Les sombres forêts de Transylvanie s’étendaient à perte de vue, un océan de feuillages obscurs où le temps semblait s’être figé. Les arbres, vieux de plusieurs siècles, dressaient leurs troncs noueux vers le ciel comme des sentinelles éternelles. Le village de Brașov, niché au cœur de cette immensité boisée, semblait minuscule face à la majesté de la nature qui l’entourait.
Elena, une jeune femme au regard vif et à l’esprit indomptable, se tenait à la fenêtre de sa modeste chaumière, observant la lune se lever lentement. Son éclat argenté baignait le village d’une lumière douce, mais pour les habitants de Brașov, c’était un présage de terreur. Chaque nuit de pleine lune, une peur viscérale s’emparait d’eux, les forçant à se réfugier derrière des portes closes et des volets fermés.
Le père d’Elena, Mihail, un homme robuste aux traits marqués par les épreuves de la vie, entra dans la pièce. Ses yeux reflétaient l’inquiétude partagée par tous les villageois. « Elena, il est temps de fermer les volets et de te mettre en sécurité », dit-il d’une voix grave.
Elena acquiesça, mais son esprit était ailleurs. Depuis son plus jeune âge, elle avait été fascinée par les histoires de loups-garous et de créatures mythiques qui hantaient la région. Sa grand-mère, Maria, lui avait souvent raconté des récits troublants au coin du feu, des histoires de courage et de peur, de monstres et de héros.
« Père, pourquoi devons-nous toujours nous cacher ? Pourquoi ne pouvons-nous pas affronter cette créature et mettre fin à cette malédiction ? » demanda-t-elle, son regard brillant d’une détermination farouche.
Mihail soupira profondément. « Il y a des forces que nous ne comprenons pas, Elena. Des forces anciennes et puissantes. Nous ne sommes que des hommes, et face à ces ténèbres, nous sommes impuissants. »
Elena serra les poings, refusant d’accepter cette réponse. Elle sentait au fond d’elle-même qu’elle était destinée à quelque chose de plus grand, quelque chose qui dépasserait la simple survie. La lanterne vacillante et le poignard argenté de sa grand-mère, cachés sous son lit, lui rappelaient cette promesse silencieuse.
La nuit tomba rapidement, et le village plongea dans un silence oppressant, seulement interrompu par les bruits nocturnes de la forêt. Elena se glissa furtivement hors de sa maison, évitant les regards inquiets de ses voisins. Elle savait que son père ne comprendrait pas, mais elle ne pouvait plus rester passive.
Les arbres se refermèrent sur elle comme des géants menaçants, leurs branches s’étendant dans l’obscurité. Chaque pas résonnait sur le sol humide et couvert de feuilles mortes. Le cœur d’Elena battait la chamade, mais elle était déterminée à découvrir la vérité.