Résumé de Sous la Lune du Rejet : Kieran est un loup-garou, un homme déchiré entre sa nature humaine et la bête qui sommeille en lui. Chaque mois, la pleine lune déclenche une transformation brutale, le forçant à fuir la société et à se cacher des autres, terrifié de ce qu'il pourrait devenir. Son existence est marquée par la solitude et le rejet, une vie où l'isolement est la seule façon de se protéger et d'éviter de blesser ceux qu'il aime. Mais un jour, alors qu'il se réfugie dans une auberge, il croise le chemin d'Amy, une jeune femme forte et indépendante, qui l'attire immédiatement. Cependant, contrairement à ses précédentes rencontres, elle ne se laisse pas séduire par ses tourments, ni par ses charmes. Elle le rejette catégoriquement lorsqu'il lui révèle ce qu'il est, incertaine de pouvoir l'accepter pour ce qu'il est devenu. Face à ce rejet brutal, Kieran est plongé dans un tourment intérieur encore plus profond. Comment peut-il espérer une quelconque forme de rédemption s'il est rejeté par celle qu'il désire le plus, celle qui pourrait peut-être l'accepter malgré sa bête intérieure ? Ses voyages le poussent à chercher des réponses sur sa nature et sur la manière de vivre avec cette dualité. Mais il découvre peu à peu que la vraie question n'est pas de fuir ou de rejeter la bête, mais d'accepter les deux parties de lui-même. À travers des rencontres avec des êtres qui connaissent, eux aussi, le poids de la solitude et du rejet, Kieran apprend qu'accepter son identité est la seule voie possible. Mais ce chemin de réconciliation avec soi-même est semé d'embûches, et sa quête pour trouver l'amour et la paix intérieure le force à confronter ses peurs les plus profondes, surtout celle de l'impossibilité d'être aimé pour ce qu'il est. Sous la Lune du Rejet est une exploration poignante de l'acceptation de soi, du rejet et de la recherche de l'amour dans un monde qui ne pardonne pas facilement les différences. C'est un récit de lutte intérieure, de transformation, et de la recherche d'un équilibre entre l'humain et la bête.
Kieran se tenait seul dans la forêt, les yeux fixés sur la pleine lune, une boule d'argent suspendue dans le ciel sombre, éclatant de lumière dans la nuit sans fin. Il n'avait pas encore ressenti la transformation qui, chaque mois, faisait de lui un monstre. Mais il savait que le temps passait, que l'instant approchait, que le corps humain ne pourrait pas contenir la bête beaucoup plus longtemps.
Il respirait profondément, tentant de calmer son esprit. Chaque mois, c'était la même chose. La lune apparaissait dans le ciel, et avec elle, le besoin de se cacher, de fuir. Il s'était habitué à l'idée de la transformation, mais ce n'était pas une habitude qu'on accueillait avec sérénité. Chaque fois, c'était un combat. Un combat contre sa propre nature. Un combat contre sa propre peur de blesser ceux qu'il aimait, ou de tomber sur quelqu'un qui le verrait pour ce qu'il était vraiment.
Kieran n'était plus le jeune homme innocent qu'il avait été autrefois. Avant que la malédiction ne le frappe, il était comme tout le monde : un homme normal, un homme qui avait des rêves, des espoirs, des aspirations. Mais tout avait changé la première fois qu'il avait ressenti cette douleur vive, cette transformation dévastatrice qui lui avait arraché la peau, brisé ses os et modifié son âme. Il n'était plus que l'ombre de ce qu'il avait été. Le loup-garou ne faisait plus qu'un avec lui, prenant possession de son corps une fois la pleine lune levée.
Kieran s'agenouilla, ses mains tremblantes posées sur le sol, cherchant une stabilité qu'il n'arrivait plus à trouver. Il ferma les yeux un instant, le souffle court, comme s'il essayait de lutter contre une marée invisible qui le tirait sous l'eau. C'était toujours pareil. La lutte intérieure, la transformation qui déchirait son être. Une partie de lui le voulait, l'appelait, un besoin primal de céder à la bête, mais une autre partie, plus humaine, luttait pour conserver son contrôle. Pour ne pas devenir ce qu'il redoutait.
La douleur commença à se faire sentir, d'abord une pression dans les muscles, puis un afflux de chaleur, une poussée incontrôlable qui transformait son corps. Il la connaissait bien, cette douleur. Elle le parcourait à chaque pleine lune. Les os qui se brisaient, les muscles qui se tordaient sous l'effet de la transformation, la peau qui se déchirait pour révéler l'animal. Il ferma les yeux, serrant les dents pour contenir un cri de douleur qui se formait dans sa gorge.
Mais avant qu'il ne puisse perdre conscience sous l'effet de la transformation, une pensée traversa son esprit, fugace mais intense : Pourquoi cela doit-il être ainsi ? Pourquoi suis-je maudit de cette manière ? Il avait toujours cherché une réponse à cette question, mais il n'avait jamais trouvé de réponse apaisante. La malédiction n'était pas juste un fardeau physique ; elle était une solitude profonde, un éloignement du monde, un rejet constant de sa propre humanité.
Il se haïssait pour ce qu'il était devenu.
À chaque pleine lune, il avait l'impression de se perdre un peu plus dans les ténèbres. Le loup en lui n'était pas une créature noble, mais une force sauvage et incontrôlable. Ce n'était pas une bête qu'on pouvait apprivoiser ou aimer. Il n'était qu'un monstre, un monstre qui ne méritait rien d'autre que l'exil. Il se battait contre cela, contre sa propre nature, mais au fond de lui, il savait qu'il ne pourrait jamais échapper à cette vérité.
La transformation achevée, Kieran se redressa, secoué de tremblements. Il était devenu l'animal qu'il redoutait. Ses yeux, autrefois clairs et humains, étaient désormais d'un jaune perçant, et ses sens étaient amplifiés au-delà de toute compréhension. Chaque son, chaque odeur, chaque mouvement de la forêt l'assaillait, et il ressentait une faim irrésistible, une soif de liberté dans cette forme bestiale.
Il se leva, pris par un instinct irrésistible. La chasse l'appelait. Il pouvait sentir la chaleur de la vie dans l'air, sentir les battements d'un cœur, entendre des voix, des créatures qu'il pourrait facilement poursuivre et détruire. Mais il résista. Au fond de lui, il savait que chaque action de ce genre le rapprochait un peu plus de la bête qu'il voulait fuir.
Pas ce soir, se dit-il. Je dois me contrôler.
Il se dirigea vers une rivière voisine, là où l'eau calme pouvait apaiser la fureur de son esprit. Le loup qui vivait en lui voulait courir, il voulait se perdre dans la nuit, mais Kieran savait que ce n'était pas ce qu'il cherchait. Ce qu'il cherchait, c'était l'acceptation. L'acceptation de ce qu'il était. Mais l'idée même de se montrer à quiconque dans cet état lui était insupportable.
Il s'arrêta un instant près de la rive, se tenant là, écoutant le bruit de l'eau qui coulait lentement. C'est alors qu'une pensée traversa son esprit, un souvenir lointain : Il faut que je fuie. Je ne peux pas risquer de blesser quelqu'un, de montrer ce que je suis devenu.
C'était sa vie. Sa solitude. Il fuyait le monde, il fuyait les gens, parce qu'il savait ce qu'il représentait. Une menace. Un monstre. Une créature qu'on rejetait instinctivement dès qu'on en découvrait la vérité. Et Kieran n'était pas prêt à voir cela encore une fois.
La douleur dans son cœur était aussi forte que celle de son corps. Il ne voulait pas être ce monstre. Il ne voulait pas être ce rejeté. Mais qu'il le veuille ou non, la malédiction l'avait fait tel qu'il était. Une dualité qu'il ne pouvait ignorer. Une part de lui restait humaine, et une autre, sombre et terrifiante, se nourrissait de la lune, de la nuit.
Et puis, comme une révélation, il se souvint de l'auberge qu'il avait traversée récemment. Il avait croisé son regard. Une jeune femme. Il l'avait observée de loin, un sentiment étrange grandissant en lui. Il avait vu dans ses yeux une chaleur qu'il n'avait pas vue depuis longtemps. Une forme d'empathie. Une lueur qui l'avait frappé comme un éclair. Mais il l'avait aussi vue se détourner de lui, dégoûtée lorsqu'il avait révélé ce qu'il était.
Elle m'a rejeté. La pensée lui arracha un soupir. Comme tous les autres.
Mais cette pensée persistait : peut-être que cette rencontre n'était pas simplement un autre rejet. Peut-être que, quelque part, il existait une possibilité de rédemption.
Trop de questions se bousculaient dans son esprit. Il secoua la tête, cherchant à chasser ces pensées envahissantes. Il devait se concentrer. Le loup n'était pas loin. Et une nouvelle douleur commença à s'insinuer dans ses veines.
À l'aube, Kieran s'éloigna de la rivière, le cœur lourd. La bête allait encore une fois avoir raison de lui, mais peut-être qu'un jour, il pourrait échapper à cette malédiction. Peut-être qu'il trouverait, au fond de lui, la paix qu'il recherchait désespérément. Mais cette nuit-là, sous la lumière de la lune, il savait que la bataille ne faisait que commencer.
Autres livres par Déesse
Voir plus