Le train s’arrêta avec un sifflement aigu dans la petite gare de Valerianne. Louise descendit sur le quai désert, son sac à l’épaule, regardant autour d’elle. Le village semblait figé dans le temps, ses rues pavées bordées de maisons anciennes, leurs toits pointus se découpant contre le ciel crépusculaire. La lumière dorée du soleil couchant baignait la vallée, mais une atmosphère d’étrangeté pesait sur le lieu.
La légende du loup-garou de Valerianne avait intrigué Louise dès qu’elle en avait entendu parler. Les disparitions récentes n’étaient que la dernière manifestation de la terreur qui hantait ces montagnes depuis des siècles. Déterminée à découvrir la vérité, elle avait quitté Paris pour ce village reculé, espérant démêler le mythe de la réalité.
Louise rejoignit l’auberge du village, une bâtisse de pierre aux volets bleus qui semblait avoir vu défiler des générations. La propriétaire, une femme robuste au regard perçant nommée Marie, l’accueillit avec une certaine méfiance. « Vous êtes ici pour l’histoire du loup-garou, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle en lui tendant la clé de sa chambre.
« Oui, » répondit Louise, « mais je suis aussi ici pour les gens. Pour comprendre ce qui se passe vraiment. »
Marie hocha la tête, un sourire triste se dessinant sur ses lèvres. « Faites attention, mademoiselle. Certaines vérités sont dangereuses à découvrir. »
La chambre de Louise donnait sur la forêt dense qui entourait le village. Le crépuscule cédait rapidement la place à la nuit, et une pleine lune commençait à se lever, projetant des ombres étranges sur les arbres. Un frisson parcourut Louise. Elle s’arma de son carnet et de son appareil photo, prête à s’aventurer dans l’inconnu.
Elle quitta discrètement l’auberge, ses pas résonnant faiblement sur les pavés. Les rues étaient désertes, les fenêtres des maisons obscurcies, comme si le village entier retenait son souffle en attendant quelque chose de terrible. Elle atteignit bientôt la lisière de la forêt, où les arbres se dressaient tels des gardiens silencieux.