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NawgĂ«lsky — Tome 1: La lĂ©gende de la Cinq EspĂ©ry

NawgĂ«lsky - Tome 1: La lĂ©gende de la Cinq EspĂ©ry

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4.5
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Chapitres

Quelques jours aprĂšs son vingtiĂšme anniversaire, le jeune Bosco est propulsĂ© dans un univers oĂč se mĂȘlent magie et enchantement. Il dĂ©couvre rapidement que cette dimension est menacĂ©e par l'Ennemi, un ĂȘtre de terreur qui tente de s'emparer du pouvoir. GrĂące Ă  une vieille lĂ©gende, Bosco apprend qu'il fait partie des seuls ĂȘtres Ă  pouvoir le vaincre. Parviendra-t-il Ă  sauver un monde dont il ne sait rien ? Pourra-t-il dĂ©jouer les embĂ»ches de l'Ennemi et accomplir son destin ? À PROPOS DE L'AUTEURE Le rĂȘve de JosĂ©phine Chouvet a toujours Ă©tĂ© de voyager aux cĂŽtĂ©s des hĂ©ros qu'elle a connus au fil de ses lectures afin de partager leurs aventures. Avec NawgĂ«lsky – Tome I – La lĂ©gende de la Cinq EspĂ©ry, elle vit pleinement cette passion qu'elle nourrit depuis longtemps.

Chapitre 1 No.1

À Fleur,

À mes amies que j'ai tant aimĂ©es,

À tous ceux que ce livre pourra faire rĂȘver.

Prologue

La Cinq Espéry

Une brume Ă©paisse recouvrait la terre aride, ne laissant aucun rayon illuminer le sol. Des arbrisseaux morts tombaient en poussiĂšre, couchĂ©s en travers de la route. La terre Ă©tait sĂšche et craquelĂ©e. Des flaques d'eau trouble ondulaient ici et lĂ , sans ordre apparent. Les seuls volatiles qu'on parvenait Ă  apercevoir de temps en temps Ă©taient noirs et poussaient des cris stridents. Aussi loin que portait le regard, le mĂȘme paysage s'Ă©tendait, semblant ne plus finir. Le lieu aurait pu ĂȘtre inhabitĂ©.

Et pourtant, les cailloux se mirent Ă  trembler Ă  l'approche d'un pas martelant le sol. Un cheval immense galopait plus vite que le vent. Il Ă©tait noir et l'on distinguait sur ses cĂŽtĂ©s de grandes ailes repliĂ©es contre ses flancs. Ses yeux Ă©taient jaune d'or. L'Ă©trange monture portait un ĂȘtre sur son dos : celui-ci arborait un long manteau des pieds Ă  la tĂȘte. Mais la vitesse de la course retira la capuche qui masquait ses traits.

L'ĂȘtre avait la peau verte, des yeux magenta et des cornes ivoire de part et d'autre de sa tĂȘte qui lui donnaient un air effrayant. On devinait ses crocs pointus sous ses lĂšvres charnues. Une cicatrice courait sur sa face, lui barrant l'Ɠil droit.

BĂȘte et cavalier ne se souciaient pas de l'ambiance qui les entourait. Ils filaient sans s'arrĂȘter. La bave Ă©cumante coulait entre les babines du destrier. Soudain, il dĂ©ploya ses ailes qui se rĂ©vĂ©lĂšrent semblables Ă  celles de chauve-souris et prit son envol.

***

Un gigantesque chĂąteau se dressait. Certaines de ses constructions Ă©taient en ruines, le reste paraissait avoir Ă©tĂ© rĂ©novĂ©. Une multitude de tours en pierre grise dĂ©fiaient de leur hauteur le ciel voilĂ©. Le temps avait noirci les murs. Des douves phĂ©nomĂ©nales constituaient une solide protection contre tout ĂȘtre indĂ©sirable. Des soldats patrouillaient, l'armure les couvrant tellement qu'on ne distinguait mĂȘme plus leurs yeux.

Le cavalier arrivait. Son cheval atterrit et continua sur quelque distance sa course terrestre, avant de s'arrĂȘter enfin devant les douves profondes, attendant qu'on le laisse passer. Les soldats l'ignorĂšrent. L'ĂȘtre Ă  la peau verte ferma les yeux et prononça Ă  voix basse quelques paroles inaudibles. Le pont-levis s'abaissa alors en grinçant et se posa dans un bruit sourd de l'autre cĂŽtĂ© des douves, devant le coursier. Le cavalier pĂ©nĂ©tra en trombe sur le pont-levis et dans le chĂąteau. AprĂšs avoir passĂ© une multitude de grilles qu'on avait levĂ©es devant lui, il entra dans une vaste cour. Un Humain, petit de taille, s'approcha et prit parti de s'occuper de la bĂȘte essoufflĂ©e du voyageur. Puis un autre personnage, haut et large de stature et tout semblable au nouvel arrivant, s'approcha de lui et il murmura :

« Le Maßtre t'attend. »

Les deux ĂȘtres s'engagĂšrent dans un long corridor. Rien que de la pierre. Au sol, au mur, au plafond, nul endroit oĂč se posait le regard n'Ă©tait autre que de la pierre. Une pierre gris terne. La couleur semblait avoir Ă©tĂ© bannie de cet univers. AprĂšs avoir traversĂ© maints couloirs, escaliers, salles, tours, ils arrivĂšrent devant une imposante porte en bois magnifiquement sculptĂ©e mais reprĂ©sentant des scĂšnes de guerre, de dĂ©sastre, de sang, de terreur. La porte, tirĂ©e de l'intĂ©rieur, s'ouvrit lentement et les laissa entrer.

Cette salle Ă©tait remplie de convives silencieux. Certains avaient la peau verte comme les nouveaux arrivants ; d'autres Ă©taient petits et Ă©taient d'un gris tel qu'ils auraient Ă©tĂ© invisibles si personne ne s'Ă©tait tenu derriĂšre eux ; une multitude d'ĂȘtres Ă©tranges se tenaient dans la foule semblablement. Un long tapis brun entourĂ© de soldats armĂ©s jusqu'aux dents Ă©tait dĂ©roulĂ© au centre de la longue salle et courait jusqu'Ă  un endroit surĂ©levĂ© oĂč trĂŽnait un siĂšge. Un personnage s'y tenait assis, appuyĂ© sur les accoudoirs noirs.

L'ĂȘtre semblait ne pas avoir de corps palpable. Juste du brouillard opaque recouvert par une pĂšlerine plus noire que les tĂ©nĂšbres.

Lorsque les deux personnages parvinrent devant lui, ils mirent un genou Ă  terre et gardĂšrent la tĂȘte baissĂ©e longtemps, dans un silence de mort. Puis une voix inhumaine, Ă©mise par l'ĂȘtre terrifiant de brume, semblant sortir des entrailles les plus sombres de l'histoire, leur ordonna :

« Relevez-vous. »

Les intéressés se redressÚrent de concert. La voix reprit, gloussant :

« Glorc, mon fidÚle Zorbag. Tu es revenu, dit-il au voyageur.

- Oui, Sire. Votre Majesté peut compter sur moi, répondit ledit Glorc. »

Le roi Ă©mit un gargouillement et aussitĂŽt, une bulle les recouvrit, lui et son interlocuteur. À l'extĂ©rieur de cette bulle, personne n'entendait la conversation.

« J'espÚre pour toi, car je vais t'envoyer en mission de la plus haute importance. »

Glorc ravala sa salive. Il fallait qu'il réussisse cette mission à tout prix ou il n'en avait plus pour longtemps à vivre encore. Sans s'en soucier, l'autre reprit.

« As-tu déjà ouï l'histoire de la Cinq Espéry ?

- Oui, Sire. Cette vieille légende qui n'existe pas. Vous n'avez pas à vous en souci...

- JE NE T'AI PAS DEMANDÉ TON AVIS ! cracha le roi. »

Glorc eut un infime sursaut en arriÚre. Il était allé trop loin. AussitÎt, son interlocuteur se détendit, ses épaules, dont le contour était dessiné par la cape, se détendirent.

« Tu l'as déjà entendue ?

- Oui.

- Quelle est-elle ? »

Glorc poussa un soupir exaspéré mais s'exécuta :

« Il y a longtemps, cinq généraux des armées ennemies vous ont battu et humilié à Lonngabel. Ils vous ont repoussé jusqu'ici, vous condamnant à une vie de misÚre, sachant pourtant bien que vous reprendriez des forces pour attaquer de nouveau : ils ne pouvaient pas faire plus. Leurs cinq descendants pourraient, selon la légende, vous anéantir définitivement. Mais...

- Parfait. C'est tout ce que je te demande et rien de plus. Gare Ă  toi. Vois-tu, cette "vieille lĂ©gende", comme tu l'appelles, existe bel et bien, aussi vraie que tes deux cornes sur ta tĂȘte, stupide Zorbag. Vous avez beau ĂȘtre effrayants avec vos cornes et votre peau verte, la force de ton peuple a beau ĂȘtre sans Ă©gale, vous ne suffirez pas Ă  annuler cette lĂ©gende, encore moins Ă  la contrer. La bataille de Lonngabel m'a ruinĂ©. Mais je suis prĂȘt Ă  reprendre le contrĂŽle du monde et tout sera Ă  moi.

- Les Zorbags vous seront toujours fidĂšles.

- Pourquoi le seraient-ils ? »

La question désarçonna complÚtement Glorc. Il y a trÚs longtemps, le roi immortel qui se tenait en face de lui avait passé un accord avec les Zorbags, le peuple de Glorc. Le roi leur avait juré, en échange de leur fidélité, de leur donner une partie des territoires qu'ils obtiendraient aprÚs leur victoire. Pourquoi le roi remettait-il en question cet accord ? Pourrait-il les trahir ? Malheureusement, c'était possible et si c'était le cas, ils ne pouvaient pas renoncer à leur fidélité jurée : le roi les anéantirait. Il était beaucoup trop puissant. Il avait besoin d'aide, certes, pour conquérir un monde entier mais détruire certains peuples lui était d'autant plus facile que de lever le petit doigt. La peur clouait les Zorbags sur place. Glorc ravala sa salive et sa fierté. Le roi reprit la parole :

« Revenons à ce que nous disions. Le temps de l'accomplissement de la légende approche et bientÎt les cinq descendants de ces généraux se lÚveront contre moi. Je veux que vous les accueilliez. Ils seront un petit divertissement avant la bataille que nous allons mener. Aucun prisonnier. Ai-je été clair ?

- Ou... oui, Votre Splendeur. »

La bulle s'estompa, les rendant audibles aux personnages qui patientaient tant bien que mal.

Le roi remonta sur son trĂŽne et Ă©clata d'un rire lugubre.

« Et bientÎt, le monde et sa Terreur seront à moi ! »

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