Je sirote ma tasse de café dans le calme en regardant la baie vitrée de mon bureau qui donne sur le centre ville. Les véhicules, les hauts bâtiments, l'embouteillage, la circulation, tout est millimétré pour me motiver à commencer la journée dans la bonne humeur.
C'est quand je dépose mon sac que j'entends toquer.
Moi (répondant) : entrez !
La porte s'ouvre doucement sur Alima, ma meilleure amie et conseillère en communication.
Alima : bonjour.
Moi (de bonne humeur) : bonjour .
Elle ferme la porte derrière elle avant de s'approcher, alors qu'elle tient de ses mains ce que je devine être un magazine de ragots. Y'en à gogo maintenant dans le pays, c'est à se demander s'il ne faut parler que de l'intimité du monde people pour vendre.
J'inspire et vais m'asseoir dans mon grand fauteuil de PDG de la marque Linguère Yi. Je suis dans le fnancement de l'entreprenariat féminin et grâce à Dieu, je me suis fait un nom dans le milieu depuis mes débuts. Il faut dire que je suis une femme tenace qui croit à ses rêves.
Bref... Alima me fie depuis tout à l'heure et son regard ne m'annonce rien qui vaille.
Moi (haussant les sourcils) : c'est quoi cette tête ?
Elle sort doucement le magazine qu'elle cachait derrière son dos avant de me le tendre. Je la regarde perdue, je ne suis pas fan des magazines de ce genre, je lis plutôt ceui qui parlent de l'émancipation des femmes et de leurs réalisations, c'est comme ça que j'en suis arrivée là aujourd'hui.
Alima : inspire d'abord parce que tu vas péter un câble.
Je souris doucement en secouant la tête. Elle doit me connaître assez bien pour savoir qu'il ne suf f it pas de peu pour me faire réagir.
Je lui prends le magazine des mains avant de lire le titre.
''SYMA FALL SERAIT-ELLE LESBIENNE ?'' J'ai besoin de lire plusieurs fois le titre écrit en gros caractères pour y croire et quand je vois ma photo en compagnie d'une collaboratrice qui était là, il y'a juste une semaine...
C'est vrai ce qu'elle avait dit tout à l'heure, je vais péter des plombs.
Moi (criant): what the fuck?
Alima (se levant) : oh je le savais.
Je me lève assez vite que je le peui pour arpenter l'espace de mon bureau tout en fulminant.
Moi (choquée): ils sont sérieux ?
Alima (venant vers moi) : calme toi Syma !
Moi (m'emportant): me calmer ? Tu viens de lire de ce qu'ils ont écrit dessus ?
Elle hausse positivement la tête. Je jure je ne sais pas à qui appartient cette torchon d'information, mais il vient de signer son arrêt de mort. Il va regretter ce titre jusqu'à la fn de sa vie.
Moi (m'emportant) : appelle mon avocat.
Alima : calme toi !
Moi (hurlant): quoi ? Mais c'est de la diffamation, un pur mensonge pour détruire mon image !
Alima : il faudra plus que ça pour détruire ton image.
Moi (secouant la tête) : tu ne comprends pas, des gens peuvent y croire ou pire douter de mon orientation sexuelle.
Alima : cela n'arrivera pas.
Moi (la fiant du regard) : qu'est-ce que t'en sais ?
Avant même qu'elle ne me réponde, je vois mon portable vibrer au coin de la table, elle me la passe assez vite et je vois qu'il s'agit de ma mère.
Moi : oui allô !
Maman : tu viens de voir ce qu'ils ont écrit sur toi ?
Moi (soupirant) : Alima viens de m'en tenir informée.
Maman : ces gens sont fous de penser ça de toi.
Moi (me massant la tête) : hum
Maman (me jetant la faute) : mais tout ça, c'est ta faute trente-deui ans et tu refuses toujours....
Moi (éloignant le combiné) : je ne t'entends plus bien maman, je vais devoir raccrocher.