L'alpha tout-puissant reconquiert sa compagne
Les regrets de mon ex-mari
Ex-mari, je ne t'aime plus
Divorcée et mariée à un chef de guerre
Le retour de l'héritière adorée
Mon nouvel amant est un mystérieux magnat
Mariage avec un zillionnaire secret
Chant d'un cœur brisé
Le retour de l'épouse indésirable
Le diamant poussiéreux brille à nouveau
Depuis plus de six mois, non loin de Paris, plusieurs villages vivaient dans la crainte. Des jeunes filles disparaissaient sans laisser de trace et d’autres étaient retrouvées mortes à la lisière des bois, parfois très proche des habitations. La maréchaussée peu nombreuse tentait tant bien que mal de retrouver le coupable et ses victimes. Cependant, la mission s’avérait difficile et cela ne semblait pas du tout inquiéter ni freiner le ou les responsables de ces crimes..
Cette affaire avait le don d’exaspérer le roi et son cardinal qui avaient pourtant, sur ces derniers mois, mis en place tous les moyens nécessaires pour le ou les appréhender.
À chaque disparition et meurtre, les villageois organisaient une battue. Certains utilisaient des méthodes plus insolites pour les retrouver, les plus désespérés et superstitieux faisaient appel aux médiums, en vain.
Dans chaque recoin de la France, son lot de calamités. La guerre en cours, provoquant l’augmentation des taxes, la famine, les crues brutales des rivières et la peste qui s’était ajoutée, causant davantage de ravages. Ce fléau supplémentaire dans la région accroissait l’inquiétude du peuple qui percevait ces événements dramatiques récurrents comme une succession de punitions divines. Plusieurs familles décidèrent d’éloigner leurs filles de ces lieux d’horreurs après le dernier meurtre en date.
En effet, en ce début d’été, près de Montereau, un nouveau cadavre fut découvert, celui de Camille, la fille aînée du vigneron. Plusieurs fois par semaine, à l’aube, elle se rendait avec sa sœur cadette Catherine âgée de quinze ans dans l’une de leurs parcelles. De son côté, non loin, son père s’occupait de l’une d’elles plus vaste.
Ce jour-là, en fin de matinée, Catherine se réveilla le corps engourdi dans un champ d’herbes hautes jaunies par le soleil. Perplexe de se retrouver dans cet endroit sans aucun souvenir, elle grimaça tout en se frottant les yeux. Elle avait beau réfléchir, rien ne lui revenait. Ai-je perdu connaissance à cause de cette chaleur étouffante ? Se demanda-t-elle en jetant un œil au ciel, les yeux plissés. Elle se releva étourdie et soucieuse en secouant et arrangeant sa robe, lorsqu’elle redressa la tête, elle vit Camille allongée sur le dos, tout près. Elle se précipita vers elle convaincue qu’elle dormait, cependant, en apercevant les traces sur son cou et ses poignets, elle comprit rapidement ce qui lui était arrivé. Ca… Ca… bredouilla-t-elle. Prise d’effroi, elle recula d’un pas les jambes tremblantes, elle se sentit vaciller, puis elle finit par tomber à genoux au sol, le regard noyé par les larmes, sans pouvoir émettre un seul son, les mains grelottantes posées sur ses tempes. Subitement, elle pensa à l’assassin, l’idée qu’il soit encore dans les parages, la terrorisa. Elle se cacha aussitôt sous la végétation et observa avec rage le corps de sa sœur inerte, sans oser l’approcher ni la toucher. Elle se mit discrètement à guetter les alentours. Dans un élan de courage ou de panique, elle se leva et courut au plus vite, en pleurs. Cours ! Cours ! Cours ! S’encourageait-elle intérieurement, le visage crispé. Elle trébucha à de nombreuses reprises, mais se relevait toujours hâtivement, résolue à prévenir ses proches et les autorités, mais surtout à rester en vie.
La nouvelle se sut rapidement. Elle arriva très vite aux oreilles de Marie, la meilleure amie de Camille.
***
De retour dans sa ville natale depuis un an, la jeune Marie n’imaginait pas que celle-ci deviendrait le théâtre d’atrocités. Elle se trouva particulièrement affectée lorsqu’elle apprit le décès de sa très bonne amie. Après les pleurs, elle passa par une colère croissante. Elle était décidée à lui faire ses adieux, mais, n’étant plus autorisée à sortir depuis le début de ces tragédies, elle dut supplier son père Philippe. Malgré sa réticence, il accepta et l’accompagna à l’enterrement. Le corps fut inhumé à l’église le lendemain même de sa mort après une brève autopsie. Le mode opératoire semblait être identique à une exception près, il ne présentait aucune trace de viol.
Philippe, anxieux, songeait depuis plusieurs semaines à quitter le pays avec son enfant afin de la protéger, alors que, comble de l’ironie, ce retour initial dans ce charmant petit bourg avait eu pour but son rétablissement. Ce départ était aussi pour lui l’occasion de retourner à sa passion : son travail. Cependant, il craignait que Marie ne fasse une rechute en l’accompagnant de nouveau, car depuis son arrivée au village, son état s’était considérablement amélioré. Elle avait retrouvé son appétit et sa forme physique. Ses problèmes gastriques et ses maux de tête devenaient moins pénibles et moins récurrents.
Philippe né dans une ville portuaire, travaillait en tant que négociant-marchand depuis vingt-cinq ans, une profession transmise de père en fils. Il était très sollicité par les nobles dans les affaires de commerce international. Cependant avant de connaître une telle carrière, il avait traversé des épisodes douloureux.
Les sept premières années de sa vie, Marie fut élevée par ses grands-parents maternels. Après cette longue phase de voyage et de négoce, Philippe retourna au village pour la récupérer et ils partirent vivre à Paris. Il l’inscrivit dans un couvent, une période vécue par sa fille comme un abandon voire comme une punition. Lorsqu’elle atteignit l’âge de douze ans, il reproduisit le schéma de son défunt père : il la fit sortir de cet endroit qu’elle détestait tant et l’emmena partout avec lui, il lui fit découvrir son métier et d’autres coins du monde.
Philippe était un homme respecté par les villageois pour sa gentillesse et ses contributions à l’église, souvent admiré pour son charisme et son éloquence. Son statut de noble acquis par sa famille maternelle et sa relation avec les conseillers du roi dans les affaires commerciales renforçaient cette image. Son physique jouait grandement en sa faveur, il était élégant et charmant. De bonne éducation, il s’appliquait à toujours être présentable et agréable.
Sa fille Marie était à présent une jeune femme de dix-sept ans, curieuse de la vie, elle était gourmande, joyeuse et blagueuse. Ce retour dans son lieu de naissance l’enthousiasmait, car cela la rapprochait de ses grands-parents qu’elle voyait si peu et lui permettait en outre d’aller visiter la tombe de sa mère, Lise. Il se disait qu’elle avait hérité de sa beauté et de son caractère.
Elle retrouvait avec joie, ses voisins, avec qui elle avait passé beaucoup de temps, petite, les jumeaux âgés aujourd’hui de quatorze ans et leur père Jean, elle les considérait comme sa seconde famille. Elle gardait de très bons souvenirs de son enfance au village. Lors de ses voyages, elle avait rencontré énormément de monde, elle découvrit de merveilleux endroits et de merveilleuses personnes, mais ils n’étaient que de passage dans sa vie, alors, elle imaginait qu’à la campagne ce serait différent. Elle ressentait le besoin de s’y installer et d’y créer des liens plus solides.
Un matin d’été deux semaines après le décès de Camille, Philippe et Marie prenaient ensemble le déjeuner dans un silence habituel. Les domestiques se faisaient très discrets pour ne pas les déranger. Marie tenait un carnet où elle y conservait tout type d’écrits et de dessins. Elle le feuilleta, jusqu’à tomber sur un passage qui lui fit briser cette tranquillité ambiante.
« Vous imaginez père, ce monstre a tué une dizaine de jeunes femmes et il est toujours en liberté ! s’exclama-t-elle en déchirant et froissant l’une des pages avec vigueur. Il s’en est pris à Camille, elle était si douce, mon Dieu ! s’indigna-t-elle. »
— Oui… répondit-il pensif, les yeux rivés sur son verre.
— Les pauvres filles, le calvaire qu’elles ont dû vivre ! Les gens racontent que celles retrouvées ont toutes été violées et étranglées, c’est horrible et… j’ai peur… termina-t-elle en soupirant.
— J’ai peur moi aussi, je crains pour ta vie, ma fille.
Marie se leva, elle s’approcha de son père assis et posa timidement ses mains sur ses épaules pour le réconforter.
— Tu ne me laisses pas sortir d’ici, alors je ne risque rien... Je ne m’inquiète pas vraiment pour moi, mais pour les autres filles des environs.
— Ciel ! Je n’agis point sans dessein ! Je conçois que cela te soit difficile. Tu as vécu des années avec légèreté et insouciance et tu te retrouves enfermée. Cependant, je ne te prive point de visite et tu as assez d’espace dans ces lieux.
— Je ne cherchais qu’à te rassurer père, précisa-t-elle d’un air amusé.
Philippe se leva également, il la regarda dans les yeux en s’efforçant de garder le sourire.
— Écoute, je dois me rendre à la messe, ne reste pas seule s’il te plaît, ajouta-t-il tendrement.
— Oui Père, je te le promets.