Le roi stérile de Naples
ue – V
tes, indifférent au regard figé de ses ancêtres sculptés. Chaque visage le scrutait, le jugeait e
vitraux et le craquement du bois ancien. Il aimait ce silence. Il l'avait apprivoisé, domestiqué. C'était dan
s et de terres que la monarchie possédait depuis quatre siècles. Il aurait dû, lui aussi, transmettre ce royaume. Il aurait d
ppé avec la brutalité d'un couperet. L'atrophie testiculaire partielle. Aucun traitement possible. Aucun espoir. Et pourtant, la cour attenda
e poids n'avait jamais été allégé par l'amour d'une femme ou la certitude d'un avenir. Il n'avait pas eu de mère tendre. Son
royal. Le même fauteuil dans lequel Amadeo avait signé des trait
al discret, visant à renforcer les alliances culturelles et économiques dans le sud de l'Italie. Un événement insignifiant, sans
le roi stérile. Il serait un homme parmi les hommes, l'espace de quelques jours.
qui apparaissaient, mais celui - flou, encore inconnu - d'une femme qu'il n'avait jamais rencontrée, mai
avait pas de dieu dans
– Le Trôn
ns un quartier tranquille près de la mer, loin des tumultes du centre touristique. Les clients qui y séjournaient étaient souvent des étrangers en quête de calme ou des Italiens désireux de s'
d'années à peine, aux cheveux noirs coupés courts, vêtue de vêtements simples et fonctionnels, Chiara était tout sauf l'image d'une aristocrate ou d'une femme d'affaires redoutée. Mais il y avait en elle une énergie
pace. Chiara faisait les cent pas derrière le comptoir, un café fumant devant elle, son esprit accaparé par la liste des tâches à accomplir. Elle se félicitait d'avoir bien organisé cette journée - un petit congrès international se tenait dans
ulaire, elle avait appris très tôt à se défendre seule. L'idée même de voir un roi, un homme portant une couronne d'or, n'éveillait chez elle qu'un curieux mélange de scepticisme et de lassitude. Elle savait que les rois, tout comme les politiciens
, droit, avec une silhouette imposante, mais d'une élégance calme. Il n'avait pas l'air pressé, et malgré l'apparente froideur qui émanait de lui, quelque chose dans son attitude captivait. L'homme, vêtu d'un costume fo
a presse et les discussions parmi les diplomates n'étaient pas rares. Mais ce n'était pas sa royauté qui l'intéressait. Il y avait dans so
t pas l'attitude d'un homme habitué à être observé. À la place, il semblait simplement... perdre du temps. Un in
habituelle, mais elle se reprit rapidement. Elle se tourna vers la réception, se forçant à igno
dans quelques heures, lors de l'ouverture du congrès. Et cette idée, aussi banale qu'elle fût, n'eût aucune chance de l'atteindre plus profondément. Après tout, elle avait l'habitude
me, cet étrange roi, restait gravé dans son esprit. Il n'était pas un monarque comme les autres.
– Le Poid
tit une légère fissure dans cette tranquillité apparente. Les diplomates qui arrivaient étaient plus nerveux, plus solennels. Les invités avaient cessé de parler à voix basse et se murmuraient de
a en revue les derniers détails avant l'arrivée des invités. Elle s'assura que les assiettes étaient alignées, les verres scintillants, et que les serviettes étaient impeccables. Elle
agitée. Et puis il y avait cette tension étrange dans son regard, cette brève étincelle de vulnérabilité qu'il
Mais lorsque Raffaele entra dans la pièce, l'attention de tous se concentra immédiatement sur lui. La manière dont il se tenait, son allure de sou
elle sentit son regard sur elle. Cette fois, il ne s'arrêta pas à la simple observation. Non, il l'observait activement. Il y avait une curiosité, mais aus
se, ou plutôt quelqu'un. Il s'arrêta un instant, un léger mouvement de tête, presque imperceptible. Et Chiara, étonnamment, sentit son cœur s'emballer un instant. Elle se raidit, at
habileté et une précision qui ne laissaient aucun doute sur son professionnalisme. Cependant, l'air de plus en plus tendu entre Raffaele et les autres invités ne lui échappa pas. Chaque fois qu'il ré
mme au sommet de son royaume, mais il semblait plus isolé que la plupart des hommes qu'elle avait rencontré
entir la lourdeur de cette réunion. Les regards des invités étaient chargés de sous-entendus, comme si chacun attendait un geste, un signe, un quelque chose qui prouverait qu
Raffaele était assis, avec l'intention de lui apporter un dernier verre de vin, conf
epuis leur rencontre, i
l simplement, sa voix basse et grave, sans
quand on est seule ici. » Elle sourit, une petite g
« Vous n'avez pas l'air d'êtr
'hôtellerie est une affaire de routine. Le reste...
mots. Puis il détourna brièvement les yeux, l'
ge dans la poitrine. Peut-être qu'il n'était qu'un homme comme les autres, peut-être qu'il n'était qu'un roi déchu dans un monde qui l'avait oub
a ne parvint pas à chasser l'image de lui. Non pas du roi, mais de l'homme. Une silhouette