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Quand vient l'amour 3

Quand vient l'amour 3

Jessy Jessy

5.0
avis
465
Vues
10
Chapitres

Tessa Une vague de souvenirs me submerge quand je regarde, sidérée, le visage familier de cet inconnu. Petite, quand je brossais les cheveux blonds de ma poupée Barbie, je souhaitais souvent devenir comme elle, si belle, toujours tirée à quatre épingles, fidèle à ce qu'on attendait d'elle. « Ses parents doivent être fiers », me disais-je. Son père, où qu'il fût, était probablement un important P.-D.G. qui sillonnait le monde pour subvenir aux besoins de sa famille, et sa mère une femme au foyer dévouée. Le père de Barbie n'était pas du genre à rentrer à la maison en titubant. Il ne hurlait pas si fort que Barbie devait se réfugier dans la serre pour échapper aux cris et à la vaisselle cassée. Et si, exceptionnellement, un petit malentendu facile à expliquer avait provoqué une dispute entre ses parents, Barbie avait toujours Ken, son parfait petit ami, pour lui tenir compagnie... même dans la serre. Barbie était parfaite, donc sa vie et sa famille devaient lui correspondre. Mon père, qui m'a abandonnée il y a neuf ans, est devant moi, sale et hagard. Il n'a rien à voir avec mon souvenir. Un sourire s'affiche sur son visage tandis qu'il me regarde fixement, et une autre image refait surface. Mon père, le soir où il nous a quittées. Le visage de ma mère, dur comme la pierre. Elle n'a pas pleuré. Elle est restée plantée là, à le regarder partir. Cette nuit-là, elle a changé. Après ça, elle n'a plus jamais été une mère aimante. Elle est devenue méchante, distante et malheureuse. Mais elle a continué, là où lui a décidé d'abandonner.

Chapitre 1 Chapitre 1

Tessa – Papa ? Même si ces yeux bruns me paraissent familiers, l'homme qui me fait face ne peut pas être mon père, c'est impossible. – Tessie ? Il a la voix plus grave que dans mon souvenir. Jamais je n'aurais imaginé le voir avec ces vêtements crasseux sur le dos, dans ce quartier mal famé. – Tessie ? C'est bien toi ? Je suis tétanisée. Je n'ai rien à dire à cet ivrogne qui porte le masque de mon père. Hardin pose la main sur mon épaule dans l'espoir de me faire réagir. – Tessa... Je fais un pas vers l'inconnu qui sourit.

Sa barbe châtain est parsemée de gris, son sourire n'a plus la blancheur d'autrefois... Comment en est-il arrivé là ? Le revoir est bien plus douloureux que je ne l'aurais cru. – Oui, c'est moi. Je mets un moment à réaliser que c'est moi qui viens de parler. Il s'approche et me prend dans ses bras. – C'est pas vrai ! Te voilà ! J'ai essayé de... Hardin l'écarte brutalement de moi. Indécise, je recule d'un pas. Le regard incrédule de l'inconnu – mon père – va et vient nerveusement entre Hardin et moi. Mais il se calme rapidement et reprend une allure nonchalante tout en gardant ses distances, ce qui me convient tout à fait. – Ça fait des mois que je te cherche. Il se passe la main sur le front en y laissant une marque de crasse. Hardin s'interpose entre nous, prêt à bondir. – J'étais là. Je lui jette un coup d'œil par-dessus l'épaule d'Hardin, contente qu'il soit là pour me protéger. Il se demande probablement ce qui se passe. Mon père se tourne vers lui et le regarde, de la tête aux pieds. – Noah a drôlement changé, dis donc ! – Ce n'est pas Noah, c'est Hardin. Mon père le dévisage, puis finit par s'approcher de moi. Hardin se tend. Quand il est tout près, son odeur me prend à la gorge. C'est sans doute l'alcool, que je sens dans son haleine, qui l'amène à confondre Hardin et Noah. Car ces deux-là sont si différents qu'il est absolument impossible de les prendre l'un pour l'autre. Mon père passe un bras autour de mes épaules et Hardin m'interroge du regard. Je lui fais un petit signe de tête pour lui demander de ne pas intervenir. – Qui est-ce ? Mon père laisse son bras autour de moi trop longtemps tandis qu'Hardin reste là, visiblement au bord de l'explosion. Il n'est pas en colère, mais il a l'air désemparé. Tout comme moi. – C'est mon... Hardin est mon... – Petit ami. Je suis son petit ami. Les iris bruns de l'homme se dilatent en détaillant l'allure d'Hardin. – Enchanté, Hardin. Moi, c'est Richard. Il tend une main crasseuse à Hardin. – Euh... ouais, enchanté. À l'évidence, Hardin est déstabilisé. – Qu'est-ce que vous faites dans le coin, tous les deux ? J'en profite pour me dégager et me rapprocher d'Hardin, qui s'est ressaisi et m'attire près de lui. – Hardin vient de se faire tatouer. J'ai répondu mécaniquement, mon cerveau ne semblant pas vouloir fonctionner. – Ah... c'est sympa. Je connais le tatoueur, c'est mon pote Tom. Il relève la manche de son pull pour montrer ce qui ressemble à une tête de mort sur son avant-bras. – Oh... Je ne trouve rien d'autre à dire. Je revois mon père buvant son café avant de partir au travail. Il était très différent de ce qu'il est devenu et, en tout cas, il ne se faisait pas tatouer à cette époque-là. Quand j'étais sa petite fille. Cette situation est vraiment embarrassante. Cet homme est mon père, l'homme qui nous a quittées, ma mère et moi. Et me voilà face à un ivrogne. Je ne sais pas quoi penser. D'un certain côté, je suis excitée, mais je ne veux pas me l'avouer pour l'instant. J'attends ce moment depuis longtemps, depuis que ma mère avait laissé entendre qu'il était de retour dans la région. Je sais que c'est idiot mais, d'une certaine façon, il a l'air mieux qu'avant. Il est peut-être ivre et SDF, mais il m'a manqué plus que je ne le croyais. Qui suis-je pour juger cet homme alors que je ne connais rien de lui ? Quand je regarde autour de nous, ça me fait bizarre de voir que la vie continue comme si de rien n'était. J'aurais juré que le temps s'était arrêté au moment où mon père est arrivé en titubant face à nous. Le regard méfiant d'Hardin est rivé sur lui, il ne le lâche pas une seconde, comme si c'était un dangereux prédateur. – Où habites-tu ? – Je n'ai pas vraiment de maison en ce moment. – Oh. – Je travaillais chez Raymark, mais j'ai été licencié. Ce nom me dit vaguement quelque chose. Je crois que c'est une usine. Il a travaillé dans une usine ? – Qu'est-ce que tu deviens ? Ça fait, quoi... cinq ans ? Je sens Hardin se raidir à côté de moi. – Neuf... en fait. – Neuf ans ? Je suis désolé, Tessie. Mon cœur se serre quand j'entends ce diminutif prononcé d'une voix pâteuse. Il appartient à des jours meilleurs, à l'époque où il me portait sur ses épaules pour courir dans notre petit jardin. Avant qu'il ne parte. Je ne sais pas quoi faire. J'ai envie de pleurer parce qu'il y a si longtemps que je ne l'ai pas vu, j'ai envie de rire devant l'ironie de la situation et j'ai envie de l'engueuler de m'avoir abandonnée. Ça me perturbe énormément de le voir comme ça. Je me souviens d'un alcoolo hargneux. Pas d'un poivrot souriant, qui exhibe ses tatouages et qui serre la main de mon petit ami. Il est peut-être devenu plus gentil... Hardin ne quitte pas mon père des yeux. – Bon, on y va. – Je suis sincèrement désolé. Tout n'était pas de ma faute. Ta mère... tu sais comment elle est. Il se défend en agitant les mains devant lui. – S'il te plaît, Theresa, laisse-moi une chance. – Tessa... – Excuse-nous une seconde. J'attrape Hardin par le bras et je l'entraîne à l'écart. – Qu'est-ce que tu fais, bon sang ? Tu n'as quand même pas l'intention de... – C'est mon père, Hardin. – C'est un putain de clochard ! Les larmes me montent aux yeux. Hardin a raison, mais c'est dur à entendre. – Ça fait neuf ans que je ne l'ai pas vu. – Précisément parce qu'il t'a abandonnée. Tu perds ton temps, Tessa. Il jette un coup d'œil à mon père derrière moi. – Je m'en fiche. Je veux entendre ce qu'il a à dire. – Je peux comprendre. Mais ne l'invite pas à l'appart. – Je lui dirai si je veux. Et s'il veut venir, il viendra. C'est chez moi aussi. Je regarde mon père. Ses yeux restent fixés sur le sol en ciment devant lui. Ça fait combien de temps qu'il n'a pas dormi dans un lit ? Qu'il n'a pas mangé un vrai repas ? J'en ai mal au cœur rien que d'y penser. – Tu ne penses pas sérieusement à le faire venir chez nous ? Il se passe la main dans les cheveux. Un geste de frustration que je connais bien. – Je ne vais pas lui demander de venir s'installer chez nous, ou je ne sais quoi. C'est seulement pour cette nuit. On pourrait lui préparer à dîner. Mon père lève les yeux et nos regards se croisent. Je regarde ailleurs quand il me sourit. – Dîner ? Tessa, c'est un putain de poivrot qui n'a pas cherché à avoir des tes nouvelles depuis près de dix ans, et tu parles de lui faire à dîner ? Gênée par la violence des propos d'Hardin, je le tire par le col et lui dis en baissant la voix : – C'est mon père, Hardin. Déjà que je suis fâchée avec ma mère... – Ce n'est pas une raison pour renouer avec ce mec-là. Ça va mal finir, Tess. Tu es trop gentille avec tout un tas de gens qui ne le méritent pas. – C'est important pour moi. Ses yeux se radoucissent avant que je lui fasse remarquer l'ironie de ses objections. Il soupire et se passe la main dans les cheveux, mécontent. – Bon Dieu, Tessa. Je te dis que tout ça va mal finir. – Tu n'en sais rien, Hardin. Je regarde mon père qui caresse sa barbe. Hardin a peut-être raison, mais je me dois d'essayer de comprendre cet homme, ou du moins d'écouter ce qu'il a à dire. – Tu veux venir dîner chez nous ? – Vraiment ? L'espoir se lit sur son visage. – Oui. – D'accord ! Ouais, ça marche. Il sourit et, l'espace d'un instant, l'homme que j'ai connu réapparaît. L'homme d'avant la boisson. Hardin ne dit pas un mot pendant que nous nous dirigeons vers la voiture. Je sais qu'il m'en veut, et je le comprends. Mais je sais aussi que son propre père a changé, dans le bon sens – il dirige notre fac, bon sang ! Est-ce si idiot d'espérer qu'un changement comparable puisse se produire chez le mien ? Quand nous approchons de la voiture, celui-ci demande : – Waouh ! C'est à toi ? C'est une Capri, c'est ça ? Fin des années soixante-dix ? – Ouais. Hardin s'installe sur le siège conducteur. Le son de la radio est au minimum et dès qu'Hardin met le moteur en marche, nous nous penchons tous les deux en même temps pour tourner le bouton, dans l'espoir que la musique allègera un peu l'atmosphère. Pendant tout le trajet, je me demande ce que ma mère penserait de tout ça. Cette simple idée me fait frissonner et j'essaie plutôt de penser à mon départ imminent pour Seattle. Non, c'est encore pire. Je ne sais pas comment le dire à Hardin. Je ferme les yeux et j'appuie la tête contre la vitre. La chaleur de sa main sur la mienne m'aide à me détendre. – Waouh, c'est là que vous habitez ? Mon père reste bouche bée quand nous nous garons devant notre résidence. Hardin me lance un regard en coin, du genre « c'est parti ! ». – Oui, nous avons emménagé il y a quelques mois. Dans l'ascenseur, le regard protecteur d'Hardin me réchauffe les joues et je lui fais un petit sourire en espérant l'adoucir. Ça semble marcher, mais l'idée de me retrouver chez nous avec cet « inconnu » me paraît tellement bizarre que je commence à regretter de l'avoir invité. Trop tard maintenant. Hardin ouvre la porte et fonce tout droit dans la chambre, sans un mot. – Excuse-moi une minute. Je laisse mon père tout seul dans l'entrée. – Est-ce que je peux utiliser les toilettes ? – Bien sûr, c'est juste au fond du couloir. Sans le regarder, je désigne la porte de la salle de bains et je vais retrouver Hardin dans la chambre. Assis sur le lit, il enlève ses boots. Il me fait signe de fermer la porte. Je vais vers lui. – Tu m'en veux. – Oui, plutôt. Je prends son visage entre mes mains et lui caresse les joues de mes pouces. – Il n'y a pas de raison. Il ferme les yeux pour apprécier mon geste et il passe les bras autour de ma taille. – Il va te faire du mal. J'essaie simplement de l'en empêcher. – Que veux-tu qu'il me fasse ? Il y a si longtemps que je ne l'ai pas vu. – Je parie qu'en ce moment même, il est en train de se remplir les poches avec nos affaires, putain ! Je ne peux me retenir de rire. – Ce n'est pas drôle, Tessa. Il a peut-être raison. Je lui soulève le menton pour l'obliger à me regarder. – Tu ne veux pas essayer d'être un peu plus positif ? C'est déjà assez perturbant sans que tu en rajoutes en faisant la tête. – Je ne fais pas la tête. J'essaie de te protéger. – Je n'ai pas besoin d'être protégée – c'est mon père. – Non, ce n'est pas ton père... – Je t'en prie... Je passe mon pouce sur sa lèvre et son visage se radoucit. – Bon, allons faire à dîner, alors. Dieu sait depuis combien de temps il n'a pas mangé un vrai repas. Mon sourire s'évanouit et mes lèvres se mettent à trembler sans que je puisse les contrôler. – Excuse-moi, ne pleure pas. Il soupire. Il n'a pas arrêté de soupirer depuis qu'on est tombés sur mon père devant la boutique de tatouage. Voir Hardin s'inquiéter ne fait qu'augmenter l'absurdité de la situation. – Je ne retire rien de ce que j'ai dit, mais je vais essayer de ne pas me conduire comme un con. Il se lève et pose ses lèvres sur la commissure des miennes. Quand nous sortons de la chambre, il marmonne : – Allons nourrir le clodo. Ce qui ne me rassure pas vraiment. L'homme qui se tient dans le séjour regarde avec étonnement autour de lui, s'arrêtant sur les livres dans les étagères. – Je vais préparer le repas. Tu peux regarder la télé, si tu veux. – Tu as besoin d'aide ? – Euh, d'accord. Je souris à moitié et il me suit dans la cuisine. Hardin reste dans le séjour, gardant ses distances comme je m'y attendais. – Je n'en reviens pas que tu sois déjà adulte et que tu aies ton propre appartement. Je prends une tomate dans le frigo en essayant de rassembler mes idées. – Je suis à la fac, à WCU. Tout comme Hardin. (Je passe sous silence son possible renvoi, bien entendu.) – C'est vrai ? À WCU ? Waouh ! Il s'assied à table et je remarque qu'il a réussi à débarrasser ses mains de leur crasse. La tache sur son front a disparu, et une auréole humide sur son épaule suggère qu'il a essayé d'y nettoyer une autre tache. Je vois bien qu'il est nerveux, lui aussi, ce qui me détend un peu. J'ai envie de lui parler de Seattle et du tournant très excitant que ma vie est en train de prendre, mais je ne peux pas le faire avant qu'Hardin soit au courant. La réapparition de mon père vient ajouter un détour imprévu sur ma route. Je ne sais pas combien de problèmes je vais pouvoir gérer en même temps avant que tout ne s'écroule à mes pieds. – Je regrette de n'avoir pas été là pour voir tout ça. J'ai toujours su que tu deviendrais quelqu'un. – Mais tu n'étais pas là, justement. J'ai à peine prononcé ces mots que la culpabilité m'envahit, mais je ne les retire pas. – Je sais, mais je suis là maintenant et j'espère que je pourrai me faire pardonner. Ces mots tout simples sont plutôt cruels car ils me laissent espérer qu'il n'est peut-être pas si mauvais, après tout. Il a peut-être simplement besoin d'aide pour arrêter l'alcool. – Est-ce que... est-ce que tu bois toujours ? – Oui. Il regarde ses pieds. – Plus autant qu'avant. Je sais que c'est difficile à croire, mais je viens de traverser une sale période. Hardin apparaît à la porte de la cuisine et je sais qu'il se retient d'intervenir. J'espère qu'il va tenir bon. – J'ai croisé ta mère une fois ou deux. – Ah bon ? – Elle a refusé de me dire où tu étais. Elle avait l'air en forme. Ça me fait tout drôle de l'entendre faire des commentaires sur ma mère. J'entends sa voix, dans ma tête, me rappeler que cet homme nous a abandonnées. Que c'est à cause de lui qu'elle est comme elle est, aujourd'hui. – Qu'est-ce qui n'a pas marché entre vous deux ? Je pose les blancs de poulet dans la poêle, l'huile crépite tandis que j'attends sa réponse. Je n'ose pas le regarder en face après une question aussi directe et personnelle, mais c'était plus fort que moi, je devais la poser. – Nous n'étions pas compatibles, c'est tout. Elle voulait toujours plus que ce que je pouvais lui donner. Et tu sais comment elle est. Je le sais, en effet, mais sa manière de la dénigrer ne me plaît pas du tout. Je me retourne brusquement et le renvoie à sa propre culpabilité. – Pourquoi n'as-tu jamais appelé ? – Mais je l'ai fait. J'ai appelé régulièrement. J'envoyais des cadeaux à chacun de tes anniversaires. Elle ne te l'a jamais dit, c'est ça ? – Non. – Pourtant, c'est la vérité. Je l'ai fait. Tu m'as tellement manqué pendant toutes ces années. Je n'arrive pas à croire que tu sois là, devant moi. Ses yeux s'illuminent et sa voix tremble tandis qu'il se lève et s'approche de moi. Je ne sais pas comment réagir. J'ai l'impression de ne plus le connaître. Hardin se précipite entre nous et, cette fois encore, je suis contente de cette intrusion. Je ne sais plus quoi penser. J'ai besoin d'un espace physique entre cet homme et moi. – Je vois que tu n'arrives pas à me pardonner. Il sanglote presque et mon estomac se noue. – Ce n'est pas ça. J'ai juste besoin de temps avant de considérer que tu fais partie de ma vie de nouveau. Je ne te connais même pas. – Je sais, je sais. Il se rassied à la table, me laissant finir la préparation du repas.

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Hardin Toute ma vie, je me suis senti indésirable, voire totalement déplacé. Ma mère a essayé de m’aider, elle a réellement et honnêtement essayé, mais ce n’était pas suffisant, tout simplement. Elle travaillait trop ; elle dormait le jour parce qu’elle était debout toute la nuit. Trish a fait ce qu’elle a pu, mais un garçon, particulièrement lorsqu’il est largué, a besoin d’un père. Je savais que Ken Scott était un homme anxieux, un ambitieux mal dégrossi, jamais attendri ni satisfait de ce que je faisais. Le petit Hardin était pathétique à essayer d’impressionner ce grand mec qui emplissait notre maison merdique de cris et de gestes violents. Il aurait bien aimé que cet homme froid ne soit pas son père. Il soupirait, attrapait un livre sur la table et demandait à sa mère quand allait arriver Christian, le gentil monsieur qui le faisait rire en lui récitant des passages de vieux livres. Mais Hardin Scott, cet adulte qui se bat contre son addiction et sa colère transmises par ce truc tout pourri qui lui sert de père, est fou furieux. Je me sens trahi, paumé et en colère, putain. Ça n’a pas de sens. Ce scénario des pères échangés à la sauce sitcom de merde ne peut pas s’appliquer à ma vie. Des souvenirs enfouis refont surface. Ma mère, le lendemain du jour où l’une de mes dissertes a été sélectionnée pour être publiée dans le journal du coin, balançant doucement son éloge au téléphone : « Je voulais juste que vous sachiez qu’Hardin est brillant. Comme son père. » J’ai regardé autour de moi dans le petit salon : l’homme aux cheveux sombres, avachi dans le fauteuil, sans connaissance, une bouteille d’alcool brun à ses pieds, était tout sauf brillant. J’ai pensé « c’est une putain d’épave » en le voyant remuer dans le fauteuil avant que ma mère ne raccroche vite fait le téléphone. Il y a eu beaucoup d’incidents comme celui-ci, bien trop pour que je puisse les compter. J’étais vraiment trop con et trop jeune pour comprendre pourquoi Ken Scott était si distant avec moi, pourquoi il ne m’a jamais serré dans ses bras comme les pères de mes amis le faisaient avec leurs fils. Pourquoi il n’a jamais joué au foot avec moi, ne m’a jamais rien appris hormis comment devenir un putain d’alcoolo. Tout ça en pure perte ? Est-ce que Christian Vance est réellement mon père ? La pièce tourne autour de moi. Je regarde fixement cet homme qui m’a soi-disant donné la vie. Je décèle quelque chose de familier dans son regard vert, dans la forme de sa mâchoire. Ses mains tremblent lorsqu’il repousse une mèche de cheveux de son front, et je m’arrête en plein vol... Je viens de me rendre compte que je fais exactement le même geste.

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***Hardin*** Je ne sens ni le béton glacé sous mes jambes ni la neige me tomber dessus. Je ne sens que le trou béant qui me déchire la poitrine. Impuissant, à genoux, je regarde Zed sortir du parking avec Tessa sur le siège passager. Je n’aurais pas pu imaginer une telle scène, jamais dans mes putains de cauchemars les plus tordus je n’aurais pu imaginer ressentir cette douleur. J’ai entendu dire que ça s’appelait la douleur de la disparition. Je n’ai jamais eu quelque chose ou quelqu’un à aimer, jamais eu le besoin de posséder une femme, de la faire mienne complètement, et je n’ai jamais voulu m’accrocher à quiconque avec autant de force. La panique, cette putain de panique totale à l’idée de la perdre, n’était pas dans mes plans. Rien ne l’était. C’était censé être facile : la baiser, récupérer mon blé et foutre les boules à Zed. Facile. Sauf que ça ne s’est pas passé comme ça. Au lieu de ça, cette fille blonde en jupe longue, qui fait de longues listes pour tout et n’importe quoi, s’est doucement insinuée en moi. Je suis tellement tombé amoureux d’elle que je n’arrivais pas à le croire. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point je l’aimais jusqu’à ce que j’en gerbe dans un lavabo après avoir montré à mes connards de potes la preuve que j’avais volé son innocence. J’ai détesté ça, j’ai détesté chaque instant... mais je ne me suis pas arrêté. J’ai gagné le pari, mais j’ai perdu la seule chose qui m’ait rendu heureux. Et, par-dessus tout, j’ai perdu le soupçon de bonté qu’elle m’avait fait découvrir en moi. La neige détrempe mes fringues, mais je n’ai qu’une envie : rejeter la faute sur mon père de m’avoir transmis son addiction, sur ma mère d’être restée assez longtemps avec lui pour faire un gamin aussi ravagé et sur Tessa pour m’avoir adressé la parole. Je voudrais rejeter la faute sur tout le monde, mais je ne peux pas. C’est moi qui l’ai fait. Je l’ai détruite, elle et tout ce que nous avions. Mais je ferai n’importe quoi pour rattraper mes erreurs. Où va-t-elle ? Est-ce que je pourrai jamais la retrouver là où elle va ?

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