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Kieran se tenait seul dans la forêt, les yeux fixés sur la pleine lune, une boule d'argent suspendue dans le ciel sombre, éclatant de lumière dans la nuit sans fin. Il n'avait pas encore ressenti la transformation qui, chaque mois, faisait de lui un monstre. Mais il savait que le temps passait, que l'instant approchait, que le corps humain ne pourrait pas contenir la bête beaucoup plus longtemps.
Il respirait profondément, tentant de calmer son esprit. Chaque mois, c'était la même chose. La lune apparaissait dans le ciel, et avec elle, le besoin de se cacher, de fuir. Il s'était habitué à l'idée de la transformation, mais ce n'était pas une habitude qu'on accueillait avec sérénité. Chaque fois, c'était un combat. Un combat contre sa propre nature. Un combat contre sa propre peur de blesser ceux qu'il aimait, ou de tomber sur quelqu'un qui le verrait pour ce qu'il était vraiment.
Kieran n'était plus le jeune homme innocent qu'il avait été autrefois. Avant que la malédiction ne le frappe, il était comme tout le monde : un homme normal, un homme qui avait des rêves, des espoirs, des aspirations. Mais tout avait changé la première fois qu'il avait ressenti cette douleur vive, cette transformation dévastatrice qui lui avait arraché la peau, brisé ses os et modifié son âme. Il n'était plus que l'ombre de ce qu'il avait été. Le loup-garou ne faisait plus qu'un avec lui, prenant possession de son corps une fois la pleine lune levée.
Kieran s'agenouilla, ses mains tremblantes posées sur le sol, cherchant une stabilité qu'il n'arrivait plus à trouver. Il ferma les yeux un instant, le souffle court, comme s'il essayait de lutter contre une marée invisible qui le tirait sous l'eau. C'était toujours pareil. La lutte intérieure, la transformation qui déchirait son être. Une partie de lui le voulait, l'appelait, un besoin primal de céder à la bête, mais une autre partie, plus humaine, luttait pour conserver son contrôle. Pour ne pas devenir ce qu'il redoutait.
La douleur commença à se faire sentir, d'abord une pression dans les muscles, puis un afflux de chaleur, une poussée incontrôlable qui transformait son corps. Il la connaissait bien, cette douleur. Elle le parcourait à chaque pleine lune. Les os qui se brisaient, les muscles qui se tordaient sous l'effet de la transformation, la peau qui se déchirait pour révéler l'animal. Il ferma les yeux, serrant les dents pour contenir un cri de douleur qui se formait dans sa gorge.
Mais avant qu'il ne puisse perdre conscience sous l'effet de la transformation, une pensée traversa son esprit, fugace mais intense : Pourquoi cela doit-il être ainsi ? Pourquoi suis-je maudit de cette manière ? Il avait toujours cherché une réponse à cette question, mais il n'avait jamais trouvé de réponse apaisante. La malédiction n'était pas juste un fardeau physique ; elle était une solitude profonde, un éloignement du monde, un rejet constant de sa propre humanité.
Il se haïssait pour ce qu'il était devenu.
À chaque pleine lune, il avait l'impression de se perdre un peu plus dans les ténèbres. Le loup en lui n'était pas une créature noble, mais une force sauvage et incontrôlable. Ce n'était pas une bête qu'on pouvait apprivoiser ou aimer. Il n'était qu'un monstre, un monstre qui ne méritait rien d'autre que l'exil. Il se battait contre cela, contre sa propre nature, mais au fond de lui, il savait qu'il ne pourrait jamais échapper à cette vérité.
La transformation achevée, Kieran se redressa, secoué de tremblements. Il était devenu l'animal qu'il redoutait. Ses yeux, autrefois clairs et humains, étaient désormais d'un jaune perçant, et ses sens étaient amplifiés au-delà de toute compréhension. Chaque son, chaque odeur, chaque mouvement de la forêt l'assaillait, et il ressentait une faim irrésistible, une soif de liberté dans cette forme bestiale.
Il se leva, pris par un instinct irrésistible. La chasse l'appelait. Il pouvait sentir la chaleur de la vie dans l'air, sentir les battements d'un cœur, entendre des voix, des créatures qu'il pourrait facilement poursuivre et détruire. Mais il résista. Au fond de lui, il savait que chaque action de ce genre le rapprochait un peu plus de la bête qu'il voulait fuir.
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