Le roi stérile de Naples
– Le Poid
ns interminables, des alliances temporaires, des sourires forcés et des poignées de main sèches. Elle ne s'en mêlait pas, se concentrant sur la gestion de son hôtel, mais elle ne pouvait s'empêcher de remarquer combien la figure de Raffaele d'Orsini semblait hant
tout. Mais c'était précisément cette froideur apparente qui la perturbait. Chaque fois qu'elle croisait son re
t dans l'attitude du roi quelque chose qui lui rappelait l'isolement de son propre parcours. Les gens comme eux, issus de milieux modestes, s'étaient toujours battus pour l
que les mets étaient parfaitement servis, mais une fois de plus, elle sentit ce poids dans l'air. Cette présence de Raffaele, comme une ombre lourde, n'avait rien de
a question était simple, mais l'intonation
dehors du cadre formel du congrès. Il se tenait près de la gra
sque mécaniquement, sans véritable enthousiasme. Le ton de la conversation semblait dé
s qui sembla chasser un instant la froideur qui habituellement l'env
, presque imperceptible. « La liberté n'est pas t
mots. Mais avant qu'il ne puisse répondre, l'un des diplomates s'approcha de lui pour lui poser une quest
pas l'admiration qu'il suscitait en elle, mais une forme de compréhension silencieuse. Il avait l'air d'un homme épuisé, brisé par les attentes qu'on plaçait
ngés par-delà les discours et les silences. Elle commença à l'observer davantage, le suivant du coin de l'œil lorsqu'il circulait parmi les invités, ou lorsqu'il semblait s'éclipser seul dans les jardins d
groupe de diplomates s'était éloigné dans une conversation tendue. Chiara, qui avait vu les tensions s'accumuler au fil de la journée, s'appro
ses yeux s'ouvrant légèrement, comme s'il ne
voix était froide, comme si son invitation
n ton ferme, mais calme : « Et vous, vous n
dans le temps. Puis il haussait les épaules, presque imperceptiblement. « Ce n'e
romantique, mais une compréhension mutuelle, un partage tacite du fardeau.
avez. » Elle avait dit ces mots avant même de pouvoir les
sur ses traits, puis secoua la tête. « Et qui
rd franc. Finalement, après un instant de silence, il soupira et se dét
un jour, vous l
gna, laissant Chiara seule
– Les Murs
avec des figures royales et politiques. Chiara n'était plus que spectatrice de ce bal étrange, où chaque geste semblait calculé, chaque sourire préfabriqué, et cha
stance entre elle et Raffaele semblait se réduire, bien que leurs échanges soient rares, et toujours marqués par un poids de
lointains horizons des montagnes de Valdirosa. Il semblait fragile à cet instant, comme si les murs de son royaume se refermaient lentement sur lui. Elle s'approcha, curieuse malgré elle. Il ne la
tait un sourire sans chaleur, mais qui restait suffisamment honnête pour que Chiara n'éprou
gnant près de la fenêtre. La lumière du soir était d
pas constamment ce que j'ai perdu. » Sa voix, habituellement si assurée, tremblait légèrement sous l'effet de la vulnérabilité q
dre » résonnait douloureusement dans son esprit. Et pourtant, elle savait qu'il parlait de la lignée royale, de la succession qui n'arr
froid et distant qu'elle pensait avoir rencontré. Il n'était pas qu'un homme pris dans un jeu de pouvoir. Il était aussi, comme tant d'autr
èrent un moment dans l'air, avant qu
échappèrent d'elle, comme une vérité qu'elle n'avait pa
t. Au lieu de cela, il se détourna et, après un long moment de réflexion, dit d'un ton presque
ait effectivement plus que le roi stérile qui se cachait derrière son masque d'indifférence et de distance. Mais
oser une nouvelle question, ma
Je pense qu'il serait mieux de ne
ait partagée, déstabilisée. Elle savait que cette rencontre, tout comme toutes les autres, laissait un
, son esprit noyé dans des réflexions contradictoires. Elle comprenait que quelque chose entre eux était en train de se tisser. Peut-être n'était-ce pas de l'amitié, ni de l'attraction simple.
cette compréhension tacite qu'aucun des deux ne pouvait vraiment dépasser le cadre imposé par leurs positions respectives. Elle savait désormais qu'il était un roi,
rates, une autre danse se préparait, bien plus complexe et subtile : celle entre deux âmes perdues, qui cherchaient, chacune à sa manière, à sortir de l'ombre du poids du monde. Et au centre de cette
s cette salle de bal, dans ces moments suspendus, c'était la fragilité de deux êtres,