Login to Kifflire
icon 0
icon Recharger
rightIcon
icon Historique
rightIcon
icon Déconnexion
rightIcon
icon Télécharger l'appli
rightIcon
5.0
avis
82
Vues
32
Chapitres

L'assassinat du lieutenant de police Éric Martin, lors d'une intervention policière dans un deal de drogue, a bouleversé la brigade des stupéfiants. Malgré l'enquête et les investigations menées pour retrouver le meurtrier, les circonstances de sa mort restent ambiguës. Quinze ans plus tard, Damien, son fils, ayant lui aussi le même grade que son père, veut reprendre l'enquête à son compte. Parviendra-t-il à résoudre cette affaire ? Quel terrible secret cache sa famille ? À PROPOS DE L'AUTEUR Dans Le furet, Phil Marcatant vous ouvre les portes de son univers et vous invite au cœur d'une enquête palpitante.

Chapitre 1 No.1

Ce livre est une œuvre de fiction. Les personnages, les lieux et situations décrits ici sont imaginaires ou utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnages, lieux ou évènements réels est purement fortuite.

Chapitre 1Le mystère de la mort du père

Le jeune lieutenant de police Damien Martin venait juste d'avoir son diplôme d'officier de police. Il avait été recruté à la brigade des stupéfiants, la fameuse brigade des stups ou plus court « les stups » comme on l'appelait.

Âgé de 25 ans, Damien était sorti dans les premiers de l'École des officiers de police avec toutes les félicitations du jury qui lui avait décerné son diplôme. Son sens moral et sa probité étaient connus de tous ses professeurs et collègues d'école. Ce n'était pas un hasard : il était le digne fils du lieutenant Éric Martin, au sens moral et à la probité rigoureuse s'il en fut, qui, de son vivant, opérait aussi à la section des stups où était à présent employé son fils. Et le père avait transmis au fils son sens de l'honneur et de la moralité.

Certains, à la brigade qu'il venait d'intégrer, les plus anciens, se souvenaient d'Éric Martin, lui-même ex-brillant lieutenant de police, d'une expérience reconnue par tous, mais qui avait eu une fin tragique et incompréhensible dans l'exercice de ses fonctions. Il avait en effet été sauvagement assassiné une quinzaine d'années auparavant, lors d'une opération d'arrestation motivée par un échange de drogue entre truands, par l'un des voyous participant à l'échange qui l'avait abattu de sang-froid lors de cette opération qui s'était terminée de façon plus que mouvementée.

À l'époque, un des indics d'Éric lui avait signalé une vente de drogue entre petits dealers dans un quartier chaud, vente qui était le motif de l'arrestation projetée. Les renseignements que l'indic avait fournis à Éric concernant les dealers n'étaient pas de nature à inquiéter vraiment celui-ci. Le patron d'Éric avait donc jugé que cette vulgaire affaire de drogue entre petits dealers ne nécessitait pas la présence d'une escouade de policiers importante, d'autant plus que le personnel affecté aux stups ce jour-là était en nombre réduit, et que ce n'était que routine pour la brigade.

Et ce délit n'était pas d'une importance telle qu'elle aurait pu justifier un échange de coups de feu avec les policiers de la part des délinquants. Habituellement, en effet, sauf cas exceptionnel, les dealers n'étaient pas vraiment armés. Pris en flagrant délit, ils n'offraient généralement pas de résistance, et se rendaient à la police dès que celle-ci intervenait. C'était en tout cas la situation classique dans la zone de contrôle affectée à la brigade locale.

Dans le cas présent, les voyous n'en étaient, semblait-il d'après l'indic d'Éric, presque qu'à leur coup d'essai. Ils n'étaient en effet pas vraiment connus des policiers ni du milieu des délinquants comme des hommes dangereux. Excepté peut-être l'acheteur, arrêté deux ou trois fois pour vente d'herbe, et ayant fait l'objet de quelques mois d'emprisonnement. Mais les renseignements que la police possédait sur lui ne faisaient état d'aucune réelle dangerosité. Petit dealer sans envergure d'après la fiche le concernant.

Pour ce qui concernait le vendeur, les policiers n'avaient absolument aucun renseignement sur lui, ce qui signifiait qu'il n'était pas encore connu des services de police.

Pour cette opération routinière, une partie du personnel étant affecté à d'autres affaires, le patron d'Éric avait donc décidé que celui-ci prendrait la tête de cette opération d'arrestation sur flagrant délit, et n'était donc accompagné que de son équipier habituel, Philippe le Brin, qui était plus que son équipier, plutôt son ami depuis plusieurs années.

Cette arrestation, qui se présentait donc aux yeux d'Éric et de son équipier comme un geste banal, une routine bien connue, avait cependant tourné au bain de sang, sans qu'une explication logique ne le justifie après coup.

Hormis peut-être la panique d'un débutant délinquant pris en flagrant délit, ce qui avait finalement été retenu comme motif, les investigations ultérieures pour établir un mobile solide et retrouver cet homme s'étant avérées infructueuses.

Cette conclusion pouvait en effet être accréditée par le fait que l'assassin n'était pas fiché et donc inconnu comme délinquant. Et par conséquent pouvait être un débutant dans le crime. Connaissant cela, Philippe, l'équipier d'Éric au moment de l'arrestation, s'était d'ailleurs après le crime, fortement étonné de cette violence inutile qui l'avait surpris, et qu'il ne pouvait pas comprendre ni expliquer. Et il n'était pas le seul à être abasourdi par cette issue mortelle imprévisible, l'échange de drogue n'étant pas d'une importance pouvant le justifier.

D'après l'indic, l'opération d'échange de drogue et de paiement devait s'effectuer de nuit, dans un endroit reculé de la ville où l'éclairage n'était pas vraiment efficace et faisait défaut. Ce manque de clarté environnante pouvait donc aussi avoir influé dans le déroulement des faits. Le vendeur et l'acheteur étaient arrivés en véhicule et étaient descendus de voiture pour procéder à l'échange où les deux policiers les attendaient tapis dans l'ombre.

Éric et Philippe avaient tous deux observé que le véhicule du vendeur était démuni de plaques minéralogiques. Le vendeur possédait une valise contenant la drogue, et l'acheteur transportait une mallette dans laquelle se trouvait l'argent du deal. Mais après que l'acheteur ait montré au vendeur qu'il avait bien l'argent, que le vendeur ait de son côté ouvert la valise dans laquelle se trouvait la drogue, et après que les deux policiers aient fait les sommations d'usage suivant la constatation de ce qu'Éric et Philippe voyaient comme un banal flagrant délit, le père de Damien, probablement gêné par cette quasi-obscurité, et surpris par la rapidité et l'absurdité du geste, n'avait même pas eu le temps de pointer l'arme qu'il avait sortie de sa gaine pour procéder à l'arrestation des deux voyous, que le vendeur délinquant avait déjà sorti la sienne et tiré intentionnellement sans hésitation sur Éric, le tuant net.

Surpris par ce geste imprévisible sans commune mesure avec le délit, l'équipier d'Éric, gêné lui-même par cette quasi-obscurité ambiante, avait tardé 1 ou 2 secondes à répliquer au tireur. Hésitation que celui-ci avait mise à profit pour déguerpir en sautant dans son véhicule et en démarrant en trombe, et s'évanouir dans la nuit qui régnait au moment de la tentative d'arrestation. Cette même nuit qui n'avait pas permis à l'équipier d'Éric de voir distinctement le dealer, qui de plus portait un sweat dont il avait baissé la capuche sur son visage. Ce qui fait qu'il présentait une silhouette pratiquement non reconnaissable.

L'acheteur, aussi surpris que Philippe par cet évènement, était resté planté sur place par l'incompréhension de ce qui venait de se produire, et suivant les sommations de Philippe, avait jeté son arme à terre et levé les bras, en se rendant tout de suite à celui-ci qui lui avait immédiatement passé les menottes.

Après avoir vainement tenté d'apporter secours à son équipier, Philippe avait appelé du renfort et était resté près du corps d'Éric en compagnie de l'acheteur menotté, en attendant ses collègues et une ambulance. Mais il n'y avait plus rien à faire : son équipier était mort.

L'équipe scientifique intervenue à la demande de Philippe avait bien relevé les traces des pneus que le véhicule du vendeur avait laissées sur le sol meuble après son départ en catastrophe, mais cela n'avait rien donné. Les pneus, dont les scientifiques avaient réussi non sans difficulté à en déterminer le type et la marque, étaient d'un usage beaucoup trop courant chez plusieurs constructeurs, que l'on pouvait trouver dans tous les garages, et ne permettaient pas de déterminer la marque et le type du véhicule.

Bien sûr, Philippe avait eu quand même la présence d'esprit de cataloguer le véhicule lui-même lorsque le vendeur s'était enfui, mais là encore, le modèle et la couleur que Philippe avait notés en attendant le renfort demandé n'avaient pas permis d'en établir le possesseur. Ce modèle étant beaucoup trop courant, ainsi que la couleur du véhicule. Par ailleurs, la plaque minéralogique inexistante comme il l'avait constaté à l'arrivée du vendeur était un obstacle pour trouver son propriétaire. Mais comme beaucoup le pensaient, cela n'aurait peut-être pas servi à grand-chose dans la mesure où probablement les plaques auraient été fausses. Et vraisemblablement le véhicule avait aussi été volé pour la circonstance. Aucune autre trace (empreintes digitales ou autres, hormis les empreintes de l'acheteur) n'avait pu être relevée sur le lieu du crime par les scientifiques.

On avait cependant bien retrouvé un peu plus tard un véhicule incendié qui aurait pu répondre à la description et aux caractéristiques notées par Philippe, mais sans certitude. Un dépôt de plainte avait toutefois été enregistré pour un véhicule semblable à celui utilisé par le vendeur la veille de l'échange, et le propriétaire avait été interrogé. Mais finalement, les enquêteurs avaient conclu que c'était bien le véhicule incriminé, car le numéro de série le prouvait et avait donc permis de retrouver le propriétaire. Mais il s'était avéré après investigations que ledit propriétaire était totalement innocent et étranger à l'affaire.

Malheureusement, aucun autre indice, qui aurait permis d'établir un début de piste pour remonter au conducteur assassin, n'était apparu lors des investigations. L'incendie ayant effacé toute trace. Les plaques devant équiper le véhicule étaient inexistantes, vraisemblablement enlevées pour rendre difficile son identification, ce qui allait dans le sens de ceux qui pensaient que même avec cette plaque, on n'aurait rien pu trouver.

De plus en plus, on s'orientait donc vers un assassinat prémédité, et pas vraiment vers la panique du débutant qui avait été envisagée en premier lieu.

Les premières constatations firent apparaître que la balle avait touché Éric en plein milieu du front, provoquant la mort instantanée du policier. Un détail important et assez étrange avait aussi été relevé par les enquêteurs en charge de cette affaire : le vendeur, après avoir accompli son geste meurtrier, et dans la confusion qui s'en était suivie, avait laissé sur place la valise contenant la drogue, objet du deal, et celle contenant l'argent amené par l'acheteur pour régler le deal.

Or, après ouverture de la valise censée contenir la drogue, il s'était avéré qu'elle ne recélait qu'une petite couche d'herbe cachant des coupures de journaux, alors que celle de l'acheteur qui avait été récupérée contenait bien l'argent du deal. Les deux valises avaient bien sûr fait l'objet d'une inspection rigoureuse des scientifiques. Mais à la différence de celle contenant l'argent du deal sur laquelle les empreintes de l'acheteur avaient été relevées, aucune empreinte ne put être relevée sur celle du vendeur qui devait contenir la drogue.

Cette constatation avait laissé perplexes les enquêteurs et l'acheteur. Le vendeur n'était-il venu à ce rendez-vous que dans l'intention d'éliminer l'acheteur et repartir avec l'argent du deal ? Et peut-être surpris par la présence impromptue des policiers et par son propre geste instinctif et irréfléchi, avait préféré détaler immédiatement. Ce qui pouvait accréditer la thèse de la panique d'un débutant. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas descendre l'acheteur au lieu de s'en prendre d'emblée au lieutenant Martin ? Et surtout repartir les mains vides ?

Aussi, certains des policiers de la brigade avaient fait la remarque que cela pouvait aussi avoir l'allure d'un règlement de comptes entre un policier et un voyou fermement décidé à « bouffer » du flic ?

Mais pourquoi un règlement de comptes entre le vendeur et le policier ? Sauf dans l'hypothèse où il existait collusion entre le vendeur et le père de Damien. Éric aurait-il pu être de mèche avec le voyou pour empocher l'argent ? Et celui-ci l'aurait-il éliminé physiquement pour s'emparer de la totalité du fric ou pour s'assurer de ne pas être dénoncé plus tard et rester dans l'ombre ?

Continuer

Autres livres par promotion

Voir plus

Inspirés de vos vus

Chapitres
Lire maintenant
Télécharger le livre