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Ngonda " Lune"

Ngonda " Lune"

SYLMAN

5.0
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111
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23
Chapitres

« Une mÚre n'est pas seulement celle qui donne la vie, celle qui porte la grossesse pendant 9 mois mais une mÚre est celle qui éduque un enfant, celle qui prends soin de son enfant dans la maladie et la santé, celle qui participe à l'épanouissement de son enfant, celle qui répond aux besoins et désirs de son enfant, sans les ignorer, ni les devancer.» Ngonda « Lune »

Chapitre 1 01

Ngonda « Lune »

PremiĂšre partie

Chapitre 1

Bandundu «République Démocratique du Congo »

Nounga (victoire)

Moi : bĂ©bĂ© na nga, nani abeti yo ?? Loba na nga, nakend'ozongisa. Tangu mususu otutani na mur ya ndako'ooo. BĂ©bĂ© oh ! BĂ©bĂ© oh ! (une berceuse en lingala : mon bĂ©bĂ© qui t'a frapper ?? il faut me dire la personne que j'aille la frapper aussi. Peut-ĂȘtre tu t'es cogner sur le mur de la maison). Une berceuse qui a bercĂ© notre enfance, c'Ă©tait la prĂ©fĂ©rĂ©e de notre mĂšre. Ngonda ne veut pas dormir, ni boire le lait que j'ai mis pour elle dans le vieux biberon que la sƓur Matondo m'a donner. Elle travaille Ă  la paroisse et lorsqu'elle a appris que Zola et moi nous allons avoir un enfant, elle a appelĂ© une de ses cousines qui habite Ă  Kinshasa l'Ă©pouse d'un riche homme pour quelle puisse m'envoyer les affaires de sa fille qu'elle n'utilise plus.

Tima (le cƓur/ ma voisine) : ebwe??

Moi : ebwe (bonjour en kikongo) inki mambu ??(Comment tu vas ?? quels sont les nouvelles)

Tima : mambu ikele ve (pas des nouvelles, bonnes nouvelles).

Moi : Dieu merci, tu sors au champ ??

Tima : si bientÎt je peux faire la récolte de maïs.

Moi : ah ça, je suis content pour toi. Comme tu vois c'est impossible pour moi de me rendre au champ avec l'enfant.

Tima : demain je passerai ici la journée, tu peux y aller et me la laisser.

Moi : tu peux faire ça ??

Tima : bien sûr toi aussi. D'ailleurs il faut me la donner je vais la prendre un peu.

Moi : et bizarrement lorsque tu la prends elle cesse de pleurer.

Tima : haha il faut laisser l'enfant tranquille peut ĂȘtre que c'est toi qui ne sais pas bien la bercer.

Moi (me levant): je vais prendre ma douche vite fait puis je reviens la prendre.

Tima : vas-y.

Je suis partie prendre ma douche en me dĂ©pĂȘchant, je ne dois pas non plus abuser de la gentillesse de Tima. Tima c'est ma voisine et nous avons grandi ensemble. Elle vit avec son pĂšre, sa mĂšre est morte depuis des annĂ©es dĂ©jĂ . Une fille courageuse, travailleuse. Elle voulait faire des longues Ă©tudes de mĂ©decine mais malheureusement Ă  cause du manque de moyen elle s'est arrĂȘtĂ©e en classe de deuxiĂšme secondaire. Elle a deux frĂšres : un c'est un enseignant Ă  l'Ă©cole catholique et l'autre c'est un menuisier. Ils sont tous mariĂ©s mais ils ont construits sur le terrain familial. Moi je suis l'enfant unique de ma mĂšre, je n'ai jamais eu la chance de connaitre mon pĂšre parce qu'il m'avait abandonnĂ©.

Heureusement que ma mĂšre avait Ă©conomisĂ© les sommes colossales que mon gĂ©niteur lui donnait, lorsqu'elle s'est rendue compte que le monsieur l'avait abandonnĂ© avec la grossesse, elle a achetĂ©e des terres oĂč elle faisait des travaux champĂȘtres. Ma mĂšre a travaillait durement dans ses champs pour me scolariser mais malheureusement elle Ă©tait aussi morte d'une maladie mystĂ©rieuse.

Mes deux grands parents ont continues Ă  prendre soin de moi et au fur et en mesure que les habitants devenaient de plus en plus nombreux, le champ a Ă©tĂ© transformĂ© en une parcelle. C'est ce terrain sur lequel je vis. Je me suis arrĂȘtĂ© en classe de quatriĂšme des humanitĂ©s littĂ©raires lorsque mes deux grands parents sont morts dans un accident en sortant Ă  Matadi. Je suis restĂ© dans leur maison mais bon comme ma mĂšre Ă©tait l'enfant que ma grand-mĂšre a eu avant de se marier avec mon grand-pĂšre, mes oncles et tantes m'ont chassĂ© dans leur maison.

GrĂące Ă  des petits bricoles et cours du soir que je donne souvent aux enfants j'ai pu construire cette maison de deux chambres, salon et une petite cuisine Ă  l'extĂ©rieur. La sƓur Matondo m'a beaucoup aidĂ© pendant cette pĂ©riode. Je dormais Ă  la paroisse et chaque matin je partais faire de petit boulot ici et lĂ  puis le soir je donnais les cours du soir en bas du manguier qui est au milieu de la cour de la paroisse.

Moi : j'ai fini Tima, elle est oĂč ??

Elle : allongée sur la natte dans la maison, elle s'est endormie.

Moi : ah okay laisse-moi la prendre, merci encore Tima.

Elle (souriant): je t'en prie.

Je ne savais pas qu'un jour j'allais devoir prendre soin de ma fille seul. Zola cette fille que j'ai aimĂ© et continu d'aimer de tout mon cƓur. Un jour je suis partie faire la lessive a la riviĂšre, il Ă©tait dĂ©jĂ  15 heures par lĂ  et je ne pouvais pas attendre que mon linge sĂšche pour partir. Ce n'est pas bien de rester Ă  la riviĂšre jusqu'au coucher du soleil. J'ai mis mes habits dans une bassine que j'ai posĂ©e sur ma tĂȘte en remontant tout doucement la petite pente qui mĂšne sur la grande route.

Flash-back

La vie au village n'est pas du tout facile mĂȘme si je n'ai jamais vĂ©cu en ville mais je sais que lĂ -bas les gens ne se rendent pas aux champs, qu'ils ont de l'eau et l'Ă©lectricitĂ© dans leurs maisons. Qu'ils ne cuisinent pas sur le feu du bois et n'ont pas besoin de se rendre Ă  la riviĂšre pour puiser de l'eau ou faire la lessive. J'espĂšre qu'un jour j'irai Ă  Kinshasa Ă  l'aventure mĂȘme si je n'ai pas un niveau d'Ă©tude Ă©levĂ©, je suis intelligent et m'exprime bien en français. Je peux chercher un petit travail mĂȘme de domestique pour subvenir Ă  mes besoins et faire des Ă©conomies. Comme ça je peux retourner au village construire une maison sur mon petit terrain que mes parents m'ont laissĂ© et passer les examens d'Ă©tat dans un centre d'autodidacte.

J'ai un petit tĂ©lĂ©phone itel que la sƓur Matondo m'avais ramenĂ© lors d'un voyage Ă  Kinshasa et une carte mĂ©moire dedans que m'avait laisser un ami d'enfance parti vivre en ville depuis des annĂ©es. Il m'a envoyĂ© plusieurs chansons de Koffi, Fally, Lwambo Makiadi, le grand KalĂ© et certains artistes amĂ©ricains, français, etc. J'ai mĂȘme les chansons de deux fils du vieux Djuna Djanana Gim's et Dadju. Ils vivent en France et font de la musique d'aprĂšs ce que mon ami m'a dit. J'ai fini de faire la lessive et plier mes habits encore mouillĂ©s que j'ai posĂ© dans ma bassine que je compte mettre sur la tĂȘte. Monter la pente avec la bassine dans une main et avec mon tĂ©lĂ©phone dans une autre main ne seras pas du tout Ă©vident.

Moi (chantonnant) : nakokufa liwa ya ngungi, ya nyoka ba betaye balembe te, nani amiboma pona yesu, toyoka te ooo. Ebele bamiboma kaka se pona bolingo eh si je savais ça.

(Une chanson du grand Madilu qui parle d'amour.) Son titre c'est si je savais ça.

Moi : moyi ebimaka se pona batu nionso

Basusu bako profiter na ngambo oh oh !

Liboke ya moninga osombela ngo kwanga soki oza na mwa ndambo ya espoir oh...

Je chantais Ă  tue-tĂȘte en tenant ma bassine d'une main et de l'autre main mon petit tĂ©lĂ©phone lorsque j'ai aperçu une jeune fille se faire agresser par deux hommes. J'ai fait descendre ma bassine en mettant mon tĂ©lĂ©phone dans ma chaussette. Je me suis approchĂ© d'eux pour savoir ce qui n'allait pas.

Moi (en kikongo): qu'est ce qui ne va pas ici ?? Pourquoi vous brutalisez la pauvre fille ??

Eux : passe ton chemin sinon tu vas ĂȘtre tabassĂ© Ă  sa place.

Moi : lĂąchez-lĂ  je vous dis.

Eux : sinon tu vas nous faire quoi ??

L'un d'eux s'est approcher de moi avec une machette, j'ai Ă©tĂ© rapide, j'ai tordu sa main et lui ravissant sa machette. Il a hurlĂ© de douleur, son ami est venu Ă  sa rescousse mais il a reçu un coup de tĂȘte qui l'a propulsĂ© au sol. Il s'est levĂ© le nez en sang en courant la poussiĂšre rouge sur son pantalon blanc.

L'autre : s'il te plait lĂąche moi tu risques de me briser les os.

Moi : et c'est ce que je compte faire.

Lui : s'il te plait grand frĂšre.

Moi (lĂąchant sa main): vas t'en mais tu as intĂ©rĂȘt Ă  ne plus recroiser mon chemin.

*

Moi (à la jeune dame): ça va ??

Elle (tremblants, les larmes et la morve mĂ©langĂ©s sur son jolie visage): oui merci beaucoup. Je n'imagine mĂȘme pas ce qu'ils allaient me faire si tu n'allais pas passer par ici.

Moi : ça va lÚve-toi s'il te plait.

Elle s'est levée en époussetant sa jupe.

Moi : tu le connais ??

Elle : non mais je les ait entendus dire qu'ils sont du village voisin.

Moi : tu sors Ă  la riviĂšre ??

Elle : si, ils ont mĂȘme brisĂ© ma calebasse. Koko (grand-mĂšre) ne va pas ĂȘtre contente.

Moi : tu vis avec ta grand-mĂšre ??

Elle : si.

Moi : ah d'accord je m'appelle Nounga.

Elle : et moi Zola. Enchanté.

Moi : je ne t'ai jamais vu dans le village.

Elle : je viens de Kinshasa, ma mÚre m'a amener vivre ici parce qu'elle a trouvé un mundele (blanc) du coup elle est venue m'abandonner chez ma grand-mÚre parce qu'elle ne pouvait pas partir avec moi et son mundele ne devait pas savoir qu'elle a une grande fille.

Moi : oh lala je suis désolé et tu as quel ùge ??

Elle : 19 ans et toi ??

Moi : j'ai 25 ans et tu faisais quelle classe Ă  Kinshasa ?

Elle : quatriĂšme des humanitĂ©s et c'est parce que j'ai chaumĂ© pendant deux ans. Ma mĂšre Ă©tait Ă  Lubumbashi et m'a laisser chez sa copine mais comme elle n'envoyer plus l'argent, j'ai arrĂȘtĂ© les Ă©tudes.

Moi : elle vit oĂč ta grand-mĂšre ??

Elle : à cÎté du marché.

Moi : ah je connais ta grand-mĂšre, c'est ma Kanzumba n'est-ce pas ??

Elle : si c'est elle.

Nous sommes partis voir sa grand-mÚre et je devais aussi expliquer à cette derniÚre pourquoi sa calebasse s'est briser. Elle a maudit ses voyous et elle a aussi tiré les oreilles de sa petite fille qui est parti à la riviÚre avec une robe courte, fleuri qui selon elle a attiré les regards de ces voyous.

Moi : koko je vais vous laissez, je dois partir Ă©taler mon linge.

Elle : ah mon fils tu ne restes pas un peu ?? J'ai préparé le dongo-dongo (gombo) et le fufu de manioc. J'ai fait aussi un bon plat de mpiodi (Thomson).

Moi : je veux bien rester mais je dois y aller koko.

Elle : dans ce cas laisse-moi te servir dans une assiette. Tu viens de sauver ma petite fille, tu le mérites.

Elle m'a servi puis a dit à sa petite fille Zola de m'accompagner. Nous avons échangé les numéros parce qu'elle a un téléphone mais un smart phone, qui prends les photos et vidéos et on peut se connecter avec sur les réseaux sociaux.

Je crois que ce tĂ©lĂ©phone coĂ»te une fortune parce qu'ici au village tu peux entrer dans toute les maisons et tu ne vas pas trouver deux ou trois personnes qui ont un smart phone. MĂȘme les villageois Ă  qui leurs membres de famille qui vivent en ville offrent de gros tĂ©lĂ©phone ; ils les vendent et achĂšte la marchandise, achĂšte les bĂ©tails de fois mĂȘme un bout de terrain sur lequel ils cultivent. SĂ©rieusement moi-mĂȘme je ne peux pas utiliser un tĂ©lĂ©phone qui coĂ»te une fortune pourtant avec cet argent je peux investir dans un business rentable qui peut me rapporter une petite fortune chaque fin du mois.

Un jour j'ai vu Ă  la tĂ©lĂ©vision de la sƓur Matondo dans une Ă©mission, une dame qui a un tĂ©lĂ©phone qui coĂ»te 1500 dollars. J'ai failli tomber Ă  l' envers sĂ©rieusement un tĂ©lĂ©phone de 1500 dollars ?? Ce tĂ©lĂ©phone peut appeler au paradis ?? Tsuiips.

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