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Cinq carreaux Ă  gauche de la marge

Cinq carreaux Ă  gauche de la marge

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5.0
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20
Chapitres

À 11 ans, Milan n'est pas un enfant comme les autres. En quĂȘte de l'amour d'une mĂšre qui le rejette et sans figure paternelle Ă  laquelle se rattacher, il exprime son mal-ĂȘtre par la violence. AprĂšs avoir frappĂ© son enseignant, il est envoyĂ© dans un Ă©tablissement spĂ©cialisĂ©. Parviendra-t-il Ă  se reconstruire, Ă  sortir de la marge dans laquelle il est relĂ©guĂ© ? À PROPOS DE L'AUTEUR Arnaud Lamige relate son parcours professionnel auprĂšs des Ă©lĂšves en situation de handicap, Ă  travers l'histoire fictive de Milan, mĂ©lange de diffĂ©rentes histoires vraies entendues durant ses quatre annĂ©es de pratique en institut mĂ©dico-social.

Chapitre 1 No.1

Les joues écarlates, virant presque au violet, il virevolte dans cette cour au bitume usé par le temps, par les milliers de pas d'enfants qui l'ont foulée avant lui. D'un revers du pied, il démolit le labeur des employés de la commune du petit village rural qui avait ce tantÎt rassemblé les feuilles des marronniers ornant le triste édifice servant d'école.

Il est seul dans cette cour, ne sait que faire de ses os et de sa peau. Son impatience le brĂ»le, le dĂ©mange, aussi se pare-t-il de plaques rougeĂątres qui couronne le pourtour de sa bouche Ă  force de se lĂ©cher frĂ©nĂ©tiquement les lĂšvres. La fraĂźcheur de l'automne ne semble guĂšre l'atteindre, il Ă©volue dans ses vĂȘtements d'Ă©tĂ© comme pour prolonger les grandes vacances qu'il dĂ©sire dĂ©jĂ  revoir depuis la rentrĂ©e de septembre.

Dans son jean ajouré, des écorchures à peine cicatrisées. Il se pince la peau, arrache les derniÚres feuilles résistantes et tente tant bien que mal de tuer l'ennui en attendant la mÚre qui comme de coutume ne se plie pas aux horaires réglementaires.

Le maĂźtre est lĂ , surveillant d'un Ɠil ses agissements. L'enfant sent l'impatience de l'adulte qui veut voir enfin le salut de la fin de journĂ©e.

Ce jour-là, il devra pourtant retarder son horaire de sortie. Il y a une réunion qui va se tenir pour parler de cet enfant. Cet enfant qui ne supporte plus ces murs, ces camarades inquisiteurs et cet adulte de malheur qui le brime, le déstabilise, l'effrite.

Maintes et maintes fois, l'enfant a répondu, souvent malgré lui, par la violence. Cette violence qui l'habite, qu'il ne peut réprimer ni contrÎler.

Il y a bien le petit Pierre et le petit Maxence qui acceptent parfois quelques échanges de ballon avec lui mais, s'autoproclamant maßtre du jeu, ces banales parties de football finissent avec des insultes, des coups, des pleurs. Et toujours, cet adulte à l'air grave qui le saisit réguliÚrement par le poignet pour l'asseoir sur les marches qui mÚnent à la salle de classe.

Toutes les récréations, ces moments qui sont pour le commun des moments de détente et de jeux sont pour lui redoutables. Il ne se contrÎle pas, le cadre et ses bordures invisibles l'angoisse et le pousse à l'exprimer par de multiples violences.

Ces derniers jours, Ă  l'approche des vacances d'hiver, l'angoisse mĂȘlĂ©e Ă  l'excitation des fĂȘtes de fin d'annĂ©e l'ont poussĂ© Ă  commettre l'inacceptable. Frapper le maĂźtre, celui qui mĂšne le troupeau. Il en a honte mais n'a pu faire face Ă  la tĂąche demandĂ©e qui lui paraissait insurmontable. Face Ă  l'insistance de l'enseignant, il n'a pu contenir son besoin de violence. Debout sur la table, les poings tellement serrĂ©s que ses ongles ont pĂ©nĂ©trĂ© la chair, de toute sa rage il a frappĂ©. Puis, une fois la colĂšre descendue, la honte et la dĂ©tresse d'avoir fait du mal Ă  celui qui jusque-lĂ  l'avait tout de mĂȘme pris en considĂ©ration.

Ce soir-lĂ , maman se fait attendre, comme toujours. Elle arrive enfin, les cheveux nĂ©gligemment attachĂ©s avec une vulgaire pince, vĂȘtue d'un pull trouĂ© et de ce pantalon de survĂȘtement qu'elle ne quitte que rarement. Il la voit arriver, cherche son regard, une approbation, un soutien. Il n'en aura point. Il s'approche d'elle pour l'Ă©treindre mais d'un revers de la main elle rĂ©prime ce besoin affectif.

Lui pleure à l'intérieur. Hors de question de montrer ses larmes, d'exprimer un quelconque sentiment. Alors, il s'agite, court ici et là sans réel but.

Le maĂźtre les invite lui et sa mĂšre Ă  entrer dans la salle des maĂźtres oĂč les rĂ©unions se tiennent de coutume. Du bout des lĂšvres, la mĂšre tente d'excuser son retard, teintant ses paroles de banalitĂ©s. Personne n'est dupe mais elle semble s'en moquer. Elle prend place autour de la table ovale, le petit s'assied prĂšs d'elle, il s'agite tentant vainement une derniĂšre fois d'attirer son attention. Elle, fronce les sourcils et lui somme sĂšchement de s'arrĂȘter de bouger. À ce moment, il se sent seul et n'obtient de sa mĂšre que son odeur de parfum bon marchĂ©, de cigarette froide et d'effluves d'alcool.

Plusieurs adultes se prĂ©sentent, maĂźtre, travailleurs sociaux, directeur de l'Ă©cole, personnel acadĂ©mique. Puis, vient son tour, se balançant sur sa chaise, il annonce avec nonchalance « moi c'est Milan ». Le garçon de dix ans en paraĂźt sept, comme s'il s'Ă©tait interdit de grandir, comme si tous les maux qui le harcĂšlent absorbaient sa croissance. On lui demande s'il sait pourquoi tout le monde est lĂ  et tout ce qu'il trouve Ă  dire, avec la pauvretĂ© puĂ©rile qui caractĂ©rise son langage, c'est « parce que je travaille mal et que j'suis pas sage ». Le maĂźtre prĂ©sente au comitĂ© dont la mĂšre fait partie les productions du garçon. Elles saignent du rouge qui sanctionne la faiblesse de son niveau. Certaines fiches sont mĂȘme froissĂ©es, dĂ©chirĂ©es. Longuement, le maĂźtre expose les mĂ©faits et les Ă©checs. Bien sĂ»r, il s'emploie Ă  garder un vocabulaire technique, il parle de difficultĂ©s relationnelles, de difficultĂ©s sur le plan des apprentissages, de compĂ©tences non acquises, etc.

Quand le représentant de l'académie questionne l'enfant, celui-ci répond tout simplement qu'il n'aime pas l'école et quant aux difficultés relationnelles « ce sont les autres qui le cherchent aussi ! ».

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