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Jessy Jessy

Les livres d'Jessy Jessy(12)

Quand vient l'amour 5

Quand vient l'amour 5

Romance
5.0
Hardin Toute ma vie, je me suis senti indésirable, voire totalement déplacé. Ma mère a essayé de m’aider, elle a réellement et honnêtement essayé, mais ce n’était pas suffisant, tout simplement. Elle travaillait trop ; elle dormait le jour parce qu’elle était debout toute la nuit. Trish a fait ce qu’elle a pu, mais un garçon, particulièrement lorsqu’il est largué, a besoin d’un père. Je savais que Ken Scott était un homme anxieux, un ambitieux mal dégrossi, jamais attendri ni satisfait de ce que je faisais. Le petit Hardin était pathétique à essayer d’impressionner ce grand mec qui emplissait notre maison merdique de cris et de gestes violents. Il aurait bien aimé que cet homme froid ne soit pas son père. Il soupirait, attrapait un livre sur la table et demandait à sa mère quand allait arriver Christian, le gentil monsieur qui le faisait rire en lui récitant des passages de vieux livres. Mais Hardin Scott, cet adulte qui se bat contre son addiction et sa colère transmises par ce truc tout pourri qui lui sert de père, est fou furieux. Je me sens trahi, paumé et en colère, putain. Ça n’a pas de sens. Ce scénario des pères échangés à la sauce sitcom de merde ne peut pas s’appliquer à ma vie. Des souvenirs enfouis refont surface. Ma mère, le lendemain du jour où l’une de mes dissertes a été sélectionnée pour être publiée dans le journal du coin, balançant doucement son éloge au téléphone : « Je voulais juste que vous sachiez qu’Hardin est brillant. Comme son père. » J’ai regardé autour de moi dans le petit salon : l’homme aux cheveux sombres, avachi dans le fauteuil, sans connaissance, une bouteille d’alcool brun à ses pieds, était tout sauf brillant. J’ai pensé « c’est une putain d’épave » en le voyant remuer dans le fauteuil avant que ma mère ne raccroche vite fait le téléphone. Il y a eu beaucoup d’incidents comme celui-ci, bien trop pour que je puisse les compter. J’étais vraiment trop con et trop jeune pour comprendre pourquoi Ken Scott était si distant avec moi, pourquoi il ne m’a jamais serré dans ses bras comme les pères de mes amis le faisaient avec leurs fils. Pourquoi il n’a jamais joué au foot avec moi, ne m’a jamais rien appris hormis comment devenir un putain d’alcoolo. Tout ça en pure perte ? Est-ce que Christian Vance est réellement mon père ? La pièce tourne autour de moi. Je regarde fixement cet homme qui m’a soi-disant donné la vie. Je décèle quelque chose de familier dans son regard vert, dans la forme de sa mâchoire. Ses mains tremblent lorsqu’il repousse une mèche de cheveux de son front, et je m’arrête en plein vol... Je viens de me rendre compte que je fais exactement le même geste.
Quand vient l'amour 3

Quand vient l'amour 3

Romance
5.0
Tessa Une vague de souvenirs me submerge quand je regarde, sidérée, le visage familier de cet inconnu. Petite, quand je brossais les cheveux blonds de ma poupée Barbie, je souhaitais souvent devenir comme elle, si belle, toujours tirée à quatre épingles, fidèle à ce qu’on attendait d’elle. « Ses parents doivent être fiers », me disais-je. Son père, où qu’il fût, était probablement un important P.-D.G. qui sillonnait le monde pour subvenir aux besoins de sa famille, et sa mère une femme au foyer dévouée. Le père de Barbie n’était pas du genre à rentrer à la maison en titubant. Il ne hurlait pas si fort que Barbie devait se réfugier dans la serre pour échapper aux cris et à la vaisselle cassée. Et si, exceptionnellement, un petit malentendu facile à expliquer avait provoqué une dispute entre ses parents, Barbie avait toujours Ken, son parfait petit ami, pour lui tenir compagnie... même dans la serre. Barbie était parfaite, donc sa vie et sa famille devaient lui correspondre. Mon père, qui m’a abandonnée il y a neuf ans, est devant moi, sale et hagard. Il n’a rien à voir avec mon souvenir. Un sourire s’affiche sur son visage tandis qu’il me regarde fixement, et une autre image refait surface. Mon père, le soir où il nous a quittées. Le visage de ma mère, dur comme la pierre. Elle n’a pas pleuré. Elle est restée plantée là, à le regarder partir. Cette nuit-là, elle a changé. Après ça, elle n’a plus jamais été une mère aimante. Elle est devenue méchante, distante et malheureuse. Mais elle a continué, là où lui a décidé d’abandonner.
Quand vient l'amour 2

Quand vient l'amour 2

Romance
5.0
***Hardin*** Je ne sens ni le béton glacé sous mes jambes ni la neige me tomber dessus. Je ne sens que le trou béant qui me déchire la poitrine. Impuissant, à genoux, je regarde Zed sortir du parking avec Tessa sur le siège passager. Je n’aurais pas pu imaginer une telle scène, jamais dans mes putains de cauchemars les plus tordus je n’aurais pu imaginer ressentir cette douleur. J’ai entendu dire que ça s’appelait la douleur de la disparition. Je n’ai jamais eu quelque chose ou quelqu’un à aimer, jamais eu le besoin de posséder une femme, de la faire mienne complètement, et je n’ai jamais voulu m’accrocher à quiconque avec autant de force. La panique, cette putain de panique totale à l’idée de la perdre, n’était pas dans mes plans. Rien ne l’était. C’était censé être facile : la baiser, récupérer mon blé et foutre les boules à Zed. Facile. Sauf que ça ne s’est pas passé comme ça. Au lieu de ça, cette fille blonde en jupe longue, qui fait de longues listes pour tout et n’importe quoi, s’est doucement insinuée en moi. Je suis tellement tombé amoureux d’elle que je n’arrivais pas à le croire. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point je l’aimais jusqu’à ce que j’en gerbe dans un lavabo après avoir montré à mes connards de potes la preuve que j’avais volé son innocence. J’ai détesté ça, j’ai détesté chaque instant... mais je ne me suis pas arrêté. J’ai gagné le pari, mais j’ai perdu la seule chose qui m’ait rendu heureux. Et, par-dessus tout, j’ai perdu le soupçon de bonté qu’elle m’avait fait découvrir en moi. La neige détrempe mes fringues, mais je n’ai qu’une envie : rejeter la faute sur mon père de m’avoir transmis son addiction, sur ma mère d’être restée assez longtemps avec lui pour faire un gamin aussi ravagé et sur Tessa pour m’avoir adressé la parole. Je voudrais rejeter la faute sur tout le monde, mais je ne peux pas. C’est moi qui l’ai fait. Je l’ai détruite, elle et tout ce que nous avions. Mais je ferai n’importe quoi pour rattraper mes erreurs. Où va-t-elle ? Est-ce que je pourrai jamais la retrouver là où elle va ?