Assiétou****
-Aide-moi à fermer la fermeture de ma robe, s’il te plait…Dis-je à ma petite sœur avant de m’approcher d’elle. Elle était allongée sur le lit cette grosse flemmarde.
-Où vas-tu ???Me demande-t-elle en faisant ce que je lui ai demandé.
J’ai envie de lui demander de se mêler de ses oignons mais dans la mesure où je compte partir discrètement sans que mes parents ne le sachent, je dois compter sur elle pour qu’elle me couvre.
-Ibra m’a invité, je passe la soirée avec lui et ses amis.
-Te connaissant je sais déjà que tu n’as pas demandé la permission à maman.
-Pourquoi faire ? Je sais déjà que sa réponse va être non.
-Elle n' a pas tort. Il est bientôt 23h.
-Je te parle de soirée. Nous allons en boîte. Tu veux qu’on s’y pointe à quelle heure ?
-Je sais même pas de quoi je me mêle. Tu fais toujours ce que tu veux.
-Petite sœur, tu as raison évites de t’en mêler. Nous ne sommes pas pareilles et nous ne sommes pas dans les mêmes situations.
-Tu me dis ça parce que mon petit copain est à l’extérieur.
-Oui entre autres. Je ne sais pas comment tu fais pour supporter cette distance et en plus comment tomber amoureuse d’un type que t’a jamais vu.
-Je l’ai jamais vu mais j’ai vu ses photos sur facebook avant le début de notre histoire et on fait des appels vidéos.
- Personnellement je ne pourrais jamais vivre un amour à distance. Pour toi je pense que l’essentiel est qu’il veuille t’épouser et qu’il t’amène après auprès de lui.
-Je suis pas sûre de vouloir aller en Europe.
-Oumel quel genre d’herbes as-tu fumé ?
Elle lève les yeux au ciel.
-Ma question est sérieuse donc réponds-moi. Tu laisserais passer une occasion d’aller en Europe ?
-Je veux pas quitter le Sénégal.
-On va en reparler…Dis-je en voyant le message qu’Ibra m’a envoyé. Il me demande de sortir.
Je prends les escaliers avant de rejoindre la terrasse et je saute sur la terrasse de la maison qui est derrière la nôtre. Comme Dieu fait bien les choses, Ibra est locataire dans cette maison -là. Sa famille habite à Kaolack. Il est venu à Dakar pour travailler. Il bosse comme comptable pour un cabinet.
Il était sur la terrasse en train de m’attendre. Je pense que vous avez déjà deviné qu’à chaque fois que je vais le voir c’est ce chemin là que j’empreinte. J’ai deux parents très compliqués et je préfère éviter être en discorde avec eux.
Pour mes parents Ibra est juste un voisin pas mon petit copain. Je connais mon père et il nous a toujours dit qu’il ne veut pas de va-et-vient dans sa maison. Alors j’ai dit à Ibra que je le présenterai en tant que mon petit copain quand on sera prêt pour le mariage.
-Tu es toute en beauté.
-Merci.
-Les copains sont dans ma chambre, c’est toi qu’on attendait pour partir.
-On va en ville ???Lui demandé-je alors qu’on commence à descendre.
-Oui. C’est Kader « connait tout » qui nous y a conviés. Il a dit que c’était bien et qu’on allait tous s’amuser.
-Si c’est Kader, je lui fais confiance.
Une fois en bas, on a compris que le groupe avait quitté la chambre pour se diriger dehors. Ibra prend ses clefs et ferme la porte. Nous sortons et je salue tout le monde.
Comme prévu, ses amis sont aussi accompagnés par leurs copines.
On ne se connait pas hyper bien parce qu’on a pas eu le temps de construire une véritable amitié mais je les apprécie quand même et j’espère que c’est réciproque.
Une fois sur la rue en train d’attendre un taxi, je vois un 4ₓ4 se garer. Quand j’ai vu mon frère en descendre, mon cœur a raté un battement et mon sang ne fit qu’un tour. Il va me tuer et même depuis quand il roule en 4ₓ4.
Son visage s’est décomposé dès qu’il m’a vu. Alors que j’en avais peur pour ma pomme, je vois une dame environ la quarantaine qui descend également de la voiture. Je suis trop loin pour entendre ce qu’ils se disent mais je les trouve anormalement proche.
-C’est Papis, non ??? Me demande Ibra comme s’il ne pouvait pas le reconnaître ?
-Oui.
-J’espère qu’il ne dira rien.
Je l’écoutais pas trop concentrée sur ce que j’étais en train voir.
Je vois la dame s’installer côté conducteur et mon frère qui vient nous rejoindre.
Il a même pas daigné à saluer les gens. Non mais quel sauvage !
-Tu vas où ??? Dire qu’il m’a grondé est un euphémisme.
-Viens…Lui dis-je avant de le tirer par la main afin qu’on s’éloigne du groupe.
Le ridicule ne tue pas mais je n’ai aucune envie de me faire ridiculiser devant eux.
-Pourquoi tu ne m’as présenté à ton amie ?
-On ne parle pas de ça.
-Tu sais quoi Papis ? On va éviter le truc du méchant grand frère qui veut protéger sa sœur.
-Tu vas où ???Insiste-t-il.
-Je vais en boite avec Ibra.
-Tu ne vas nulle part.
-On parie. Si je retourne à la maison maintenant ce sera pour savoir ce que maman pense du fait que la petite-amie de son fils a le même âge qu’elle.
-Ne parle pas de ce que tu ne sais.
-Papis, rends-nous service à tous les deux…Dis-je en remarquant qu’Ibra avait arrêté un taxi et qu’il m’attendait… Fais comme si tu ne m’avais pas vue, je ferai comme si je ne t’avais pas vu.
J’attends même pas qu’il émette des contestations.
Je rejoints Ibra et nous montons dans le taxi avec un autre couple.
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Je me suis bien amusée durant la soirée mais j’ai pas arrêté de penser à ce que j’avais vu. Je meurs d’envie d’en parler à Oumel mais comme avec Papis on s’était dit de n’en parler à personne, je respecterai ma partie du contrat.
Une fois chez Ibra, je prends les escaliers mais Ibra m’arrête.
-Tu peux pas rentrer comme ça. Il n’est que 4h.
-Oui mais il faut que je dorme. En plus demain c’est à moi de faire le ménage donc je dois me lever tôt.
-Qu’importe, tu pourras faire la sieste.
-Toi, tu veux que ma mère....
- Elle te fera rien. Viens avec moi. Nous ne pourrons pas parler normalement ici .
Je décide de le suivre jusqu’à sa chambre.
Il a raison, on chuchotait de peur de déranger les voisins.
Je m’assois sur le lit et il me rejoint.
Sans perdre de temps, il commence à m’embrasser.
Qu’est-ce qui nous montre qu’on est amoureux de quelqu’un ? Quelles sont les choses qui nous le montrent ?
J’ai envie de dire que souvent ça tient à des détails.
J’ai toujours pensé que l’amour était mort que ce sentiment si abstrait n’était pas fait pour moi. Mais comme toujours, il ne faut pas dire « Fontaine je ne boirai pas de ton eau. » parce que oui on le fait.
Ibra a détruit d’une façon que je ne peux décrire toute cette barrière que j’ai pu contraire avec mes relations précédentes. L’amour est un sentiment qui me fait peur parce que je pense qu’il est capable de nous faire faire tout et n’importe quoi.
Alors j’étais dans mes pensées Ibra avait déjà défait la fermeture de ma robe.