-toi ! lui intima-t-il, comminatoire.

L’animal accroché à sa corniche ne broncha pas, comme statufié.

La créature rougeoyante réitéra son ordre, méprisante. Elle ne détectait nulle intelligence dans ce corps. Il parut se réveiller et s’arracha à son emprise. Il déploya ses ailes et s’envola.

Elle le vit s’éloigner et balaya le site environnant de son regard de braise sans apercevoir âme qui vive. Était-ce là l’unique représentant des êtres vivants de cette planète ? Une espèce inférieure ?

Au moins allait-elle pouvoir, pour un temps, utiliser son apparence comme support. Concentrée sur la silhouette qui s’estompait, elle s’imprégna de son image et en prit peu à peu une forme jumelle jusqu’à devenir, à son tour, une gigantesque créature ailée aux écailles luisantes. La transformation achevée, elle ouvrit une bouche démesurée et vomit une multitude de boules de feu qui se répandirent dans l’air autour d’elle, adoptant son aspect, comme autant d’elle-même, démultipliées

— Vous connaissez votre mission, mes enfants ! Partez et essaimez aux quatre coins de ce monde ! Ramenez-moi la vie !

L’armée de créatures se dispersa à grands coups d’ailes et fila en direction des quatre points cardinaux. Leur génitrice resta seule et soupira d’impuissance et d’incertitude.

Pure fusion et flammes dans sa forme matérielle de reconstruction, d’où la nécessité d’investir un volcan en activité pour se reconstituer, elle n’avait eu de cesse, tout au long de sa déshérence, de découvrir une planète riche du titania dont elle était composée, pour se régénérer et survivre. Après avoir été les maîtres incontestés de leur univers, ses semblables avaient fini par en devenir les prédateurs ultimes. Désormais unique rescapée de leur monde, elle errait de galaxie en galaxie à la recherche du précieux métal source de vie, avec pour seul but trouver comment se reproduire et sauver son espèce.

Il n’en avait cependant pas toujours été ainsi ! Sa civilisation, majeure et florissante en son temps, soutenue par une technologie très avancée, avait rendu les siens maîtres de leur galaxie. Seulement, avides de puissance, ils avaient dilapidé leur potentiel en guerres assassines pour le monopole du minerai d’exception, saccageant jusqu’à épuisement toutes les ressources en titania des planètes de leur système. Ils s’étaient ensuite attaqués à celles des systèmes voisins, les asservissant les unes après les autres pour en extraire le précieux métal, sans aucun respect pour la vie.

Devant sa raréfaction programmée, leurs savants avaient réussi à synthétiser un minerai de substitution qui leur avait accordé un répit et avait pallié, pour un temps, l’épuisement de leurs gisements. De composition instable, il s’était avéré, à terme, un pernicieux poison rendant peu à peu leurs femelles stériles de façon irréversible. Menacée d’extinction, leur espèce avait alors dû s’adapter pour survivre et acquérir de nouvelles capacités. Notamment celle de cartographier d’un seul regard le patrimoine génétique de n’importe quel être vivant. Elle parvenait à analyser ses allèles dans les moindres détails à la recherche de son taux de compatibilité, évaluant la capacité de son système immunitaire à le reconnaître comme sien. Leurs savants avaient ainsi réussi à identifier et isoler un vecteur commun à certains gènes immunitaires d’espèces vivantes rencontrées. Grâce à d’habiles manipulations génétiques, ils les avaient « déverrouillés » pour les pénétrer et s’imprégner de leurs caractéristiques afin d’en faire des hôtes concordants, sans risque de rejet au moment de l’accouplement ou de la procréation.

Devenus polymorphes à gènes dominants, ils avaient acquis la capacité de pouvoir changer de forme à volonté pour leurrer leurs partenaires potentiels et s’apparier. Certains autres facteurs rentraient en ligne de compte. Comme le taux de rayons gammas contenu dans l’atmosphère, indispensable pour leur permettre de maintenir une parfaite polymorphie durant l’acte, la plus infime variation pouvant pervertir les échanges et faire échouer la fusion.

Une fois la procréation effective, la gestation s’accélérait, libérant des toxines sécrétées par l’embryon de l’hôte porteur qui se répandaient dans tout son organisme et l’empoisonnaient peu à peu. Sitôt après la naissance, survenue quelques heures seulement après la fécondation, elles le consumaient littéralement de l’intérieur, brûlaient et liquéfiaient tous ses organes, le condamnant à mourir dans d’horribles souffrances tandis que son enveloppe corporelle devenait titania.

La polymorphie n’était qu’un des aspects de leur adaptation. Leur contrôle de la matière leur avait permis de voyager sous forme de pur esprit à travers les trous de vers et l’espace-temps. Au sein de coques protectrices, vaisseaux oblongs transparents prolongement d’eux-mêmes puisqu’issus de leur mental, ils avaient repoussé toujours plus loin les limites de l’espace. Devenus cependant tributaires de quantités de titania de plus en plus importantes pour pouvoir se régénérer, leurs mutations s’étaient poursuivies et accélérées, effet pervers de leurs nouvelles capacités, rendant leurs transformations aléatoires et instables.

Toutes ces conditions drastiques avaient fini par avoir raison de leur espèce et, aujourd’hui, la créature continuait seule sa quête désespérée à travers les galaxies. Dans la phase transitoire où elle se trouvait, si elle n’absorbait pas très prochainement assez de titania pour se reconstituer, son état intermédiaire de fusion deviendrait définitif. Elle se dissoudrait dans la matière organique du volcan et disparaîtrait à tout jamais, son esprit délité, englouti par le néant, toutes les connaissances et la mémoire de sa civilisation, perdues pour l’éternité.

Les parties d’elle envolées aux quatre coins de ce monde restaient sa dernière chance. Charge à elles de lui ramener des êtres susceptibles d’extraire et de récolter pour son compte le précieux minerai détecté, enfoui dans les sous-sols de la planète. Une fois fondu, elle se plongerait dans le métal en fusion et se régénérerait enfin.

Après la quête du titania viendrait celle d’un hôte compatible pour la reproduction.

Pour l’heure, elle devait se ménager et réintégrer son apparence éthérée et incandescente, dans l’attente du retour de ses répliques. Le compte à rebours entamé pour la course à la survie lui laissait peu de temps avant la transmutation finale. Elle exhala un souffle brûlant d’impatience et reprit sa forme première. Se repliant dans la gueule du volcan, elle se fondit à la lave et attendit.

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